Journal N° 59 d’avril 2006

 

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SOMMAIRE :

Edito : Bravo, Continuons

Contre la répression syndicale

Dès aujourd’hui, il serait possible

Que devient la gauche politique ?

Les Jeunes et l’emploi

Négocier quoi ?

Le Pen fulmine contre l’abandon du CPE

Morceaux choisis

Palestine

Elections italiennes

 

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Edito

 

BRAVO, CONTINUONS

 

Les jeunes ont imposé le retrait du CPE. Ils refusent la situation de précarité et de chômage qu’on veut leur imposer , ils veulent connaître un autre avenir. Leur mouvement rejoint les revendications et les aspirations des salariés qui ont participé très nombreux aux actions et manifestations.

 

       La puissance et la détermination de ce mouvement  a conduit les centrales syndicales à s’engager ensemble, progressivement puis fermement dans l’action.

 

       A partir de là, Chirac et les siens – Villepin ou Sarkozy peu importe – furent obligés de manœuvrer en recul, puis d’abandonner leur CPE. Le rassemblement dans l’action des forces vives du pays s’appuyant sur la majorité de l’opinion (64% des français étaient solidaires du mouvement anti-CPE) a mis le pouvoir en échec.

 

       Et maintenant ? le CPE  retiré, l’essentiel reste à faire car derrière lui, il y a la mise en œuvre d’un nouvel ordre social avec la généralisation de la précarité et de la flexibilité pour tous les salariés, il y a la liberté pour le patronat de licencier sans contrainte, celle de liquider le droit du travail que Chirac trouve « rigide ».

 

       Le patronat et le gouvernement préparent activement la prochaine étape. Les contacts officieux, les propositions occultes se multiplient en direction des « partenaires sociaux ». Certains dans le mouvement syndical  sont déjà prêts à y répondre et à noyer le poisson dans d’interminables « négociations ».

 

       Les manœuvres de récupération de cet énorme mouvement de jeunes se développent et pas seulement à droite. La gauche politique, PS en tête, se dit résolument du côté des jeunes mais son comportement est bien différent.

 

       Tout ça ne nous surprend pas, il y a des années que ça se passe ainsi.

 

       Seule l’action massive et résolue de millions de salariés et de jeunes fera reculer le patronat, la droite et leur gouvernement. Seule elle bloquera les manœuvres politiques de la gauche. Seule elle obligera les organisations syndicales à lutter sans compromis contre les forces capitalistes.

 

La rédaction  

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Contre la répression syndicale

 

              Ni la matraque ni le tribunal ne peuvent être des réponses aux revendications que des millions de jeunes ont défendues. Les problèmes sociaux qu’ils ont soulevés comme le droit à un emploi, concernent l’ensemble de la société française. C’est à cela qu’il est urgent de répondre.

 

       Le gouvernement multiplie les poursuites contre les militants dans les entreprises. En France, des centaines de délégués syndicaux sont surveillés, espionnés, traduits devant les tribunaux par le patronat privé et les administrations publiques

 

       Aux USA, on va encore plus loin ; à New-York Roger TOUSSAINT le président du syndicat des transports de la ville s’est vu condamné à 10 jours de prison : son syndicat avait enfreint une loi de l’Etat interdisant aux employés du secteur public de cesser le travail. Son syndicat peut être condamné à une lourde amende.

 

       Ce sont  finalement des mesures de ce type que réclame le Pen qui déclare « les grèves contre le CPE constituent un déni de démocratie et sont illégales » et souhaite que les grévistes anti-CPE soient traduits en justice.

 

       Réagissons vigoureusement partout où la répression syndicale se manifeste, c’est le seul moyen de la mettre en échec.

 

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Dès aujourd’hui,

il serait possible

 

 

*D’en finir avec le chômage, de créer des emplois

*De développer l’enseignement Public à tous les niveaux ainsi que la formation professionnelle

*D’investir dans la recherche publique

*D’augmenter les salaires et retraites

*De développer le système de Sécurité Sociale

 

Ce sont des objectifs immédiats pour lesquels nous appelons à l’action . Ils sont réalisables, les moyens existent, il y a de l’argent.

      

Pour cela, il faut une tout autre utilisation des 289 milliards du budget de la France. Il faut supprimer les 22 milliards de cadeaux au patronat, annuler les dégrèvements de la taxe professionnelle (1 milliards et demi), supprimer les allègements fiscaux  aux plus riches (1,2 milliards), limiter les dépenses militaires (48 milliards en 2006).

 

       Il faut prendre sur les profits énormes des grandes entreprises (84 milliards d’euros en 2005 + 27% - 200 milliards  dilapidés ces deux dernières années dans des opérations de fusion acquisition…).

 

       Si le PIB (Produit Intérieur Brut) français de 2005 était réparti entre salaires et capital dans les mêmes proportions que dans les années 80, ce sont entre 120 et 150 milliards supplémentaires de salaires directs et indirects qui auraient été distribués !!

 

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Que devient la gauche politique ?

 

On l’a vue  s’agiter mais en paroles, contre le CPE.  Le PS, en particulier, est apparu pressé de ne rien faire. « Ce n’est pas notre rôle de souffler sur les braises » expliquait D. Strauss – Kahn, « il n’est pas de notre responsabilité de faire monter la sauce » renchérissait Emmanuelli (cités par « Libération ») et quant à L. Jospin (encore lui !) il pense que la gauche doit offrir une alternative. Laquelle ?

       Eric Besson, Secrétaire National du PS raconte : « la gauche a montré de 1997 à 2002 qu’il est possible d’engager des réformes très importantes ».

       Voilà pourquoi Jospin a été écrasé à la Présidentielle de 2002  …

       Martine Aubry, maire de Lille,  pense que « les français sont parfaitement capables de comprendre que les entreprises ont besoin de souplesse… Arrêtons de faire comme s’il était impossible de mettre fin à un CDI ».

       Ségolène Royal, admiratrice de Tony Blair, veut « réconcilier la société française avec ses entreprises ». Elle croit à « la transmission des valeurs, au travail, à l’équilibre, l’harmonie, l’ordre mondial ». Ouf ! Hormis ces belles phrases qu’elle destine au grand public, S. Royal propose, comme Chérèque et d’autres, l’ouverture d’un « débat » sur l’équilibre flexibilité – sécurité. Fabius, lui, prône « la transformation par la solidarité »…

       C’est, à des nuances près, la même sorte de propositions que l’on trouve chez M.G. Buffet du PCF et chez ses amis. Même chose aussi chez les Verts et dans d’autres organisations de moindre importance.

       Tout ce monde se prépare pour revenir au pouvoir en 2007…et faire la même politique que ceux qui sont en place aujourd’hui. D’ici là…

 

       D’ici là il faudra  compter avec la détermination de celles et ceux qui agissent aujourd’hui pour que les choses changent . Vraiment.

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LES JEUNES ET L'EMPLOI

 

 

Les étudiants ne croient pas en leur diplôme

Selon vous, le diplôme représente-t-il la meilleure garantie contre le chômage ?

 

ensemble

15-18 ans

19-20 ans

21-24 ans

non

58

56

47

67

Ils ont du mal à joindre les deux bouts

Personnellement, rencontrez-vous des

difficultés pour financer vos études?

 

ensemble

15-18 ans

19-20 ans

21-24 ans

Oui beaucoup

17

10

14

26

Oui un peu

38

37

42

27

total

55

47

56

63

 

Évolutions de salaires au cours de la période d’insertion*

 

Génération jeunes sortis du système éducatif en 1998

Génération jeunes sortis du système éducatif

en 2001

Niveau sortie du système éducatif

 

 

Non qualifié

+18

+10

CAP ou BEP

+21

+21

Bac+1 ou Bac+2, non diplômé

+28

+24

Bac+2

+26

+18

2e cycle

+33

+26

3e cycle ou grandes écoles

+34

+26

*Taux de croissance moyen du salaire entre le premier emploi et l’emploi occupé au terme de la troisième année de vie active.

Champs : jeunes sortis du système éducatif en 1998 et en 2001

et occupant un emploi au terme de leur troisième année de vie active.

 

Taux de chômage des 15-24 ans

Génération « Tanguy » jeunes + 24 ans vivant chez leur parents

1975

2005

1975

 

2005

 

8%

22,8%

filles20%

garçons35%

Filles50,4%

garçons

64,9%

 

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Négocier quoi ?

 

Le CPE n’était pas encore enterré que déjà des voix s’élevaient pour réclamer le retour de la « négociation ». Pour Mme Parisot , présidente du MEDEF, « il faut favoriser le dialogue. La crise du CPE ne marque pas un coup d’arrêt aux réformes nécessaires à la modernisation du pays… ». Quelles « réformes », quelle « modernisation » ?

 

       Le baron Seillières est passé de la présidence du MEDEF à celle du patronat européen. Voici ce qu’il en a dit devant les 30 présidents d’organisations patronales européennes réunis le 7 avril : « il faut mettre en œuvre les réformes indispensables à la compétitivité des Etats membres, intégrer pleinement le marché européen, installer une gouvernance efficace pour l’Union européenne, combattre les tendances protectionnistes, saisir les opportunités de l’élargissement, moderniser le modèle social européen pour le préserver… S’il devait y avoir de la part du gouvernement français des initiatives protectionnistes, il aurait maille à partir avec la commission européenne ».

 

       Côté patronal donc, rien de changé. Côté gouvernement non plus . Pour eux, « favoriser le dialogue » c’est obtenir l’approbation des centrales syndicales. C’est ce qui s’est passé à propos des retraites et de la Sécurité Sociale. C’est Chérèque lui-même qui l’a dit : « pour les retraites on (la CFDT) était partie prenante du diagnostic et de la construction de la réforme… Evacuons le CPE pour entrer dans le processus de négociation… et l’on a deux mois pour construire quelque chose…»  (Cité par « Le Monde »)

 

       Une « négociation » du genre de celle qui a abouti à la « réforme » des retraites ? Non merci!

 

       Et la CGT ? Sa position sur cette « négociation » ressemble étrangement à celle de la CFDT. Pour elle aussi, la « flexibilité » est un fait économique, reste donc à rechercher quels sont les moyens de la rendre « supportable » aux salariés  et aux jeunes, à leurs familles.

 

       Mais rien n’est joué. Le mouvement des jeunes et des salariés a été assez puissant pour obliger le patronat et le gouvernement à reculer. Il y a des années que cela ne s’était pas produit.

 

       Le combat contre la précarité, pour l’emploi et la satisfaction des revendications doit encore se renforcer pour couper court aux manœuvres et aller vers de nouvelles conquêtes.

 

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Le Pen fulmine contre l’abandon du CPE

 

       Rien de surprenant de voir que Le Pen était favorable au CPE, lui dont la politique est au service du MEDEF et du patronat. Il a soutenu De Villepin et le clame haut et fort dans une interview au « Parisien » du 8 avril. « C’est le seul qui soit digne de son rôle…Quand une loi est votée, on ne revient pas dessus ». Avec un accent pétainiste il poursuit « Les adultes qui défilent sont essentiellement des fonctionnaires, des gens qui ont la garantie de l’emploi. A quand la vague des maternelles pour nous dire comment diriger le pays ? ».

       Comme l’UMP ou le MEDEF, il s’attaque aux fonctionnaires (sauf ceux de la police et de l’armée !), au code du travail et à toutes les conquêtes sociales acquises de haute lutte par les travailleurs de notre pays.

       Il n’hésite pas à dire que « le bilan du chef de l’Etat est catastrophique. Depuis 2002 il n’a rien fait ». Pour le FN, les privatisations d’entreprises publiques, ce n’est rien ; la mise en pièce des retraites et de la sécurité Sociale, ce n’est rien ; la poursuite des délocalisations d’entreprises, ce n’est rien ; le retour des enfants de 14 ans au travail, ce n’est rien …

       Aux yeux de Le Pen tout cela  ne compte pas. Qu’il se rassure Chirac et les siens veulent aller plus loin… A moins que l’action des travailleurs, des jeunes, du peuple ne les en empêchent.

 

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MORCEAUX CHOISIS

 

Ils se sont lâchés. Ils ont dit tout haut ce que d’autres, gouvernants, chefs d’entreprises, dirigeants d’administrations, élus etc…etc… pensent tout bas.

Ah, si les jeunes et les salariés ne luttaient pas, comme tout serait plus simple !

Leurs déclarations respirent le cynisme, le mépris du peuple. Et  dire que ces gens-là se posent en farouches défenseurs de la démocratie.

 

LE PEN

« Les grèves contre le CPE constituent un déni de démocratie et sont illégales » Il rappelle qu’en Novembre « la justice avait déclaré illégale la grève des transports marseillais » et souhaite que les grévistes anti – CPE soient traduits en justice. « cité par Le Monde »

 

 

DE VILLIERS

« L’abrogation du CPE consacre la victoire de la violence, le gouvernement de l’émeute et le mépris du suffrage universel ». «Cité par  Le Parisien »

 

 

Luc FERRY

Ancien Ministre de la jeunesse et de l’Education, membre du Conseil Economique et social

« Il s’agit avant toute chose de conserver les acquis… Nous voulons tous être protégés, cocoonés, être la victime innocente qu’on doit, toute affaire cessante, prendre par la main… Cessons de gémir et de trépigner, d’exiger un emploi mais surtout pas de travail ». « Le Figaro »

    

 

Pierre KOSCIUSKO – MORIZET

PDG de Price – Minister

« Je suis chef d’entreprise et je n’ai que 28 ans. Mon choix a été simple : je me suis dit que je serais beaucoup plus heureux et plus libre en tant qu’entrepreneur qu’en tant que salarié. Je me suis donc décidé à créer mon entreprise pour justement gagner cette liberté… Je le dis clairement, je suis favorable au CPE ».« Cité par Le Figaro – Magazine »

 

 

Yvon GATTAZ

ancien Président du patronat français, Membre de l’Institut

« Le marché gagnant - gagnant proposé à nos jeunes est dur. Il n’est pas certain qu’ils aient compris les compensations sérieuses qu’on leur propose en terme d’emploi. Ah ! Si le dialogue employeurs – jeunes pouvait se penser sans les menaces de la rue ! ». « Cité par Le Figaro »

 

 

Jean-Robert PITTE

Président de l’Université Paris-Sorbonne

« Comment rêver de commencer sa vie avec un confortable CDI ou un poste de fonctionnaire, mal payé mais sûr ? C’est triste d’avoir 60 ans d’âge mental quand on a 20 ans à l’état civil ».« Cité par Le Figaro »

 

 

Jacques MARSEILLE

Professeur d’Economie à Paris – Sorbonne

« Si le CPE doit être retiré ce n’est pas parce qu’un peu plus de 1,5 millions de manifestants l’ont demandé mais parce que la méthode choisie n’a pas été la bonne… Pour les gouvernants, l’enjeu est là : gagner la bataille de l’opinion et s’appuyer dessus pour faire passer ses réformes » « Cité par Le Parisien »

 

 

Robert REDEKER

Professeur en Haute Garonne

« Le jeune tient pour crime de lèse-majesté qu’on ne retire pas séance tenante ce CPE reflétant trop la réalité de la vie économique… L’actualité nous montre une sorte de guerre civile froide (refus des procédures démocratiques légales, volonté d’imposer la force des manifestations de rues contre la loi démocratique…) ».« Cité par Le Figaro »

 

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PALESTINE

      

L’Etat israélien s’arroge le droit de ne plus reverser les droits de douane et les taxes qu’il perçoit au nom de l’autorité palestinienne, soit 50 millions de dollars par mois. Dans le même temps USA et Union Européenne gèlent les subventions et les avoirs de la même Autorité. Ils organisent une situation catastrophique pour le peuple palestinien.

 

       Jimmy Carter a été président des USA de 1981 à 1985. Il vient de donner son opinion sur Israël au journal « Le figaro ». extraits : « Le principal obstacle à la paix c’est la colonisation de la Palestine… Le mur est conçu pour entourer la Palestine tronquée et un réseau d’autoroutes la traversera pour relier Israël à la vallée du Jourdain. Les palestiniens doivent pouvoir vivre dans la paix et la dignité et la présence permanente de colons israéliens sur leurs terres représente un obstacle important dans la réalisation de cet objectif ».

 

       Les Palestiniens ne demandent que  l’application des  résolutions de l’ONU qui demande le retour d’Israël dans les frontières de 1948, le démantèlement des colonies, l’évacuation des territoires occupés. Nous sommes solidaires de leur combat.

 

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ELECTIONS ITALIENNES

 

Alors que la droite de Berlusconi était donnée grande perdante, Prodi l’emporte de justesse. Quoi d’étonnant ? Les programmes des deux candidats sont presque identiques. Partisans tous les deux de l’économie de marché, leurs propositions visent à permettre aux industriels et banquiers italiens de poursuivre l’augmentation de leurs profits. De l’argent il y en a en Italie comme ailleurs. Le pouvoir d’achat des salariés et retraités recule mais la firme ENET trouve auprès des banques des milliards pour lancer son OPA sur Suez.

 

       La politique de Prodi n’est pas inconnue des italiens, ancien président du Conseil, puis président de la commission européenne, il a bien défendu les intérêts du capitalisme. Son élection ne mettra pas celui-ci en péril. Cela s’appelle l’alternance sans risque.

 

 

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