Introduction
à la discussion
Le Bureau National a examiné la situation mondiale,
les événements actuels qui en découlent et le
développement de notre activité face à cette situation.
Vous trouverez ici le rapport introductif ainsi que le
compte-rendu de la discussion qui sera publié en début de
semaine.
Plan :
I. Le positionnement du parti sur
les questions internationales
1.1 Les questions internationales sont
fondamentales
1.2 Le Monde a changé et change constamment
1.3 La crise systémique du capitaliste
1.4. Qu'est ce que l'impérialisme aujourd'hui? Pourquoi
une agressivité redoublée?
1.5 Après
la défaite de l'URSS et des pays socialistes de l'Europe
centrale
1.6
L'évolution des rapports de force dans les grandes
régions du monde
1.7 L'Union
Européenne: une construction impérialiste au service des
monopoles
1.8 L'OTAN
une alliance militaire sous domination US
II. Quelle démarche dans la mise en
œuvre en rapport avec les objectifs que nous nous fixons
2.1 La situation du mouvement communiste et ouvrier
international
2.2 Le mouvement syndical international
2.3 Nos objectifs et nos modalités de travail
2.4 Le bulletin international
2.5 La note au secrétariat
2.6 Nos relations internationales
III. Notre plan de travail pour 2016
et 2017
3.1 Des rencontres bilatérales
3.2 La lutte pour la paix et le désarmement
3.3 La préparation du centième anniversaire de la
révolution d'octobre en 2017
I. Le positionnement du parti sur
les questions internationales
La victoire de la révolution
d'Octobre en Russie en 1917 a ouvert une époque nouvelle
de l'histoire de l'Humanité. Elle a marqué le XXe
siècle et elle a créé les conditions d'émergence et de
développement des partis communistes dans le Monde. Dès
son origine, les forces du capital, l'impérialisme ont
engagé une lutte à mort contre cette révolution. La
défaite de l'URSS constitue évidemment un facteur décisif
pour comprendre l'état du rapport des forces à l'échelle
internationale.
Ce qui se passe en France passe par
une connaissance et une compréhension de ce qui se passe
dans le Monde aujourd'hui. Les mouvements du capital se sont
internationalisés sur la base de monopoles géants et d'un
système financier mondialisé. Dans le même temps, il faut
noter le développement vertigineux de l'exploitation
capitaliste dans un contexte où les progrès scientifiques
et techniques ont accéléré la circulation du capital et
son accumulation.
La lutte des classes entre le capital et le travail
s'est considérablement développée dans le Monde. Elle
entraîne des milliards d'êtres humains. Leurs luttes
peuvent être dévoyées mais ce qui reste essentiel et
fondamental c'est
que la lutte des classes est toujours le moteur
fondamental des changements.
La loi d'airain du capitalisme, la réalisation du
profit maximum, dans une période historique où il
traverse une crise profonde et durable de rentabilité du
capital, l'amène, partout à faire payer les peuples en
baissant durablement le prix de la force de travail.
1.1 Les questions internationales
sont fondamentales
Elles le sont tout particulièrement au stade de
développement atteint par le système capitaliste. La
domination des monopoles, la fusion du capital financier
et industriel que Lénine avait décrit dans
"L'impérialisme stade suprême du capitalisme"
en 1916 s'est approfondie. Lénine écrivait: "L'époque du
capitalisme moderne nous montre qu'il s'établit entre les
groupements capitalistes certains rapports basés sur le
partage économique du monde et que, parallèlement et
conséquemment, il s'établit entre les groupements
politiques, entre les Etats, des rapports basés sur le
partage territorial du monde, sur la lutte pour les
colonies, la "lutte pour les territoires économiques
". L'analyse de Lénine, d'une si grande
actualité, s'appuie sur la loi de développement de
l'économie capitaliste, celle de la recherche du profit
maximum, de l'accumulation et de la concentration du
capital.
Pour analyser la situation internationale, il est
nécessaire de se placer dans le temps long et de mesurer
les évolutions des forces productives, les rapports de
forces entre capital et travail, la nature du
développement inégal du capitalisme et la concurrence accrue
entre les monopoles et les contradictions qui naissent et
se développent entre les Etats impérialistes au fur et à
mesure qu'ils se repartagent, par la force, le Monde.
1.2 Le Monde a changé et change
constamment
Depuis 1950, la population mondiale
est passée de 2,52 à 7,24 milliards en 2015. Le Produit Intérieur Brut (PIB)) mondial était, en
Dollars de 1990, de 5.000 milliards en 1950, de 33.000
milliards en 1998 et de 77.000 en 2014. Cependant, cette
augmentation qui traduit un formidable développement des
forces productives n'est pas uniforme. Depuis plusieurs
années, l'Asie, essentiellement la Chine et l'Inde
assurent 40% de la progression du PIB mondial.
La production globale d'énergie est
elle aussi en progrès, de 2158 Méga Tonnes Equivalent Pétrole (Mtep; 1Tep
= le pouvoir calorifique d'une tonne de pétrole, 1
mégatonne = 1 million de tonnes) en 1950 elle est passée
à 9.242 en 2000 et à 13.245 en 2014. La aussi, il y a de
grandes inégalités. Les 30 pays les plus industrialisés
consomment la moitié de l'énergie mondiale. La production
des hydrocarbures et gaz, la production électrique
d'origine nucléaire, celle provenant du charbon sont le
fait de très grandes firmes qui se situent toutes parmi
les premières entreprises monopolistiques mondiales. Privées
et /ou publiques elles jouent un rôle majeur dans le
capitalisme mondial. Ainsi, si l'on se référe au chiffre
d'affaires, en 2014,
dans les 10 premières, nous trouvons 6 énergéticiennes
(Sinoper Group, Royal Dutch Shell, China National
Petroleum, Exxon Mobil, BP et State Grid) dont 5
pétrolières pour des chiffres d'affaires allant de 220 à
485 milliards de dollars. Parmi ces 6 entreprises 3 sont chinoises. Ces
entreprises comptent entre 500.000 et 2.200.000 de
salariés. Dans les dix
premières capitalisations boursières nous trouvons trois
énergéticiennes avec des capitalisations boursières
allant de 240 à 416 milliards de dollars.
Le système financier mondial est lui aussi très
développé et les institutions bancaires représentent des
capitalisations boursières très importantes. Dans les
vingt premières institutions allant de 240 à 60 milliards
de Dollars US il y en a 5 US et 4 chinoises. Ces entreprises financières interviennent dans le capital des plus grandes
entreprises mondiales formant un réseau d'intérêts
communs et de concurrences sévères.
Pour fixer les idées en 2014 le
budget de la France s'est élevé à environ 370 milliards
d'Euros.
Les
fusions acquisitions ont
totalisés 4.702,7 milliards de dollars US en 2015.
Racheter un concurrent c’est non seulement l’éliminer
mais c’est aussi reprendre son marché ce qui évite
d’investir et
assure donc un profit immédiat. Les fusions
acquisitions sont des moments importants dans la
réorganisation des entreprises. Le patronat les utilise
aussi pour abaisser les droits sociaux et pour réduire
l'emploi.
Les
délocalisations n'ont
d'autre justification que la recherche du profit maximum
et l'ouverture de nouveaux marchés. Les moyens modernes
de communications physiques et de circulation du capital
favorisent la réalisation de ces délocalisations.
Tous les monopoles et grandes entreprises se livrent à
cette mécanique. Elle a pour base le développement inégal
du capitalisme. C'est la course au prix de la force de
travail le moins cher qui permet de valoriser au maximum
le capital. Ces mouvements touchent tous les continents.
Les capitalistes d'Asie ne sont pas les derniers à
pratiquer cette politique.
La
constitution de vastes ensembles économiques capitalistes caractérise l'évolution du capitalisme mondial. Il
existe plusieurs dizaines de ces ensembles sur tous les
continents. Citons : l'Union Européenne, l'Organisation
des Etats d'Amérique, les BRICS, l'ASEAN....Ces ensembles
s'intègrent dans la vaste lutte économique que se livrent
les monopoles et les Etats.
Les
institutions financières et du commerce international
Le Fonds
Monétaire International (FMI) est une institution
internationale regroupant 188 pays, dont le but, selon
ses statuts est de « promouvoir
la coopération monétaire internationale, garantir la stabilité
financière, faciliter les échanges internationaux,
contribuer à un niveau élevé d’emploi, à la stabilité
économique et faire reculer la pauvreté". En
réalité le FMI à pour rôle de préserver les intérêts des
monopoles. L’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) a
pour but principal de favoriser l'ouverture commerciale.
Pour cela, elle tâche de réduire les obstacles au
libre-échange, d'aider les gouvernements à régler leurs
différends commerciaux. En échec dans les dernières
négociations sur le commerce international, le rôle de
l'OMC a relativement diminué par rapport aux grands
accords régionaux et à ceux qui se préparent entre les
USA et l'Europe, les USA et les pays asiatiques.
Les
grandes puissances capitalistes confrontées à la crise
mènent pour le compte des monopoles des politiques
d'austérité qui entraînent chômage, pauvreté et misère. Selon l'OIT il y a 200 millions de chômeurs dans
le Monde et la précarité touche 1,5 milliards de
travailleurs. Dans le même temps et comme une conséquence
logique du renforcement de l'exploitation capitaliste,
selon l'ONG Oxfam, le gouffre des inégalités est devenu
abyssal. Les 1% des plus riches (ils sont tous des
capitalistes) possèdent autant que les 99% restants.
L'évolution
des rapports de force économiques est significative d'un
déplacement vers l'Asie. Ainsi, le poids des économies asiatiques par
rapport à l'économie américaine (USA) a doublé en une
décennie. Leur PIB représentait en 2009 60% du PIB des
USA contre 30% en 1999. Aujourd'hui le PIB de la Chine représente
à lui seul 60% de celui des USA et elle est devenue la
deuxième puissance mondiale. Ce déplacement a évidemment
des conséquences sur le commerce mondial où la part de
l'Asie est en constant développement, ce qui explique
l'admission récente du Yuan dans le panier des monnaies
composant les Droits de Tirage Spéciaux (DTS). La nature
capitaliste du développement de la Chine et le niveau de
ses monopoles la placent dans le système impérialiste.
1.3 La crise systémique du
capitaliste
La crise est le mode même d'existence du système
capitaliste. La logique de son développement c'est la
réalisation du profit maximum et la suraccumulation du
capital. Ce dernier ne trouvant pas de rentabilité
suffisante dans la production alimente la spéculation
financière, crée des "bulles" dont l'éclatement marque le
début de crises. C'est ce qui est arrivé avec la crise
des "subprimes"
aux USA en 2008. Mais, cela n’est que l'aspect visible
des choses. Les crises du capitalisme sont inhérentes à
sa nature même. Si certains ont parlé et parlent de crise
financière (l'économie casino selon la CES), ils oublient
volontairement que la finance est partie intégrante du
capitalisme. Il suffit pour s'en convaincre d'étudier la
composition capitalistique des grands monopoles. Une telle
analyse de la crise a pour conséquence "d'absoudre"
le système lui-même et de préconiser sa réforme, à
partir: "d'une
autre utilisation de l'argent" selon le PCF, le
PGE, la CES..., comme une voie possible de changement, ce
qui est évidemment un leurre.
Un autre aspect, c'est le développement inégal du
capitalisme de par de Monde, développement inégal qui
génère des contradictions et des tensions allant jusqu'à
des conflits armés.
Une nouvelle étape de la crise se
prépare ! Les prix
des matières premières sont un indice de cette nouvelle
phase de la crise. À moins de 60 dollars le baril de
pétrole brut, la survie des sociétés de forage devient
incertaine. Elles sont en effet assises sur une montagne
de dettes. Selon la "Bank of America", le secteur énergie et
mines représente 30% du marché des «high yield» (aussi appelée «junk bond»), ces
obligations à haut rendement, très rémunératrices mais
aussi très risquées car émises par des sociétés dont le
risque de faillite est élevé. Cela représente environ 400
milliards de dollars US, dont 250 milliards pour le seul
secteur de l'énergie. «Les émetteurs les plus petits de
ce secteur représentent à eux seuls plus de 83 milliards
de dollars de dettes». On mesure que la guerre des prix
alimentée par la politique de l'Arabie Saoudite, si elle
vise à éliminer des concurrents, conduit aussi à des
crises profondes dans les régions et pays producteurs
comme la Russie, le Venezuela, l'Algérie, le Nigeria, le
Moyen-Orient....La baisse du prix du pétrole a conduit au
transfert de 2.300 milliards de dollars US des pays
producteurs vers les pays acheteurs.
Les pertes des différentes places boursières à
travers le monde sont colossales : près de 8 000
milliards de dollars au cours des trois premières
semaines de janvier, selon les calculs de la « Bank of America
Merrill Lynch ». Lors du récent sommet de Davos,
il a été souligné que l’incertitude règne parmi les
grandes entreprises : personne ne sait où la prochaine
crise éclatera.
Les éléments d'une nouvelle crise,
plus grave que celle de 2008, s'accumulent. Les
concurrences s'exacerbent et les contradictions inter
impérialistes rendent la situation internationale
particulièrement instable et dangereuse elles alimentent
des guerres régionales (voir l'augmentation de la production
des armements et de leur commerce).
1.4. Qu'est ce que l'impérialisme
aujourd'hui? Pourquoi une agressivité redoublée?
Il nous faut tout d'abord bien préciser les choses,
il règne en effet une certaine confusion sur la
définition même de l'impérialisme. Pour certains, il se
résume à la recherche de la domination mondiale par
l'Etat impérialiste le plus fort, aujourd'hui les USA,
qui visent au maintien de leur l'hégémonie.
En suivant cette définition, les concurrents et/ou
ennemis des USA seraient donc, par nature, anti
impérialistes. Ainsi, la Russie et la Chine
joueraient-elles ce rôle dans leur conduite
internationale. Se placer de ce point de vue n'est
évidemment pas sans conséquence politique. Elle conduit
par exemple le Parti Communiste de la Fédération de
Russie à soutenir la politique étrangère du pouvoir
oligarchique russe. Elle mène des partis communistes de
par le Monde à soutenir leur bourgeoisie au nom de la
défense de "l'intérêt
national"
et/ou de "l'union
nationale.
Notre parti s'appuie sur la
conception léniniste de l'impérialisme:
Lénine,
donne de l'impérialisme une définition englobant les cinq
caractères fondamentaux suivants :
1)
concentration de la production et du capital parvenue à
un degré de développement si élevé qu'elle a créé les
monopoles, dont le rôle est décisif dans la vie
économique.
2) fusion
du capital bancaire et du capital industriel, et
création, sur la base de ce "capital
financier", d'une oligarchie financière
3)
l'exportation des capitaux, à la différence de l'exportation
des marchandises, prend une importance toute particulière
4)
formation d'unions internationales monopolistes de
capitalistes se partageant le monde
5) fin du
partage territorial du globe entre les plus grandes
puissances capitalistes. L'impérialisme est le
capitalisme arrivé à un stade de développement où s'est
affirmée la domination des monopoles et du capital
financiers, où l'exportation des capitaux a acquis une
importance de premier plan, où le partage du monde a
commencé entre les trusts internationaux et où s'est
achevé le partage de tout le territoire du globe entre
les plus grands pays capitalistes".
Nous le voyons, cette définition de
l'impérialisme décrit un système et non la simple
domination d'un Etat sur un autre. De ce point de vue, la Russie et la Chine, ceux que
l'on nomme les BRICS ont atteint le stade impérialiste et
sont des concurrents des autres pays impérialistes. Bien
entendu, au sein de l'impérialisme des contradictions
naissent et se développent, elles sont à la source des
conflits, armés ou non. Les communistes doivent analyser ces
contradictions et les utiliser dans la lutte
anticapitaliste. Fondamentalement, ils doivent aussi
garder leur indépendance et rester sur des positions de
classe anti-impérialistes.
1.5
Après la défaite de l'URSS et des pays socialistes de
l'Europe centrale
Dans le
conflit nommé « guerre
froide » que lui imposa l'impérialisme dès la
fin de la deuxième guerre mondiale, il était de bon ton
aux commentateurs et aux hommes politiques de droite et
de gauche de prédire une ère de paix pour l'Humanité. Ils
sous entendaient ainsi que la responsabilité des conflits
était celle du camp socialiste et par la même donnaient
l'absolution au camp impérialiste. Un Ministre PCF du
gouvernement Mauroy faisait même observer
que : « la force de la politique s'était substituée à la
politique de la force ».
L'existence
du camp socialiste fut un facteur décisif qui pesa dans
le sens de la paix et permit à de nombreux peuples de se
libérer du joug colonialiste et de vaincre les agressions
impérialistes comme ce fut le cas au Vietnam.
Durant
toute la période de 1945 à 1991 les interventions
militaires menées par les USA et leurs alliés furent
nombreuses et particulièrement meurtrières. Elles
commencèrent par la destruction massive par l'aviation US
des villes d'Hiroshima et Nagasaki au Japon. Aucune
région du Monde ne fut épargnée par ces interventions
visant à asseoir le contrôle de l'impérialisme sur les
sources de matières premières, leur transport et établir la
« liberté »
des monopoles à s'ouvrir des marchés et de permettre aux
capitaux de circuler « librement ». Ces interventions visaient
aussi à « contenir »
voire à refouler les pays socialistes et à les
contraindre à une politique de parité militaire qui entravait
le développement de leur économie. Mais, si les pays
impérialistes avaient un ennemi commun, leurs monopoles
n'en étaient pas moins concurrents et se livraient à une
lutte acharnée bien qu'en partie masquée par l'alliance
anti-socialiste.
La
défaite du camp socialiste a profondément et brutalement
modifié le rapport des forces. Très rapidement les pays socialistes d'Europe
centrale, comme les Républiques issues de l'URSS
liquidèrent la propriété socialiste, comme les acquis
populaires et s'engagèrent dans un développement effréné
du capitalisme. En peu de temps, la plus puissante
d'entre-elles la Russie est redevenue une force qui
compte à la fois par sa capacité militaire et par ses
grands monopoles publics ou privés qui se sont « invités »
dans la compétition économique mondiale. La Chine capitaliste occupe
désormais sa place dans l’affrontement pour le repartage
du Monde.
La
concentration des monopoles s'est accentuée, la fusion du
capital financier et industriel est devenue la règle à
l'échelle de toute la planète, pour s'en convaincre, il
suffit d'étudier la composition en capital des grandes
firmes multinationales. Ces monopoles, qui dirigent le
Monde, imposent dans leur lutte pour la domination, des
règles qui font reculer les avancées démocratiques et
sociales. L'exemple le plus frappant de ce point de vue
est celui de l'Union Européenne, ensemble capitaliste qui
permet aux monopoles de dicter directement les règles qui
sont favorables à l'accumulation du capital.
Les
multinationales sont aux commandes du monde capitaliste,
elles possèdent les grands moyens de production d’échange
et d'information. Elles détiennent le pouvoir économique
et financier donc le pouvoir politique.
Elles
régentent les échanges internationaux et elles en fixent
les règles. Evidemment, ce sont les forces dominantes qui
entendent se tailler la part du lion pour affaiblir leurs
concurrents et accroître leur marché. C'est le sens des
négociations entre les USA et l'Europe sur le traité
transatlantique de commerce qui ouvrirait la voie à une
vaste zone commerciale sous la domination des grands
monopoles US et Européens, balayant les acquis des luttes
sociales dans tous les pays concernés. Le même type
d'accord est en route sur la zone Asie-Pacifique.
Nous
sommes rentrés dans une étape nouvelle du développement
capitaliste. A cette étape, le repartage du Monde et des
zones d'influences est plus que jamais à l'ordre du jour. Ce repartage concerne des continents entiers,
l'Afrique, l'Asie, l'Europe, l'Amérique. Dans le système
capitaliste, ce repartage ne peut pas se faire sans
tension et sans guerre, il conduit à des antagonismes
accrus entre les plus grandes puissances impérialistes.
L'analyse de tous les conflits en cours le montre.
Chercher une autre origine à ces conflits, c'est vouloir
délibérément cacher que la cause des guerres prend sa
racine dans le système capitaliste lui-même et dans son
besoin d'accroître les profits et d'accumuler le capital.
Les idéologues bourgeois nous abreuvent de considérations
morales à ce propos : « Combattre l'Empire du mal », « Le choc des
civilisations et des religions» gloussent-ils
mais jamais ils ne mettent en évidence la lutte aiguë des
monopoles pour s'approprier l'exclusivité des richesses
minérales, de la terre et des hommes nécessaires à la
réalisation des profits capitalistes.
La
question posée est bien celle de l'existence même du
système capitaliste. Ne pas s'y attaquer jusqu'à le
détruire, c'est laisser le champ libre à des
affrontements pouvant mener à un nouveau conflit mondial tant
les enjeux sont élevés dans cette guerre pour le
repartage du Monde.
Abattre le capitalisme, construire le socialisme
est donc bien globalement la seule voie qui permette de
construire un Monde de paix, de coopération et de
développement pour l'Humanité.
1.6
L'évolution des rapports de force dans les grandes
régions du monde
Il est
évidemment difficile dans le cadre de ce rapport de faire une analyse
exhaustive de l'évolution des rapports de force dans les
grandes régions du Monde. Le site a consacré des articles
à ces questions et nous y renvoyons. Cependant, nous
donnerons une appréciation plus détaillée sur la zone
asiatique dont nous avons déjà montré le rôle qu'elle
joue dans le développement des forces productives.
1.6.1
Amérique
Le
continent américain est dominé par l'impérialisme US. Les
USA qui sont la première puissance économique et
militaire mondiale occupent un espace qui les lie à trois
continents: Asie, Europe et Afrique.
Les
Etats-Unis sont la 1ère puissance militaire au monde. En
2006 les dépenses militaires représentaient pas moins de
46% des dépenses mondiales dans ce domaine (528.7
milliards de dollars).
Les
Etats-Unis sont très présents militairement dans le monde
et possèdent des bases un peu partout. Elles peuvent être
classées en 4 types : les bases aériennes, les bases
navales, les bases terrestres et les bases de
communication et de surveillance. Il semblerait qu’il y
ait plus de 730 bases américaines dans une cinquantaine
de pays sur tous les continents.
Ils
considèrent l'Amérique Centrale et du Sud comme leur
"arrière-cours".
On ne compte plus les interventions militaires et les
coups d'Etats fomentés par les USA pour maintenir leur
domination dans cette région. C'est dans les conditions
d'un blocus illégal que Cuba a continué d'exister et à
servir de référence au mouvement progressiste en Amérique
Latine. Des mouvements profonds ont mené à des
gouvernements progressistes au Brésil, au Venezuela en
Equateur, en Bolivie, au Chili. Si les politiques menées
ont eu pour effet une redistribution partielle des
richesses, sortant de la misère des millions de pauvres,
les bourgeoisies, liées à l'impérialisme américain, n'ont
pas été touchées. Les limites des politiques réformistes
sont atteintes et les forces politiques directement liées
aux oligarchies locales, avec l’appui des USA reprennent
le dessus.
1.6.2
Moyen- et Proche-Orient
Cette
région est au coeur des affrontements
inter-impérialistes. La situation en Syrie et en Irak,
comme dans les pays voisins, mais plus généralement dans le
Moyen et Proche-Orient, ne cesse de se dégrader.
Rappelons en brièvement les causes : les affrontements
inter impérialistes pour le repartage de la région, de
ses ressources et des voies de communications décisives
pour les approvisionnements énergétiques des grands pays
capitalistes
Depuis les
mandats coloniaux des XIXe et XXe siècle, les puissances
impérialistes dominantes n'ont de cesse de rechercher un
redécoupage territorial en leur faveur avec des Etats à
leur botte. L'intervention impérialiste en Irak menée par
les USA et une partie de leurs alliés, comme la
destruction de la Libye par les puissances occidentales,
avec la France en pointe, l'agression contre la Syrie par
bandes de mercenaires interposées, le soutien
inébranlable à l’État colonial Israélien pour empêcher
l'émergence du fait national palestinien, l’intervention
de l’Arabie Saoudite au Yémen n'ont pas d'autre objectif
que de créer une situation de chaos prélude à la
recomposition d’États fantoches à la botte des monopoles
capitalistes.
En Syrie,
les puissances occidentales et leurs alliés régionaux, la
Turquie, le Qatar et l'Arabie Saoudite, dont la France
est le principal fournisseur
d'armes, ont cru pendant longtemps que l'affaire était
pliée et que la Syrie subirait sous les coups des troupes
mercenaires le sort de l'Irak et de la Libye.
La
résistance nationale du peuple syrien, les interventions
de l'Iran et de la Russie ont modifié la situation.
Aujourd'hui, les puissances impérialistes, avec ou sans
l'accord du gouvernement légitime syrien, se livrent sur
les sols syrien et irakien à une lutte sans merci pour
s'inviter en position de force au dépeçage de la Syrie.
Certes, ils affirment tous lutter contre l’État islamique
(DAECH) mais leur action est sélective en fonction des
intérêts qu'ils défendent. Ainsi, peut-on accorder le
moindre crédit à l'Arabie Saoudite quand elle organise
une coalition de quinze États islamiques pour combattre
DAECH ? Certainement non ! L'objectif de l'Arabie
Saoudite, qui finance avec la Turquie et le Qatar le même
DAECH vise essentiellement à se positionner face à
l'Iran. De même la Turquie qui combat violemment les
kurdes du PKK sur son territoire, finance et soutient les
bandes armées du Front Al Nostra et de DAECH. Dans le
même temps, elle intervient sans mandat en Irak, qui a
légitimement protesté auprès de l'ONU sans que la
question ne soit mise à l'ordre du jour, pour aider les
kurdes irakiens pro-américains de Barzani à constituer un
État où pense-t-elle, elle pourrait rejeter et battre les
progressistes du PKK et leurs alliés régionaux en Syrie
et Irak. Si les USA et la France interviennent sans
mandat en Syrie, y compris avec des troupes au sol, ils
le font pour soutenir leurs alliés locaux et se positionner
face à la Russie.
Récemment
l’Allemagne et le Royaume Uni ont décidé d'intervenir
pour être présents dans le partage final. La Russie
complète son dispositif militaire par de nouvelles bases
en Syrie, mais ne néglige pas la coopération avec l'Armée
Syrienne Libre qui est un appendice militaire de
l'intervention française et américaine.
La
montée en puissance de toutes ces interventions, qui
servent aussi d'expérimentation aux capacités des
différents arsenaux militaires, ne sont que le début d'un
affrontement inter impérialiste plus vaste qui se profile
et qui va de l'Afrique à l'Orient en passant par le
théâtre européen avec l'Ukraine.
1.6.3
Afrique
L'Afrique
est un continent qui a été marqué profondément et
durablement par la colonisation. Les impérialismes
français et anglais se sont partagés le continent et ils
ont définis selon les rapports de force les frontières
des Etats. L'Afrique est en pleine mutation, sa
démographie dynamique fait que ce continent est jeune et
source d'une main-d'oeuvre abondante. Ses richesses
agricoles, énergétiques et minérales sont considérables.
L'Afrique est le lieu d'un affrontement aigu entre les
anciennes puissances coloniales, en particulier la
France, les USA, les puissances du Golfe et les économies
émergentes qui y trouvent des sources d'expansion pour
leurs monopoles. L'impérialisme français est
particulièrement présent et actif, y compris au plan
militaire.
1.6.4
Europe
La
question de l'Union Européenne fait l'objet d'un
paragraphe particulier. Nous voulons souligner ici combien la défaite de
l'URSS pèse lourdement sur la stabilité de l'Europe
centrale et septentrionale. L'équilibre et les frontières
qui découlèrent du rapport des forces entre les
puissances victorieuses du nazisme à la fin de la
deuxième guerre mondiale sont remis en cause. Les pays
baltes, la Pologne, la Tchéquie, la Slovaquie, la
Hongrie, la Roumanie, la Bulgarie sont devenus membres à
part entière ou associé à l'UE. L'OTAN a rapproché son
espace opérationnel de la frontière russe. La Yougoslavie
a été démembrée à la suite d'une intervention
impérialiste marquée par une guerre de l'OTAN contre la
Serbie. En Ukraine, les USA et l'UE ont organisé un coup
d'Etat qui a porté au pouvoir des groupes oligarchiques
s'appuyant sur les pires forces nationalistes et
néo-nazies. La guerre que mène le pouvoir de Kiev contre
le peuple ukrainien et en particulier contre celui de la
région du Donbass qui s'est soulevée contre le coup
d'Etat, conduit à une misère profonde du peuple et à la
dislocation de l'Etat ukrainien avec la séparation de la
Crimée, tandis que la Russie est devenue l'ennemi à
abattre. Ce déferlement de nationalisme a été marqué par
l'interdiction du Parti Communiste d'Ukraine (KPU) et de
toute activité communiste. L'escalade militaire, la
future adhésion de l'Ukraine à l'OTAN représentent un
danger d'affrontement d'un niveau élevé au coeur de
l'Europe.
1.6.5
Asie
L'Asie est
une zone d'expansion rapide du capitalisme. Si l'on parle
souvent de la Chine, il ne faut pas sous-estimer le rôle de
l'Inde et la puissance économique et militaire du Japon
qui est la troisième puissance économique mondiale
La
Chine compte 1.367.000.000
d’habitants (2015), 749 millions qui vivent en zone
urbanisés, soit 55% de la population. Les travailleurs
migrants ont quant à eux atteint le nombre de 253
millions (2015). Le PIB est de 7 580 dollars (2014) par
habitant. C’est le 3ème
plus gros budget militaire au monde derrière les USA et
L’Europe Il est de 95,9
milliards d'euros en 2015. L’armée la plus grande du monde
avec environ 2,3 millions d’hommes est en pleine
restructuration depuis décembre 2015, avec des
changements opérationnels visant à la mettre en capacité
de défendre le territoire national. Le tonnage de ses
bâtiments militaires maritimes se chiffre à 1 million de
tonnes. Il est de 3.100.000 pour les USA, 387.000 pour le
Japon, et 1.100.000 pour la Russie (2013).
La Chine a
pour voisin, au nord la Russie, ainsi que toutes les
anciennes républiques de l’URSS qui se retrouvent dans
l’OCS (organisation de coopération de Shanghai, a à l’Est
les deux Corées, le Japon. Le Pacifique est une vaste zone
couverte par l’association APEC, (Asie Pacifique tous les
pays voisins de l’Océan s’y retrouvent du Nord au Sud,
Canada, USA, Mexique, Amérique centrale, Colombie,
Australie,, Japon, Inde, Pakistan etc...
A l’Ouest,
se trouvent d’anciennes républiques soviétiques,
l’Afghanistan, Au Sud le Pakistan, l’Inde, le Népal, la
Birmanie, le Cambodge et le Vietnam. Le Vietnam en
conflit d’intérêt avec la Chine dans de nombreux
domaines, conclut des accords de coopération avec le
Japon.
La Chine
sous couvert de protection des transports maritimes, en
accord avec l’ONU et les puissances régionales, opère
vers le Golfe d’Aden, le détroit de Malacca, et assure
depuis près de 10 ans la sûreté maritime de tous les
accès entre l’Asie du nord et le canal de Suez.
La
Chine joue un rôle important dans le conflit coréen. Ce conflit qui remonte à l'agression impérialiste
contre la Corée en 1950, avec le soutien de l'ONU, s'est
terminé par un armistice qui en 1953 a divisé la Corée en
deux Etats. Le Sud est devenu une base militaire US et
son économie est largement dominée par les monopoles
américains. Si la forme dictatoriale du régime a évolué,
les libertés démocratiques sont bien loin d'être
respectées et le mouvement syndical comme les forces
politiques favorables à une réunification pacifique sont
réprimées. Au nord, le régime très jaloux de
l'indépendance nationale est cependant largement
dépendant de la Chine. Des zones économiques spéciales
permettent à la Chine d'être présente économiquement. La
Corée est au centre de l'affrontement entre la Chine et
la Russie d'un côté et des USA et du Japon de
l'autre.
La
puissance industrielle de la Chine fait « rêver » les
capitalistes du monde entier. De restructuration en
restructuration, le capitalisme domine la production
industrielle. Il en représente désormais 60%. Le volume
du financement privé chinois représentait 2.900 milliards
de dollars en 2015. Les entreprises publiques nationales
au nombre d’une centaine devraient être réduite à 40,
elles emploient 30 millions de salariés sur les plus
de 700 millions
que composent les forces productives, y compris 150
millions dans l’agriculture.
La
banque asiatique d’investissement pour les infrastructures
(AIIB) née d’une initiative de la Chine en 2013 pour
faire concurrence à la Banque Mondiale regroupe
aujourd’hui 57 pays (les USA n’en sont pas) dont la
France qui a versé 3,37 milliards au capital. Cette
banque vient de
désigner sa direction, un Chinois en sera le président
entouré de trois adjoints asiatiques, un anglais et un
allemand.
Le
capitalisme chinois est de plus en plus actif dans les
opérations de fusion acquisition à l’échelle mondiale.
Ainsi, ChemChina vient de racheter le suisse Singenta
(semences agricoles, chimie) pour 43 milliards de
dollars. Déjà, ChemChina a fait de nombreux achats en
Europe : Pirelli (Italie) Adama (Israël), Elken
(Norvège), Krauss (Allemagne) Adisseo (France) pour 1,37
milliards de dollars et Qénos (Australie) pour 200
millions de dollars.
Fin
2014 les dix plus grands partenaires commerciaux (valeurs
exprimées en Dollars US) de la Chine sont :
N° 10
Brésil: 86.58 milliards, une baisse de 4% en glissement
annuel
9
Russie : 95.28
milliards, en hausse 6.8% en glissement annuel
8 Australie : 136.9
milliards, en hausse 3% en glissement annuel
7 Macao : 198.31
milliards, en hausse 6 % en glissement annuel
6 Corée du
sud : 290,49
milliards, en hausse 5.9% en glissement annuel
5
Japon : 312.44 milliards, stable en glissement
annuel
4 Hong
Kong : 376.09 milliards, en hausse 6.2% en
glissement annuel
3
Asean : 480.39 milliards, en hausse 8.3% en
glissement annuel
2
USA : 555.12 milliards, en hausse 6.6% en glissement
annuel
1 UE :
615.14 milliards, en baisse 9.9% en glissement annuel
Rien qu’en
Asie le commerce import-export avec la Chine représente
1.656 milliards de Dollars sur 3.143 milliards de Dollars
pour les 10 plus grandes économies mondiales.
L’Inde
compte 1.277.000.000
d’habitants avec un PIB à 1 626 dollars (2014) par
habitant. Le budget militaire est de 19,1 milliards de
dollars. Il représente 3,11 % du produit national
brut. En 2006 il y avait 1.325.000 militaires et 535.000
réservistes. C’est après la Chine la 2ème plus grande
armée au monde.
Le taux de
croissance de l’Inde avoisine les 7% depuis plusieurs
années. Elle est concurrente de la Chine en Asie. Elle
est liée au monde « anglophone », pour des raisons
historiques. Les conflits frontaliers avec la Chine et le
Pakistan n’ont toujours pas trouvé de solution
diplomatique.
Le
Japon : 127 millions
d’Habitants, un PIB de 36.000 Dollars US par habitants,
80% de la population vit dans des zones urbanisées, 57%
de la robotique est installé au Japon. Le Japon est un
élément pivot de la
politique US en Asie. Il tente actuellement une remilitarisation avec la
bienveillance des USA qui y voient un élément d'équilibre
en leur faveur face à la Chine.
1.7
L'Union Europénne: une construction impérialiste au
service des monopoles
L’Union Européenne (UE) est à l'origine un outil
pour mener la lutte contre l'URSS et aider à la
pénétration du capital US dans cette partie du Monde.
Elle veut aussi donner les moyens au capitalisme européen
de se renforcer, de se développer, d'occuper une place
dans la concurrence capitaliste mondiale. Elle se donne
l'objectif de supprimer tout ce qui entrave le
développement de l'exploitation capitaliste. La
suppression des Nations est pour elle une nécessité
absolue en ce que les Nations condensent les acquis des
luttes de la classe ouvrière. L'Europe est un moyen de
renforcer l'emprise des monopoles dominants sur les
peuples de cette région du Monde. La défense de la
Nation, contre le morcellement en régions directement
sous la coupe de l'Europe capitaliste est donc une bataille
politique essentielle, nous l'avons affirmé lors de notre
campagne pour les élections régionales de 2015. Nous
affirmons qu'il ne peut pas y avoir de réorientation de
l'Europe du capital pour aller vers une "Europe sociale".
Nous disons non à cette Europe capitaliste et nous nous
prononçons pour la souveraineté des Nations. Nous sommes
contre tout instrument supranational. Nous voulons que
s'instaure une politique de paix et de coopération dans l’intérêt
des peuples. Soyons clairs, sans lutte contre le capital
en France et en Europe, sans un changement du rapport des
forces, le mot d'ordre de: "sortie de l'Europe et de l'Euro" est un
mot d'ordre creux sans portée politique réelle.
1.8 L'OTAN une alliance militaire
sous domination US
L'OTAN, que la France va réintégrer complétement,
y compris sur le plan des directions opérationnelles,
suite à un projet de loi discrètement déposé par le
gouvernement le 4 janvier 2016 est une organisation
militaire impérialiste dominée par les USA. Créée en 1949 pour mener la guerre contre l'URSS
et le camp socialiste, elle est devenue aujourd'hui,
alors que le pacte de Varsovie s'est éteint, une vaste
organisation militaire mondiale des forces impérialistes
les plus influentes dans le Monde. Elle a servi de base
aux agressions nombreuses allant de l'Afghanistan à
l'Irak en passant par la Libye. Il ne peut pas y avoir de
réelle indépendance de la France sans une rupture avec
l'OTAN.
II. Quelle démarche dans la mise en
œuvre en rapport avec les objectifs que nous nous fixons
2.1 La situation du mouvement
communiste et ouvrier international
La défaite de l'URSS et du camp socialiste a
accéléré et accentué la crise du mouvement communiste et
ouvrier international. Brutalement, nous pouvons dire que
le mouvement communiste révolutionnaire a été "ratatiné" et
qu'il peine à se reconstituer, nous en savons quelque
chose! De nombreux partis ont disparus ou ont sombré dans
l'opportunisme jusqu'à se transformer en partis
social-démocrates et ils se sont mis au service du
capital. En Europe, en dehors du Parti Communiste de
Grèce (KKE) qui a maintenu une réelle influence de masse
sur des bases de classe solides, les partis communistes
sont faibles et ils peinent à se reconstituer. Nous
devons considérer que notre parti, s'il est encore, lui-même
faible en influence, s'est doté d'une grande politique. Il est bien le seul parti
révolutionnaire dans la France d'aujourd'hui. La
meilleure aide que nous puissions apporter au mouvement
communiste et ouvrier en Europe et au plan international,
c'est le développement politique et organisationnel de
notre parti qui doit être notre priorité de travail.
C'est à partir de cette exigence que nous
apprécions les tentatives de coordination des partis
communistes en Europe et de par le Monde et que nous sommes
favorables à des échanges politiques avec les partis
communistes qui n'ont pas renoncé à la lutte pour des
transformations révolutionnaires…
2.2 Le mouvement syndical
international
La défaite de l'URSS et du système socialiste a eu
des conséquences sur l'organisation syndicale mondiale
des travailleurs. La Fédération Syndicale Mondiale (FSM)
fondée en 1945 a permis aux organisations syndicales de
classe de trouver un moyen d'organisation, d'action et
d'expression. Les principales centrales adhérentes en
Europe occidentale étaient la CGT et la CGIL
(Confédération générale du travail d'Italie). Le
changement global du rapport de force, les
désaffiliations de la CGT, de la CGIL et du Conseil
Central des Syndicats de l'URSS en particulier ont
affaibli la FSM. Aujourd'hui, la Confédération Syndicale
Internationale (CSI) qui prend ses origines dans la
Confédération Internationale des Syndicats Libres (CISL)
et la Confédération Mondiale des Travailleurs, revendique
180 millions d'adhérents dans 163 pays. Chacun se
rappelle le rôle qu’a joué la CISL dans la "guerre froide"
contre l'URSS et les scissions qu’elle a fomentées avec
l’aide de la CIA pour affaiblir le courant de classe en
France et en Italie.
De fait, le réformisme domine dans
les organisations syndicales des grandes puissances
impérialistes.
Cependant, la FSM a pu se maintenir et se rénover.
Elle compte aujourd'hui 92 millions d'adhérents dans 126
pays avec de nombreuses organisations puissantes et
actives en Asie, en Afrique et en Amérique Latine. En
France, les fédérations de la chimie et de l'agro-alimentaire
et des forêts CGT y sont adhérentes. Notons que les
syndicats chinois n'ont pas actuellement d'affiliation à
une confédération internationale. La FSM se place
résolument sur des positions anti-capitalistes et
anti-impérialistes.
Pour poursuivre ce tour rapide sur le syndicalisme
à l'échelle mondiale, il faut bien sur parler de la CES.
Cette dernière regroupe quasiment tous les syndicats de
l'Union Européenne et au-delà et toutes les confédérations
en France y sont affiliées. La CES se caractérise par une
position pro-européenne de collaboration de classe, elle
est un des outils de la subordination des salariés à la
politique de cette Union.
2.3 Nos objectifs et nos modalités
de travail
Une fois affirmée l'orientation qui
est le bien commun du parti, il faut se fixer des
objectifs et des modalités de travail.
Le secteur international est sous ma
responsabilité, Maurice qui a une grande expérience dans
le domaine participe pleinement à l'animation de ce
secteur d'activité. Les prises de positions du parti
peuvent être préparées au niveau du secteur international
mais c'est sous l'autorité du comité national, du bureau
et du secrétariat que nous exprimons les prises de
positions du parti dans ce domaine. Ces prises de
positions sont exprimées dans nos médias.
Il est indispensable compte tenu de l'ampleur de la
tâche que d'autres camarades soient associés au travail
du secteur. Nous avons besoin que les éléments de
connaissance de la vie internationale soient travaillés
en amont permettant des prises de positions s'appuyant
sur une analyse correcte de situation souvent complexes.
Nous avons deux canaux d'information du secteur en
plus évidemment des publications du parti.
2.4 Le bulletin international qui est diffusé en français et en anglais et
parfois en espagnol
en direction des partis et organisations
communistes et progressistes à travers le Monde. Dans ce
bulletin sont publiées exclusivement les prises de position
internationales du parti.
2.5 La note au secrétariat qui est une note interne d'information faisant le
point sur des aspects particuliers de la vie
internationale.
2.6 Nos relations internationales
Nous exprimons, partout dans le Monde, notre
solidarité avec les travailleurs et leurs organisations
politiques et syndicales victimes de la répression.
III. Notre plan de travail pour 2016
et 2017
Notre plan de travail est en rapport direct avec
l'activité du parti. Nous prenons position sur les grands
événements internationaux. Ces positions sont exprimés
dans nos médias: Communiste-hebdo,
Communistes et Intervention Communistes.
3.1 Des rencontres bilatérales
Il sera utile de préparer un certain nombre de
rencontres bilatérales, comme, par exemple en Europe,
avec Le Parti Communiste des Peuples d'Espagne, le Parti
Communiste (Turquie), le Parti Communiste des Ouvriers de
Russie, le Parti des Travailleurs d'Irlande et le Parti
Communiste de Grèce...
3.2 La lutte pour la paix et le
désarmement
Comme la lutte pour les libertés, la lutte pour la
paix et le désarmement ne peut être déconnectée de la
lutte des classes. Cette dimension du combat politique
est importante tant l'agressivité de l'impérialisme, ses
tensions internes sont au coeur d'affrontements armés qui
disloquent des Nations et des Etats et conduisent à des
millions de morts et de réfugiés. Dans la crise mondiale
du capitalisme, la guerre est un moyen de détruire du
capital pour rétablir les taux de profits. Notons que
jamais l'industrie des armements n'a été si florissante
et que chaque bombe larguée fait remonter les cours de la
bourse des monopoles de l'armement.
Il faut donner en premier lieu à connaître une
réalité bien cachée, celle de l'industrie de l'armement
et du rôle qu'elle joue dans le pillage des richesses
produites. Il faut aussi organiser des actions concrètes
contre les guerres impérialistes et les conséquences
qu'elles engendrent, comme actuellement la question des
réfugiés. Enfin nous pourrions nous donner comme objectif
d'être à l'initiative d'un mouvement de masse contre la
course aux armements pour la paix et l'indépendance
nationale.
3.3 La préparation du centième
anniversaire de la révolution d'octobre en 2017
Elle devra faire l'objet d’une
grande attention politique. Nous devrions organiser à
cette occasion une importante initiative afin de mettre
en lumière la portée de cette révolution et l'actualité
de son message.
-
-
Capitalisation Boursière en
milliards de Dollars US 2014 pour les entreprises
financières
1 Wells
Fargo États-Unis
239,73
2 ICBC
Chine 225.02
3 CCB Chine 202.0
4 JPMorgan
Chase États-Unis 167.63
5 HSBC
Royaume-Uni 156.14
6 Agricultural
Bank of China Chine
139.25
7 Bank
of China Chine 130.30
8 Citigroup États-Unis 98.37
9 Bank
of America États-Unis 95.09
10 Commonwealth
Bank Australie 82.28
11 Royal
Bank of Canada Canada 81.03
12 Itaú
Unibanco Brésil 74.75
13 Banque
Toronto-Dominion Canada 74.71
14 Mitsubishi
UFJ Japon 70.25
15 Westpac
Australie 70.06
16 Sberbank
Russie 68.58
17 Australia
and New Zealand Banking Group Australie 63.85
18 Banco
Santander Espagne 62.01
19 Bank of
Nova Scotia Canada
61.87
20 Goldman
Sachs États-Unis 60.50
PIB en dollars des pays les plus
riches du monde en 2015
Le Produit
Intérieur Brut mondial (richesses créées) s’élève à
77.000 milliards de Dollars US (source FMI) en 2014, ces
ressources considérables sont toutes accaparées par le
capital.
1 Etats-Unis
18 287
2 Chine 11 285
3 Japon 4 882
4 Allemagne
3 909
5 Royaume-Uni
3 003
6 France
2 935
7 Brésil
2 357
8 Inde 2 248
9 Italie
2 153
10 Russie 2 099
11 Canada 1 873
12 Corée
du Sud 1 561
13 Australie
1 535
14 Espagne
1 422
15 Mexique
1 367
16 Indonésie
915
17 Pays-Bas
892
18 Turquie
861
19 Arabie
Saoudite 750
20 Suisse 680
Source : FMI
Capitalisation Boursière
en milliards de Dollars US 2014 pour les entreprises
financières
1 Wells
Fargo États-Unis
239,73
2 ICBC
Chine 225.02
3 CCB Chine 202.0
4 JPMorgan
Chase États-Unis 167.63
5 HSBC
Royaume-Uni 156.14
6 Agricultural
Bank of China Chine
139.25
7 Bank
of China Chine 130.30
8 Citigroup États-Unis 98.37
9 Bank
of America États-Unis 95.09
10 Commonwealth
Bank Australie 82.28
11 Royal
Bank of Canada Canada 81.03
12 Itaú
Unibanco Brésil 74.75
13 Banque
Toronto-Dominion Canada 74.71
14 Mitsubishi
UFJ Japon 70.25
15 Westpac
Australie 70.06
16 Sberbank
Russie 68.58
17 Australia
and New Zealand Banking Group Australie 63.85
18 Banco
Santander Espagne 62.01
19 Bank of
Nova Scotia Canada
61.87
20 Goldman
Sachs États-Unis 60.50
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