Journal N°56 de novembre 2005

 

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SOMMAIRE

Edito : Leur ordre républicain, c’est quoi ?

Les moyens de l’école en Seine-Saint-Denis

Ça se passe en FRANCE

Assez

Ils ont dit…

L’ordre et la concorde selon le MEDEF

Génération précaire

Nouvelle adresse

 

 

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LEUR ORDRE REPUBLICAIN, C’EST QUOI ?

 

Pour le gouvernement, le patronat et les médias, les banlieues sont synonymes de désordre, d’incivilité. Ils ont tôt fait de parler « d’émeutes », de « violences urbaines » de « casseurs » et de bien d’autres choses encore. De quel droit parlent-ils ainsi de ces millions d’habitants ? Ces « zônes de non-droit » comme ils disent c’est pourtant leur politique qui les a créées, c’est encore leur politique qui les développe. Les responsables ce sont eux.

 

Il y a en France cinq millions de privés d’emplois, combien sont-ils dans les banlieues ? Aulnay – sous –Bois affiche 44% de chômage chez les jeunes mais l’usine PSA – Citroën de cette commune refuse de prendre les stagiaires issus de la troisième d’insertion du collège local ! Nous sommes dans un pays où 8,5 millions de travailleurs touchent le SMIC ou à peine plus, combien sont-ils dans les banlieues ? En Seine-St Denis 29% des personnes ayant un travail reçoivent un salaire inférieur au SMIC, près d’un salarié sur trois ! De quels droits jouissent celles et ceux, adultes et jeunes qui sont traités de cette façon ?

 

Derrière la colère des jeunes des banlieues il y a la riposte à la situation qui leur est faite, à eux d’abord mais aussi à leurs proches et finalement à tous les travailleurs, à tous ceux qui sont  victimes de cette politique. Certes les formes que certains d’entre eux emploient ne servent pas leur cause mais il reste que leur action, en dépit des formes qu’elle emploie est dirigée, quant au fond, contre cette société capitaliste, contre ces privilégiés du système, contre ceux qui ne pensent qu’à faire régner, au besoin par la police et l’armée, cet ordre qu’ils ont le culot d’appeler « l’ordre républicain ». . .

Leur « ordre républicain » c’est tout simplement continuer leur sale politique, poursuivre leurs attaques contre les salaires, l’emploi, les retraites, la Sécurité Sociale, délocaliser les entreprises à l’étranger, privatiser… Avec ces gens là au pouvoir la situation ne peut que s’aggraver, dans les banlieues et partout, qu’il s’agisse de Chirac, Villepin, Sarkozy etc… Le PS et ses alliés dits « de gauche » ont l’œil fixé sur les élections de 2007…pour remplacer la droite mais faire la même politique. Droite ou gauche on a vu tout ce beau monde à l’œuvre depuis trente ans.

Si l’on veut que ça change il faut balayer tout ça. La France est riche, il y a des centaines de milliards d’Euros pour lancer une grande politique de progrès au service des français, ouvrir un véritable avenir à la jeunesse.

Face aux mensonges et donc à l’incapacité des partis de gauche que ce soient le PS, le PCF, les Verts, etc… il était urgent de créer un nouveau parti, un parti révolutionnaire  qui lutte résolument contre le capitalisme et pour changer de société. Ce parti existe, nous l’avons créé en 2002. Nous avons grandi, nous grandirons bien plus. Pour ça nous avons besoin de vous, de votre confiance, de votre appui. Nous serons présents avec nos candidats aux élections de 2007.

Contactez-nous,  dites nous comment vous appréciez notre journal, notre action.

Nous comptons sur vous.

 

 

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Les moyens de l’école en Seine - Saint - Denis

 

En Seine Saint Denis, il manquait 160 postes d’enseignants à la rentrée. Aujourd’hui, 80 sont encore vacants alors que les besoins sont énormes. A Clichy-sous-Bois, les trois collèges et le lycée sont classés en zone d’éducation prioritaire. C’est bien, poursuit le directeur, sauf que l’éducation nationale a supprimé dans le même temps les classes qui permettraient de faire des parcours plus individualisés. Aujourd’hui, ce n’est plus possible.

 

Et quand on entend Sarkozy dire qu’il faut que les immigrés fassent l’effort d’apprendre le français, le directeur bondit. « Ils ne l’ont pas attendu pour vouloir le faire ! Sauf, que faute de moyens financiers, il y a des listes d’attente longues comme un jour sans pain dans les associations qui font de l’alphabétisation. On n’a pas besoin de Sarkozy pour savoir ce qu’il faut faire dans les banlieues.

 

 On a besoin de moyens pour faire fasse à la massification des problèmes ».

 

 

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çA SE PASSE EN FRANCE

 

En France les femmes représentent 80% de la population sous-employée. 15,7% de jeunes femmes de 20 à 24 ans travaillent à temps partiel mais voudraient travailler davantage.

 

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13 millions de travailleurs ou de privés d’emplois gagnent moins que le SMIC, des millions de retraités sont au minimum vieillesse (moins de 600 Euros)

 

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« L’usine Renault – Flins est passée de 20.000 salariés dans les années 70 à 6.000 aujourd’hui. Elle n’est pas en mesure de recruter aujourd’hui les enfants (français) des immigrés d’il y a 30 ans » reconnaît Louis Schweitzer ex PDG de la Société.

 

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En près de 30 ans la France des grandes cités industrielles a perdu plus d’un million d’emplois ouvriers. Selon une étude de l’INSEE, l’industrie francilienne en a perdu en 13 ans (1982 – 1995) 330.000, un constat implacable. en emplois salariés et depuis, cette perte se poursuit. La région de Marseille dont la population immigrante est élevée s’est elle aussi progressivement appauvrie avec la désindustrialisation. Idem en Lorraine, dans le Nord – Pas de Calais ou en Normandie. Dans une enquête détaillée publiée en Octobre, l’Observatoire des ZUS (zones industrielles sensibles) établit qu’en 2004 le taux de chômage est de 20,7% dans les ZUS, soit plus du double de la moyenne nationale. Pour les moins de 25 ans le taux atteint le chiffre record de 36,2% soit plus d’un jeune sur trois au chômage. Et la situation s’est aggravée ces dernières années !

 

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En Ile de France 340.000 ménages sont inscrits au fichier des demandeurs de logement social.

750 villes françaises comptent moins de 20% de HLM. Elles sont tenues par La loi de rattraper progressivement leur retard mais 1/3 d’entre elles résistent et préfèrent payer une amende symbolique de 152 Euros par HLM manquant et par an. C’est le cas de Neuilly et d’autres villes riches, c’est aussi le cas du Raincy dans le 93.

 

 

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ASSEZ

 

De Villiers, Mme Le Pen, des UMP et d’autres réclament un couvre-feu et l’envoi de l’armée

 

De Villiers (MPF) a demandé d’ «élever le niveau de la réponse de l’Etat à ce qui apparaît de plus en plus comme une guerre ethnique». Il a même réclamé l’envoi de l’armée dans les banlieues !

 

Marine Le Pen (FN) demandait « l’instauration de l’Etat d’urgence sur tous les territoires concernés ».

 

De leur côté les élus UMP avec à leur tête N. Dupont Aignan « face à cette situation quasi insurrectionnelle qui menace directement les populations innocentes… » demandaient « l’envoi de renforts massifs et « le vote en urgence d’une loi anti-émeute ».

 

Enfin J. Maillard, député (UMP) des Yvelines en appelle à la « création de véritables bataillons disciplinaires ». Il estime que « pour casser la guérilla urbaine…toutes les politiques menées jusqu’à présent sont vouées à l’échec ».

 

Tous ces parlementaires (et bien d’autres avec eux) ont voté et votent sans hésitation toutes les lois qui attaquent la Sécurité Sociale, les retraites, les droits… Ils sont contre les jeunes parce qu’ils sont contre les travailleurs. Barrons leur la route.

 

 

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ILS ONT DIT…

 

Lilian THURAM Membre du Haut Conseil à l’Intégration.

« …Avant de parler d’insécurité, il faut peut-être parler de justice sociale… J’estime que le débat politique doit porter sur les moyens de donner du travail à ces gens qui vivent dans les banlieues. Pas sur la façon de réprimer des émeutes. On donne un mauvais visage de la France. A qui la faute ? Cherchez et vous trouverez.

***

Hélène FRANCO, Vice Présidente du Syndicat de la Magistrature et Juge des enfants de Bobigny.

« …Les populations des quartiers populaires ont besoin de plus de services publics, de plus de protection mais aussi de plus de considération. Or l’Etat déserte de plus en plus son rôle et l’isolement social gagne du terrain… La seule gestion policière et pénale sera impuissante à régler les problèmes si elle n’est pas accompagnée d’une prise de conscience de la situation réelle des quartiers populaires et de leurs besoins »

***

Salem KACET , Professeur de médecine, Vice-Président de l’Université de Lille II.

« …Je suis comme ils disent, intégré. Professeur de cardiologie, vice-doyen de la faculté de médecine de Lille ; vice-président de l’Université de Lille II... Je vois des Bac +8 raser les murs, je vois des jeunes ou moins jeunes squatter le domicile des parents faute de revenus, d’emploi, de perspective, terrorisés qu’ils sont par l’avenir… D’où la nécessité d’une action majeure pour redonner de l’espoir. Et, pour cela, il faut mettre des moyens massifs pour sortir du marasme dans lequel nous sommes plongés depuis si longtemps ».

***

Gérard ASCHIERI, Secrétaire Général de la FSU.

« … L’apprentissage à partir de quatorze ans accentue le tri social et l’exclusion d’un certain nombre d’élèves. L’apprentissage à quatorze ans signifie que l’on place des jeunes de manière irrémédiable dans une voie d’échec scolaire… ».

 

 

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L’ordre et la concorde selon le MEDEF

 

Laurence Parisot qui a remplacé Seillière à la tête du MEDEF, l’organisation patronale, n’a pas perdu de temps. Dès le début des évènements on pouvait l’entendre ou la voir dans les médias. « La priorité des priorités c’est le rétablissement de l’ordre public… j’appelle les pouvoirs publics à rétablir l’ordre et la concorde civile ».

Par la voix de cette dame, le patronat français a rappelé comment il concevait « l’ordre et la concorde civile ». Lors d’une toute récente conférence de Presse, Mme Parisot a fermé la porte à l’une de nos principales revendications : la hausse du pouvoir d’achat. « C’est comme si vous me demandez d’acheter quelque  chose en prenant dans un porte monnaie vide …La réponse au pouvoir d’achat n’est pas à chercher du côté des salaires. La relance de la croissance par les salaires et le pouvoir d’achat est une vue de l’esprit » a-t-elle osé dire.

Est-ce de cette façon qu’on redonnera espoir à la jeunesse, celle des banlieues en particulier ? Est-ce ainsi qu’on apportera aux salariés et au peuple une issue à leurs problèmes. Il est grand temps d’imposer une autre politique, un changement de cap radical.

 

NON Mme Parisot, le porte –monnaie n’est pas vide pour tout le monde

 

·          40 milliards d’Euros de profits pour le seul ler semestre 2005 et pour seulement 40 entreprises cotées au CAC 40 (+ 20% sur 2004). La bonne santé des entreprises comble la Bourse titre « les Echos ».

·          Comment les profits progressent ? Grâce à la stagnation voire le recul des salaires, au développement de la productivité, aux vastes plans de restructuration avec des suppressions massives d’emplois. Grâce aux milliards de cadeaux faits au patronat par les gouvernements successifs. Depuis 1993, les gouvernements ont pris en charge une part énorme des cotisations patronales sur les salaires. Elles devraient représenter 30,49% du salaire, le gouvernement en finance 26%, ! L’employeur ne paie rien pour les salaires de 1,6 SMIC. Montant de ces cadeaux : 21,5 milliards d’Euros en 2005, 2,5 milliards de plus en 2006. En 2007 les patrons ne paieront plus de cotisation du tout.

·          Cette année on a consacré 47 milliards d’Euros à la défense, en augmentation de 3,4% sur l’an dernier.

·          La France est champion  2005 pour l’exportation des capitaux : 59,5 milliards d’Euros. De quoi investir dans les salaires, la protection sociale et la retraite.

 

Il y a là largement de quoi mener une autre politique au service de la jeunesse des banlieues et de tout le peuple.

 

 

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GENERATION PRECAIRE

 

Un étudiant sur deux fait au moins un stage pendant sa scolarité. Il arrive qu’il occupe parfois pendant des mois un véritable emploi, payé le plus souvent moins de 365 Euros mensuel, car l’indemnisation d’un stagiaire reste facultative. Il est même stipulé que si la rémunération ne dépasse pas 30% du SMIC, l’entreprise est exonérée de cotisations sociales. La réglementation est pratiquement inexistante. Le code du travail le plus souvent ignoré. Dans la grande majorité des cas le stagiaire effectue le travail d’un cadre sans aucune garantie, aucune protection.

Cet énorme marché de main d’ œuvre qualifiée pratiquement gratuite compte 800.000 jeunes !

Les entreprises jurent toutes que leurs stagiaires « n’effectuent pas de tâches opérationnelles ».

La colère gronde dans « génération précaire » comme ils se sont nommés. Jeudi 24 novembre, c’est le grand rendez – vous pour une première tentative de grève générale des stagiaires.

COMMUNISTES sera avec eux.

 

 

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COMMUNISTES, 99 bis Avenue du Général Leclerc 75014  PARIS

 

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