Journal N° 52 d’avril
2005
SOMMAIRE
Les salaires, un enjeu
fondamental
COMMUNISTES SE
DEVELOPPE ET AGIT
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ami
Edito
NON
Le 10 mars, la grève et les manifestations des salariés du
privé et du public ont montré qu’ils n’avaient pas l’intention de se laisser
faire. On peut en dire autant des lycéens.
Il faut que ces actions se
développent beaucoup pour résister aux attaques patronales et gouvernementales,
ce qui exige une mobilisation large et rapide des salariés.
Les fédérations CGT de la Chimie et
de la Métallurgie ont appelé à des journées de grève et débrayages en avril
pour les salaires, l’emploi et le développement industriel.
Qu’attendent les confédérations
syndicales pour appeler à une nouvelle action d’ampleur nationale ? Qu’un Chérèque revendique hautement sa
collaboration de classe c’est normal. Mais qu’attend la direction de la
CGT ? Il est urgent d’exiger une riposte à la hauteur. C’est dès
maintenant qu’il faut développer
l’action.
Le 29 mai sera l’occasion de dire
NON à la politique actuelle, à la construction et à la domination de cette
Europe capitaliste. Forts de ces
millions de NON nous poursuivrons notre combat.
La
rédaction.
LES SALAIRES, UN ENJEU FONDAMENTAL
La revendication
concernant les salaires gène beaucoup, car elle prend à contre-pied la
politique « sociale » du
gouvernement au service du MEDEF.
C’est
sur le salaire que repose toute notre protection sociale, santé et retraite, financée
par nos cotisations sociales, appelée également salaire socialisé. Toute perte de salaire diminue
notre future retraite et prive la
sécurité sociale de moyens, remet en cause l’assurance santé, famille etc…C’est
bien à cause de ça que la CSG et la CRDS ont été créées, Non ?
De l’intéressement, de
la participation, de l’actionnariat salarié ? Ce n’est pas du salaire,
donc pas soumis à cotisations sociales. Rien pour la sécurité sociale, rien pour les caisses
de retraite, par contre les sommes perçues seront soumises à
l’impôt sur les revenus, à la CSG et à la CRDS. Cela n’empêche pas les
employeurs de prendre tout ça en compte comme du pouvoir d’achat. D’ailleurs
combien de salariés en bénéficient 20% , 30 % ?
Pour eux le social coûtera toujours trop cher. C’est la raison pour laquelle ils
ont l’objectif de faire baisser les salaires par tous les moyens.
Aujourd’hui les salaires
sont bloqués et le patronat de chaque branche, que ce soit dans l’industrie, le
commerce, les banques et assurances… refuse d’engager des négociations globales
sur les salaires réels des salariés, il renvoie la question au niveau de chaque
entreprise. Ce qui signifie à terme la fin des conventions collectives
nationales, et les garanties salariales.
Le MEDEF avance pour toutes
les branches professionnelles la notion de RMAG. Autrement dit : la
Rémunération Minimum Annuelle Garantie. Avec ce RMAG, fini le SMIC et la notion de salaire
minima, finie la prime d’ancienneté, c’est aussi la pénalisation de ceux qui
grâce à leur action ont obtenu un 13ème voire un 14ème
mois ou différentes primes comme la prime de vacances par exemple.
Le
gouvernement a dû sous la pression
des luttes de ces dernières semaines opérer un premier recul en concédant un
rattrapage du salaire des fonctionnaires pour 2005, mais il refuse toujours une
revalorisation des salaires.
L’enjeu fondamental de la
bataille actuelle c’est les salaires. Toute mesure qui échapperait au bulletin de paie,
serait un recul que tous les salariés paieraient demain au prix fort.
On ne peut rester l’arme au
pied dans l’attente de pseudo négociations que ce soit dans le public ou le
privé. L’enjeu de classe est évident comme est évident que sans la lutte, on ne
gagne rien. Nos aînés en savent quelque chose !
De plus, le piège est un
peu gros. Coincés par leur objectif politique peu avouable, ils voudraient
renvoyer ce débat à la veille des congés pour casser toute mobilisation et
surtout attendre l’après référendum du 29 mai ! Avec l’espoir que le oui
l’emporte.
Débattons, décidons de
l’action, agissons, créons les conditions pour que toutes les organisations
syndicales confédérées créent les conditions du rassemblement le plus large
pour imposer des augmentations de salaires significatives, comme cela a été le
cas en 1968.
Demandez autour de vous à
ceux qui sont partis en retraite dans ces dernières années ; plus de
salaire, c’est plus de consommation, donc plus de production et bon pour
l’emploi comme cela fut le cas après 1968.
L’augmentation de salaires,
c’est bon pour notre protection
sociale, c’est bon pour nos retraites.
Alors, pourquoi attendre
et attendre quoi ?
COMMUNISTES SE DEVELOPPE ET AGIT
Outre notre journal et des dizaines de
milliers de tracts distribués, nous rencontrons les salariés à la porte de
nombreuses entreprises. Nous
sommes très bien accueillis. « COMMUNISTES » commence à être connu.
La signature de la pétition, ça marche. Par exemple, à PTT Paris 10 :52
signatures, à Paris 18 : 33, à la RATP Championnet : 43. Parmi ces signataires, 44 personnes
nous ont donné leur adresse pour recevoir le journal.
Comme partout nous avons des discussions,
des questions : « je ne connais pas la constitution, comment me faire
une opinion », « cette Europe est mauvaise pour nous, le PS, le PC
sont pour l’Europe, ils font la même politique que la droite. Dans ce cas
comment s’en sortir, quelle perspective on a ? ».
Nous
allons faire « la tournée » du maximum d’entreprises d’ici le 29 mai.
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Le NON à l’Europe capitaliste grandit
Nous
sommes désormais pleinement engagés dans la campagne pour le NON. De premières
initiatives se sont tenues dans des quartiers populaires, à Carros ou plus
récemment devant CARREFOUR à Nice au lendemain de la journée de grève nationale
dans le groupe.
Le NON est dans une phase dynamique, en
particulier parmi les salariés impliqués dans les luttes qui se développent
depuis le début de l’année. Certains affirment qu’ils avaient voté oui à
Maastricht en 1992 mais qu’ils vont voter NON le 29 Mai. Le constat est à
chaque fois le même : l’Europe est au service des grands groupes
capitalistes qui multiplient leurs profits au détriment de l’emploi, des
salaires, des conditions de travail :
-Ainsi
cette déléguée syndicale chez Carrefour qui lie lutte actuelle dans l’entreprise
et le vote NON au référendum.
-Ou
encore ce salarié d’une filiale du groupe Total qui rappelle les profits
records du groupe alors que son entreprise subit les suppressions d’emploi et
le blocage des salaires.
-Ou cet
ouvrier du bâtiment travaillant à Monaco qui dénonce la mise en concurrence des
travailleurs dans sa branche, voulue et organisée par l’Europe pour réduire le coût du travail.
Après le
succès de la mobilisation dans l’action du 10 mars, beaucoup de salariés
veulent aller plus loin. Agissons sans attendre.
Notre NON au traité constitutionnel est
un NON à l’Europe capitaliste qui se construit pendant que les autres, de
Fabius à la LCR en passant par le PCF, se bornent à demander une renégociation
du traité. Pas de renégociation, abandon
pur et simple !
Notre campagne se poursuit aux portes des
entreprises et sur les marchés populaires. Elle va connaître un temps fort avec
la venue de Rolande Perlican le 12 mai à Nice dans le quartier populaire de
Pasteur. Le choix du lieu n’est pas anodin : ce sont bien ceux qui
souffrent le plus de l’exploitation capitaliste qui feront pencher la balance
du bon côté au soir du 29 mai.
Nous avons la conviction que cette
période ne peut qu’aider au développement de notre parti.
Jean Pierre Pisoni – Christophe Ricerchi
NON !
Réunion
Publique
avec
Rolande PERLICAN
Secrétaire Nationale de COMMUNISTES
Jeudi 12
Mai à partir de 18h.30
Au NICE
HOTEL
63
Boulevard Pasteur à NICE
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Hauts de Seine
Depuis trois semaines, nous avons tenu
deux initiatives publiques à Gennevilliers et Nanterre à propos du référendum,
participé à un débat public et tenu une rencontre beaucoup plus improvisée à
l’occasion des grèves des enseignants.
Fort clivage entre celles et ceux, qu’ils
connaissent « COMMUNISTES » ou pas, qui ont choisi de s’exprimer
contre l’Union Européenne et ceux qui parlent d’une autre Europe. Ce clivage
n’est pas seulement politique, il est également social. Chez les enseignants,
on constate une forte mobilisation du « NON », entre autres de la
part de gens qui ont voté oui au référendum sur le traité de Maastricht. Mais
tout ceci est fortement traversé par deux idées :
*la
constitution est mauvaise, il faut en faire une autre, c’est le NON de Fabius,
Emmanuelli, Buffet, Bové, Besancennot…
*le
« non » sert aussi d’exutoire aux luttes revendicatives. Dans la tête
de certains, il se substitue à elles.
Chez les gens de milieux ouvriers ou
populaires que nous avons rencontrés, c’est une autre chanson. Nous avons parlé
avec des employés municipaux, des chômeurs, des habitants d’une cité populaire.
Nous sommes vraiment au diapason de leur position. Tous disent leur NON à
« l’Europe » au service des patrons qui ne leur a apporté que des
difficultés et de la douleur. La pétition est très appréciée (17 signatures
recueillies le jour de l’initiative et 25 qui nous ont été remises depuis
venant de la cité du FFF). Mais, dans cette ville marquée par le PCF, certains
disent : « même ces partis qui sont pour le NON sont pour
l’Europe !!! » et ils s’apprêtent ainsi à s’abstenir. La campagne du
NON menée par Fabius et les autres : « nous ne sommes par contre l’Europe,
ce n’est pas un débat entre pro et anti-européens » etc… » fait que
des électeurs ne veulent pas voter NON parce que justement, ils sont contre
l’Europe.
Un NON véritable contre l’Europe
capitaliste ne nourrit pas le faux espoir que cette Union Européenne pourrait
être sociale. La ligne de partage est bien entre ceux qui rejettent cet
instrument du capital et ceux qui l’acceptent quelque soit la sauce à laquelle
ils l’accommodent.
Nous organisons une réunion
publique jeudi 21 avril en soirée.
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Calvados
Jusque là nous diffusions
13.000 tracts dans tous les quartiers de la périphérie caennaise, dans les
entreprises notamment les plus grosses et dans les localités du Calvados. Le
référendum nous a fournit l’occasion de faire plus en distribuant et en faisant
signer notre pétition nationale sur les marchés, dans les entreprises et à
l’Université. Fructueuses discussions et très nombreuses signatures. Nombre de
ceux qui n’ont pas le temps de discuter sur place avec nous nous renvoient leur
signature après avoir lu notre pétition que nous leur avions remis. Ça
marche !
A remarquer, même si l’on n’est pas au
bout de nos peines, la distinction qui est en train de se faire entre le sens
du NON de « COMMUNISTES » à l’Europe capitaliste, un NON définitif à
toute constitution européenne quelle qu’elle soit et celui d’autres formations
politiques comme le NON d’un Fabius ou celui du PCF. Nous avons noté la hargne
avec laquelle ceux-ci arrachent ou recouvrent nos affiches qui, elles,
appellent au NON sans aucune ambiguïté.
* Je voudrais lire le
texte de cette constitution avant de me faire une opinion définitive.
Cette
constitution qui l’a faite, quels sont ses objectifs, qui veut s’en
servir ? Voilà les questions que vous devez vous poser.
-Ce texte compte 448 articles dont
la grande majorité ne servent qu’à dissimuler l’essentiel derrière un énorme
fatras de phrases ronflantes qui visent à mettre tout le monde d’accord. Aussi
venons-en à l’essentiel.
Rappelons d’abord que c’est Giscard d’Estaing qui a
été la cheville ouvrière (si l’on peut dire !) de cette constitution. VGE,
les travailleurs et le « social », ça ne va pas ensemble !
-Dès les tout premiers articles, sous le titre « objectifs
de l’Union » on lit :
« Dans le cadre de marchés ouverts et concurrentiels, il faut accélérer
l’adaptation de l’industrie aux changements éventuels… ». On sait ce que cela veut dire.
-Ces « objectifs de l’Union » qui les met
en œuvre ? La Banque Centrale Européenne (BCE). « Aucune institution
publique n’a le droit de donner d’instructions à la BCE » dit le texte.
Mais alors qui donne des « instructions »
à la BCE ? Pas difficile, ceux qui possèdent et donc contrôlent le capital
européen, c'est-à-dire les quelques grands groupes capitalistes européens et
multinationaux, qui règnent sur l’Europe.
Il est donc normal que des articles insistent sur la
nécessité de renforcer les groupes capitalistes et d’augmenter leur pouvoir.
Normal que la libre circulation des capitaux et des hommes, c'est-à-dire les
délocalisations et l’immigration massive soit inscrite. Normal que les nations,
barrières gênantes qui pourraient retarder la mise en œuvre des
« objectifs de l’Union » soient, à leur tour, supprimées. Normal que
la politique de l’Union Européenne soit orientée vers l’augmentation rapide
des dépenses militaires et qu’une armée européenne (dirigée contre qui ?)
soit déjà en place.
Si vous n’avez pas le temps de tout lire, allez à
l’essentiel et répondez NON.
* J’ai toujours voté à gauche, pour le PS ou
le PCF. Aujourd’hui, le PS est divisé, le PCF vote NON mais il est pour
l’Europe. Quant aux Verts ils votent OUI. Je ne sais plus quoi faire.
Nous comprenons votre désarroi. Vous êtes nombreux
dans le même cas, nous l’avons vérifié au cours des discussions. Sur le oui du
PS, pas de commentaire sinon qu’il nous permet, une fois de plus, de voir à
quel point ces gens là sont loin du peuple. Hollande – Sarkozy ça se passe de
commentaire ! Quant aux Verts et aux autres LCR, ATTAC, etc…laissons. Un
mot sur Bové qui a déclaré à la presse le 30 mars : « j’aime
l’Europe, je vote NON ».
Ceux qui au PS appellent à voter NON qui
sont-ils ? Fabius, ministre de Mitterrand, au bilan désastreux. Pour lui,
rien de grave ne sépare le OUI du NON, il faut simplement « changer de
méthode ». Traduisez : pour construire l’Europe capitaliste la
méthode Fabius est plus efficace
que celle de Hollande…et même de la droite !
A gauche
les uns auront voté oui, les autres non mais passé le référendum le rabibochage
est prévu « Il faut rendre possible une alternative politique pour
2007 » répète M.G. Buffet qui proclame « nous sommes pour l’Europe,
il y a besoin d’Europe ».
Pour un
NON lucide et raisonné.
Un NON
contre l’Europe capitaliste qui dira : abandon pur et simple de toute
constitution, pas de renégociation.
Ce
référendum nous en fournit l’occasion, saisissons-là.
Le 29 mai,
les résultats du référendum connu, ce ne sera pas la fin de l’Histoire. Dès le
lendemain, il faudra agir et agir encore pour défendre nos revendications ne
France, en Europe et ailleurs.
N’en
déplaise à Fabius, au PCF, à la LCR et à d’autres… le NON marquera finalement
la prise de conscience grandissante chez les Français de la nécessité d’une
autre politique. Les conditions dans lesquelles nous mènerons notre combat
seront meilleures. Et puis, il faudra compter avec le NON de ceux qui, comme
nous à « COMMUNISTES », voteront contre le capital et tous ses
larbins.
Offensifs parce que lucides.
Le NON progresse, il est même parti pour l’emporter.
Qui votera NON ? D’abord des millions de salariés, ouvriers, employés,
enseignants, des retraités, des sans-emploi. Tous subissent de plein fouet les
méfaits de l’Europe capitaliste. Pour eux dire NON à la Constitution c’est dire
NON à cette Europe là.
Les
opposants « de gauche » au OUI ne sont pas de cet avis. Eux sont pour
l’Europe. Leur NON, ils le disent, est un « NON européen ». Changer
la Constitution pour changer l’Europe en quelque sorte.
Franchement,
vous y croyez ?... Ceux qui règnent sur l’Europe, les TOTAL, SCHELL, BP,
RENAULT, ARCELOR, SCHNEIDER ELECTRIC, ALCATEL, la SOCIETE GENERALE, PARIBAS
etc…etc… Ces énormes groupes européens multinationaux dont les profits viennent
de battre des records cèderaient gentiment leur place parce que le NON
l’emporterait ? Quant à leurs larbins qui gouvernent nos pays, qu’ils
soient socialistes, de droite ou autres, ils font et ils feront ce qu’on leur dit de faire, comme d’habitude.
Qu’avons-nous de commun avec le NON d’un Fabius ou des
partis de la gauche plurielle ? Rien. Si ces gens-là (dont la moitié
voteront oui) reviennent en 2007 au gouvernement qui croit sérieusement que la
situation des Français s’améliorera ? Pour chasser les fabuleuses
puissances économiques et financières qui règnent sur l’Europe il faudra
infiniment plus qu’un NON à un
référendum !
Mais puisque nous avons la
possibilité de marquer notre opposition à la politique actuelle, à la construction
et à la domination capitaliste de cette Europe, faisons-le de toutes nos
forces.
Nous savons bien qu’après le 29 mai, le combat
continuera, longtemps encore hélas, contre le capital et ses sbires.
Nous
le poursuivrons, forts de ces millions de NON qui signifient bien plus que la
simple opposition à une constitution comme certains voudraient le faire croire.
Le 29 mai c’est NON.
Pas d’abstention
Recommander ce journal à un
ami