Ni droite ni gauche
Nous voulons la fin de la corruption
Des
milliers de manifestants descendent dans
toutes les villes du Brésil. Ce qui a mis le
feu aux poudres, c’est
l’augmentation du prix des tickets de bus.
Les augmentations
prévues sont suspendues pour tenter de calmer
la colère du peuple mais rien n’y
fait !
Un mécontentement
profond s’amplifie, le nombre de gens dans la
rue ne cesse d’augmenter en deux semaines de
mobilisation, les manifestants dénoncent
l'inégalité sociale et les dépenses sportives
notamment celle de la Coupe du monde alors
que les budgets comme ceux de la santé et de
l'éducation régressent. La grosse
manifestation avant le match Mexique-Brésil dénonçait
les 12,6 milliards de dollars engagés dans
les nouveaux stades alors qu’il y a des besoins
urgents à satisfaire pour la population, des
manifestants brandissaient des pancartes :« plus de
pain, moins de jeux ! ». La corruption
politique est également montrée du doigt. À
Rio, Sao Paulo…où la police a
réprimée violemment les manifestants, en
utilisant les lacrymogènes, grenades
assourdissantes, balles en caoutchouc. A Brasilia,
la capitale, l’armée a
été appelée en renfort. La surveillance des
communications sur Internet et des médias
sociaux a été mise en place pour arrêter les
responsables des manifestations.
Une forte
inflation, le ralentissement de la croissance
économique, les licenciements et le manque
d'emplois proposés aux jeunes, ont entraîné l’explosion
et des grandes manifestations.
Dénonçant la corruption
et les impôts élevés, la droite et des
groupuscules organisés exploitent ce mécontentement.
Les syndicats semblent les grands absents de
ces manifestations de masse. Les réseaux
sociaux viennent de lancer l’idée d’une grève
générale le 1er juillet, le
lendemain de la coupe de football des
confédérations.
L’annulation de la
hausse des tarifs des transports ne calmera
pas les manifestants car les causes de la
colère des jeunes brésiliens et des
travailleurs c’est l'inégalité sociale criante,
un coût de la vie qui explose et une économie
qui ralentit... Derrière cela, il y a la
crise économique du capitalisme et
l’exploitation des salariés pour toujours
plus de profits qui alimentent la colère
grandissante qui se propage sur toute la
planète.
Le Brésil c’est un
énorme endettement des familles, avec des
taux d’intérêts s’élevant à 29,3% en
moyenne. L’activité industrielle a
baissé de 2,5% en un an, l’inflation se situe
à 5,53% et le solde de la balance commerciale
a reculé de 34,8%.
Mais le Brésil c’est aussi le pays où le
nombre de milliardaires a progressé de 7% en
un an. Ils sont 165.000, ce qui le place au 11ème
rang mondial !
Voilà où mène la
recherche permanente d’un terrain d’entente
avec les grands groupes capitalistes qui sont
maîtres du pays !
Le Parti des
Travailleurs (PT) et le gouvernement de Dilma
Roussef ont ainsi renoncé à pousser plus loin
les réformes indispensables qu’ils avaient
engagées au service du peuple. Une hausse des
salaires à la hauteur de ses besoins, la
construction massive de logements, la réforme
agraire, l’installation d’un véritable
service de santé, d’un enseignement pour
tous… C’est ce que veulent aujourd’hui celles
et ceux qui sont dans la rue et qui ne se
contenteront pas de maigres concessions.
C’est uniquement dans cette voie que le Parti
des Travailleurs et son gouvernement doivent
s’engager.
Le soutien du
peuple, sa participation à la lutte sont
indispensables pour imposer ces réformes
fondamentales aux forces capitalistes.
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