COMMUNISTES
2ème congrès 4-5 juin 2004
Rapport introductif – Rolande PERLICAN
Cher (e) s
camarades,
Nous tenons notre 3ème congrès depuis la création
du Parti en juin 2002.
Nous allons ensemble faire le point de notre activité
depuis deux ans, mesurer les résultats obtenus. Nous allons tracer les grandes
lignes de notre activité pour les prochaines années, fixer nos objectifs
prioritaires.
Tout d’abord, revenons sur ce qui s’est passé
depuis deux ans en France.
La situation confirme combien est déterminante la
bataille idéologique contre les idées réactionnaires, réformistes, pour faire
grandir les idées révolutionnaires. Pour que leurs actions ne soient pas récupérées,
les travailleurs ont besoin d’un parti politique qui leur appartienne. C’est
pour cela que nous avons créé COMMUNISTES.
Où en est-on aujourd’hui ? Comment s’est
comporté notre Parti depuis deux ans ?
Depuis deux ans quelles ont été ses analyses, son
activité ?
Le capital a accéléré sa mainmise sur toute la vie de
la société, économique, sociale, politique. L’opposition entre le capital et le travail s’est encore
approfondie.
Trois évènements ont particulièrement marqué ces deux
années.
Le NON au référendum du 29 mai 2005 sur la
Constitution Européenne.
D’emblée, à la différence de ceux à gauche qui, pour s’opposer
aux partisans du OUI, appelaient à un NON de gauche qui devait permettre de
changer le cours de l’Europe, l’éclosion d’une Europe sociale, nous avons appelé
à opposer un NON à l’Europe capitaliste, car cette Europe conçue et construite
par les capitalistes ne peut pas être sociale.
Le NON au référendum du 29 mai 2005 à la Constitution
européenne, c’est essentiellement le non des couches populaires, celles qui
sont le plus durement touchées par la politique actuelle. 81% des ouvriers, 67%
des employés, 62% des jeunes, 71% des chômeurs. Les résultats du NON suivent étroitement
les courbes des bas salaires, de la précarité, du chômage, de la mal vie. « Ce
qui s’est passé relève d’un phénomène de lutte de classe » a affirmé un économiste
de la droite. Une grande partie des 15 millions et demi de ceux qui ont voté
NON ont saisi l’occasion qui leur était donnée de dire NON à une politique qui,
en France, permet aux groupes capitalistes d’accumuler des profits records
pendant que la situation du peuple continue de se dégrader. Ceux-là n’ont obéi ni au gouvernement, ni à la droite,
ni au PS et à d’autres qui leur demandaient de s’en tenir uniquement à la
question de la constitution européenne sans y mêler la situation en France,
comme si l’une et l’autre n’étaient pas liées.
Entre le OUI et le NON, le Parti Socialiste s’était divisé mais en prenant bien soin de dire que
la divergence portait seulement sur une question de « méthode ».
Comment construire l’Europe capitaliste de la meilleure façon, en quelque
sorte.
La réconciliation n’a pas tardé. Le référendum passé
Fabius, dirigeant du PS, figure de proue du NON socialiste et candidat à la
candidature à l’élection présidentielle, ce Fabius donc, avouait crûment :
« je veux poursuivre la politique réformiste, je suis complètement européen,
grâce à moi le PS pourra ramener les couches populaires dans l’alternance ».
De son côté M.G. Buffet du PCF affirmait « le rejet du traité n’a jamais
signifié pour ses opposants celui de la construction européenne » et
appelait les organisations de gauche, qu’elles aient choisi le OUI ou le NON à
se rassembler pour construire l’alternance.
L’alternance ! du PS à la LCR, du PCF aux Verts
etc… Voilà l’objectif que tous voudraient atteindre en 2007.
Ces comités du NON qui se sont créés à l’initiative du
PCF, de dirigeants du PS, des Verts, de syndicalistes etc… ne visent qu’à récupérer
une fois de plus ceux qui ont dit NON à la politique actuelle le 29 mai, à les
intégrer dans leur projet d’alternance de la « gauche » remplaçant la
droite en 2007. Une fois de plus, la classe ouvrière et le peuple sont utilisés comme masse de manœuvre.
Avec le NON les forces capitalistes ont subi en
France un coup sérieux mais n’en exagérons pas la portée. La capital reste au pouvoir et il poursuit son
objectif : mettre la France à l’heure européenne, faire que notre pays
devienne partie intégrante de l’Europe capitaliste, dépendant directement de
Bruxelles. Entre bien d’autres choses, voilà qu’on reparle d’une constitution
qui permettrait de contourner l’ancienne etc…etc…
Nous le savons chers camarades, abattre le capitalisme
en France et en Europe nécessitera bien d’autres combats.
Partout où nous nous sommes exprimés, où nous avons
fait signer notre pétition, dans les entreprises, les quartiers, dans les réunions
que nous avons tenues, nous avons été bien accueillis et nous avons constaté
que de nombreux travailleurs, des jeunes sont en phase avec notre discours
clairement anticapitaliste et le contenu de notre NON.
Ceci confirme pleinement que nous avons de grandes
possibilités pour étendre notre influence et nous développer. Pour cela nous
devons maintenant élargir de plus en plus notre travail, le multiplier
prioritairement dans les entreprises et vers les jeunes.
Notre horizon révolutionnaire n’est pas et ne sera
jamais cette alternance à laquelle
travaillent fébrilement les partis, organisations et même syndicats. Ils
veulent une fois de plus y entraîner notre peuple. Combattre les illusions que
tous ceux-là répandent à longueur de temps c’est notre tâche la plus
importante. Nous savons que ces illusions sont fortes tant est grand le besoin
de changement.
Nous sommes fiers d’avoir été les seuls à faire
entendre une voix différente. Les seuls à avoir un comportement différent de
tous les autres.
NON à la Constitution Européenne, quelle qu’en soit la
forme. Il ne peut y avoir de bonne constitution dans une Europe entièrement
entre les mains des grands groupes industriels et financiers multinationaux. Nous
ne serons jamais des propagandistes d’une soi-disant Europe « sociale »
au service du capital international. NON à la disparition de la nation française
dans un conglomérat européen ultra-capitaliste !
Depuis le référendum la crise sociale s’est encore
approfondie. Le mécontentement, la
colère, l’exaspération, le rejet de la situation dans laquelle la politique des
gouvernements successifs plonge notre peuple ont encore grandi avec l’accroissement
du chômage, la baisse généralisée du pouvoir d’achat, le développement de la précarité.
La révolte des banlieues fut l’explosion spontanée de cette partie de la
population française, je le souligne, la plus férocement exploitée par le
capitalisme et qui subit les effets de la politique actuelle d’une façon
beaucoup plus dure qu’en bien d’autres endroits.
On compte dans les banlieues une moyenne de 33% de
sans travail. Dans le 93, un salarié sur trois est payé en dessous du SMIC
quand il a pu trouver un travail.
De quels droits jouissent ceux et celles qui sont
traités de cette façon ?
Leur action était dirigée contre ceux qui les
exploitent, contre ceux qui exploitent le peuple français ! Leur combat
est le nôtre.
La gauche bien pensante ne s’est pas retrouvée dans
cette explosion. Surprise et gênée par ce mouvement, elle a d’abord fustigé les
« violences urbaines » et appelé au maintien de l’ordre. Devant l’ampleur
du mouvement, elle a voulu le récupérer à son profit et a lancé le slogan « inscrivez-vous
pour voter en 2007 ». Ce à quoi nombre de jeunes répondent : « voter
pour qui ? ». L’alternance en 2007 avec la gauche au pouvoir, voilà l’horizon
indépassable auquel on veut rallier la jeunesse !
Dans ces banlieues où il ne reste rien des « ceintures rouges »
où l’ancien PCF était solidement implanté, nous devons entreprendre un
travail de longue haleine pour asseoir notre parti. Là aussi nous avons pu vérifier que notre politique
et nos propositions étaient en phase avec les revendications et les aspirations
de ces jeunes. A nous maintenant de les leur faire connaître.
L’action contre le CPE engagée par les étudiants et les lycéens a exprimé le
refus de l’avenir de précarité, de sous emploi et de chômage qui leur est fait.
La parenté de leur mouvement avec celui des jeunes de
banlieue est évidente.
Il rejoint aussi les revendications et les aspirations
des salariés qui ont participé nombreux aux manifestations.
La puissance et la détermination de ce mouvement a
amené les centrales syndicales à s’engager dans l’action. Dès le début, la CFDT
avait l’intention de « négocier » la question avec le patronat et le
gouvernement comme elle l’avait fait pour les retraites et la Sécurité Sociale.
L’erreur de Villepin fut de ne pas la consulter. Pas rancunier, Chérèque a osé
déclaré en pleine lutte des jeunes : « évacuons le CPE pour entrer
dans le processus de négociations…et l’on pourra construire quelque chose ».
Un secrétaire de la CFDT, Rémy Jouan dans une table ronde parue dans « L’Humanité »
a très bien expliqué : « l’enjeu dépassait le CPE. Si les
organisations avaient décidé d’arrêter, on aurait tout perdu, y compris la
place des syndicats dans le pays…Celui d’entre nous qui aurait dit, j’arrête, était
mort ».
La puissance du mouvement a obligé le gouvernement à
abandonner le CPE. Mais nous l’avons
dit dans notre déclaration au lendemain de ce retrait :
« obligé de manœuvrer en recul, le gouvernement n’abandonne
surtout pas son objectif de généraliser la précarité et la flexibilité, de
donner toute liberté au patronat de licencier sans contrainte. L’action doit se
poursuivre et s’amplifier »
Selon les très officielles « données
sociales » de l’INSEE qui viennent de paraître : les jeunes sont les
vecteurs privilégiés de ces nouvelles formes d’emploi plus flexibles que sont
les stages à répétition ou les contrats courts ». Aujourd’hui trois jeunes
sur quatre sont embauchés en CDD. Toujours selon ces données officielles, un
jeune sur quatre occupe un emploi inférieur à son niveau de formation. Les
jeunes sont contraints d’accepter des postes faiblement qualifiés et mal payés.
Il est inadmissible de « négocier » sur un
tel terrain qui tourne le dos aux exigences de la jeunesse. Des organisations
syndicales s’apprêtent pourtant à le faire, chacune de son côté, chacune à sa
façon. Ces organisations qui, CFDT en tête, ont freiné le mouvement des jeunes,
son élargissement aux salariés.
Pour leur part les partis de la gauche politique
poursuivaient toujours le même objectif : utiliser ce mouvement des jeunes
à leur profit comme ils s’étaient employés à utiliser le NON au référendum et
le mouvement des banlieues. Vous connaissez la chanson : « Faites
nous gagner les élections de 2007 et nous changerons les choses ». A part
ce refrain, pas de propositions sérieuses, sinon de vagues généralités masquant
leurs intentions réelles.
Seule l’intervention politique des jeunes et des
salariés, côte à côte, pourra déjouer ces manœuvres et contraindre le
gouvernement, quel qu’il soit, à de nouveaux reculs.
Ce mouvement a montré que dans la jeunesse scolarisée
la volonté de lutter tous ensemble était très forte et que le besoin de
changement qu’ils viennent d’exprimer va encore grandir. Tout permet de penser qu’il s’exprimera à nouveau.
Mais force est de constater que de fortes illusions existent sur la possibilité d’une
issue électorale à gauche. La démagogie du PS, du PCF, de la CFDT, de la CGT et
de bien d’autres n’est pas sans effet sur les jeunes consciences qui arrivent à
la vie politique, privées d’un puissant repère révolutionnaire comme c’est hélas
dans notre pays aujourd’hui.
Il reste que dans cette période nous avons considérablement
développé notre activité, dans la jeunesse d’abord mais aussi chez les
enseignants et personnels des facultés et lycées et bien sûr chez les salariés.
Partout où nous étions présents nous avons rencontré des jeunes qui découvraient
l’existence d’un parti politique apportant une réponse politique structurée à
leurs interrogations. Notre
influence a grandi au cours de ce mouvement. Nous avons été interpellés, nous avons discuté, nous avons fait de
nouvelles adhésions. Sur le terrain nos militants se sont faits connaître et
apprécier.
Nombre de jeunes se posent la question :
comment aller plus loin et avec qui ?
A nous d’aller plus largement à leur rencontre. Mieux
nous faire connaître et développer une activité politique plus grande dans ce
milieu doit devenir un objectif très important pour notre parti.
Référendum, banlieues, rejet du CPE… A chaque fois nous avons été capables de donner une
explication correcte de ces évènements, des forces en présences, des manœuvres
qui se dessinaient de toutes parts. A chaque fois nous sommes intervenus contre
l’ennemi de classe, à partir d’une position de classe.
Nous le devons au marxisme-léninisme, cette
conception du monde et de la lutte des classes. Le marxisme n’est pas un ensemble de règles
dogmatiques réservées à l’usage interne. Nous ne sommes pas et nous ne
deviendrons jamais une sorte de « club » d’interprètes abstraits d’une
soi-disant pensée marxiste, coupée de la vie telle qu’elle se déroule sous nos
yeux.
Nous avons créé COMMUNISTES pour lutter, pour agir contre le pouvoir capitaliste et changer de société. Seul le marxisme-léninisme nous permet
une interprétation juste de la lutte de classe permanente entre le capital et
le travail.
D’où l’importance de l’étudier en permanence pour le développement même de notre
action, de notre liaison avec les salariés et le peuple, pour le développement
de notre parti.
Nous ne nous sommes pas laissés détourner par les
appels, les sollicitations de toutes sortes qui nous auraient conduits – si nous avions cédé si peu que soit – à
nous enfoncer dans un conglomérat sans principe de révolutionnaires de la
phrase.
C’est notre unité sur la base du marxisme-léninisme
qui nous permet de construire ce parti révolutionnaire, cet outil dont le
peuple a besoin pour son combat quotidien contre le capital, pour mener jusqu’au
bout son combat émancipateur.
Partout où notre activité se développe, où nous
agissons, notre influence grandit.
Mesurons le chemin parcouru.
Nous avons franchi un pas important, il n’était pas
dit que nous y parviendrions.
Rien n’est écrit d’avance, rien n’est définitivement
acquis. Tout dépend de la lutte, d’une lutte de classe très dure. En France, de
la droite, de la gauche, personne ne veut d’un parti révolutionnaire. Nous le
savions en créant COMMUNISTES et c’est d’ailleurs pour cela que nous l’avons créé
et il faudra bien que ce monde là s’en accommode !
Cela souligne aussi notre responsabilité, celle de
développer notre parti révolutionnaire dans notre pays.
Nous pouvons aujourd’hui faire un grand pas dans ce
sens. Nous avons maintenant construit la base solide à partir de laquelle nous
allons avancer.
*Développer notre influence partout où nous sommes présents.
*Nous implanter dans de nouvelles entreprises, des établissements
d’enseignements, des quartiers populaires, des localités.
C’est la tâche à laquelle nous devons nous atteler avec
plus d’ambitions, beaucoup plus d’ambitions et de détermination. Grandir
beaucoup, c’est devenu possible.
Que faut-il améliorer pour cela, quels sont les
moyens dont nous disposons ? J’invite
notre congrès à en discuter largement.
Quelle est la situation dans laquelle nous allons développer notre activité ?
La situation en France :
L’objectif que poursuivent le capital et son
gouvernement est d’avancer le plus
loin et le plus rapidement possible pour mettre la France à l’heure européenne
et adapter toute la société française aux exigences des groupes financiers
multinationaux.
Il leur faut liquider tout ce qui gêne le déploiement
de la concurrence mondiale. C’est
tous les jours que les multinationales tentent d’augmenter leurs profits par
tous les moyens y compris par l’intervention armée.
C’est la course mondiale aux parts de marchés, à la
mainmise sur les sources de matières premières. Ce sont les regroupements de
grands groupes capitalistes multinationaux, c’est la construction de groupes
hyper-géants. En 2005 le volume des fusions acquisitions réalisées dans la
seule Europe a progressé de 33%. Il a franchi la barre des 1.000 milliards d’euros.
Les multinationales ne connaissent qu’une chose :
le maximum de profits pour leurs actionnaires.
Tout ce qui est décidé, programmé par le gouvernement
français vise à favoriser, à permettre d’aller de plus en plus loin dans la réalisation
de ces objectifs. Les privatisations, les dénationalisations des entreprises, réalisées
par les gouvernements successifs de droite et de gauche depuis 1986 et que le
gouvernement veut achever en 2007, ont été programmés dans ce seul but, ce
regroupement capitaliste international.
Quand le gouvernement agite le slogan de « patriotisme
économique » à propos d’Arcelor sur lequel Mittal a lancé une OPA, on
pourrait dire comme l’a rappelé le linguiste et historien Alain Rey, « c’est
un sacré détournement de sens ! ». Est-ce au nom du « patriotisme
économique » qu’il s’apprête à livrer EDF au capital privé, après les Télécoms,
GDF, qu’on a dénationalisé la sidérurgie etc… ?
Les grands groupes financiers multinationaux dominent
toute notre économie. Les 80 plus grands contrôlaient en 2005 un tiers des
emplois. 50% du capital des 40 plus grandes sociétés françaises sont contrôlées
par des investisseurs internationaux. En retour, 50 à 70% des profits des
entreprises françaises sont réalisés à l’étranger.
En France, 40 grands groupes industriels et
financiers cotés au CAC 40 ont réalisé rien qu’en 2005, 108 milliards d’euros
de profits. Ils ont distribué 30
milliards d’euros (l’équivalent de un dixième du budget national) à leurs
actionnaires. Et l’année 2006 ’annonce encore meilleure.
Comment réalisent-ils des profits de plus en plus élevés ?
D’abord en écrasant les salaires. Une moyenne d’augmentation de 1,3% en 2005. A
France-Télécom 1%. Chez Carrefour les actionnaires ont eu + 28%, les caissières
à 975 euros mensuels au bout de 20 ans d’ancienneté 0,5 à 1%. A la BNP les
actionnaires + 30%, les salariés + 1,15%. Etc…
2°)En supprimant des milliers d’emplois. Ex. F.Télécom 5,7 milliards d’euros de profits en
2005 soit + 90%, après avoir supprimé 6.000 emplois, programme 17.000 nouvelles
suppressions d’ici 2008.
3°)En délocalisant la production dans les pays où les profits sont plus élevés
Par ex. EADS ce géant aéronautique qui a engrangé en
2005, 22 milliards d’euros de profits et va distribuer + 30% de dividendes à
ses actionnaires, veut fermer l’usine de Mérignac en Gironde (1050 ouvriers
qualifiés, techniciens, ingénieurs). « La bonne stratégie est celle qui
rapporte de l’argent » déclare le PDG. Le gouvernement français qui a
privatisé EADS (et a gardé 15% du capital) fait assurer la maintenance de ses
avions en Afrique du Nord.
Chaque année en France ce sont 100.000 emplois
industriels qui disparaissent.
Une campagne est orchestrée ces jours-ci sur le thème «
le chômage recule grâce au plan Boorlo ». Sans surprise, Chérèque apporte
son soutien. Sur LCI il a déclaré « C’est le plan de cohésion sociale de
J.L. Boorlo qui fait reculer le chômage ».
Vaste escroquerie destinée à berner l’opinion !
D’ailleurs « Le Parisien » qui félicite –
lui aussi – le Ministre, finit par avouer : « d’autres facteurs sont à
prendre en compte : les radiations administratives qui continuent de
progresser. Elles sont passées de 170.000 en 2005 à 182.000 en 2006 et
ajoute-t-il les offres d’emplois sont en recul ».
Comment oser dire :le chômage recule quand chaque
jour des licenciements dits « préventifs » sont annoncés comme chez
DIM, 500 en France – BOSCH 400 sur1600 en France, plusieurs centaines chez
Chaffeauteaux et Maury etc... etc… Les chiffres réels du chômage sont
camouflés. Ils sont classés en 8 catégories (pas moins). N’entre dans les statistiques officielles que
la catégorie 1, à peine plus de 50% du total ! Sont exclus des
statistiques, ceux qui trouvent à s’employer quelques heures dans un mois, les
chômeurs malades, les plus de 55 ans etc…etc… Il y a en réalité pas 9,5% de chômeurs
mais autour de 5 millions soit 16% de la population active.
Contraint au recul sur le CPE, le gouvernement n’a
pas pour autant abandonné l’objectif capital pour lui, de « libérer l’entreprise »
en liquidant le code du travail. C’est le 3ème volet du plan annoncé par
Villepin il y a un an. Il a annoncé sa réécriture pour la fin de l’année.
Le Conseil européen du 24 mars dernier a considéré
que de « nouvelles réformes structurelles étaient nécessaires et que les états
membres devaient :
*viser une augmentation du nombre d’heures travaillées.
*faire face au défi de la flexisécurité en impliquant
les partenaires sociaux dans les réformes
du marché du travail et l’élaboration des principes communs sur la
flexisécurité.
Seillière,
président du MEDEF européen a estimé que la France est en retard sur la
flexibilité et la mobilité des salariés.
L. Parisot
présidente du MEDEF France estime qu’il faut réformer le marché du travail car
dit-elle « il est très difficile, voire douloureux de se séparer pour l’employeur
et pour le salarié ». Comme le mot « licenciement » passe mal,
elle parle de « séparabilité » de « séparation par consentement
mutuel » ? Et naturellement, elle juge le code du travail trop
rigide. Elle vient de déclarer au journal « Le Parisien : « Depuis
janvier, je suggère d’abandonner la durée légale du travail et de laisser
chaque entreprise définir, en accord avec ses partenaires sociaux, son
organisation et son temps de travail ».
Pour le MEDEF et le gouvernement rien ne doit
interférer entre le patron et le salariés : ni convention nationale, ni
garantie collective, ni statut.
La répression syndicale se développe un peu partout
dans les entreprises privées et le secteur public. Le droit de grève est attaqué,
l’action revendicative est assimilée à un délit. Les tentatives d’instaurer un
service minimum dans tout le secteur public se multiplient.
Dans le même temps le gouvernement accélère les « réformes :
*Celle des retraites. Le rapport du COR (Conseil d’Orientation
des Retraites) annonce qu’en 2009 on ne pourra plus payer les retraites. Il
faudra réexaminer la question. Les assurances privées se frottent les mains.
Mardi le gouvernement a annoncé
son plan pour les séniors. On peut résumer ainsi le train de mesures :
faire travailler jusqu’ à 65 ans (pour l’instant) au moindre coût pour le
patronat.
*La privatisation progressive de la Sécurité Sociale
se met en place avec l’arrivée là aussi des assurances privées comme AXA
*Tout l’édifice scolaire du primaire au supérieur, est
à son tour visé. Le gouvernement pousse à la mainmise directe du patronat sur l’enseignement
et la recherche.
Ainsi les institutions qui paraissaient hors d’atteinte
du capital sont en train de passer sous sa coupe !
En France les gouvernements de droite comme de gauche
poursuivent le même objectif : faire baisser le coût du travail. Voyons ce que dit à ce sujet l’édition 2006 de la très
officielle INSEE :
1-La France travaille plutôt dur mais l’ascenseur
social est en panne
2-A emploi égal, les femmes gagnent toujours 24% de
moins que les hommes
3-La durée du travail annuelle est plus élevée en
France qu’en Allemagne (+ 70h.), qu’aux Pays-Bas (+ 160h.).
4- Déjà un million de salariés, surtout des femmes,
jonglent avec plusieurs emplois. Ce chiffre lourd de signification est en
augmentation constante.
5-l’évolution professionnelle régresse
Le Pouvoir d’achat des salaires, des retraites, des
familles, recule de façon considérable. La hausse des prix de l’électricité, du
carburant, du gaz, pèse lourd dans les budgets.
Quant à la pauvreté, si l’on prend en référence le seuil de pauvreté
utilisé en Europe (au dessous de 60% du revenu moyen), la France compte 7
millions de pauvres et le chiffre est en augmentation constante ! En réalité
ce sont 20 millions de personnes, 1/3 de la population, qui sont en situation
de précarité.
La résistance, certes encore insuffisante, contre les effets de cette politique est
en train de grandir. Elle grandit plus vite dans les entreprises les plus touchées
ou menacées, elle grandit dans des services publics, elle grandit y compris
chez des cadres et du personnel de maîtrise. Elle grandira encore car le
patronat et le gouvernement veulent aller beaucoup plus loin et beaucoup plus
vite s’ils le peuvent.
Le pourront-ils ? Les exemples du référendum, des
banlieues et du CPE permettent de penser qu’il est possible de les obliger à
reculer et manœuvrer en recul voire à céder tout court si le rapport des forces
les y contraint. Mesurons bien l’importance de ce qui vient de se passer
depuis un an. L’action commence à
s’enraciner en bas, dans une
entreprise, un service, un groupe de salariés, une catégorie entière de la
population.
Sans exagérer la puissance de ces luttes, constatons
qu’elles grandissent et qu’elles le font d’autant mieux là où quelqu’un les
organise comme, par exemple dans les bureaux de la Poste à Paris ou à
Marseille. Comme dans des entreprises de la métallurgie, dans le Doubs, en
Savoie, chez EADS, DIM et nombre d’autres que nous n’avons pas citées. Retenons
qu’il y a déjà et qu’il y aura encore plus de nombreuses actions contre les
fermetures d’entreprises, les suppressions d’emplois, pour des augmentations de
salaires parce que la vie devient chaque jour plus difficile, que la précarité
s’installe partout.
Notre Parti se doit d’être présent dans ces combats,
de quelle façon ? Nous ne sommes
pas en mesure actuellement de participer à toutes les actions qui ont
lieu. Mais nous sommes déjà présents
dans un certain nombre et il y a déjà, partout, des dizaines d’endroits dans
les actions qui apparaîtront dans un avenir proche où nous pouvons être présents
et intervenir efficacement. En particulier en montrant que les moyens existent
en France pour engager une autre politique, que des dizaines de milliards sont
détournés chaque année par les groupes financiers, par le patronat et le
gouvernement.
Par exemple, Zacharias, PDG du 1er groupe
mondial du bâtiment Vinci (mis à l’écart par ses pairs parce qu’il exagérait un
peu en réclamant une prime de 8 millions d’euros sur le rachat des autoroutes
de France). Son salaire annuel, 4,5 millions d’euros correspondait à 7.000 SMIC
annuels. Il a aussi touché 173 millions d’euros de stock- option soit l’équivalent
de 5.766 années de la rémunération moyenne d’un salarié de Vinci. Et Daniel
Bernard PDG de Carrefour parti en retraite avec une prime de 38 millions d’euros
(une caissière gagne 975 euros mensuels au bout de 20 ans de maison).
Nous avons rappelé quelles sommes énormes étaient
empochées par les groupes financiers capitalistes, équivalant – officiellement-
au budget national, égal à 289 milliards d’euros. Mais ce budget lui-même ont
peut l’utiliser tout autrement, par exemple : On peut supprimer les 22
milliards de cadeaux au patronat (plus de 2 fois le « déficit » de la
Sécurité Sociale estimé à 10 milliards en 2006). On peut annuler les dégrèvements
de la taxe professionnelle – 1 milliard et demi, supprimer les allègements
fiscaux des plus riches – 1,2 milliards, limiter les dépenses d’armement – 48
milliards cette année – à la force de défense de la France- au lieu de développer
la course aux armements nucléaires. Voilà encore des milliards supplémentaires
pour développer le secteur public, augmenter les salaires, créer des emplois, développer
la production.
Nous devons participer aux actions revendicatives et
mieux partout où c’est possible contribuer à impulser leur démarrage. En même
temps, montrons que les revendications peuvent être satisfaites en prenant sur
les énormes profits que le travail des salariés permet au patronat d’empocher
et d’utiliser selon son bon plaisir.
Partout où nous sommes actifs, nous constatons que des salariés, des syndicalistes
sont d’accord avec le discours franc et sans détours que nous tenons. Tenons le
maximum de rencontres, de débats, en invitant largement et en proposant l’adhésion.
Prenons des contacts partout où nous le pouvons pour créer une nouvelle base de
notre parti.
Je le redis, nous ne sommes pas des « théoriciens
en chambre » qui analyseraient politiquement des évènements qui nous
seraient extérieurs. L’action revendicative c’est un aspect décisif de notre
propre combat, dans lequel nous sommes profondément impliqués.
Le mécontentement est profond et il s’élargit, les
luttes revendicatives grandissent mais il ne s’agit pas encore des luttes plus
amples, plus fortes, des grandes actions coordonnées et bien orientées qui
mettront le capital en échec.
Partout, on le sait, la volonté de lutte existe. Ce
qui limite le développement indispensable des luttes sociales,
-C’est d’abord, sans aucun doute le manque de
perspective politique.
-C’est aussi étroitement lié à ce qu’est devenu le
syndicalisme en France.
La CFDT
dont le nombre d’adhérents est aujourd’hui égal voire supérieur à ceux de la
CGT, est un syndicat totalement intégré à la société capitaliste et à leurs
gouvernements qui se succèdent.
Où en est la CGT ? Son 48ème congrès vient de franchir une
nouvelle étape. Les caractéristiques qui faisaient d’elle un syndicat révolutionnaire
de lutte de classe ont été abandonnées par le congrès qui a adopté comme ligne :
*la recherche permanente du compromis à partir des
positions du patronat et du gouvernement. C’est la collaboration de classe
version actualisée.
*Le syndicalisme rassemblé sur cette base en France
avec la CFDT, FO etc… En Europe avec la CES et au plan international avec la
CISL et la CMT les deux organisations les plus réactionnaires qui soient. C’est
l’installation de la collaboration de classe à l’échelle européenne et mondiale
avec la création de cette nouvelle internationale sous la coupe de la CISL créée
au lendemain de la 2ème guerre mondiale par les américains et la CIA
pour combattre les syndicats de lutte de classe organisés dans la FSM. Enfin le
congrès a adopté les modifications de structures et la centralisation des
cotisations. La presse soulignait au lendemain du congrès, « B. Thibault
considère avoir maintenant les coudées franches pour accélérer les évolutions
internes ».
Les contacts se succèdent entre les dirigeants du
MEDEF et des syndicats pour « négocier » l’organisation de la « flexisécurité »,
c'est-à-dire l’organisation de la précarité.
Un rapport élaboré par Dominique-Jean Chertier ancien
conseiller de Matignon
sert de base. Il propose entre autre :
-de construire annuellement, en relation avec le
niveau européen, un calendrier de réformes partagées.
-d’instaurer un « temps réservé » à la
concertation, voire à la négociation, d’une durée minimum de trois mois entre l’annonce
du projet de réforme et son adoption etc…
On voit donc, le patronat, le gouvernement et les
syndicats ensemble non seulement, pour décider du sort des salariés français
mais aussi pour hâter la construction de l’Europe capitaliste. Mais ne s’agit-il
pas de la même chose ?
Hubert Lautier spécialiste des relations sociales a pu
dire : « je suis optimiste car tout le monde de Laurence Parisot à
Sud est favorable à une telle réforme ».
C’est la vieille association capital – travail,
vieille comme le capitalisme, réactivée par Pétain et remise aujourd’hui au goût
du jour !
Face à cette offensive capitaliste pour faire
disparaître le syndicalisme de classe, des forces importantes agissent. La CGT se compose de 22.000 syndicats. Des milliers
de syndiqués, de nombreux responsables, organisent la riposte au patronat sur une base de classe. Ils ne sont pas
disposés et avec eux des centaines de milliers de salariés ne sont pas disposés
à accepter de devenir des « partenaires loyaux » du patronat. Ils
représentent une force très importante avec laquelle il faudra compter.
Tirons-on en les conséquences qui s’imposent ; nous savons tous qu’un
syndicat de lutte de classe est indispensable aux salariés, nous savons tous
aussi ce qu’a apporté l’existence de ce syndicat en France.
La CGT nous est chère, c’est le syndicat de la plupart
d’entre nous. Les camarades de COMMUNISTES membres de la CGT font partie de ces
milliers de syndiqués et de responsables qui luttent dans la CGT pour que leur
syndicat redevienne la grande organisation de lutte de classe que nous avons
connue.
Que se passe – t – il en Europe ?
Tous, de la droite à la gauche politique veulent accélérer
la construction de l’Europe capitaliste. « il faut reprendre
vigoureusement la construction européenne » dit Seillière, ce qui signifie :
« il faut aller plus vite ». Fabius (vous savez l’homme du NON de
gauche) appelle à « relancer l’Union Européenne », il veut créer un
impôt européen et faire élire une Assemblée Constituante Européenne.
Il faut dire que la construction européenne ne s’est
jamais arrêtée, y compris en France après le 29 mai. Citons par exemple :
*« l’Humanité » du 29 mai 2006 qui présentait
sur deux pages des propositions pour, disait-elle, « sortir l’Union Européenne
de la crise ». Effarant !
*La mise en place de « structures qui mènent à la
création en France de sept régions métropolitaines et une dans les DOM sous la
coupe de Bruxelles
*La création des 22 pôles de compétitivité à vocation
européenne qui travailleront
(Centres de formations, unités de recherches…) sous la houlette des
grandes entreprises privées pour des projets d’ambitions européennes et même
internationales, tous financés par le budget de l’Etat.
Un sommet des Présidents des régions françaises s’est
tenu à Bruxelles avec Mr Barroso président de la commission européenne (la
Commission joue le rôle de gouvernement européen). « Parler de décentralisation
est dépassé », a dit Mme Royal « ce qu’il faut faire c’est la régionalisation.
Mr Zeller, le seul président de région UMP l’a chaudement félicitée.
L’éclatement des services publics, la casse des
statuts, le transfert des compétences de l’Etat aux régions et aux départements
ne s’est jamais interrompu, aujourd’hui il s’accélère.
Rappelons qu’à terme c’est la disparition de la
Nation elle-même qui est programmée.
C’est devenu un cadre bien trop étroit pour le capitalisme. L’Etat ne
conserverait que les pouvoirs de justice, de Police et pour l’instant l’armée.
Pour combien de temps ?
Cette Europe capitaliste est le lieu où s’affrontent
les groupes géants mondiaux. L’imbrication
des capitaux internationaux au sein d’un même groupe est pratique constante.
Les Etats-Unis fournissent annuellement, environs le
quart des investissements étrangers en Europe. Pour soi-disant faciliter la
circulation des flux financiers entre l’Europe et les USA, La Bourse de Wall
street et Euronex (Bourse de Paris – Amsterdam – Lisbonne – Bruxelles) ont signé
un accord de Fusion. Ce sera le premier groupe mondial de transaction boursière :
elle opérera chaque jour 80 milliards de dollars de transactions. Elle sera cotée
21.000 milliards de dollars. La Bourse allemande renâcle car cela met en cause
les tractations en cours pour la création d’une Bourse européenne mais elle
continue ses tractations.
Citons encore rapidement les très grandes rivalités
qui existent entre des pays fondateurs et les nouveaux arrivants comme la
Pologne et les autres pays de l’Est.
La réunion de l’OTAN vient de se tenir à Paris le
26 mai. L’intégration de la force
militaire européenne à l’OTAN est
confirmée. L’OTAN qui est au service de la politique de domination impérialiste
dirigée par les USA. Le transfert des charges américaines sur les autres
membres de l’OTAN devient une exigence
qui ne trouve pratiquement plus de résistance.
Tout cela donne une idée de l’âpreté des rivalités
capitalistes qui grandissent dans le monde entier. Rivalités intra européennes
mais en même temps, solidarité de classe
pour imposer aux peuples de l’Europe la même politique basée sur la baisse du
coût du travail. La précarité explose en Italie avec la mise en place d’une législation
plus souple. En Allemagne Mme Merkel a, parait-il, donné les « bon signaux »
dans un document de 200 pages avec le détail des mesures à prendre au cours des
quatre ans de législature. En Grande Bretagne à la flexibilité, aux bas
salaires T. Blair annonce un nouveau train de mesures contre les retraites. En
Scandinavie, en Espagne, c’est la même situation etc…
Partout, que le Gouvernement soit de droite ou de
gauche ou droite et gauche ensemble, c’est le développement de la précarité, l’installation
de la flexibilité, l’assouplissement du licenciement, le recul du pouvoir d’achat
des salaires, le recul de l’âge de la retraite, la baisse du taux des
retraites, la réforme de l’assurance maladie etc…
Les chômeurs se comptent par millions (5 millions réels
en France). Le gouvernement français qui a approuvé la libre circulation des
personnes à l’intérieur de l’Europe veut aller encore plus loin. La loi sur
l’immigration choisie c’est donner au patronat la liberté de recruter légalement
cette fois-ci une main-d’œuvre flottante, l’armée de réserve (suivant l’expression
de Marx) pour peser plus lourdement sur les salaires des travailleurs.
Les travailleurs immigrés sont
exploités comme les travailleurs français pour le profit capitaliste. C’est
tous ensemble qu’ils doivent lutter contre ceux là.
Rappelons que nous demandons les mêmes droits et les mêmes
devoirs pour les travailleurs français et immigrés.
Aucune politique de progrès n’est possible sans
mettre en cause l’Europe telle qu’elle se construit au profit du capital. Ne pas combattre résolument cette Europe, s’inscrire
de quelque façon que ce soit dans sa construction, c’est au bout du compte,
laisser les mains libres aux capitalistes.
C’est parce que nous avons une toute autre vision
de notre continent que nous disons NON à cette Europe capitaliste. Nous sommes pour une coopération entre les peuples
profitable aux peuples, sur une base qui ne sera plus la recherche du profit
mais le progrès social, le développement économique et social, une coopération
basée sur l’égalité, le respect mutuel, l’amitié et la Paix entre les peuples.
La situation en France se déroule dans un contexte
mondial
Dans un contexte de concurrence capitaliste, de guerre
économique pour la course au profit, de guerre meurtrière (comme en Irak) pour
imposer la domination impérialiste, exploiter les sources de matières premières,
exploiter les peuples.
En deux ans l’exploitation des travailleurs et des
peuples s’est étendue et accrue.
Les impérialistes avec à leur tête les USA ont encore étendu
leur domination économique, politique, militaire sur le monde.
Traité « d’Etat voyou » l’Iran est menacé d’une
intervention militaire par les USA et éventuellement l’Europe. Nous avons dit
quelles étaient les raisons : l’Iran, 3ème producteur mondial
de gaz et de pétrole, grande puissance régionale est situé au cœur de ce grand
Moyen-Orient sur lequel les USA veulent mettre la main, qui menace la paix
mondiale ?
La politique expansionniste américaine fait courir les
plus graves dangers à toute la planète.
Les dépenses militaires mondiales officielles
atteignent aujourd’hui plus de 1.000 milliards de dollars par an.
Et en Palestine colonisée par Israël, l’Etat Israélien
ne peut maintenir son occupation que parce qu’il est soutenu de la façon qu’on
sait par les Etats-Unis et l’Europe.
Tout comme l’Europe, de grands ensembles économiques
et politiques se développent dans le monde. La Chine et l’Inde qui connaissent à
leur tour un développement impressionnant ont fait irruption sur le marché capitaliste
mondial. Dans une moindre mesure, le Brésil, d’autres pays d’Asie dont le développement
est rapide, entendent jouer un rôle important à l’échelle internationale.
Les USA ont encore de l’avance comme première
puissance mondiale. Pour combien de temps ? 20 ans ? Selon une étude
de l’OCDE la Chine pourrait dès le début de la prochaine décennie, être le
premier exportateur mondial devant les USA et l’Allemagne.
Ainsi les rivalités grandissent entre toutes ces
puissances capitalistes. Elles s’exacerberont encore plus au cours des
prochaines années. Rivalités économiques
mais aussi militaires. « Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée
porte l’orage » a dit Jaurès, c’est plus vrai que jamais.
Le monde capitaliste, ce sont des richesses à un pôle
pendant qu’à l’autre c’est la misère.
En 2006, le monde compte 102 milliardaires de plus. Bernard ARNAUD, Président du groupe français de
produits de luxe LVMH figure en 7ème place avec 21,5 milliards de
dollars. Le patrimoine de 793 milliardaires donne un total de 2.600
milliards de dollars (soit deux
fois le PIB de la France qui est de
1.303 milliards de dollars).
A l’autre pôle : 220 millions d’enfants de 5 à 14
ans exploités au travail. Sur les 6,5 milliards d’habitants de la planète, 900
millions ont faim, 2 milliards souffrent de carences graves.
23 millions d’américains (12,7% de la population)
vivent au dessous su seuil de pauvreté ! Là bas aussi le gouvernement fait
des réformes : obligation de s’assurer si on veut obtenir une retraite, réduction
du budget de la santé de 36 milliards de dollars au détriment des pauvres et
des personnes âgées.
Mais aussi, ce qu’il faut retenir de ce qui se
passe dans le monde, c’est l’exigence des peuples à vivre autrement.
En Amérique Latine, au Vénézuela, 5ème
producteur mondial de pétrole, Hugo Chavez a fait plier les multinationales maîtresses
du pays. Elles ont dû accepter des modifications sévères de leurs contrats. Et
depuis, en Bolivie, la nationalisation des hydrocarbures a été effectuée par
Evo Moralès. Il en annonce d’autres concernant les mines, le secteur forestier
etc… « Je voudrais avertir les propriétaires que le prochain pas visera
les terres improductives » a-t-il annoncé en distribuant déjà 2,2 millions
d’hectares aux paysans sans terre.
Les échanges qu’ils ont engagés avec Cuba leur a permis d’éradiquer l’analphabétisme,
de mettre en place un service de santé efficace en même temps qu’ils
apportaient à Cuba une aide économique importante.
Notre solidarité militante va à ces camarades qui
ont fait plier l’impérialisme.
Des choses bougent en Amérique Latine mais ces
changements se déroulent dans une grande complexité. Cuba, Bolivie, Vénézuela,
Brésil, Chili, Argentine… les situations sont différentes mais ce qui est sûr
c’est que l’exigence des peuples
et leur volonté de faire reculer le capitalisme grandit dans cette région du
monde et que ça se voit.
Certes les USA dominent encore largement l’Amérique
latine et l’Amérique Centrale mais aujourd’hui la situation change. Elle change
d’autant plus que les rivalités inter-impérialistes s’aiguisent rapidement dans
ce continent comme elles s’aiguisent d’ailleurs également dans toute l’Afrique.
Chirac vient de faire un voyage au Brésil, en Argentine
et au Chili accompagné par une soixantaine de patrons intéressés par
d’éventuels accords commerciaux avec ses pays.
A son tour la Chine développe ses investissements et
ses accords dans cette partie du monde.
En Palestine
le succès électoral du HAMAS a confirmé la volonté du peuple d’arracher son
indépendance à l’agresseur israélien qui veut lui imposer un gouvernement à sa
solde avec l’appui inconditionnel des USA et celui de l’Europe.
En France, sous
couvert de combattre l’antisémitisme, une campagne, orchestrée à la fois
par le gouvernement, la droite et la gauche, vise à appuyer la politique du
gouvernement israélien. Elle rencontre un certain succès dans l’opinion
française. Nous devons dénoncer plus fortement l’agression d’Israël contre un peuple
qui lutte pour son indépendance, contre l’occupation de ses territoires.
Dénonçons aussi la complicité de plus en plus ouverte du gouvernement français
qui cautionne cette politique.
Solidarité avec le peuple palestinien et son juste
combat !
Quoiqu’on pense du gouvernement Iranien il reste que
le peuple de ce pays affirme son indépendance vis-à-vis des USA dont les
menaces et celles de leurs alliés européens sur l’IRAN se font encore plus
précises. Rien n’autorise à empêcher un pays de vouloir se doter des moyens
modernes d’assurer son développement. Les arguments qu’ils avancent sont faux.
Jusqu’à présent, il n’existe aucune preuve de la construction de l’arme
atomique en Iran alors que l’Etat d’Israël qui possède cette arme refuse de
signer le traité qui en interdit l’utilisation. Notons aussi l’attitude
équivoque de la Chine et de la Russie, signe évident des rivalités
inter-impérialistes à ce propos comme sur bien d’autres.
Cette mondialisation n’est autre que la
mondialisation capitaliste. Rappelons
ce qu’en disaient Marx et Engels
dans le manifeste du Parti Communiste il y a plus de 150 ans :
« Poussée par le besoin de débouchés nouveaux la bourgeoisie mondiale
envahit le globe entier. Il lui faut s’implanter partout. En un mot elle se
façonne un monde à son image ».
De nos jours, des possibilités gigantesques de
développement économique, scientifique, culturel…sont bloqués par le
capitalisme. A quoi bon par exemple
investir dans une recherche scientifique qui ne rapporterait pas le profit
escompté ? A quoi bon investir en Afrique pour développer l’éducation,
garantir la santé ? Tout confirme l’effondrement sanitaire africain aspiré
par la spirale du sous – développement.
Des capitaux énormes qui ne sont pas investis dans le
secteur productif jugé pas assez « rentable », affluent chaque jour
dans le secteur spéculatif. Dans les principales places boursières du monde,
les échanges spéculatifs sont 100 fois supérieurs aux échanges commerciaux
réels.
Quelle réponse cinglante à ceux qui osent affirmer que
le système capitaliste est la seule réponse positive aux problèmes de notre
temps ! Un système qui ne
vit et se développe qu’en exploitant les peuples ne peut apporter de solutions
aux problèmes de l’humanité. Il
engendre et développe des contradictions qui ne peuvent que s’élargir.
Entre le capital et le travail l’opposition est
irréductible.
La lutte est dure mais partout dans le monde des
hommes et des femmes mènent ces combats. Lutte de la classe ouvrière et des
salariés contre l’exploitation. Lutte des peuples contre les agressions du
capital, pour la liberté, pour la souveraineté et l’indépendance nationale,
pour les droits de l’homme, pour la paix…
Quinze après la disparition de l’Union Soviétique
et des pays de l’Est européens, cette lutte des peuples continue et se
développe à nouveau.
Nous voulons développer la solidarité, nouer des
contacts, prendre des initiatives communes avec les forces qui luttent contre
le capitalisme dans le monde entier.
Deux camarades de notre Bureau National ont représenté
notre Parti au 15ème Séminaire Communiste International qui s’est
tenu à Bruxelles du 5 au 7 mai dernier. Ce séminaire organisé par le Parti du
Travail de Belgique avait pour thème : « Expériences passées et
présentes dans le mouvement Communiste ». La communication que ces
camarades ont présentée au nom de notre Parti figure sur notre site.
Depuis un an en France, on l’a vu, la crise sociale s’est encore
approfondie, le mécontentement a grandi, de fortes actions se sont déroulées.
Mais cela se passe dans une situation politique très brouillée où les manœuvres
de toutes sortes se multiplient pour freiner le mouvement, le récupérer, pour
l’utiliser comme une masse de manœuvre au service du réformisme et de toutes
les variantes politiques et syndicales. Au service aussi de l’extrême – droite.
Dans la période présente, les français veulent que
les choses changent profondément. Un
sondage de la CEVIPOF (réalisé avec le soutien du Ministère de l’Intérieur)
indique que 76% des français estiment que leurs enfants auront des conditions
de vie et de travail inférieures aux leurs. Un fort pessimisme social, la
crainte permanente de déclassement pour soi ou des proches accompagne le rejet
du spectacle politique lamentable qu’ils ont devant les yeux.
La même enquête, indique que 69% des personnes
interrogées disent ne faire confiance ni à la droite ni à la gauche pour
gouverner le pays. 38% disent qu’ils vont s’abstenir ou voter blanc ou nul en
2007. La masse des français aspire à autre chose.
Changer, oui, mais comment ? Avec qui ?
pour faire quoi ?
Voilà les questions qui se posent aujourd’hui dans le
pays. C’est à ces questions que nous devons répondre.
Disant cela nous mesurons l’ampleur de la tâche, les
difficultés considérables à surmonter mais il faut voir la situation telle
qu’elle est, c’est cela une démarche révolutionnaire.
La première difficulté à surmonter, c’est un
affaiblissement très visible, historique même, de la lutte des salariés contre
le patronat, privé et public et les gouvernement à son service, en France et
dans d’autres pays. Nous sommes revenus plusieurs fois sur les causes de cette
situation. Les principales étant la défaite de l’URSS et la disparition des
partis communistes qui l’a suivie, le recul absolu du syndicalisme
révolutionnaire.
Mais aujourd’hui, l’heure n’est plus à la simple
constatation de cet état de chose. La grande question qui nous préoccupe et
à laquelle nous devons répondre c’est : modifier cette situation est-ce
possible ?
A partir des grandes difficultés que connaît
actuellement le mouvement révolutionnaire en France et dans le monde, deux
attitudes sont possibles :
*la première, la nôtre, c’est de ne pas lâcher et de
continuer le combat de classe, *la seconde c’est de rechercher en permanence,
recul après recul, le compromis, la « négociation » comme on dit,
finalement l’entente avec les forces du capital.
C’est cela la seule perspective que proposent les
partis de la gauche politique (ou plutôt politicienne). C’est depuis toujours
celle des syndicats réformistes et c’est officiellement celle de la CGT depuis
son 48ème congrès.
Tous ceux – là s’apprêtent à assurer la relève du
gouvernement actuel déjà usé par quatre ans passés au service du capital, tout
comme Jospin l’avait été en 2002.
C’est cette alternance, une fois la droite, une fois
la gauche qui fonctionne en France depuis longtemps comme elle fonctionne,
parfois avec de légères variantes, dans tous les pays européens. La
conservatrice Mme Thatcher fut remplacée par le socialiste T. Blair menacé à
son tour par les conservateurs. En Allemagne, Mme Merkel a remplacé de
socialiste Schroeder, le socialiste Prodi a pris la place de Berlusconi en
Italie etc… etc… A leur tour, les partis de l’Est Européen se mettent
rapidement à pratiquer cette alternance, nouvelle pour eux…
Dans tous les cas, le capitalisme est gagnant. C’est toujours lui qui dirige les entreprises, la
finance, c’est toujours lui qui fixe les salaires, les retraites, le niveau de
l’emploi. Le personnel politique, du plus petit au plus grand, qu’il soit de
droite, d’extrême-droite ou de gauche n’est qu’à son service.
Cette donnée politique fondamentale n’est pas facile à
faire partager. Certains de nos collègues, camarades ou amis qui disent :
« tous les mêmes » (et ils sont très nombreux) se résignent à
soutenir le moment venu le candidat de la gauche politicienne, ne serait-ce que
parce qu’il pensent qu’il s’agit du moindre mal. D’autres se réfugient dans
l’abstention, faute de candidat. Et enfin, un pourcentage trop élevé à
l’intention de soutenir l’extrême-droite, « elle qu’on a jamais vu au
pouvoir »disent-ils.
D’un côté comme de l’autre tout est fait pour
détourner, dévoyer la réflexion des français de l’essentiel : Comment
améliorer leurs conditions de vie et de travail, assurer le développement
économique et social du pays ? Au lieu de cela les médias placent sur le
devant de la scène les Villepin – Sarkozy – Hollande et montent S. Royal. C’est
l’interminable feuilleton de l’affaire Clearstream, ou de la bataille Villepin/Sarkozy.
Le PS accuse Villepin qui réplique, Hollande s’en
prend à un Chirac parait-il vieillissant, on dépose une motion de censure et on
demande la démission du gouvernement etc…etc… tout en sachant que rien de tout
cela ne porte à conséquence. Tout ce tintamarre est soigneusement orchestré
autour de choses tout à fait annexes.
Nous serons les seuls à
répondre publiquement aux vraies questions que se posent les travailleurs et le
peuple pour que ça change vraiment. Dès la rentrée ce doit être notre grand
objectif pour que la conscience politique révolutionnaire grandisse dans notre
pays.
OUI, en France l’argent et les moyens ne manquent
pas pour engager dès maintenant une grande politique de développement
économique et social.
Nous disons comment.
*En 10 ans, entre 1994 et 2004, les profits ont
progressé de 74%, les salaires de 8%, la hausse des prix a été de 30%. Depuis
2004 l’écart s’est encore creusé.
Rendons ces richesses et les moyens au peuple qui
créé ces richesses.
*Pour augmenter les salaires et porter le SMIC à 1500
euros nets mensuel dès aujourd’hui, le Patronat et le gouvernement le peuvent
s’ils le veulent.
L’augmentation des salaires et du niveau de vie c’est
l’augmentation de la consommation populaire dans tous les domaines.
*Pour créer des emplois d’abord pour les jeunes et
assurer le développement économique du pays. Un exemple : la firme TOTAL
de restructurations en fermetures, en abandons d’activités de production au
mépris du devenir industriel, a supprimé 6000 emplois pour multiplier ses
profits. Avec 9 milliards d’euros (à peine plus que ses profits du 1er
semestre 2005) elle couvrirait l’embauche de 4.000 salariés et en assurerait la
rémunération pendant 10 ans. Le gouvernement et le Parlement peuvent interdire
les licenciements, les délocalisations.
*Pour combler, et largement, le déficit de la Sécurité
Sociale, évalué à 10,3 milliards
d’euros pour 2006 (en baisse de 1,5 milliards). Sur le budget de la France, le
gouvernement a fait cadeau de 22 milliards d’euros de cotisations sociales au
patronat. Sans compter que l’augmentation des salaires, le maintien et la
création d’emplois feraient rentrer de l’argent. Ramener la part de cotisation
patronale à ce qu’elle était en 1980, à 50%, permettrait une grande politique
de développement de la santé publique en France. C’est possible si le
gouvernement et le Parlement le décident.
*Pour assurer et développer un grand service public
national au service de tous les français quelles que soient leurs conditions,
en arrêtant les privatisations, en gardant la maîtrise de tous les grands
secteurs, en se réappropriant ceux qui ont été privatisés.
*Pour doter la France d’un service public
d’enseignement et de formation à la hauteur des besoins d’aujourd’hui, il
suffit que le gouvernement et le Parlement y affectent les crédits et les
moyens indispensables.
*Ajoutons qu’un gouvernement peut baisser les prix des
carburants à la pompe en limitant la part exorbitante des majors pétroliers et
en revoyant la fiscalité sur les produits pétroliers pour réduire les taxes
(71% du prix).
*La France consacre 48 milliards d’euros au budget
militaire qui est en augmentation constante. Elle participe à la course aux
armements nucléaires. Une politique de paix irait dans le sens d’un monde sans
guerre et libérerait des milliards pour notre peuple. Un gouvernement peut la
pratiquer.
Pour utiliser l’argent autrement, il faut se placer
sur une ligne anticapitaliste.
Il faut gagner les gens sur des idées forces, avancer
pas à pas. Nous ne proposons pas un programme bien ficelé destiné à exister dès
2007. Nous proposons des objectifs de lutte.
Nous ne gagnerons pas tout le monde mais il y a
beaucoup de monde à gagner. Nous avons pu vérifier que là où nous engageons le
dialogue, on trouve des syndicalistes, des salariés, de jeunes, des collègues,
des voisins qui partagent ou sont intéressés par nos analyses, nos idées.
A part nous aucun Parti politique ne souscrit à de
tels engagements qui nécessitent de s’attaquer clairement au capital, à ses
privilèges. Nous sommes les seuls qui
proposons de changer réellement la vie. Nous sommes les seuls qui ne proposons
pas de vagues raccomodages sans conséquence présentés comme des changements
fondamentaux.
Nous sommes les seuls, nous le savions quand nous
avons créé COMMUNISTES.
Mais ce que nous proposons c’est ce à quoi aspirent
les millions d’hommes et de femmes de notre pays dont les conditions de vie et
de travail se dégradent chaque jour.
Pour nous, c’est cela l’essentiel. Les mesures que
nous proposons amèneraient des changements très importants dans la vie des
français.
On ne peut gagner que sur une opposition
irréductible au capitalisme. Rien ne peut faire l’économie de cette bataille. Nous le redisons sans cesse et l’expérience ne fait
que le confirmer. Il n’y a pas de raccourci dans cette lutte, serait-ce celui
de 2007. Relevons au passage que nous sommes en 2006 et que c’est tous les
jours que le pouvoir met en œuvre sa politique. Cette façon de fixer les
échéances dites « sérieuses » à 2007 conduit à l’attentisme le plus
plat.
De grands changements ont été imposés aux capitalistes
qui dirigeaient notre pays au moment du Front Populaire en 1936, à la
Libération en 1945, en 1968…
Aujourd’hui aussi on peut modifier considérablement
la situation actuelle si nous parvenons à construire le rapport des forces qui
le permettre, à le construire pas à pas.
Depuis notre dernier congrès nous avons avancé dans ce
sens. Les élections qui s’approchent nous permettront de faire de nouveaux pas
en avant. Mais ce qui est essentiel
c’est d’aller au contact dès maintenant avec les travailleurs, les jeunes,
les retraités… nous faire connaître
et nous renforcer en même temps que nous porterons nos propositions à leur
connaissance. Le Comité National vous suggère d’être prêts, partout où nous
sommes organisés, à intervenir dès la rentrée sur les questions qui préoccupent
les gens et qui ne sont pas d’abord des questions électorales mais qui
finalement s’y rattachent.
La période qui s’ouvre nous fournit l’occasion de nous
rapprocher encore plus de ceux et celles qui devraient nous rejoindre.
Quelques mots rapides sur la façon dont les différents
partis préparent ces élections.
La droite
est en difficulté, je l’ai dit, quatre ans directement au service du capital
cela se paie. Elle poursuit l’adaptation de la France à l’Europe capitaliste.
Villepin a annoncé la réduction des dépenses publiques dans le budget 2007 mais
de nouveaux cadeaux au patronat. En même temps, seule réponse à la révolte des
banlieues, elle durcit les lois répressives.
A l extrême-droite - Le Pen confirme sa politique au service du MEDEF et du
patronat. Rien de surprenant qu’il ait été favorable au CPE. Il a soutenu De
Villepîn et l’a clamé haut et fort. Dans une interview au
« Parisien » le 8 avril il déclarait : « C’est le seul qui
soi digne de son rôle… Quand une loi est votée, on ne revient pas
dessus ». Avec un accent pétainiste il poursuit : « les adultes
qui défilent sont essentiellement des fonctionnaires, des gens qui ont la
garantie de l’emploi. A quand la vague des maternelles pour nous dire comment
diriger le pays ». Comme l’UMP ou le MEDEF, il s’attaque aux
fonctionnaires (sauf ceux de la police et de l’armée !), au code du
travail et à toutes les conquêtes sociales acquises de haute lutte par les
travailleurs de notre pays. Le Pen est le défenseur acharné de la société
actuelle qu’il défend bec et ongles sous couvert de défendre le peuple. Il
propose de porter l’âge de la retraite à plus de 70 ans.
Montrons très fort que cet individu est le promoteur d’une
politique antisociale toute dirigée contre les travailleurs au moment où un
trop grand nombre de ceux-ci est impressionné par sa démagogie. Il est contre
le droit de grève et pour punir toute action revendicative. Il accuse les
immigrés de voler le travail des français ce qui lui évite d’accuser le
capitalisme d’être responsable du chômage.
On a vu la gauche politique à l’œuvre de 81 à 86, de 88 à 92 et de 97 à 2002. On
connaît les résultats. Chirac a même été élu avec son appui en 2002.
Aujourd’hui l’opération fausse opposition et faux
changement n’en est qu’à ses débuts. Attendons nous à un déferlement de
propagande qui va s’intensifier au fur à mesure qu’on s’approchera de
l’échéance électorale.
Au Parti socialiste comme prévu, les partisans du OUI et du NON sont
rapidement tombés d’accord, élections obligent, ce qui prouve que cette affaire
n’était pas si grave, tous réclament d’une seule voix la relance de l’Europe
capitaliste. Leur Bureau National vient d’adopter à l’unanimité un programme
qui ne répond en rien aux besoins d’un pays ravagé par la politique actuelle.
Julien Dray, porte – parole du PS, a constaté : « Un état d’esprit de
rassemblement et un dépassement de l’antagonisme OUI – NON ».
« Je suis parfaitement à l’aise a confié Fabius, c’est un projet de
rassemblement à gauche et de clarté à gauche ». Et S. Royal a tenu à
préciser : « ce projet engage les socialistes ».
Pourtant, la presse favorable à l’union de cette
gauche politique a dû prendre ses distances avec ce projet. « Hollande propose
une alternative social – démocrate contre la droite » affichait « Le
Monde » du 8 juin en page 1. « PS, un programme très commun »
titrait « Libération » du même jour qui ajoutait : « Un
texte trop hésitant entre audace réformiste (sic) ou restauration jospinienne,
sans parler de l’absence de propositions chiffrées ».
Justement, nous allons en parler !
Autre son de cloche à « L’Humanité » qui
titre : « Un projet qui s’affiche à gauche et qui assure que la
direction du parti socialiste a adopté un texte dont l’emploi et le pouvoir
d’achat sont les priorités ». On voit où le PCF veut en venir.
Au PCF justement, M. G. Buffet déploie toute son énergie
pour appeler inlassablement de ses vœux un front de la gauche unie « pour
éviter un nouveau traumatisme politique sur le modèle du second tour de la
présidentielle de 2002 ». Il
faut dit-elle s’unir contre la droite. Pour quoi faire ? silence
La LCR annonce qu’elle se désistera sans condition au
second tour pour battre la droite.
Déjà tous les ingrédients sont réunis pour la
réalisation d’une gauche plurielle bis pour assurer l’alternance. Le capital
peut dormir tranquille.
Reste Bayrou
qui est prêt à réaliser une alliance gauche politique plus centre si
l’alternance l’exigeait. « Les débats au sein du PS font rire, je n’ai
jamais proposé d’alliance d’appareils. Mais quand le moment viendra, on aura
bien besoin de tout le monde, quelles que soient les étiquettes
politiques ». C’est le cas en
Italie, pourquoi pas en France si nécessaire ?
Les combines
politiciennes se développeront encore d’ici aux élections.
Ce n’est pas de ce côté-là qu’il faut se tourner pour
un vrai changement.
C’est dans l’action quotidienne que se développe la
conscience politique de la nécessité d’en finir avec le capitalisme, à condition
qu’il existe un parti révolutionnaire qui rassemble l’avant-garde des travailleurs. C’est ce que fut pendant
toute une époque le Parti Communiste dont on sait le rôle qu’il a joué.
Avec la création de COMMUNISTES nous sommes engagés
dans la reconstruction d’un Parti d’avant – garde révolutionnaire dans notre
pays. Nous savons que nous n’en
sommes qu’au tout début. Nous avançons pas à pas. Il n’existe pas de raccourci
qui nous permettrait de brûler les étapes par on ne sait quel miracle.
Nous luttons pour abolir le capitalisme et construire
une société socialiste. Mais nous
savons que le socialisme n’est pas pour demain. Etre révolutionnaire c’est
combattre au quotidien pour faire reculer le capital et le pouvoir à son
service. C’est être sur le terrain, c’est riposter aux attaques idéologiques,
c’est faire connaître nos idées, nos réponses, nos propositions. C’est de cette
façon que se créé une conscience révolutionnaire. C’est ainsi que nous
travaillons, c’est de cette façon que nous avons avancé depuis notre deuxième
congrès.
COMMUNISTES est le seul parti qui répond aux
critères qui fondent un parti révolutionnaire d’Avant-garde : le
marxisme – léninisme, des principes d’organisations basés sur l’unité
idéologique et politique, la priorité accordée à la base sur les lieux de
travail, d’enseignement et de formation, dans les quartiers populaires.
Nous sommes
aujourd’hui en mesure de passer à une nouvelle étape de notre développement.
Notre parti est devenu suffisamment
fort pour nous tourner résolument vers l’extérieur. Depuis un an nous avons
entrepris de le faire à un autre niveau avec le référendum, les banlieues et le
CPE, nous avons pu vérifier sur le terrain que ce que nous disions répondait
aux questions que se posaient les
salariés et les jeunes.
Combien de fois nous sommes – nous dit :
« il faudrait que nous soyons plus nombreux » !
Etre plus près de ceux qui travaillent et étudient,
des sans emplois, des retraités, d’une façon beaucoup plus importante que nous
l’avons fait jusque là, c’est devenu possible. Cela doit devenir un automatisme
de notre vie militante. Notre objectif n’est pas dès demain d’être en contact
suivi avec la majorité des entreprises, des établissements d’enseignement et
des quartiers populaires du pays, nous en sommes encore loin. Mais déjà nous pouvons fixer nos
efforts sur une entreprise, une faculté, un centre de formation, une cité
populaire. Si nous y parvenons dans les mois qui viennent nous aurons fait un
pas en avant considérable qui aura des répercussions très importantes. Etre
plus près des gens c’est mieux connaître leur vie quotidienne avec leurs
soucis, leurs revendications, leurs aspirations. En retour c’est le moyen de
leur faire savoir que nous sommes avec eux, c’est faire connaître et apprécier
COMMUNISTES et ses militants.
Une avant-garde politique révolutionnaire qui ne
serait pas liée aux masses ne
serait pas une avant-garde politique.
Dès maintenant prenons des initiatives pour avancer en
ce sens.
La campagne de l’élection présidentielle puis les
législatives qui suivront seront
particulièrement propices à développer notre activité dans cette direction.
Vous vous en doutez, nous ne présenterons pas de
candidat à l’élection présidentielle, nous ne trouverons pas 500 élus cautionnant un parti révolutionnaire
qui troublerait le jeu consensuel. Ajoutons à cela que le matériel officiel
coûte au minimum 950.000 euros.
Nous dénoncerons cette élection totalement
antidémocratique. Mais nous interviendrons avec force pendant toute la
campagne. Nous pourrons éditer un bulletin de vote COMMUNISTES comme nous
l’avons déjà fait, pour donner un moyen d’expression à ceux qui nous
approuvent. La distribution massive de ce bulletin dans les entreprises, les
quartiers, les facultés sera un moyen de contact, un moyen de faire connaître
COMMUNISTES à des centaines de milliers de personnes.
Nous apporterons une aide matérielle et politique à
nos candidats aux élections législatives qui enverront leur circulaire à plusieurs
dizaines de milliers d’électeurs dans leur circonscription.
Depuis deux ans nous avons beaucoup amélioré notre
travail de propagande. Notre journal « COMMUNISTES » paraît
régulièrement (nous allons sortir le 60ème numéro). Il est reproduit
et diffusé à des dizaines de milliers d’exemplaires. Fixons – nous l’objectif
d’augmenter beaucoup plus sa diffusion, c’est possible, la campagne électorale
devrait nous le permettre rapidement.
La distribution de tracts a beaucoup progressé mais nous sommes loin du compte, nous
pouvons faire de nouveaux progrès sans attendre.
Notre site est en train de devenir un outil très
important de notre propagande. Encore méconnu il y a deux ans, il a reçu en
avril mai autour de 2.000 visites contre 450 en 2005. C’est encore trop peu
mais il faut noter l’augmentation en flèche du nombre de visites au moment de
l’action des jeunes contre le CPE. Nous pouvons réunir rapidement les
conditions qui vont nous permettre d’en faire un journal régulier – pourquoi
pas un hebdomadaire ?- à la disposition des camarades qui pourront
l’utiliser pour éditer tracts et autre matériel de propagande.
Nous développer exige des sommes très élevées que nous
sommes encore loin de recueillir. Prenons conscience que pour atteindre les
objectifs réalistes mais très onéreux que notre 3ème congrès va
fixer nous devons changer profondément notre attitude vis-à-vis de nos énormes
besoins financiers. Améliorons le paiement des cotisations. Elles constituent
une rentrée régulière d’argent et verser une cotisation est un acte politique.
Engageons une plus grande activité, tournée vers l’extérieur du Parti ce que
nous ne faisons pas encore assez.
Mettons à profit la campagne électorale pour organiser
la collecte d’argent comme un moyen de plus de nous faire connaître et
d’avancer.
Continuer de construire COMMUNISTES d’étendre notre
influence dans tout le pays, c’est notre tâche primordiale. Nous sommes dans la bonne voie – nous sommes déjà
solidement ancrés comme parti marxiste – léniniste – mais nous devons impérativement
avancer pour jouer notre rôle dans la vie nationale.
Au centre de cette question primordiale, il y a
celle du renforcement. Si nous
voulons développer notre travail de masse, être de plus en plus utile aux
travailleurs, peser dans la vie nationale, il faut développer le Parti.
Là où nous existons, là où nous avons une activité
même réduite, nous obtenons des résultats, chacun est à même de le vérifier.
Aujourd’hui, je le redis, nous sommes en mesure de
progresser largement. Largement ne veut pas dire sans difficulté. Faire adhérer
quelqu’un à COMMUNISTES nécessite un travail persévérant. Mais il y a beaucoup
d’adhésions possibles, il faut aller les chercher avec ténacité. Nous avons des
exemples qui montrent que c’est parfaitement réalisable.
Faisons le point dans chaque département : est-ce
qu’on peut élargir, voir tel ou tel ? Est-ce qu’on peut avoir un contact
avec un ou plusieurs syndicalistes dans des entreprises ? Faisons le point
des localités et des quartiers populaires où l’on peut trouver de nouveaux
contacts. Le prochain Comité National devrait, établir un plan pour rechercher
des contacts dans des départements où nous ne sommes pas encore organisés,
faire le point régulièrement.
La période de grande activité politique que nous
allons vivre sera propice aux discussions et à l’adhésion à notre parti.
Donnez votre opinion sur cette question, vos idées,
faites part de vos expériences.
Tourner encore plus l’activité de COMMUNISTES vers
l’extérieur, sur le terrain, sera sans aucun doute l’objectif principal de
notre congrès.
Ne négligeons pas pour autant l’amélioration de la vie
interne de notre parti.
Comment être encore mieux « COMMUNISTES »
pour agir encore mieux ?
Accordons tout d’abord la plus grande importance à la
vie de nos organismes de bases, nos cellules. Veillons à ce qu’elles se
réunissent régulièrement, qu’on organise bien la discussion à partir de la
situation politique. C’est d’abord dans les cellules qu’on procède à l’échange
des expériences politiques vécues sur le terrain. C’est d’abord là qu’on étudie
les réponses à apporter, les arguments à développer.
Connaître et discuter les résultats obtenus par les
organisations de base est hautement profitable pour tout le parti. Les réunions
inter – cellules au niveau d’un département, d’une région sont très utiles.
Le Comité National se réunit régulièrement, en moyenne
tous les deux mois, le Bureau National tous les mois et le secrétariat National
chaque semaine. Ces trois organismes sont maintenant bien rôdés et jouent
correctement leur rôle. Reste qu’on doit et qu’on peut améliorer encore leur
fonctionnement. Essentiellement en orientant d’avantage leur activité vers une
aide encore plus concrète aux organisations dans les départements.
Nous pouvons aujourd’hui développer de façon beaucoup
plus importante la formation des adhérents, de tous les adhérents à partir du marxisme –
léninisme.
Le congrès pourrait retenir l’idée d’organiser un
nouveau cycle de stages élémentaires, élémentaire étant synonyme de
fondamental, pour tous les organismes de base du Parti, en utilisant la
brochure que le CN sortant a préparé et qui est dès aujourd’hui à notre
disposition. Ce grand objectif que nous pourrions nous fixer permettrait une
réflexion en profondeur sur les éléments fondamentaux à partir desquels
COMMUNISTES a été crée.
A ces stages élémentaires, il faut naturellement en ajouter d’autres, des rencontres
d’un niveau encore plus élevé sur telle ou telle question.
Nous avons acquis des ouvrages théoriques dont une
grande partie est exposée ici. Nous sommes en train de mettre sur pied une
bibliothèque d’ouvrages théoriques marxistes.
Nous devons assurer la promotion des cadres à tous
les niveaux du parti. Plusieurs nouveaux
camarades, des jeunes, des femmes, sont proposés pour le Comité National.
Nous avons absolument besoin que des jeunes cadres
accèdent rapidement à des responsabilités. Créons les conditions pour qu’ils
puissent y parvenir, même si ce n’est pas simple compte tenu des
responsabilités qu’ils peuvent déjà occuper dans le mouvement syndical et des
charges de famille qui peuvent être les leurs.
Chers camarades,
Nous allons avoir jusqu’à demain soir un échange qui
sera sans aucun doute fructueux.
Depuis deux ans, quel chemin parcouru ! Nous
sommes devenus un parti organisé,
prêt maintenant à franchir une nouvelle étape de notre développement.
Nous allons fixer nos objectifs de travail et demain
nous élirons notre direction Nationale.
Je vous invite à vous exprimer sans réserve.
Voilà quatre ans que nous nous sommes créés. Tout nous
confirme que nous avons eu raison. Nous avons tous les éléments pour aller plus
loin, beaucoup plus loin, ensemble.
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rapport à un(e) ami(e)
http://www.sitecommunistes.org