Chers camarades,
Nous sommes en ce début d’année dans la
période de remise de cartes, de réunions avec les adhérents et les
sympathisants. Ces initiatives dans les départements doivent être des
moments importants de débats politiques, de diffusion de nos idées
révolutionnaires et de renforcement du parti. Nous allons consacrer une
part importante de notre réunion à l’activité que nous devons mener en
2018.
Mais auparavant, un tour d’horizon sur la
situation politique s’impose pour démontrer que le développement de notre
parti est indispensable face aux coups de plus en plus violents portés par
le pouvoir capitaliste à l’encontre de la classe ouvrière et du peuple.
Nous connaissons l’objectif du capital :
soumettre toute la société française à la rentabilité du capital, à l’exploitation
de plus en plus forte du travail, supprimer toutes les contraintes à la
formation du profit. En même temps, il s’agit d’imposer l’idée qu’il n’y a
qu’une société possible : le capitalisme.
La bataille idéologique est intense, force
est de constater que nous sommes dans une phase où le peuple, malgré le
profond mécontentement vis-à-vis des politiques pratiquées, ne se tourne
pas encore vers une solution révolutionnaire.
Cette bataille idéologique s’intensifie,
cela fait partie du combat que nous menons. Mais voyons bien que pour
livrer toute la société française au capital, il lui faut gagner la classe
ouvrière à ses objectifs, il suffit de porter une analyse sur le
syndicalisme français pour s’en rendre compte.
Devenues des « partenaires sociaux », les
confédérations syndicales privilégient le « dialogue » avec le Medef et le
gouvernement totalement à son service. La CGT se retrouve souvent seule à
organiser la lutte, principalement dans les entreprises. La « paix sociale
», l’intégration des salariés à la politique poursuivie par le capital est de plus en plus
importante. La CFDT est le fer de lance, le bras syndical du Medef pour
jouer ce rôle. Les autres centrales sont sur la même ligne avec quelques
nuances à la marge. Toutes se déclarent d’ailleurs « réformistes » et pour
le « dialogue social » dont on peut aujourd’hui mesurer les dégâts sociaux.
La CGT est seule sur le terrain des luttes
mais sa recherche d’ « unité syndicale » à tout prix est un obstacle à la
coordination et à l’organisation de la lutte interprofessionnelle
nationale.
Dans cette bataille idéologique, il faut au
capital gagner la jeunesse.
Toutes les réformes passées, en cours ou à
venir dans l’éducation nationale, les universités, la formation
professionnelle, l’apprentissage vont dans ce sens. Il s’agit d’éduquer, de
former la jeunesse à l’idée que la société actuelle est la seule possible.
Qu’être le plus fort, le plus rentable, le plus compétitif est le seul
moyen de s’en sortir.
C’est la raison pour laquelle, le capital veut
supprimer tout ce qui est repère collectif : code du travail, convention
collective, retraite, sécurité sociale, droit à la santé, services publics
etc. Bien sûr rien n’est dit sur les conséquences économiques et sociales
de cette politique, et surtout quelle en est la cause !
Être compétitif et rentable, c’est baisser
le « coût du travail », les salaires, c’est travailler quand le patron le
demande, c’est accepter des conditions de travail plus dures. On comprend
bien que le code du travail représente un obstacle à la compétitivité, à la
rentabilité. Ce n’est pas un hasard si le SMIC est remis en cause, si la
flexibilité, la précarité explosent, si les droits des travailleurs sont
attaqués.
Toutes les explications des patrons quand
ils licencient ou ferment des entreprises vont dans le même sens :
rentabilité, compétitivité… Mais aujourd’hui ce discours est de moins en
moins compris.
Comment expliquer que le groupe PSA, après
avoir supprimé 25 000 emplois en cinq ans, veut en supprimer 1300 nouveaux
en 2018, alors qu’en 2017 le groupe a réalisé 2,159 milliards d’euros de
profits et distribué 431 millions d’euros aux actionnaires ?
Idem pour la Société Générale dont le
résultat net en 2016 (2017 non encore connu) est de 4,4 milliards d’euros
(1,2 en 2012). La Société Générale a supprimé 10 000 emplois de 2012 à
2016. Ce groupe financier veut supprimer 900 emplois supplémentaires cette
année, 2500 jusqu’en 2020, fermer 300 agences.
Carrefour dont le chiffre d’affaires a
augmenté de 6,2 % au premier semestre 2017 pour atteindre 38,5 milliards en
un an et pour un résultat net de 650 millions. Carrefour veut fermer 273
magasins et licencier 2400 travailleurs, 2100 autres emplois sont menacés
dans les filiales du groupe.
Pimkie dont nous n’avons pas connaissance
des résultats financiers puisque sa holding financière est aux Pays-Bas,
veut supprimer 208 emplois et fermer 37 magasins.
Ces quelques exemples, dont on pourrait
allonger la liste pour démontrer que ces entreprises utilisent les
nouvelles dispositions publiées en janvier contenues dans les ordonnances
travail par le pouvoir actuel, comme elles ont utilisé la loi Elkomri du
pouvoir précédent.
Ajoutons à cela les menaces qui pèsent sur
les salariés d’Alstom, le groupe prépare également un nouveau plan visant
4500 salariés, Ascométal qui projette de licencier 1350 salariés. Arrêtons
là l’hécatombe industrielle qui se poursuit au nom du profit capitaliste.
Non seulement le profit des entreprises explose
mais les cadeaux aux patrons s’accumulent.
Pour 2018, 115,2 milliards d’euros vont être
distribués aux entreprises en aides diverses, c’est 30 % du budget de
l’État, à cela viennent s’ajouter les nouvelles mesures fiscales et les
diverses exonérations de cotisations sociales. Pour ne prendre que le CIC E
(crédit impôt compétitivité emploi), les sommes versées aux entreprises
(dont celles qui licencient aujourd’hui) ont atteint 45 milliards d’euros
entre 2013 et 2015, c’est l’équivalent de 225 000 € par emploi déclaré «
créé ou sauvé » par les entreprises.
Ajoutons la spéculation boursière qui entre
2012 et 2017 a vu ses bénéfices passer de 53 milliards d’euros à 104
milliards pour 41 milliards versés aux actionnaires en 2012 à 61 milliards
en 2017.
Dans la même période (2012–2017) le nombre
de demandeurs d’emploi (catégories A-B et C) a augmenté de 4,690 millions à
5,7 millions. On voit bien que les cadeaux aux entreprises ne servent pas
l’emploi mais aggravent le chômage et la précarité puisque en un an la
France a compté 100 000 intérimaires de plus (INSEE) pour atteindre
aujourd’hui 720 000 c’est plus qu’avant la « crise » de 2008.
Pour en finir avec les moyens considérables
qui existent et qui ne cessent d’augmenter, tous accaparés par le capital :
en 87 lors de la création du CAC 40, la capitalisation boursière était de
56,5 milliards d’euros, elle a atteint 1179 milliards en 2017 soit plus de
la moitié du produit intérieur brut français qui était de 860 milliards en
87 et qui atteint aujourd’hui 2270 milliards.
Ces chiffres sont très instructifs et nous
devons les utiliser pour démontrer
que le capitalisme s’accapare
l’ensemble des richesses créées, qu’il est aidé en cela par un appareil
d’État à sa solde, et bien sûr que
ces chiffres démontrent qu’ une autre politique est possible. Une
politique pour satisfaire les énormes besoins sociaux, mais pour cela il
faut engager la lutte pour la permettre.
Alors oui il y a des luttes revendicatives
et sociales, elles sont nombreuses et touchent divers secteurs que ce soit
dans l’industrie, les services publics, aujourd’hui les gardiens de prison,
demain dans la santé, mais il faut pousser plus loin la réflexion.
Le capital ne s’est pas créé pour régler les
problèmes sociaux, le profit est son seul but nous le savons.
Qu’il règne en France ou partout dans le
monde, sa ligne de conduite est la même et il nous démontre chaque jour que
les moyens qu’il emploie pour se développer ont des conséquences humaines
terribles.
La multiplication des conflits armés et des
guerres dont nous parlons régulièrement en est une. Des centaines de
milliers de morts, des millions de réfugiés à travers le monde, une
pauvreté qui s’accroît partout, une austérité sans précédent dans les pays dits industrialisés ». Le contraste est saisissant entre cette situation du
monde et l’accumulation du profit capitaliste, nous avons fait un tour
rapide sur les chiffres en France, mais ils sont tout aussi florissants
dans les grandes puissances capitalistes.
L’opposition entre capital et travail est
irréductible, on ne peut concilier avec lui, on ne peut que le supprimer
pour construire une autre société, centrée uniquement sur la satisfaction
des besoins sociaux.
La révolution russe dont nous avons fêté
l’anniversaire a été un espoir formidable dans la conquête politique contre
le capital avec tout ce qu’elle a amené pour l’ensemble des peuples du
monde. La chute de l’URSS a permis un développement sans précédent du
capitalisme mondial, développement rapide avec une concurrence
internationale exacerbée et des impérialismes qui s’allient un jour,
s’affrontent le lendemain pour s’accaparer les richesses des territoires
agressés et exploiter les peuples.
Cette avidité à conquérir de nouvelles
sources de profits entraîne des menaces sans cesse plus grandes de
nouvelles guerres. Un monde en paix est devenu aujourd’hui aléatoire, tant
la menace d’un conflit généralisé est réelle.
Cette situation politique globalement
brossée ne fait pas l’objet d’une attention particulière des partis
politiques en France. Et pour cause, il faudrait en déterminer les causes…
tous gèrent les conséquences de cette politique qu’ils approuvent, encore
une fois, avec des nuances pour mieux tromper le peuple et le détourner du
vrai débat, le mener dans des impasses.
Tous les partis politiques sont préoccupés à
construire la prochaine relève, l’équipe qui va continuer la politique du
capital puisqu’aucun n’a pour objectif de le supprimer.
La droite et le Front National cherchent des
alliances en vue des prochaines échéances, les Verts, le Parti Socialiste
et le Parti Communiste cherchent le
meilleur moyen de continuer à exister ensemble, mais pour faire quelle
politique ?
Mélenchon veut être le seul recours à la
politique actuelle mais ce qu’il propose c’est son aménagement. Son
programme politique le démontre. Bref, l’offensive actuelle du capital est
le résultat des rapports de force sociaux et politiques que l’on connaît,
ce qui nous donne une grande responsabilité dans ce que nous avons à faire
et proposer.
Notre activité est déterminante dans le
paysage politique, le fait que nous soyons seuls à proposer une perspective
révolutionnaire ne nous isole pas, cela doit nous renforcer dans nos
objectifs de développement. Le champ politique est largement ouvert pour
nos idées.
- Oui,
le capitalisme ne peut pas résoudre les problèmes de l’humanité, démontrons
le…
- Oui
le capitalisme s’empare des richesses créées, démontrons le…
- Oui
une autre société est possible, démontrons le…
- Notre
parti est le seul à proposer une perspective politique crédible, démontrons
le…
Nous le faisons déjà au travers de notre
activité mais il faut changer de braquet.
Il faut mobiliser toutes nos forces en cette
année 2018 autour d’un objectif : renforcer le parti.
Engager un vrai travail de masse en
mobilisant les adhérents et tous ceux qui nous aident régulièrement.
Faire de la politique, les discussions que
nous avons ici au Bureau National, au Comité National doivent être connues
de nos adhérents.
Celles et ceux qui viennent renforcer le
parti viennent par conviction, à la
suite de réunions, de rencontres, de débats. C’est cela qu’il faut
multiplier dans les départements.
Donnons-nous cet objectif : l’année 2018 doit être une année
consacrée à développer notre politique.
Le peuple est en manque de perspective. Le
mécontentement ne mène pas mécaniquement à la réflexion révolutionnaire que
nous portons. Le mécontentement est profond mais diffus, l’activité que
nous menons doit susciter le débat
pour construire une perspective révolutionnaire.
L’activité dans les départements, les
cellules est essentielle nous le savons, la multiplication des initiatives
politiques que nous devons engager doit nous faire franchir une étape. Être
plus dans les luttes, progresser dans l’éducation politique
Notre congrès va avoir lieu en fin d’année
2018. Nous y ferons le bilan de notre activité. Nous avons presque un an pour faire de notre parti
une organisation révolutionnaire qui
pèse encore plus fort dans la vie politique nationale.
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