N° 809 20/02/2023  REFORME DES RETRAITES, LA DOUBLE PEINE : TRAVAILLER PLUS LONGTEMPS POUR GAGNER MOINS !!! Les unes après les autres depuis la réforme Balladur en 1993, les réformes des retraites participent à nous faire travailler plus longtemps et au final, à percevoir des pensions plus faibles. C’est la double peine… L’urgence, c’est d’augmenter le pouvoir d’achat, pas de reculer l’âge de départ à la retraite.

 

Avec la réforme des retraites défendue par le gouvernement d’Elisabeth Borne, tous les salariés-es vont prendre deux ans fermes, mais ce n’est pas tout. Le projet de loi veut non seulement réduire la durée espérée passée à la retraite, mais en plus, il va entraîner une baisse du niveau des pensions.
C’est la seule réforme qui joue à la fois sur l’âge légal de départ et sur le nombre d’annuités à cotiser.
« Combien de salarié-es pourront répondre à ces conditions de plus en plus inatteignables pour vivre dignement leur vie de retraités ? »
La plus brutale et violente des réformes :
De tous les coups de butoir contre le système des retraites, la réforme Dussopt est la plus brutale et la plus violente !
Pourquoi ? Parce qu’avec le recul de l’âge de départ à 64 ans et l’augmentation accélérée du nombre de trimestres à valider (42 puis 43 annuités en 2027 au lieu de 2035 pour une retraite à taux plein), nous allons devoir travailler plus longtemps pour au final, gagner moins d’argent.
Le cumul de ces deux mesures est d’une extrême violence sociale.
Quelle femme de ménage, quel ouvrier du bâtiment, quel aide-soignant, quelle infirmière, quelle ouvrière du textile, quel chauffeur routier travaille 43 années cumulées, jusqu’à 64 ans et va réussir à avoir une pension complète à taux plein ? Avec l’intensification du travail en France, quel cadre sous pression peut y arriver aussi ?
On va augmenter le nombre de travailleurs en fin de carrière très pauvres :
Dans les faits, très peu de salariés peuvent atteindre ce but, surtout avec les multiples ruptures de contrats de travail des seniors avant 60 ans… La moitié des actifs de plus de 60 ans ne sont plus au travail aujourd’hui parce qu’ils sont au chômage, en maladie ou au RSA.
Avec la réforme Dussopt, on va créer un sas de précarité entre la vie active et le moment où on peut faire valoir ses droits à la retraite. Et augmenter le nombre de travailleurs en fin de carrière très pauvres.
Et une fois à la retraite à 64 ans, celles et ceux qui n’auront pas réussi à valider tous leurs trimestres ou qui auront de longues périodes avec de faibles salaires pour le calcul des 25 meilleures années de carrière seront soumis-es à une décote et percevront une pension encore plus faible. Cumulés, tous ces phénomènes nous conduisent à travailler plus et à gagner moins.
La CGT demande le droit de partir à la retraite à un âge raisonnable. Nous défendons le retour de la retraite à 60 ans, aucune pension en dessous du Smic parce qu’aujourd’hui, des millions de retraités touchent moins de 1 100 euros par mois !
Seule la lutte coordonnée et le blocage de l'économie fera reculer les gouvernants à la botte du capital !

DES RADARS AUTOMATIQUES DÉBRANCHÉS PAR LA CGT EN LOIRE-ATLANTIQUE !
Depuis plusieurs semaines, la CGT mène une opération «Robin des Bois», organisée contre la réforme des retraites.
Depuis plusieurs semaines, la Fédération CGT des Mines et de l'énergie (FNME-CGT) organise une opération «Robin des Bois» partout en France.
Dans un communiqué publié mardi 7 février, la branche de la Loire-Atlantique a annoncé rejoindre le mouvement en menant des actions symboliques.
Ainsi, «une vingtaine de radars» du département ont été placés «en sobriété énergétique», ce qui «agit sur l'économie, et augmente le pouvoir d'achat», souligne le syndicat.

CHEMINOTS : VERS UNE GRÈVE RECONDUCTIBLE À PARTIR DU 7 MARS 2023 !
Le Gouvernement veut mettre en œuvre une réforme des retraites qui va maltraiter l’ensemble des salariés. Les cheminotes et les cheminots sont donc toutes et tous pleinement touchés, quel que soit leur régime d’affiliation (régime général ou spécial).
Face à ce coup de force, la population est de plus en plus hostile au projet de loi, les manifestations sont massives, l’unité syndicale est très large. Les ingrédients d’une victoire sont donc réunis.
Pour autant, le Gouvernement contrôle les institutions et il peut imposer son projet de loi à l’Assemblée nationale, malgré les sondages, car il est dans un rapport de forces. Pour l’en empêcher, il faut amplifier les manifestations, mais il faut aussi activer d’autres leviers dont disposent les salariés : l’arrêt de la production. En faisant grève, nous avons un vrai pouvoir sur l’économie. En reconduisant la grève, nous élevons au maximum la pression. C’est ce niveau de pression qui sera nécessaire pour faire reculer le Gouvernement.
Les cheminots ne sont pas seuls ! Les mêmes débats seront portés dans toutes les branches de la CGT et il y a déjà eu des actions communes avec l’énergie, les ports, la pétrochimie.
Aussi, les militantes et militants de la Fédération CGT des Cheminots, réunis en Conseil National , et après en avoir débattu, ont décidé :
- De mettre en débat sur chaque chantier et dans chaque entreprise ferroviaire de la branche le lancement d’une grève reconductible à compter du 7 mars 2023 afin de répondre à l’appel de l’intersyndicale interprofessionnelle ;
- D’organiser dans les prochains jours une nouvelle inter-fédérale afin de proposer cette modalité aux autres fédérations syndicales cheminotes représentatives ;
- D’interpeller les directions d’entreprise et les élus politiques sur leur soutien à la réforme.
Pour organiser la riposte au Gouvernement, pour conduire toutes les actions nécessaires, informer les collègues et les usagers, préparer les grèves et les manifestations, la CGT mettra toutes ses forces dans la bataille.
Les militantes et militants de la Fédération CGT des Cheminots revendiquent :
- Le retrait du projet de réforme des retraites du Gouvernement ;
- La réouverture du régime spécial et son extension à tous les cheminots de la branche avec un retour au départ à 50 et 55 ans ;
- La création d’une Cessation Progressive d’Activité (CPA) ferroviaire pour tous les cheminots sur la base des contraintes permanentes liées à l’exercice des métiers allant au-delà des dispositifs existants ;
- Des mesures spécifiques de déroulement et de fin de carrière ;
- Des mesures générales salariales et une politique volontariste d’embauches ;
- Une augmentation générale des pensions ;
- L’arrêt du plan « Borne/ Farandou » (casse du FRET, démantèlement de la SNCF, GIE, filiale TER, etc).

LES ÉBOUEURS EN GRÈVE RECONDUCTIBLE À PARTIR DU 7 MARS !
La CGT a lancé mardi un appel à la grève reconductible des éboueurs et de "l'ensemble de la filière" des déchets à partir de la journée nationale d'action du 7 mars contre le projet de réforme des retraites et le report de deux ans de l'âge légal de départ.
"Les fédérations CGT des services publics et des Transports appellent dans toutes les entreprises, établissements publics et collectivités, à se réunir pour préparer la grève dans les secteurs de la collecte des déchets et ordures ménagères, du tri et du traitement des déchets, à partir du 7 mars et jusqu'au retrait du projet de loi", indiquent-elles dans un communiqué conjoint.
C'est pour l'instant le seul syndicat à lancer cet appel, mais la CGT est majoritaire par exemple à Paris, que ce soit chez les éboueurs municipaux et ceux du privé, rappelle le secrétaire fédéral de la CGT-services publics.
La filière collecte et tri est partagée entre le service public, géré par les collectivités territoriales, qui dépendent de la fédération des services publics, et le privé (des entreprises comme Veolia, Derichebourg et Nicollin), dont les travailleurs sont organisés par la fédération des transports.
"C'est notre contribution, notre participation à l'appel de l'intersyndicale pour le blocage de l'économie", a-t-il déclaré, indiquant que la CGT va s'adresser aux autres fédérations syndicales du secteur pour élargir l'appel, "puisqu'on est dans la dynamique de l'intersyndicale nationale".
"Deux ans de travail en plus, ce serait, pour une grande partie d'entre nous, le risque de mourir avant la retraite, ou peu de temps après. Face à un tel mépris de nos carrières, de nos métiers, de nos vies, l'heure est à la riposte et à la mobilisation générale", concluent les deux fédérations.


NON À LA FERMETURE DES URGENCES D’ANCENIS (Loire Atlantique) !
Le service des urgences de l’hôpital d’Ancenis n’en finit pas de baisser le rideau la nuit (de 17h à 8h30) : fermeture en juillet, puis en novembre et décembre, après une fugace réouverture en janvier, il est à nouveau fermé depuis le 10 février sans aucune perspective de réouverture. C’est le résultat du GHT (Groupement hospitalier de Territoire) les urgences sont assurées par le CHU de Nantes, d’Angers qui sont déjà surchargés. Faute de moyens humains et surtout par volonté politique, c’est encore une fois la population qui trinque !!!
Pas de service public de premier secours, pour un bassin de vie de plus de 70 000 habitant-e-s ! Mais à quoi joue l’ARS ?!?
Les services d’Urgences les plus proches sont ceux de Nantes, d’Angers, et Cholet tous à près de 45 minutes… C’est une véritable perte de chance pour les patient-e-s !!!
Plus de 500 personnes se sont rassemblées ce samedi 18 février à Ancenis, pour exiger la réouverture des urgences de l'hôpital. Une section CGT à été créée pour défendre le personnel, le service public hospitalier et lutter contre la fermeture des urgences
Stop à la dégradation des prises en charge et de l’accès aux soins !

LE TROU MACRONIEN DES CABINETS CONSEIL : Des dizaines de milliards d'euros !!!
Le gouvernement ose invoquer un " déficit" de 12 milliards des caisses de retraite pour justifier leur contre-réforme refusée par l'immense majorité de la population !
En 3 ans, l’État a passé 500 commandes aux cabinets de conseils, 43 milliards dépensés !!!
« La République des consultants ». Telle est l’expression utilisée pour décrire le recours excessif de l’État français aux cabinets de conseil privés pour la gestion du pays. Constamment sollicités par l’État, ces cabinets ont fini par se substituer aux fonctionnaires publics relégués désormais au second plan.
Macron, a dépensé un pognon de dingue pour obtenir les conseils de cabinets privés internationaux dont McKinsey, dont le rôle dans la campagne de vaccination a soulevé une vive polémique en France.
Ainsi, en 3 ans, plus de 500 commandes ont été passées. Un phénomène qui va s’accélérant et qui ne manque d’indisposer de hauts fonctionnaires de l’État. Il s’accompagne d’un dysfonctionnement profond de nos services publics, qui ont perdu leur sens pour les fonctionnaires et sont en totale déconnexion avec les besoins des gens.
Les données sont hallucinantes, dans une note publiée en avril, un groupe de hauts fonctionnaires estime à 163 milliards d’euros les services que l’État externalise sous forme de délégation de service public (120 milliards) ou d’achats de prestations intellectuelles (43 milliards).

POURQUOI DES SALARIÉS NE DÉCLARENT PAS LEURS ACCIDENTS DE TRAVAIL !!!
Une partie non négligeable des problèmes de santé au travail passe sous les radars du fait de stratégies de contournement chez les salariés : manque d’information, peur de perdre son emploi…
Près de la moitié des accidents du travail ne sont pas déclarés dans le secteur privé, du fait de dysfonctionnements de l’Assurance-maladie, et parfois à cause des stratégies de camouflage par les employeurs
Chute chez les couvreurs, coupure et brûlure en cuisine, allergies et tendinites chez les coiffeurs, jusqu’aux naufrages chez les marins… « Ce sont les risques du métier » est une phrase qui revient souvent pour justifier les accidents du travail des professions très exposées. « De toute façon, on est obligé de le faire, le travail, si on a une douleur on fait avec, ça passe et puis c’est tout », résume un cuisinier de 27 ans interrogé dans le cadre de l’enquête sociologique SANTPE.
Publié en août 2022, le rapport d’études reprenant cette enquête met en évidence que dans la coiffure, la restauration et le bâtiment les travailleurs des entreprises de moins de dix salariés vont plus mal que ce qu’en disent les données officielles. « On a très vite vu qu’il y avait moins d’accidents du travail déclarés dans les TPE, que la santé y était déclarée bonne, alors que paradoxalement on y trouve davantage de risques professionnels, et la prévention est très mal développée ». Un décalage qui s’explique par le fait que les salariés choisissent souvent eux-mêmes de cacher leurs problèmes de santé !!!
La commission d’évaluation de la sous-déclaration des accidents du travail et maladies professionnelles, présidée par un magistrat de la Cour des comptes, a estimé dans son rapport 2021 que près de la moitié des accidents de travail n'étaient pas déclarés dans le secteur privé, du fait de dysfonctionnements de l'Assurance-maladie, et parfois à cause des stratégies de camouflage par les employeurs.
Elle relève aussi un déficit d’information des salariés sur la santé et la sécurité au travail, et pas seulement dans les très petites entreprises. Par manque de culture de prévention dans leur entreprise, de nombreux salariés ne sont pas au courant des risques auxquels ils sont exposés, ou ignorent que toute lésion survenue dans le cadre du travail est un accident du travail qui doit être déclaré à l’employeur sous vingt-quatre heures.
La crainte de déclarer un AT !
« En 2022, on compte 37 déclarations d’accident du travail sur 2 800 agents [de Pôle emploi] en Normandie », note la déléguée CGT de l’opérateur public à Rouen. Elle met en regard ce chiffre avec le nombre d’agressions, qui a augmenté, entre 2019 et 2021, de 72 % par téléphone et de 13 % dans les zones d’accueil. « C’est très peu, ce ne sont pratiquement que des accidents physiques et malaises, et aucun pour burn-out ou crise d’angoisse, car les conseillers ne pensent pas qu’une agression verbale est un accident. Alors que cela peut aller jusqu’à des menaces de mort. »
Au-delà de ce problème de qualification des accidents, la principale raison de ne pas déclarer un accident du travail est la peur des conséquences, en matière d’image auprès de ses collègues ou de ses supérieurs. Craignant un non-renouvellement de contrat ou de mission, les intérimaires ou les salariés en CDD auront tendance à minimiser leurs accidents. Le salarié se dit que dans la hiérarchie ça ne fait pas bien, surtout quand on est en CDD.
En établissement d’hébergement de personnes âgées dépendantes (Ehpad), « souvent, on se fait mal en portant ou en manipulant un résident, on ressent un craquement au niveau du dos, des épaules, explique une aide-soignante à Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis). Mais beaucoup de femmes ne déclarent pas d’accident du travail par conscience professionnelle : dans les équipes on est de moins en moins nombreux, la charge augmente. Donc, on va moins s’arrêter, pour soutenir ses collègues. »
Dans certains secteurs, ne pas se plaindre est un signe d’excellence professionnelle. La valorisation de l’endurance est un enjeu de respectabilité, formant un « ethos de l’endurance » : « C’est mal vu de se plaindre, il y a une forme d’abnégation. »
Rejetant les outils de prévention, qui peuvent être conseillés par les spécialistes, par exemple, les préventeurs des caisses régionales d’Assurance-maladie (Carsat), les dirigeants et salariés de TPE en particulier peuvent alors préférer les arrangements « maison ». « A la rigueur, on pose un jour de congé, ou on intervertit avec un collègue, mais on va rarement chez le médecin. En coiffure et restauration, si on voit une douleur chez un collègue on prend sa place, on le met derrière le comptoir. »
« Les gens ont des sciatiques et continuent d’aller bosser, en passant du service à l’accueil par exemple dans la restauration ».
La non-déclaration est pourtant lourde de conséquences, et crée un cercle vicieux : si les accidents sont « invisibles », il n’y a pas de risques professionnels, et les conseillers de prévention, déjà peu nombreux au regard du nombre de TPE (29 % des 37 000 visites réalisées en 2021 par les Carsat concernaient des TPE), n’interviennent pas. Elle prive aussi le salarié du remboursement à 100 % des soins et d’une rente pour incapacité permanente en cas de séquelles.

IMPACT DE LA PROPOSITION DE LOI « VISANT À PROTÉGER LES LOGEMENTS CONTRE L’OCCUPATION ILLICITE » SUR LES TRAVAILLEURS ET LES ORGANISATIONS SYNDICALES !
Jusqu’ici la loi prévoyait des sanctions pénales pour les personnes qui s’introduisaient ou se maintenaient dans un domicile, à l'aide de manœuvres, menaces, voies de fait (intimidation, violence psychologique) ou contrainte. Le groupe Renaissance (majorité présidentielle) par la voie des députés KASBARIAN et BERGE a déposé une proposition de loi visant à renforcer les sanctions contre les personnes occupant un domicile sans titre. Dans le cadre du débat parlementaire, les sanctions ont été élargies aux locataires en impayés de loyers que ne quitterait pas leur logement à la 1ère injonction, les délais pour les procédures d’expulsion ont été réduits. Ainsi, la proposition de loi présentée à l’Assemblée nationale a triplé le montant de la condamnation (passant de 15 000 à 45 000 euros) ainsi que la peine de prison (passant de 1 à 3 ans). Elle prévoit également que les sanctions s’appliquent à l’introduction et au maintien dans le domicile, que la personne à qui appartiennent les meubles y habite ou non, et que ce soit une résidence principale ou secondaire. Les députés ont aussi réécrit l’article 1 : il est désormais prévu que ces sanctions s’appliquent également à toute « introduction ou maintien dans un local à usage d’habitation mais aussi « à usage économique », sans être titulaire d’un titre de propriété, d’un contrat de bail ou d’une convention d’occupation avec le propriétaire ou « sans son consentement ». Cette proposition de loi a donc été adoptée à l’Assemblée nationale par les députés du groupe Renaissance, Les Républicains et le Rassemblement National. Elle est actuellement en débat en 1ère lecture au Sénat. La commission des lois du Sénat a diminué la sanction de 3 à 2 ans de prison, et de 45 000 à 30 000 euros d’amende dans le cas des locaux à usage économique. Cependant, des sanctions plus élevées pourraient être rétablies lors du passage en deuxième lecture à l’Assemblée nationale. Par ailleurs, la commission du Sénat est revenue à une sanction qui ne peut être infligée qu’en cas de manœuvres, menaces, voies de fait, ou contrainte. Cela signifie donc que des grévistes qui feraient un piquet de grève dans leur entreprise pourraient être condamnés à 2 ou 3 ans de prison. En effet, tous les locaux d’une entreprise sont par définition à usage économique. Cela aboutit également à ce que le patronat ou les propriétaires puissent faire évacuer les militants dans le cadre d'un flagrant délit, sans avoir à obtenir d’un juge des référés une ordonnance d’expulsion. Enfin, l’article 1er bis, également ajouté par les députés et aggravé par la commission des lois du Sénat, pénalise le fait de faciliter ou d’inciter à l’occupation d’un domicile ou d’un local à usage d’habitation ou à usage économique. La sanction est de 3 750 euros d’amende. Appeler, pour une organisation syndicale, à occuper une entreprise deviendrait donc passible d’une telle amende. Ces amendements pourraient être considérés comme des cavaliers législatifs (c’est-à-dire des amendements qui n’ont aucun rapport avec l’objet premier de la proposition de loi) puisque la proposition de loi visait initialement à protéger les logements contre l’occupation illicite, or un local à usage économique n’est pas un logement. L’aggravation de cette proposition de loi déjà délétère pour les citoyens, vise sans aucune retenue à criminaliser encore plus l’action syndicale. Après le passage au Sénat, la proposition de loi sera à nouveau débattue à l’Assemblée nationale en 2ème lecture avant un nouveau passage au Sénat. Depuis le début, la CGT se mobilise avec la FSU, Solidaires, le SAF, le syndicat de la magistrature et un certain nombre d’associations telles que le DAL, la Fondation Abbé Pierre, le Collectif des Associations Unies, la Plate-forme Logement pour toutes et tous pour empêcher que cette proposition de loi devienne effective.

LOI DE PROGRAMMATION MILITAIRE 2023-2030 : 413 MILLIARDS DE BUDGET ! Une escalade dangereuse. Lors de ses vœux aux armées, le Président de la République a présenté les orientations de la future Loi de Programmation Militaire (LPM) 2024-2030. Avec un budget de 413 milliards d’euros, Il s’agit de « transformer » les armées. Cette transformation se décline en quatre axes : le renforcement de notre dissuasion nucléaire, la préparation à la haute intensité, la protection de nos intérêts dans les espaces communs, le renforcement des partenariats internationaux. Le journal, très Macroniste, « Les Echos » indique le cap : « Être en mesure d’agir et d’assurer les capacités de commandement nécessaires à un déploiement en coalition, ce qui suppose de pouvoir déployer rapidement 20.000 hommes ». Comme le souligne l’éditorialiste des « Echos », Jean-Francis Pécresse : « Avec cette nouvelle LPM, la France envoie un message aux Européens comme aux Américains : vous pourrez compter sur nous en tant que grande nation-cadre de l’Otan ». Une telle accélération est inquiétante. L’Histoire est truffée de pays s’armant frénétiquement, il ne s’agissait ni de préparer la paix, ni de garantir la sécurité du pays. Pour Macron : « Ces 413 milliards ne permettent pas de dessiner à eux seuls le nouveau visage de nos armées pour le siècle qui commence. Mais ils amorcent un investissement inédit, un changement profond qui sera ensuite irréversible ». Macron exige dans son discours « la mobilisation de tous », surtout celle de la jeunesse.
En effet, selon lui, « le Service National Universel (SNU) nous permettra de disposer d’une jeunesse parée à tous les périls ». Il est également prévu de doubler la réserve opérationnelle. M. Macron a décidé seul d’engager notre pays dans une « économie de guerre » en jouant avec les émotions et les peurs de nos concitoyens alors qu’un conflit se déroule aux portes de l’Europe. Après la Grande-Bretagne (hausse de près de 40% des investissements militaires), la Roumanie (hausse du budget militaire à hauteur de 2,5% du PIB) et la Pologne (qui a passé des commandes massives dans l’armement, notamment auprès de la Corée du Sud et des Etats-Unis), c’est au tour de la France d’augmenter massivement son budget des Armées, en des proportions faramineuses. C’est bien là le rôle de l’OTAN : faire augmenter les budgets de défense de ses membres pour préparer la guerre ! Tous les pays de l’OTAN devraient d’ailleurs atteindre et même dépasser l’objectif fixé de 2% minimum du PIB consacré à la défense en 2025 comme l’exigent les Etats-Unis. Ainsi, les budgets militaires des forces de l’OTAN devaient croître de 14% de 2021 à 2026. Suite à la guerre en Ukraine cette augmentation est réestimée à… + de 60 % !! Les dépenses militaires ont dépassé les 2000 Milliards de dollars en 2021 soit deux fois plus qu’il y a 20 ans ! En France le budget des Armées sera en 2030 le double de celui de 2017 ! Le monde se réarme à une vitesse folle. Qui peut croire sérieusement que cela sera sans conséquence sur la sécurité du monde ?
Qui veut la guerre augmente les budgets des Armées ! Qui veut la paix limite les budgets de défense et engage la voie de la diplomatie afin de faire cesser les conflits, celui opposant l’Ukraine à la Russie comme celui qui sévit au Yémen depuis trop longtemps. Armer des belligérants comme le fait la France et d’autres en Arabie Saoudite ou ailleurs ne participe certainement pas à pacifier le monde. Attaché au principe d’une Défense Nationale, souveraine, indépendante et suffisante, la Cgt organisation pacifiste et internationaliste s’inquiète fortement des orientations prises par la France. Notre pays doit pouvoir disposer des moyens humains et matériels pour protéger notre territoire et ses citoyens. Nos moyens de défense doivent également contribuer à participer à la pacification du monde. Le choix fait par M. Macron comme de beaucoup d’autres pays ne va clairement pas dans cette direction.
La surenchère militaire n’apportera pas la paix, elle provoquera encore plus de conflits sur la planète. M. Macron s’était engagé à augmenter le budget de l’éducation de 12 Mds et la santé de 8 Mds. Au vu des annonces faites sur la Loi de Programmation Militaire qui contribuent encore plus à engager notre pays dans une « économie de guerre », il est évident qu’il a à nouveau fait un mauvais choix : Celui de la course aux armements et de l’insécurité au détriment des urgences sociales et de la paix dans le monde.

ESPAGNE : Manifestation monstre à Madrid pour la défense de l’hôpital public !
Un million de personnes ont défilé, dimanche 12 février, à Madrid pour la défense du système de santé public de la région, miné depuis des mois par le manque d’effectifs et de moyens, selon les organisateurs du défilé.
Les manifestants, parmi lesquels figuraient de nombreux membres du personnel soignant, se sont retrouvés dans différents quartiers de la capitale espagnole, avant de converger vers la mairie derrière des banderoles proclamant « La santé ne se vend pas, elle se défend ».
« En Espagne, le système de santé public était très bon, mais, ces dernières années, il s’est fortement dégradé, surtout depuis la pandémie », a déploré une Madrilène venue défiler avec une amie. « Pour obtenir un rendez-vous, il faut désormais attendre des semaines. Du coup, les gens filent aux urgences, qui sont complètement débordées », a renchéri cette dernière.
« Nous n’arrivons plus à suivre » :
La manifestation, organisée par des collectifs d’habitants, est la troisième de grande ampleur depuis trois mois dans la capitale espagnole, après celles du 15 janvier et du 13 novembre.
Elle coïncide avec une grève entamée le 21 novembre dans les hôpitaux de la capitale à l’appel du principal syndicat de médecins de Madrid (Amyts), pour réclamer de meilleures conditions de travail et des augmentations de salaire.
« Il y a des listes d’attente interminables. Nous n’arrivons pas à suivre », explique Maite Lopez, infirmière dans le public, qui manifeste pour être « enfin entendue ». « La situation est dramatique, déplore-t-elle. On ne peut pas bien prendre en charge les patients. »
La grogne suscitée par les défaillances du système de santé s’est étendue ces derniers mois à d’autres régions d’Espagne, pays très décentralisé où la santé publique relève des autorités régionales, mais c’est à Madrid que le mouvement est le plus fort.