Journal N° 44 d’avril 2004
SOMMAIRE
CHIRAC : Je vous ai compris… on
continue
COMMUNISTES SE DEVELOPPE ET AGIT
Le
deuxième congrès national de notre parti
Les
élections européennes du 13 juin 2004
L’Impérialisme US et l’Afrique
Allemagne : Manifestations massives contre
les« réformes » du socialiste SCHROEDER
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POUR UN VRAI
CHANGEMENT
Les
élections de mars ont manifesté l’étendue du mécontentement populaire. CHIRAC
a néanmoins annoncé qu’il
poursuivrait la même politique. On s’y attendait. La question n’est pas là.
Ces résultats, s’ils démontrent le mécontentement de façon éloquente
montrent surtout, que ce mécontentement a été récupéré.
Récupéré
par le Parti Socialiste et ses alliés de la Gauche plurielle mais pour en faire
quoi ? La Gauche plurielle quand elle était au gouvernement a pratiqué
plus de dénationalisations que la droite. C’est elle qui a liquidé l’échelle
mobile en séparant l’évolution des prix de celle des salaires. Elle a accordé
au grand patronat des cadeaux somptueux.
Elle participe activement à la construction de l’Europe capitaliste. Au
gouvernement jusqu’en 2002, on a pu voir que sa politique n’était pas au
service des travailleurs, elle-même a
été sanctionnée pour ça. Peut-on manifester un mécontentement réel en votant pour le PS et ses
alliés ? Franchement non.
Le PS
et la Gauche plurielle vont maintenant donner de la voix, ce qui est d’autant
plus facile qu’ils ne sont pas au gouvernement.
Une fois la Droite, une fois le PS, mais toujours le grand patronat
capitaliste aux commandes.
La
véritable opposition n’est pas entre la Droite et le PS, elle est entre le
capital et le peuple.
Aujourd’hui les uns comme les autres veulent
enfermer notre peuple dans ce faux choix, Droite - gauche, toujours a
l’intérieur du système capitaliste. Il faut sortir de cet enfermement où le
vote des mécontents est récupéré.
C’est cette politique qui nourrit LE PEN et permet au
FN de s’enraciner dangereusement dans le pays.
Nous avons créé « COMMUNISTES » pour qu’à
nouveau un parti révolutionnaire permette aux salariés et au peuple de se faire
entendre. Nos résultats électoraux ont montré que des dizaines de milliers
d’électeurs l’ont compris.
La rédaction
APRES LES
ELECTIONS DES 21 et 28 Mars
Déclaration du
Bureau National
Depuis des années le mécontentement des
français s’approfondit, quels que soient les présidents de la République et les
gouvernements de gauche et de droite qui se succèdent. En France ces
changements se sont succédés en 1981, 85, 88, 92, 95, 97, 2002. Une fois de
plus le mécontentement vient de s’exprimer en changeant les majorités en place
dans les régions.
On retrouve cette même alternance gauche –
droite dans tous les pays de l’Union Européenne : en Espagne les socialistes
remplacent la droite, en Grèce la droite remplace les socialistes, en Allemagne
le socialiste SCHROEDER a perdu les élections régionales, en Grande-Bretagne le
social-démocrate BLAIR est en grandes difficultés etc…
Le capital trouve toujours son compte dans
cette alternance, il peut poursuivre ses objectifs sans risques. La solution
n’est donc pas là.
Avec la casse de la Sécurité Sociale, celle du code du travail,
l’extension des privatisations, la mise en place des fonds de pension, la casse
des statuts etc…, les attaques contre le peuple s’enchaînent. Tout cela s’inscrit dans la
construction de l’Europe capitaliste que ces partis de gauche et de droite ont mis en place et développent.
Le mécontentement est ainsi dévoyé, il est
enfermé par ces partis politiques dans une fausse solution faite pour assurer
la pérennité du capitalisme. D’ailleurs le nouveau mode de scrutin
antidémocratique des élections régionales qu’a fait voter JOSPIN avec la gauche
plurielle en 1999 (complété depuis par RAFFARIN) a pour but de renforcer cette
alternance gauche droite qui
assure le renforcement du capitalisme.
Cette politique anti-sociale nourrit le FN
qui développe sa démagogie dangereuse et s’enracine dans le pays. Il ne faut
pas s’y tromper, LE PEN est un homme du capital.
Pour développer une politique au service du
peuple, pour satisfaire ses revendications, il faut lutter contre le capital au
lieu de servir ses intérêts ou de composer avec lui.
C’est ce à quoi vous appelle « COMMUNISTES
». Si notre parti, créé en 2002,
n’a pas présenté de listes
aux élections régionales à cause du mode de scrutin imposé et du coût énorme de
la simple édition du matériel officiel,
il a pu toutefois présenter pour la première fois 21 candidats aux
élections cantonales. Des milliers d’électeurs ont voté pour eux. Nous les
remercions et nous voyons dans leur soutien un grand encouragement à poursuivre
notre combat.
Nous invitons celles et ceux qui veulent
que ça change à venir construire « COMMUNISTES » avec nous.
Le mécontentement est tel que CHIRAC lui-même s’est
senti obligé de venir disserter à la Télévision. Une seule chose est à retenir,
c’est qu’il n’a pas du tout l’intention de modifier la politique
gouvernementale. Au contraire, il l’a dit lui-même, il fera tout pour assurer
son succès.
Les
concessions que vient de faire le gouvernement sont dues à l’ampleur du
mécontentement populaire. Il reste que CHIRAC et derrière lui le patronat
capitaliste se sentent mis dans l’obligation de marquer le pas aujourd’hui pour
pouvoir demain rattraper le temps perdu.
Quelle
est la potion post-élection concoctée par Matignon ? Jusqu’à septembre, dans moins de six mois, le
calendrier des fameuses « réformes » est lourdement chargé.
*en avril : c’est l’autonomie financière des collectivités qui sera mise en cause.
En particulier les employeurs ne paieront plus de taxe professionnelle. De
lourdes charges supplémentaires pèseront sur les collectivités qui
répercuteront ces nouveaux frais sur les contribuables.
*d’avril à fin juin : c’est la
case de l’assurance maladie et de la Sécurité Sociale, avec tous les dangers
qui s’abattraient sur les
salariés, les assurés, si elles étaient réalisées.
*en mai : Il est prévu que la fameuse loi sur la modernisation de la fonction
publique soit votée, loi qui individualiserait le traitement des fonctionnaires
et mettrait en route la liquidation de leur statut.
*en juin : C’est la « réforme » du code du travail passé à la
moulinette patronale. C’est une déclaration de guerre au salariat, à ses
droits, à son statut. Le MEDEF est très pressé : « il est urgent de
mettre le droit du travail en conformité avec le droit boursier ».
*en juin : vote de la loi sur le « service minimum » appelée aussi
« loi sur la prévention des conflits ». De nouvelles attaques contre
le droit de grève.
*le 18 juin : c’est l’adoption de la constitution européenne par le sommet des chefs d’Etats européens,
énorme atteinte à notre souveraineté nationale.
Il faut ajouter à tout cela la relance des privatisations : Air-France, SNECMA, France Télécom, Aéroport de
Paris, AREVA… et la « réforme » des retraites EDF-GDF ainsi que la
privatisation de cette entreprise pilote.
*Bruxelles
vole au secours du patronat français et exige la poursuite des réformes et, en
particulier, la réduction des déficits budgétaires, ce qui veut dire que de
nouvelles charges vont peser sur le dos des salariés et des peuples
Le
MEDEF écrit au lendemain des
élections : « la France a un besoin urgent de réformes rapides,
profondes et de structure ».
Sur
quoi comptent-ils pour parvenir à leurs fins ? Sur le PS avec la gauche qui ne veulent finalement pas non plus d’une autre
politique, sur les hésitations et
l’attentisme des organisations syndicales.
Le seul
barrage à la politique du gouvernement en place c’est le peuple.
Rassemblons-nous, agissons ensemble, faisons entendre notre voix contre le capitalisme
et tous ceux qui le soutiennent, une voix qui ne sera déformée ni par les uns,
ni par les autres.
Prendre l’argent
là où il est
1-A elles seules, 25 grandes entreprises
ont réalisé 20,5 milliards d’Euros de profits
2-28 autres, n’ont réalisé que 9
milliards 310 millions de profits. Plaignons-les !
3-Les banques et assurances ne sont pas
en reste : 6 d’entre elles ont engrangé 6 milliards, 728 millions de
profits.
Les profits 2003 de ces seules 59
entreprises s’élèvent à 36 milliards 558 millions. Cette somme représente quatre fois le
« déficit » de la Sécurité Sociale.
On impose aux travailleurs de nouveaux
sacrifices pendant que des dizaines de milliards de cadeaux sont offerts au
patronat capitaliste. De l’argent il y en a, il faut le prendre là où il se
trouve.
Exemples :
ALCATEL :331 millions d’euros mais
16.000 emplois supprimés en trois
ans
SANOFI : +2 milliards ‘’
GDF : 910 millions
‘’
PERNOD : 464 millions ‘’
Il est
urgent…d’attendre
Questionné par un quotidien sur
l’Assurance-maladie un dirigeant syndical national a répondu : « Nous
attendons du nouveau gouvernement qu’il précise le cadre exact qui permettra de réelles négociations sur ce sujet ».
Comme si le but du gouvernement était de permettre
de réelles négociations ! En attendant ce cadre exact attendons.
COMMUNISTES SE DEVELOPPE ET AGIT
Notre participation aux élections
cantonales et régionales a été extrêmement limitée à cause du mode de scrutin
scandaleusement antidémocratique et des frais obligatoires imposés pour les
listes par région pour chaque candidat se serait-ce que pour la simple édition
du matériel officiel.
Nous avons néanmoins pu présenter pour la première
fois 21 candidats aux élections cantonales. Prenez connaissance des résultats
pour ces 21 cantons. Quelle leçon pour ceux qui persistent à voir en nous un
parti sans avenir !
Les résultats par canton :
ST GAULTIER (Indre) 4,88%
LORIENT Nord (Morbihan) 2,30%
NICE 12ème canton (Alpes Maritimes) 2,28%
IVRY Est (Val de Marne) 2,14%
CAEN 10ème canton (Calvados) 2,14%
ARGENTEUIL Ouest (Val d’Oise) 2,04%
CHATEAUROUX (Indre) 2%
DOZULE (Calvados) 2%
NICE 3ème canton (Alpes Maritimes) 1,50%
CHALLANS (Vendée) 1,49%
CHAMPIGNY Centre (Val de Marne) 1,40%
ISSOIRE (Puy de Dôme) 1,33%
VILLEJUIF Est (Val de Marne) 1,31%
PLAISIR-LES CLAYES (Yvelines) 1%
COLOMBES Nord-Ouest (Hauts de Seine) 0,90%
ROMAINVILLE (Seine-Saint-Denis) 0,81%
GENNEVILLIERS (Hauts de Seine) 0,75%
St ETIENNE DE MONTLUC (Loire Atlantique) 0,71%
St OUEN (Seine-Saint-Denis) 0,71%
CAEN 5ème canton (Calvados) 0,71%
Le plus souvent nos
électeurs habitent dans des cités et quartiers populaires, travaillent dans les
entreprises.
Nos candidats les invitent
chaleureusement aux rencontres, aux réunions qu’ils tiennent. Nous voulons leur
faire connaître notre parti et nous sommes persuadés que certains d’entre eux
en deviendront membres.
Plusieurs l’on déjà fait pendant la campagne
électorale, nous leur souhaitons la bienvenue.
Le 2ème congrès National de notre parti
se tiendra
:
à Paris
vendredi 4
juin
à partir de 18
h.
et samedi 5
juin
toute la
journée.
Les adhérents vont avoir à leur disposition dans les
jours qui viennent un document
destiné à la réflexion de chacun(e). Des réunions se tiendront dans les
organisations pour préparer le congrès.
du 13 juin :
Un numéro
spécial « Europe » de COMMUNISTES
paraîtra en
Mai
Qui a
dit ça ?
« La France a besoin d’une
pédagogie, d’une mutation maîtrisée… Son projet doit être ancré…sur la
vision nouvelle de ce qu’est l’Europe du début du 20ème
siècle ».
Non, ce n’est pas CHIRAC.
C’est STRAUSS-KAHN, dirigeant du PS,
ancien ministre des finances d’un gouvernement socialiste (déclaration au
journal « Le Monde » du 3 avril).
Mais je
rêve !
Après l’entretien de CHIRAC à la TV
« Le Monde » titre : « M. CHIRAC impose un virage social au
nouveau gouvernement ». « Le Monde » fait fort, la droite n’a
pas fait mieux.
Il prévoit des mesures draconiennes
contre les salariés et les ménages à revenu modeste :
-hausse de la TVA.
-suppression de la taxe professionnelle
et baisse de l’impôt sur les sociétés
-suppression de l’impôt sur le revenu
(quelle manne pour les riches !)
-réduction des droits de succession
-suppression des prélèvements sur les
plus-values boursières.
Si pendant longtemps l’impérialisme US s’est
désintéressé de l’Afrique, cette époque est révolue.
La découverte d’importantes réserves de pétrole dans
le sous – sol en plus de celles déjà connues, explique cet intérêt soudain. Les
groupes pétroliers US, par l’intermédiaire de leur gouvernement, sont en train
d’écarter les anciennes puissances coloniales comme la France qui étaient
jusqu’ici les seules à piller ce continent avec la complicité de dirigeants locaux
corrompus.
Au nom de la lutte anti-terroriste ils ont mis la main
sur Djibouti.
Quatre pays : Ouganda, Kenya, Angola, Gabon, plus
Saö-Tomé et Principe, ont « accordé » l’accès de leur territoire aux
troupes US. Les armées de sept autres pays sont « entraînées » par
des instructeurs US. Trois pays encore vont ouvrir l’accès de leur territoire
aux troupes US et leur fournir des « renseignements ». Pour faire
quoi ?
L’armée US est déjà présente ouvertement dans quinze
pays. Dans combien d’autres la présence américaine est réelle sous une forme ou
sous une autre ? Pour la main-mise sur les richesses l’impérialisme US ne
perd pas de temps.
Crédits militaires US en 2004-2005 :
401 milliards 700 millions de dollars – ou 502
milliards d’Euros – ou 3.290 milliards de f.
cela représente plus de 20% du budget américain.
A entendre les tenants du capitalisme, la
mondialisation apporterait aux peuples, emplois, augmentation du niveau de vie,
voire la liberté et la démocratie. Les délocalisations des pays industrialisés
vers ceux à bas salaires ne seraient que des dégâts collatéraux.
Une étude du BIT sur le chômage visible (1990 –2002) prend à contre pied ces affirmations. Il
a découpé le monde en neuf zones : Union Européenne, USA, Amérique du Sud,
Afrique Subsaharienne, Moyen-Orient, Asie du Sud, du Sud-Est, de l’Est,
Japon.
Dans ces zones, le chômage représente 188 millions
de chômeurs visibles soit 3,3% de la
population mondiale. En réalité leur nombre est infiniment plus élevé car pour
le BIT les « invisibles » sont naturellement ignorés de sa
statistique.
Toujours d’après lui, un milliard de personnes ( 1 être humain sur 6) vivaient en 1999 avec moins de 1 euro par
jour. Ce chiffre se passe de
commentaires.
Un économiste, membre d’une commission de cet
organisme estime que c’est 4 milliards d’êtres humains qui sont exclus de cette merveilleuse mondialisation. Ce qui ne
l’empêche pas de regretter qu’ « on ne parle pas assez des bienfaits
de la mondialisation ».
Il a pourtant dû lire MARX puisqu’il y fait référence
en disant : « les dangers (de la mondialisation) sont les mêmes que
ceux soulignés par MARX à savoir
l’aliénation, la frustration ( ?) le sentiment de ne pas faire partie de
la même civilisation que les autres ».
Dans sa lecture de MARX, il a dû sauter les passages
sur l’exploitation capitaliste et la recherche du profit maximum, cause
fondamentale de toutes les misères qu’il décrit.
Dommage.
Le rejet de la politique du gouvernement socialiste
(SPD) s’est manifesté dans de récents scrutins régionaux par un recul massif de
ce parti.
Les Allemands déjà fortement critiques à l’égard des
« réformes » de SCHROEDER commencent à en mesurer concrètement les
effets. Ainsi la réforme de l’Assurance maladie – conforme aux directives
européennes – fait que les salariés
sont obligés de recourir à des assurances privées pour couvrir les risques les
plus lourds, ce qui équivaut à 3% de leurs revenus. 3% cela représente une
ponction de 18,5 euros (120f) sur un salaire de 914 euros (6.000f), de 32 euros
(210f) sur un salaire de 1067 euros (7.000f), de 46 euros (300f) sur un salaire
de 1525 euros (10.000f), 76 euros (500f) sur un salaire de 2286 euros
(15.000f).
3% pour commencer, mais ils vont aller bien au-delà.
La « réforme » profite aux
entreprises : elles bénéficient de quelques 19 milliards d’euros (124,6
milliards de f) d’allégements.
Pour tenter d’éviter l’expression de ce lourd désaveu
populaire le gouvernement Socialistes-Verts insiste sur « le besoin
d’Europe sociale » mais évite soigneusement de dénoncer les
« réformes » incluses dans « l’agenda 2010 » du
gouvernement.
En 2010, socialistes et verts gouverneront-ils
encore ? Qui les remplacera ?
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