Journal N° 77 de novembre 2008
SOMMAIRE :
Editorial : Il faut leur faire payer la crise
Massivement contre la casse à l’école
Ce n’est pas la crise pour tout le monde
Le gouvernement et le patronat craignent que
les actions se développent
Obama, l’homme
miracle ? Sûrement pas
Lutte victorieuse
chez Boeing aux USA
La
Poste : contre la privatisation et la casse, la lutte continue
Good Year à Amiens : la direction renvoyée dans
les cordes
Royal ou Aubry, Aubry ou Royal : cherchez la différence
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Il faut leur faire payer la
crise
France-Télécom entend verser 3,4 milliards de dividendes en 2008 à ses
actionnaires. C’est l’équivalent de 20.500 euros pour chacun des agents de l’entreprise !
Les 40 entreprises du CAC 40 en sont déjà à 99 milliards d’euros de profits
nets déclarés pour 2008. Combien restera-t-il à leurs salariés quand les
actionnaires se seront servis ?
Augmenter les salaires et les pensions, créer des emplois, c’est donc
possible. Relancer la consommation populaire en prenant sur
les scandaleux profits capitalistes c’est le seul moyen de sortir de la crise.
« La relance de la consommation aggraverait la situation » affirme la
présidente du patronat français Laurence PARISOT. Elle félicite SARKOZY pour sa
prestation à la réunion du G20, ces 20 pays capitalistes qui contrôlent
l’essentiel de la production mondiale et réalisent à eux seuls 80% du commerce
international. A cette réunion les 20 sont vite tombés d’accord sur un texte
qui stipule : pas question d’ériger de nouvelles barrières à
l’investissement ou au commerce des biens et services. Ce qui signifie qu’ils
entendent bien faire payer aux peuples et uniquement à eux, les ravages de
cette crise capitaliste qui s’aggrave de jour en jour.
En France comme ailleurs, il est temps d’agir pour faire échec à cette
politique. Il ne s’agit pas de parler des « erreurs » du gouvernement
et de se déclarer prêt à accepter des « efforts partagés par tous »
comme continue de le faire Chérèque.
Il ne s’agit pas de s’engager une fois de plus dans d’interminables
discussions avec le patronat et le gouvernement.
Il faut maintenant agir, agir tous
ensemble, il n’y a pas d’autre solution. Chérèque et d’autres freinent ? Raison de plus pour nous unir et
isoler partout ceux qui s’opposent à l’action. Déjà dans des centaines
d’entreprises des travailleurs nous montrent le chemin. La journée de grève
nationale des enseignants en est un autre exemple. Engageons- nous dans la voie
qui s’est ouverte.
Rassemblons-nous partout et agissons ensemble pour
contraindre les responsables de la crise à payer. Seule notre union nous
permettra d’y parvenir.
Ne comptons pas sur ces partis de gauche qui se
révèlent l’un après l’autre, incapables de proposer la moindre solution pour en
sortir. Toutes leurs énergies sont concentrées autour des batailles de chefs,
pour finalement laisser le champ libre au capitalisme.
Pour
imposer un changement total de politique,
Pour
abattre le capitalisme et changer de société
« COMMUNISTES »
est là, Rejoignez le.
La
rédaction
Massivement contre la
casse de l’école
Le 21 novembre 220.000 personnes ont manifesté dans toute la France.
C’est trois fois plus que la dernière journée d’action nationale à Paris. 69% de
grévistes dans le primaire contre 46% en novembre 2007, c’est la grève la plus
puissante et de loin depuis la présidentielle. 48,6% dans le secondaire, on
n’avait pas vu ça depuis longtemps.
La participation des
enseignants a été très forte partout en France. Ils n’ont pas seulement agi
pour défendre leurs conditions de travail et un enseignement de qualité digne
de notre temps. Ils ont aussi manifesté contre le plan Sarkozy de démantèlement de l’école publique dont
Darcos est l’exécutant. Ils combattent contre cette école à deux vitesses, une
pour les riches l’autre pour le peuple.
Mr le Ministre, « cette résistance au changement » comme
vous dites va encore se durcir, la prochaine action se prépare, les syndicats
se sont rencontrés lundi 24.
Ce n’est pas la
crise pour tout le monde
*Les profits des grandes firmes françaises continuent
de battre des records
Les 40
entreprises du CAC 40 (cotées en Bourse) auront en 2008 des résultats en hausse
de 12,09% par rapport à 2007- 99 milliards d’euros de profits nets (déclarés).
Des exemples:
Total, 14,2 milliards
d’euros + 7,6% - Air Liquide, 3,3 milliards d’euros + 10,4% - Les ciments
Lafarge, 1,2 milliards d’euros + 9%.
Arcelor Mittal, numéro mondial de l’acier réduit sa production et met au chômage
technique ses salariés. Dans le même temps il publie ses résultats : 10,55
milliards d’euros de profits + 39,4%, et distribue 2,3 milliards à ses
actionnaires.
EGF-Suez enregistre pour les trois premiers trimestres 2008 un chiffre
d’affaire de 58,8 milliards d’euros en hausse de 18% sur 1007.
*Les fusions acquisitions continuent
-Les Banques
Populaires et la Caisse d’Epargne – Le Crédit Mutuel va débourser
650 millions d’euros pour se payer Cofidis le spécialiste du crédit revolving. – Dassault Aviation négocie avec Alcatel Lucent le
rachat de 21% des parts de l’équipementier de l’industrie d’armement Tales . Montant
de la transaction : 1,56 milliards d’euros – La multinationale française Air-Liquide a acquis
l’allemand Luigi (spécialiste des biocarburants…) ; elle veut doubler la taille de
l’entreprise d’ici 7 ans et prévoit une croissance annuelle de son chiffre
d’affaire de 8 à 10% d’ici 2010.
*Les dividendes versés aux actionnaires sont florissants
Les 50 premiers
actionnaires de France empocheront 18 milliards d’euros en 2008.
Chez Renault les fêtes de fin d’années seront difficiles pour les salariés, pas
pour les actionnaires qui empocheront 4,50 euros par action. Avec ses 200.000 actions Carlos Goshn touchera 900.000 euros. France-Télécom versera pour 2008, 3,4
milliards d’euros de dividendes à ses actionnaires.
*Les revenus des patrons ont augmenté de 20% en 2008
23,2 millions d’euros pour
le mieux payé – Jean Philippe Thierry d’AGF . Pour Gérard Mestrallet de Suez, 12,2 millions d’euros – Jean Paul Agon- l’Oréal, 5 millions,
pour Martin Bouygues- Bouygues, 5 millions – Michel Rollier- Michelin, 4,8 millions –
Benoit Potier – Air Liquide, 4,2 millions –Thierry Desmarest Total, 3,8 millions
etc…
Le gouvernement et le patronat craignent que
les actions se développent,
c’est
bien la preuve que la lutte est efficace.
Le journal « Le Figaro » écrit « les mouvements
sociaux vont se multiplier, les semaines qui viennent ne s’annoncent pas
de tout repos pour le gouvernement qui doit gérer une recrudescence inquiétante
de la contestation dans le pays… Si la crise économique s’installe et que le
chômage augmente, la contestation peut très vite se propager à l’ensemble de
l’économie et devenir difficile à gérer ».
Inquiet
du développement des luttes, le gouvernement ? Il a raison, elles sont de
plus en plus nombreuses dans tout le pays.
-Grève massive des enseignants et manifestation à laquelle se sont
joints les lycéens le 20 novembre, contre les suppressions d’emplois (13.500
inscrites au budget 2009), contre la réforme des lycées.
-Grève des pilotes d’Air France contre le recul de
l’âge de la retraite à 65 ans.
-Depuis le 20 octobre, journées de grèves,
manifestations des personnels de l’Office National des Forêts contre les
suppressions d’emplois, la privatisation et la remise en cause des statuts.
-Grèves et manifestations des personnels
hospitaliers contre les plans de suppressions d’emplois, au Havre le 8
novembre, au CHS Vinatier dans le Rhône, à l’assistance publique de Paris.
-Grève dans le Groupe TOTAL le 28 novembre.
-Manifestation de plus de 1.000 salariés des grands
magasins – galeries Lafayette et Printemps- Bd Haussmann à Paris contre
l’ouverture du dimanche.
-Grève à l’AFPA (Association pour la formation professionnelle des
adultes contre la suppression de 1000 emplois et la menace de démantèlement de
l’association.
-Grève des salariés de cyclocity, la société qui
commercialise les Vélib. Ces travailleurs qui gagnent 900 à 1000 euros
mensuels réclament 300 euros
d’augmentation. Les salariés de Velo de Toulouse et Marseille se sont joints au
mouvement.
-Grève
chez Hewlet Packard contre la suppression de 580 emplois – à Renault
Sandouville, chez Renault Trucks à Blainville dans le Calvados, chez Plastic
Omnium au Havre, chez Faurecia
Etc…
Il faut pousser, pousser partout,
on peut les faire reculer si on lutte tous ensemble.
Il y a de l’argent. Le gouvernement a trouvé en 24 heures, 380 milliards pour les banques et les
entreprises, il réduit les dépenses sociales mais il augmente les cadeaux au
patronat, les profits des entreprises se portent bien. Les capitalistes peuvent
payer, tout de suite.
Obama l’homme miracle ?
Sûrement pas !
En France, tous l’ont
félicité, Sarkozy en tête, suivi des dirigeants du PS et de la gauche unanime.
A l’étranger même chose, socialistes ou conservateurs, tout le monde a
applaudi.
Les citoyens des Etats-Unis vivent une des périodes les plus dures de leur
histoire. Aujourd’hui officiellement il y a plus de 50 millions de pauvres (1
habitant sur 6), l million d’américains ont vu leur maison saisie, 47 millions
doivent vivre sans aucune couverture sociale. Pour beaucoup de travailleurs le
choix est devenu simple : une embauche sans couverture sociale ou pas
d’embauche, alors que les dépenses médicales par famille ont grimpé de 164%
entre 2000 et 2007. L’industrie
recule dans tout le pays, la construction automobile s’effondre, les ventes ont
baissé de 20% en un an. 1,5 million d’emplois ont été supprimés depuis le début
de l’année. Les dépenses militaires américaines se taillent la part du lion. La
prochaine année fiscale prévoit qu’elles atteindront 606,4 milliards de dollars
pour un budget total de 3.100 milliards. C’est le plus gros budget militaire
depuis la fin de la deuxième guerre mondiale.
Au total, en janvier 2009, le déficit cumulé de la Maison
Blanche sera de 9.000 milliards de dollars !
Obama l’homme miracle ?
Il a obtenu les voix de la population qui subit le plus
durement cette politique. Il s’est appuyé pour être élu sur cette volonté de
changement populaire qui vient de s’exprimer aux USA. Cela dit, est-il celui qui
pourrait mener ce combat ? Assurément non. Il est maintenant en place pour continuer la politique capitaliste des
USA, même s’il doit au passage en modifier tel ou tel aspect mineur. Que
faut-il changer pour que rien ne change ? Nous en savons quelque chose en
France avec l’alternance droite-gauche.
L’essentiel
Ce qui est essentiel, c’est que pour la première fois aux USA
la majorité de la population en votant Obama, a exprimé qu’elle voulait une autre
politique. Que ce mouvement, dans les circonstances actuelles, soit récupéré
par les forces du capital n’a rien de surprenant. Ce qui comptera pour l’avenir
c’et que les luttes se développent.
(Extrait d’un article paru le 9-11
sur notre site)
Lutte victorieuse
chez Boeing aux USA
En pleine crise, aux USA, les 27.000 salariés de Boeing ont fait grève
durant 57 jours. Ils ont obtenu : une hausse de salaire de 15% sur quatre
ans, un engagement sur la sécurité de l’emploi qui permettrait à 5.000
postes que la direction avait
prévu de délocaliser, d’être maintenus sur place ainsi que le maintien de la protection
sociale que la direction voulait
supprimer.
contre la privatisation
et la casse, la lutte contenue
La direction des bureaux de poste et des guichets a informé les
organisations syndicales du plan de réforme de la direction de la Poste.
Il s’agit d’ici 2012 :
*de supprimer 5% des effectifs chaque année pendant 4 ans. Rappelons
qu’en 2008 on a déjà supprimé 1800 emplois
*de supprimer 3.000 bureaux de poste et d’en transformer 7 à 8.000 qui
n’assureront plus qu’une seule activité, comme par exemple l’affranchissement
du courrier.
A terme ils ne resterait que 1.500 bureaux de poste pour toute la
France qui assureraient les mêmes services qu’actuellement.
Le 22 novembre dans toute la France, les
postiers et les usagers ont manifesté contre la privatisation de la poste.
La direction renvoyée
dans les cordes
Premier succès
de la lutte des salariés avec leur syndicat CGT contre les 402 licenciements
que la direction voulait imposer. Le tribunal de Nanterre a interdit mardi au
Groupe Goodyear (Dunlop Tires France) de mettre en œuvre le plan social prévu.
« C’est une victoire historique pour un certain nombre d’entreprises au dela du site Goodyear »
a déclaré Mickaël Wamen secrétaire
du syndicat CGT. « Pour le moment on ne peut plus parler de plan social.
Pour le refaire, la direction doit reprendre toutes les procédures depuis le
début. On n’a pas gagné un mois, deux ou trois mais beaucoup plus. La peur et
le doute ont changé de camp ».
La lutte continue .
Royal ou Aubry, Aubry ou Royal :
Cherchez la différence
La crise s’aggrave, dans les semaines qui viennent elle frappera encore
plus fort, c’est maintenant devenu une évidence.
Il n’y a rien de plus urgent à faire que de lutter partout de plus en plus
fort pour empêcher cela. C’est possible, la force est du côté des salariés et
du peuple s’ils luttent ensemble.
S’unir pour vaincre le capital,
mais de tout cela il n’en a jamais été question au congrès du PS. On ne
trouvera pas un seul texte qui appelle les gens à agir tous ensemble et sans
attendre pour faire payer la crise à ceux qui en sont la cause. Le triste
spectacle de dirigeants luttant entre eux pour occuper le devant de la scène
l’a emporté sur tout le reste. Royal ou Aubry, Aubry ou Royal ou même quelqu’un
d’autre, où est la différence ? Ce n’est pas pour nous surprendre, le
Parti socialiste n’a jamais été un parti du côté des travailleurs.
P.S. : Mme
Aubry a été élue à l’issue du
deuxième tour . La lutte « pour les places » continue .
Jean Ziegler, rapporteur spécial des Nations Unies
pour le droit à l’alimentation, rappelle que l’ONU a identifié huit tragédies à éliminer
prioritairement dans le monde : éradiquer la faim et l’extrême pauvreté –
assurer à tous les enfants en âge scolaire un enseignement de base –réduire la
mortalité infantile, améliorer la santé des mères – donner l’accès à l’eau
potable - combattre le sida, la malaria, d’autres épidémies, établir un pacte
mondial pour le développement, garantir la protection de l’environnement.
Ces objectifs ont été chiffrés à 82 milliards de dollars annuels sur 5
ans. Depuis 2000 l’Occident dit qu’il n’a pas d’argent et a réduit les aides
publiques au développement.
Pas
d’argent ? En un rien de
temps, les 27 pays de l’Union Européenne ont « libéré » 1.700
milliards d’euros pour les banques.
Octobre – Novembre
– Décembre. Pendant ces trois mois
SOUSCRIPTION
NATIONALE
Nous
avons besoin de centaines de milliers d’euros pour notre activité.
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