Journal N°63 de décembre 2006
SOMMAIRE :
Edito : Un bulletin qui
comptera
Nouvelle
défaite pour Mister danger
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Edito
Un bulletin qui comptera
A ceux qui leur demandaient récemment de s’inscrire sur les
listes électorales, nombre de jeunes ont répondu : voter, mais pour qui ? Toute la
question est là.
Voter pour la droite, qu’elle soit classique ou extrême,
pour un Sarkozy, un Bayrou ou un Le Pen ? C’est lui donner quitus pour les
cinq ans à venir.
Voter pour la gauche,
pour S. Royal ou pour quelqu’un d’autre, ( du PCF ou d’ailleurs)
pareillement confus mais breveté « anti-libéral » ?
Une fois la droite, une fois la gauche ce jeu de
l’alternance existe depuis 25 ans. Ça suffit.
Voter pour la LCR ou
LO ? Besancenot et A. Laguiller ont déclaré d’entrée de jeu
qu’ils se désisteraient pour la Gauche, autrement dit pour S. Royal. Sans
commentaire.
Alors,
comment dire qu’on veut balayer tout ça ?
Le caractère antidémocratique de l’élection
Présidentielle interdit à « COMMUNISTES » d’avoir un candidat.
Mais
Nous
mettons à votre disposition le seul
moyen de le dire : un bulletin « COMMUNISTES » que
vous pourrez déposer dans l’urne.
Ce sera le seul bulletin qui dira que nous ne sommes dupes de personne, que nous n’avons confiance en
aucun des candidats ni en aucun de leurs partis.
Le seul qui dira que nous
voulons en finir avec les manœuvres politiciennes des uns comme des autres.
Le seul qui dira que nous voulons
l’union du peuple français autour
d’un programme de
changement, mais d’un vrai.
C’est ce
que propose « COMMUNISTES »,
ce sera le seul vote
anticapitaliste.
Si
des millions d’électeurs le disent avec ce bulletin,
cela
pèsera très lourd.
La rédaction
Un
cercle d’économistes, de droite et de gauche en particulier socialistes, a été
créé au mois d’août. Pour faire des propositions aux candidats à la
présidentielle. Ils sont facilement tombés d’accord pour dire :
1-Aucun
pays européen ne peut changer quoi que ce soit à l’ouverture des échanges.
Vouloir développer la protection de l’emploi est donc déclaré irresponsable.
2-« Les
riches paieront, les entreprises paieront » sont des mensonges. La
concurrence fiscale en Europe et la dette de la France interdisent toute
facilité budgétaire.
3-On
voit difficilement l’Europe ignorer les règles anglo-saxonnes du capitalisme.
4-Tout
programme qui ne mentionnera pas les moyens d’accroître la durée du travail sur
la vie ne pourra pas être pris au sérieux.
5-La
politique de la banque européenne ne doit pas être modifiée, il faut :
*choisir
entre le temps libre et les revenus mais pas les deux en même temps
*gauche
et droite doivent dire le degré d’inégalités qu’elles souhaitent et demander
aux contribuables de payer.
(ce passage est extrait du rapport introductif présenté
devant le Comité National qui s’est tenu le 2 décembre.
Vous
pourrez en lire l’intégralité sur notre site :
http://www.sitecommunistes.org
S. Royal s’est rendue au Proche Orient. Pas pour se
prononcer officiellement et sans hésitation pour une Palestine libre et
indépendante et réclamer l’application de la résolution 242 de l’ONU qui va
dans ce sens. Elle s’en est bien gardée. Elle a même refusé de discuter avec le
HAMAS, parti palestinien arrivé en tête aux dernières élections.
Pourquoi ? Parce que sur cette question comme sur les autres, S. Royal et
le PS sont à la remorque des Etats-Unis et de leur allié Israël.
Au Proche Orient
c’est on ne peut plus évident. Au point qu’elle a reçu les félicitations de
Ehud OLMERT homme de droite notoire d’Israël et premier Ministre. Elle avait
beaucoup fait pour les mériter. Après avoir salué ses « interlocuteurs de
haute qualité » elle s’est présentée comme la seule responsable politique
française qui se soit exprimée contre l’accès au nucléaire civil de l’IRAN.
« Il ne faut pas laisser l’Iran accéder au nucléaire civil… Ce sera ma
mission si je suis élue présidente de la République » a-t-elle insisté. Le
premier Ministre israélien l’a lui-même félicitée pour cette prise de position (1).
Sa position et celle
des dirigeants israéliens sont similaires sur tous les autres points
importants. Le mur ? S. Royal est pour : « quand c’est
nécessaire pour la sécurité, une construction est justifiée » a-t-elle
déclaré. Peut-être faudrait-il revoir le tracé mais sans plus. Les survols des
forces de la FINUL au Liban Sud par l’aviation israélienne ? « Ceux
qui subsistent sont liés à un certains nombre de faits ». Lesquels ?
Mystère. « En l’état actuel des choses pas question de parler aux
dirigeants du Hamas » dit-elle. Pour Mme Royal l’agresseur n’est pas
Israël mais le Hamas.
Elle a également
informé ses interlocuteurs (ou plutôt ses alliés) de ce qu’elle ferait si elle
était élue : « Ma première priorité sera de mettre l’Europe au
travail » pour parvenir à une « forme de discipline européenne »
sur le plan international. A méditer pour celles et ceux qui ont dit NON à
l’Europe capitaliste et qui sont malgré tout tentés de voter pour elle.
Il ne lui restait
plus qu’à saluer « les efforts pour la paix » du gouvernement
israélien. Ce qu’elle a fait.
A l’issue de sa
visite la candidate du PS s’est sentie « particulièrement renforcée dans
ses prises de positions »
SARKOZY n’est pas en
reste. C’est R.Cukierman, président du CRIF (Conseil représentatif des
Institutions Juives de France) qui l’affirme : « Il se comporte en
ami d’Israël. Après le déclenchement de la guerre cet été, il a été tout à fait
clair : c’était la réponse d’un Etat victime d’attaques
terroristes ».
ROYAL – SARKOZY, cherchez la différence.
Le
T.N.P. prévoit expressément le droit au nucléaire civil. Ce traité international
sur la non – prolifération des armes nucléaire a été signé en 1968 et compte
189 pays signataires. Il souligne fortement qu’aucune de ses dispositions « ne
sera interprétée comme portant atteinte au droit inaliénable de toutes les
parties au traité de développer la recherche, la production et l’utilisation de
l’énergie nucléaire à des fins pacifiques ».
Ce que réclame S. Royal
(qu’aucun pays, pas même les Etats-Unis ou Israël, ne demande) reviendrait à
rendre caduc le TNP.
ISRAEL
n’a jamais signé le TNP. Il possède une centaine de têtes nucléaires.
La pollution, les problèmes
d’environnement, y compris le changement climatique seraient de la
responsabilité de chacun d’entre nous. La faute à notre consommation
individuelle trop élevée, à notre méconnaissance de ces questions, à notre
égoïsme.
Cette culpabilisation
de la société permet de dégager la responsabilité du capitalisme et des
gouvernements alors que notre peuple subit de plus en plus la violence de
l’attaque contre les salaires, les retraites, le système de santé, notre
système d’enseignement… Dommage que Mr Hulot participe à cette opération.
Des taxes dites
« écologiques » frappent les consommateurs mais apportent surtout des
profits supplémentaires aux entreprises industrielles qui continuent de polluer
sans vergogne. Ce sont elles et les Etats qui refusent de signer le protocole
de Kyoto qui sont et de très loin les plus grands pollueurs. Qu’attend N. Hulot pour le
crier ?
Compte – tenu de sa personnalité ça aurait de
l’impact
Cette année encore les profits des
stars du CAC 40 vont exploser. Ni l’économie française ni surtout les salariés
en profiteront. Les grandes sociétés françaises réalisent quelque
80% de leurs bénéfices à l’étranger. Pourquoi
investir autant hors de nos frontières ? « Simplement parce qu’elles
ont déjà racheté en France tout ce qu’elles pouvaient racheter et que leurs
coffres débordent », pouvait-on lire récemment dans « Le parisien
libéré ».
DIM veut supprimer
450 emplois mais l’entreprise a pourtant réalisé 20 millions d’euros de
bénéfices en 2005. « C’est pas du boulot qu’on a pas, c’est simplement
qu’il va ailleurs, on a été vendus à l’extérieur… La direction ne veut plus de
production ici. Pour un ouvrier en France ils en ont dix en Roumanie… La direction
veut délocaliser et faire son petit marché dans les pays asiatiques ». Les
propos de ces travailleurs (es ) cités par le journal « l’Humanité »
mettent à nu la stratégie patronale.
Les restructurations envisagées chez Well, Aubade ou Aréna
menacent 650 emplois industriels. Nestlé juge l’usine de Quimperlé
(alimentation pour animaux) plus
assez compétitive ; il préfère la céder plutôt qu’investir 40 millions
d’euros pour la moderniser. Le PDG du groupe se plaint amèrement :
« Il n’y a qu’en France que les restructurations font autant de bruit et
prennent autant de temps » se plaint le PDG.
Hafid Elalamy est le Président du
patronat marocain ; il propose aux entreprises
françaises qui ont des projets de délocalisation dans leurs cartons de venir
s’installer au Maroc. « Les
exemples et les opportunités ne manquent pas, dit-il, dans
l’automobile, l’électronique, l’aéronautique. Nous voulons accélérer le
mouvement ». L’assureur AXA veut y délocaliser 1.500 emplois d’ici 2012.
Il veut faire passer son chiffre d’affaires de 18,2 milliards d’euros en 2004 à
32,6 milliards en 2012 ( x 1,8).
Les banques sont
richissimes. BNP- Parisbas vient d’annoncer un résultat de 5,6 milliards
d’euros pour les 9 premiers mois de l’année, « le plus élevé des banques
de la zone euro ».
L’importance de leurs investissements à l’étranger est
spectaculaire : ceux du Crédit Agricole (dont le bénéfice a bondi de 43%
au 1er semestre) dépassent les 10 milliards. Selon l’AMF (Autorité des marchés financiers), de 2000 à
2003, plus de 56 milliards d’euros ont été consacrés au rachat par les
entreprises de leurs propres actions pour en faire monter le cours.
Tendance qui s’accentue. En 2006 TOTAL y consacre 14 milliards, Danone de 600 à
800 millions etc…etc… Cela au détriment de l’investissement productif, de la
formation. C’est la spéculation contre la production.
Résultat de cette
politique, l’industrie automobile, prévoit une chute des investissements de 13%
pour 2006, le déficit du commerce extérieur se montera à 30 milliards d’euros
cette année.
Entre
1995 et 2005 les profits des grandes sociétés ont progressé de plus de 200%
mais l’économie française n’en a pas profité. Les investissements sont réalisés hors de notre pays et les
bénéfices sont redistribués aux actionnaires français ou étrangers qui
investissent ailleurs et ainsi de suite…. Le capitalisme c’est ça.
Les deux
dernières années, 200 milliards d’euros ont été dilapidés par les groupes
européens de l’énergie dans des fusions – acquisitions, sans qu’un seul centime
aille à l’investissement ou la recherche, à la construction de nouvelles
capacités de production.
Les richesses
énormes, produit du travail des salariés français sont confisquées par les
groupes industriels et les puissances financières qui en disposent à leur
guise.
On voit
bien que les moyens existent pour investir utilement en France, créer des centaines de milliers
d’emplois, augmenter les salaires…
Développer une telle politique
exige un gouvernement qui musèle ceux qui détiennent le pouvoir économique, qui
s’attaque aux profits fabuleux de ces grands groupes industriels et financiers.
Un gouvernement qui s’appuie en permanence sur les salariés et le peuple.
C’est cette politique que propose
« COMMUNISTES ». C’est ça la modernité, c’est ça la rupture.
Bien évidemment aucun des candidats à l’élection
présidentielle ne propose un tel programme, tous se placent dans le cadre d’une
société capitaliste immuable.
Seule l’action et
l’intervention des salariés et du peuple permettront d’en sortir.
Saisissons ces élections pour dire, ça suffit nous
voulons que ça change.
Un rapport accablant
Le CERC (Conseil de l’emploi, des revenus
et de la Cohésion Sociale) vient de rendre un rapport accablant : un
salarié sur cinq est un travailleur pauvre. 6,9
millions de français, 12% de la population, vivent avec moins de 788 euros par
mois. 40% des actifs voient leur salaire baisser. Le
temps partiel est imposé dans de nombreux secteurs d’activités. Le rapport
insiste particulièrement sur la situation des jeunes dont les difficultés à
trouver un emploi sont plus fortes en France que dans les autres pays
européens. Il note par ailleurs que la part
des revenus allant aux actionnaires s’est faire au détriment des
investissements et des salaires. (voir notre article :
Les
personnes qui cumulent des conditions de vie difficile et de faibles ressources
représentent près du quart (22%) de la population française
à France – Télécoms
Une camarade de l’Indre nous communique :
10 ans après les
premières lois de déréglementation et l’ouverture à la concurrence de France
Télécoms, les usagers et les personnels en mesurent aujourd’hui toutes les
conséquences. Le bradage des services de renseignements, l’augmentation des
tarifs comme l’annonce de la fermeture des boutiques, ne sont pas là pour les
rassurer.
Depuis 10 ans les
opérateurs se livrent une guerre tarifaire au détriment des usagers. Ils
s’entendent comme larrons en foire pour maintenir des tarifs élevés. Des
services, hier gratuits, deviennent payants. Ces
nouveaux opérateurs concentrent leurs efforts sur les zones rentables et les
actionnaires se frottent les mains : 3 milliards de dividendes leur ont
été distribués en 2005 pendant que 3 milliards de frais financiers plombaient
les comptes, soit l’équivalent de 120.000 emplois. Et on voit apparaître de
grands monopoles privés des télécommunications à la place du monopole public.
La décision de
fermeture des boutiques d’Issoudun ou d’Argenton sur Creuse (36) est en
parfaite cohérence avec le plan d’aménagement du territoire décidé par nos
gouvernements. France Télécoms se retire des zones rurales abandonnant la vente
au privé (Mobistore) en se déchargeant du service après vente. C ’est inacceptable!
Dans les boutiques de
France Télécoms on embauche des CDD pour travailler les dimanches et jours
fériés et on sanctionne les fonctionnaires qui refusent de le faire.
L’entreprise est incapable de réparer et d’entretenir le réseau faute de
techniciens et du « dégraissage » dès 52 ans d’une majorité d’entre
eux.
Déjà plusieurs
centaines de signatures d’usagers ont été recueillies et ce n’est qu’un début.
Nous avons engagé une
grande bataille pour garder un service public de qualité et les emplois qui
vont avec. Seule l’intervention des salariés fera reculer les responsables de
cette politique.
Nouvelle
défaite pour Mister danger
Les réserves pétrolières du Vénézuela sont phénoménales,
316 milliards de barils. Pour les majors – compagnies l’enjeu est énorme. Elles
utilisent tous les moyens dont elles disposent, financiers et politiques,
nationaux et internationaux pour tirer le pays en arrière, le maintenir dans
l’orbite capitaliste mondiale.
Les médias français
sont désappointés, inquiets même. « Hugo CHAVEZ au Vénézuela, quelques
semaines après LULA au Brésil… Avec la victoire de Félipe CALDERON au
Guatémala, ORTEGA au Nicaragua, les élections présidentielles de l’année
écoulée confirment le profond virage à gauche de l’Amérique Latine » écrit
le journal financier « Les Echos » qui s’en inquiète. « Le fil
conducteur de ce changement de cap de tout un continent ce sont les
frustrations accumulées pendant des années d’austérité et de réformes et dont
Washington est vite rendu responsable » poursuit le même journaliste. Pourquoi
vite ? Les USA et avec eux les grands
groupes capitalistes mondiaux et les Etats à leur botte seraient –ils donc
accusés à tort ?
61% des vénézuéliens
se sont prononcés pour un système politique, fondé sur la liberté, l’égalité,
la justice. Ce sont les travailleurs, et les plus exploités qui ont assuré à
Chavez sa remarquable réélection. « C’est une autre défaite pour Mister
danger, le diable (Georges Bush). Notre pays ne sera plus une colonie nord-américaine
ni de n’importe quel autre pays » a affirmé le président du Vénézuela.
Cette victoire
inquiète les possédants et les représentants des classes les plus aisées. Il y
a de quoi car dès 2007, le gouvernement va s’attaquer au secteur minier avec
les hausses de taxes sur les concessions et la création d’un nouvel organe
public qui contrôlera l’activité de nouvelles entreprises qui seront cogérées
par l’Etat et les acteurs étrangers. L’américain Gold Reserve ou le canadien
Crystalex, présents dans le pays, ont du souci à se faire.
Quel sera
l’avenir ? Nous savons que les USA et leurs alliés qui ne supportent pas
l’existence de Cuba, s’opposeront de toutes les façons possibles aux victoires
des peuples dans cette Amérique du Sud qu’ils ont toujours considérée comme
leur chasse gardée.
Washington qui a pris tout son temps pour
reconnaître du bout des lèvres la victoire de CHAVEZ, s’est déclaré prêt à
« rechercher des opportunités » pour collaborer avec le Vénézuela.
« Les Etats – Unis veulent améliorer le dialogue mais à condition que nous
acceptions leurs conditions » a répondu H. Chavez . Pas question.
En 25 ans les richesses produites
dans le monde ont presque doublé (elles ont augmenté officiellement de 70%)
mais la masse salariale a baissé de 10% alors que le nombre de salariés s’est
accru de centaines de millions depuis 1980.
1% des
plus riches possèdent 40% des bien mondiaux. Le PNUD (Programme des Nations
Unies pour le Développement) annonce que « le patrimoine des 15 plus
riches de la planète dépasse le P.I.B. total de l’Afrique subsaharienne et que
les avoirs des 84 personnes les plus riches surpassent le PIB de la
Chine » (1,3 milliards d’habitants).
Il y a
10 ans, le Forum Mondial de l’Alimentation (CSMA) s’était fixé de réduire de
moitié le nombre de personnes sous-alimentées dans le monde d’ici 2015 pour le
ramener à 412 millions.
Depuis rien n’a changé a annoncé Jacques DIOUF, directeur général de
la F.A.O. (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation). 820 millions de victimes de
la sous – alimentation aujourd’hui contre 823 en 1992. Pourtant le monde est
plus riche aujourd’hui qu’il y a 10 ans. « Les connaissances et les
ressources pour réduire la faim ne manquent pas. Les promesses ne donnent guère à manger » a
lancé J. DIOUF aux responsables de cette situation.
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