France.
Luttes :
Urgences. Les propositions de la ministre pour tenter d’arrêter le mouvement avec sa proposition d’une prime de 100 euros par mois pour l’ensemble des personnels a fait un flop tant elle est éloignée des revendications défendues. L’action se poursuit et un appel à une journée de manifestation nationale est lancé pour le 2 juillet avec de nouveaux centres qui rejoignent le mouvement tel Guingamp ou Bagnol/ Cèze, à Boulogne /Mer grève illimitée hôpital et urgences à compter du 1er juillet, à Bar le Duc manifestation le 24 juin contre la fermeture de la maternité et de la cardiologie. Dans le Jura manifestation en faveur de l’hôpital à Dole, Lons le Saunier, St Claude.
GE Belfort. EDF Voir articles dans l’hebdo.
Neuhauser. (Boulangerie industrielle, Moselle). En conflit sous des formes diverses depuis novembre, nouvelle journée de grève pour protester contre l’assignation du secrétaire du syndicat CGT en justice pour atteinte à la liberté du travail. Le tribunal a débouté la direction.
LU (La Haye Fourassière) Débrayage le 17 mai contre le licenciement d’un ouvrier, syndiqué CGT, sous le prétexte de non- respect des consignes de sécurité (pas de casque anti-bruit). La situation sociale est très tendue dans l’usine avec la menace de réorganisation prévue par la direction. Ce licenciement est vu comme moyen de pression sur le personnel.
Méridionale. (Trafic maritime, Marseille) Grève depuis le 20 juin pour protester contre la décision du Conseil régional de Corse de concourir à l’appel d’offre entre l’ile et le continent. La Méridionale est l’ancienne CGM dont les marins ont mené de nombreuses luttes. L’attitude du Conseil dominé par les nationalistes est un règlement de compte avec le passé. La direction de Corsica Ferries, elle aussi écartée de l’appel d’offre a saisi la justice.
Faurecia (Sarreguemines, Moselle) En grève depuis le 2 juin pour obtenir des garanties écrites sur l’avenir du site et des conditions de travail. La direction qui utilisait des salariés d’autres sites Faurecia pour briser le mouvement vient d’être condamnée par le tribunal à une astreinte de 50.000 euros par jour si elle poursuit dans ses pratiques.
Poste. Grève à Mazamet (Tarn) et manifestation à Albi contre l’allongement du temps de travail des facteurs. Dans le Tarn et Garonne grève depuis quatre semaines. Pas d’autres précisions.
Territoriaux (Angoulême) Débrayage le 27 du personnel à l’appel de la CGT des cantines scolaires contre la volonté de la municipalité d’imposer 5 jours de travail supplémentaires pendant les petites vacances. La CFDT a signé l’accord.
Cheminots. Manifestation à Lyon en direction du conseil Régional contre la fermeture des gares.
Pompiers. Les pompiers professionnels seront en grève du 26 juin au 31 août. Ils réclament des effectifs pour faire face à leurs missions, une revalorisation de la prime de risque, l’abandon de la « réforme » de la fonction publique. Ils dénoncent le refus de négociation du ministère de l’intérieur et des présidents de départements.
Elections. Elles viennent d’avoir lieu chez Renault. Sur son site le syndicat ne donne aucun résultat. Selon la « Voix du Nord » qui donne uniquement les résultats en % seraient les suivants : % et évolution par rapport à 2015.
Votants : 73,6% (+2,2%). CGC : 34,05% (+2,97%) CFDT : 23,29% (+2,93%) CGT 20,12 (-4,39) FO 10,18.
L’absence de résultats par collèges ne permet pas une analyse sérieuse. Ils reflètent les évolutions du personnel de Renault avec le développement des techniciens et surtout des cadres, le transfert des ouvriers dans les usines hors de France, la présence de 8.000 intérimaires dans les usines françaises qui ne prennent pas part au vote.
Le syndicat Renault du Mans a édité un tract avec les résultats de l’usine, seulement les évolutions en % par rapport aux dernières élections :
Première la CGC, CGT -10,7% au premier collège, -1,53 au second, CFDT + 10,7% au premier, - 5% au second. Il faut noter une progression de l’abstention et du vote blanc dans tous les collèges avec une pointe de + 6% d’abstentions et de 24% de vote blanc dans le collège cadres.
Dans son tract le syndicat après avoir constaté que 70% du personnel n’a pas voté CGT, pose la question sans y répondre Que faut-il faire ? Tout signer ? Faut-il se soumettre et tout accepter ? Ce qui montre pour le moins un profond désarroi des militants privés de toute analyse politique de la part des directions de la CGT. Et de la nécessité d’un parti révolutionnaire.
Natixis. (Filiale financière de la Caisse d’Epargne et des Banques Populaires). Elle possède plusieurs fonds spéculatifs regroupés sous l’appellation H 20. Ceux-ci viennent de perdre en deux jours 2 Mds tandis que l’action dévisse de 11,76% le premier jour et 2,13 le deuxième. D’une manière ou d’un autre ce sont les dépositaires de compte ou de livrets qui feront les frais de ces pertes, comme ils l’avaient fait lors de la crise des « surprimes » américains en 2007 ou Natixis avait perdu 4Mds renfloué par les deux maisons mères.
Epargne retraite. Le gouvernement vient de décider à compter du 1er octobre de la mise en place de nouveaux « produits » destinés à rendre plus attractifs l’épargne retraite que ceux existants jusqu’à présent. C’est sans le dire la mise en place de fonds de pensions destinés à compléter la faiblesse des retraites par la capitalisation des versements des salariés et la mise à la disposition du capital de sommes considérables qui lui échappent avec un système par répartition solide et bien financé (ce qui n’est plus le cas). Les assureurs considèrent que c’est une vraie opportunité pour augmenter les encours gérés (les Echos 24 juin). Ce système existe en Allemagne depuis 2001. Il est considéré comme « compliqué et cher ».
Cadeaux. Au moment où se prépare le budget 2020 et où le Medef accentue la pression pour la diminution des impôts dit d’ « entreprise » (impôt sur la masse salariale, impôts fonciers, sur la valeur ajoutée, le chiffre d’affaires) le Conseil d’analyse économique (rattaché au 1er ministre) vient, fort à propos, de sortir une étude sur le montant de cet impôt : 72 Mds en 2016, ce qui bien sûr pèserait sur la compétitivité des entreprises françaises. Il propose de supprimer progressivement la taxe sur la valeur ajoutée-13,3 Mds- qui est versée aux collectivités locales. A suivre.
Fusion. Cap Gemini (services informatiques, 220.000 salariés dans le monde, 13,2 Mds de CA) achète pour 3,6 Mds Altran (ingénierie, 46500 salariés, revenu net 2018 2,92 Mds). Après fusion ils espèrent un CA de17 Mds.
Bonus-malus. Les économies sur le dos des chômeurs entrent en vigueur le 1er octobre et le 1er janvier. Pour le patronat c’est seulement au 1er janvier 2021 que le bonus-malus sera appliqué.
Monde
Chine. Carrefour. Annonce qu’il vend 80% de sa filiale (210 hyper et 24 magasins de proximité) à une société chinoise pour la somme de 620 millions d’euros. En trois ans Carrefour a perdu 222 millions en Chine, ce qui montre que la mondialisation est pleine de risques et que les suppressions d’emplois en France en sont– en partie- la cause.
USA. L’américain AbbVie (pharmacie) achète pour 63 Mds de $ son concurrent Allergan, société irlandaise.
Cannabis Avec la légalisation du cannabis comme médicament ou dans un but « récréatif » le capitalisme trouve une nouvelle source de profit. Pour les producteurs-distributeurs le cannabis « médical » représente 24,8 Mds de $ en 2018, 12,8 pour les producteurs distributeurs de cannabis récréatif. Le cigarettier Marlboro détient 45% du capital d’un producteur canadien.
UE. Lors de la réunion de l’Otan le 26 mai les pays l’UE ont reçu les félicitations du maitre US pour leurs efforts d’augmentation des budgets militaires qui atteignent 1,58% du PIB (contre 1,46 il y a un an). Avec la Grèce, les pays baltes, l’Angleterre, la Roumanie, la Pologne qui sont déjà à 2%, objectif exigé, c’est 284 Mds de $ que l’UE consacre à la guerre.
G.20 : les grandes puissances capitalistes sont réunies pour décider du partage du commerce mondial, nous reviendrons sur ce sujet dans la semaine.
France.
Luttes :
Succès. La vingtaine de salariés des hôtels Campanile et Première Classe (Suresnes, Hauts de Seine) obtiennent après 32 jours de grève + 250 à 500 euros par mois pour le personnel en temps partiel, de 50 à 150 euros pour le personnel à plein temps, l’embauche de deux CDI d’ici mars 2020.
Santé. Grèves et manifestations des personnels des urgences, des hôpitaux et des Ehpad le 2 juillet pour l’emploi et les salaires.
Poste. (Tulle, Corrèze) Grève illimitée à compter du 1er juillet contre la suppression de 7 tournées de facteurs sur 45 que compte le bureau.
Bibliothèque nationale. Lancement d’une pétition tournée vers le public pour l’embauche de personnel après la suppression de 304 emplois en dix ans.
Ministère du travail. Appel CGT à une grève et une manifestation devant le ministère pour protester contre le transfert vers le ministère de l’intérieur de plusieurs services en province par le passage des services décentralisés sous la coupe des préfets.
Conforama. Voir article dans l’hebdo
Enseignants. Face au refus de toute discussion sur la réforme du bac, un certain nombre d’enseignants ont décidé de retarder la remise des notes des copies du bac. C’est un acte désespéré face à un mur déclare le Snes qui avec la CGT et Sud défend le mouvement. Le ministère refuse tout dialogue et répond en menaçant de sanctions administratives et financières.
Ne gêner aucun des secteurs du capitalisme. L’écologie et le réchauffement climatique sont au centre des préoccupations du pouvoir. A condition de ne pas porter atteinte aux intérêts d‘aucune partie du capital. Ainsi l’isolement thermique des logements est présenté comme une des principales sources d’économie d’énergie. Le gouvernement et l’Assemblée (loi climat énergie) viennent de se mettre d’accord sur un texte qui vise à imposer aux propriétaires la rénovation de ces passoires. Deux phases sont prévues : une incitative d’ici à 2023, une obligation d’ici fin de 2017. Aucune sanction financière n’est prévue en cas de non -respect. Sans commentaires.
Apprentissage. La bataille fait rage entre les artisans, les régions pour le financement de l’apprentissage, une enveloppe de 500 millions qui provoque bien de convoitises à la suite de la « réforme » qui remet l’apprentissage dans les mains du patronat. Les régions à l’image de celle d’Ile de France amputent leurs budgets (-2 millions sur 16) destinés aux CFA organismes publics. (Voir hebdo de la semaine dernière)
Logements. Le prix des loyers ne cesse d‘augmenter. Il va dépasser les 10.000 euros le m2 à Paris soit +3% et 1% pour la France dans les immeubles anciens. 13 grandes villes sont en hausse plus ou moins importantes, 6 en baisse.
Bourse. Celle de Paris enregistre son meilleur premier trimestre depuis dix ans. + 17,09% de hausse.
Transport. Les chemins de fer espagnols (Renfe) annoncent qu’ils vont postuler pour l’exploitation de lignes en France. Ils se contenteraient dans un premier temps de lignes dans le sud, avant de s’attaquer à Paris Lyon la ligne la plus juteuse. Il existe actuellement une coopération entre la SNCF et la Renfe pour l’exploitation des lignes entre les deux pays. Coopération qui disparaitra avec la privatisation et la mise en concurrence.
Electricité. Les tarifs réglementés vont augmenter de 1,2% au 1er août. Avec ces augmentations permanentes EDF perd 100.000 usagers tous les mois au profit de ses concurrents qui détiennent 22,9% du marché. EDF propose elle aussi des abonnements au prix du marché. Elle se cannibalise elle-même. Un monde qui marche sur la tête : le capitalisme.
Suppressions d’emplois. Exel (matériel agricole, Oise et Loiret) 130 licenciements. Canal + annonce 500 suppressions par « départ volontaires ».
Chômeurs. L’Unedic dans une étude confirme que les nouvelles mesures sur l’indemnité des chômeurs, que 500.000 d’entre eux verront l’ouverture de leurs droits à l’indemnisation retardée ou annulée. Ce sont bien eux qui feront les frais des « économies » décidées par le pouvoir avec 2,8 Mds sur les 3,75 d’ici à 2021.
MEDEF. Le journal « Les Echos » du 27 juin consacre une page au Medef un an après l’élection de G. Roux de Bézieux comme président de l’organisation patronale, des changements effectués et de ceux à venir.
Il part d’un constat : la mainmise de l’Etat sur toutes les questions sociales, assurance chômage, retraites, santé au travail. Ils auraient pu ajouter la Sécurité Sociale, le blocage des salaires avec le refus de tout « coup de pouce » au Smig, la casse du Code du travail. Il lui faut donc trouver de nouveau champ d’action. Il nous faut trouver de nouveaux sujets où nous pourrons être force de propositions. Indique un dirigeant patronal.
Ce n’est pas dit, mais il ne renonce en rien à son action dans les entreprises pour tirer toujours plus de profits de l’exploitation des salariés, ni sur les exigences qu’il formule pour de nouveaux cadeaux sociaux et fiscaux, mais sur un plan général Roux de Bézieux entend faire évoluer le Medef vers l’environnement et la transition écologique (c’est original) ou des actions bien menées sont porteuses de juteux bénéfices. Pour ce faire il entend se rapprocher de l’ensemble des ONG, y compris celle comme Attac ou Oxfam (présidée en France par C. Duflot ex ministre de Jospin et de Hollande qui ne s’est jamais opposée aux politiques menées en faveur du capital) sont critique sur les effets du capital (augmentation des inégalités) mais ne remettent pas en cause son existence. Elle est invitée à la prochaine université d’été du Medef comme l’a été -de manière prématurée- M. Maréchal.
(On peut remarquer l’évolution semblable de la CFDT qui agit au niveau national de plus en plus avec les ONG et des personnalités de la « société civile » pour tenter de détourner les colères et les protestations sociales vers un « pacte de pouvoir mieux vivre » plutôt que d’appeler à la lutte. Bien entendu la CFDT reste organisée dans les entreprises pour apporter au patronat la caution syndicale à tous les mauvais coups contre les salariés).
Le deuxième grand axe c’est un virage vers ce qu’il est convenu d’appeler les territoires. (C’est aussi une volonté défendue par E. Philippe lors de son discours de politique générale).
En donnant aux MEDEF territoriaux un plus grand poids dans les organismes de direction au détriment de fédérations d’industrie qui l’ont accepté, des moyens humains et financiers pour agir sur le terrain.
Les régions ont vu leurs pouvoirs économiques grandir au fur et à mesure des diverses réformes territoriales. Elles disposent de moyens considérables en subventions et aides de toute nature à offrir au patronat. L’exemple de X. Bertrand dans les Hauts de France en est la meilleure illustration. Pour le MEDEF il faut être au plus près du pouvoir de décision.
La présidente du Medef d’Occitanie explique : Sur les problèmes tels que le logement, la mobilité, la garde d’enfants, le haut débit pour le télétravail ce sont des solutions locales qui doivent être trouvées. Et de préconiser, comme le pouvoir, la pratique des expérimentations.
Avec dans un second temps et au nom de la compétitivité un Smig, une SS, une retraite, un Code du travail régional, mettant les régions en concurrence pour le plus grand profit du capital. Une idée déjà avancée par plusieurs « penseurs » du capital.
Ce qui est frappant ce sont les efforts parallèles du pouvoir politique et du Medef pour rassembler partis politiques et ONG derrière le capital. Il ne doit plus exister aucune opposition dans la société.
Ces quelques remarques pour dire qu’une étude plus approfondie des nouvelles orientations du Medef sera sans doute nécessaire.
Monde.
G20. Accord UE-Mercosur. Voir articles dans l’hebdo.
Pétrole. Accord OPEP- Russie et autres producteurs pour maintenir la production à son niveau actuel qui garantit un prix du baril autour de 65 $.
Hong Kong. Les manifestations qui se succèdent ont un net fond politique entre la ville et le pouvoir chinois mais aussi des causes économiques que les médias passent sous silence. La jeunesse en est la première victime : précarisation, logement, perspectives d’avenir, baisse du niveau des revenus depuis quinze ans. Dans le même temps les dix plus grosses fortunes de la ville détiennent 35% du PIB. Une situation ordinaire dans un système capitaliste qui entraine mécontentement et protestation.
UE. Grand marchandage autour de la répartition des postes de direction de l’UE pendant trois jours pour trouver un compromis sur les personnes. Si les 28 pays de l’UE sont d’accord pour servir le capitalisme européen, cela ne supprime pas la volonté de chacun de dominer les autres à son profit. La nationalité des principaux postes : allemande pour le président de la commission, française pour la banque centrale, belge et espagnole reflète le rapport de force au sein de l’UE. Les marchandages vont continuer pour les 28 postes des membres de la commission et de leurs responsabilités.
Roumanie. Elle a choisi Naval Groupe pour la construction de quatre corvettes et la rénovation de deux frégates. C’est la Roumanie qui construira les navires grâce au transfert de technologie, la France fournissant les études, les équipements. Le montant du contrat n’est pas connu.
Chine Les deux chantiers navals chinois vont fusionner pour donner naissance à un géant mondial, cela dans le but de concurrencer les chantiers sud-coréens. Cette décision vise à contrer la fusion de deux chantiers en Corée. Le nouveau groupe va peser 66 Mds d’euros de CA et dégager 1Md de bénéfice.
France.
Luttes :
GE Belfort. Débrayage et blocage de la tenue du CSE qui devait lancer le « plan social » le 17 juin. Au cours du rassemblement les syndicats annoncent de nouvelles actions. Le directeur français de Belfort regrette qu’un « débat serein et constructif » n’ait pu avoir lieu. L’intersyndicale appelle à une manifestation Samedi 22 à Belfort. Ils seront tous là à pleurer sur le sort des travailleurs, la droite qui se réjouissait en son temps du « sauvetage » de l’entreprise par Sarkozy et qui a « négocié » avec Général Electric, la « gauche » sous Hollande avec Montebourg toujours prêts à venir au secours des multinationales. Tout ce beau monde se rejette la responsabilité de la situation mais aucun ne propose la nationalisation totale d’Alstom et toute ses branches d’activité. A suivre
Enseignants. Grève le 17 juin des épreuves du contrôle du bac pour protester contre la réforme du bac et au- delà de la mise en place de l’école à deux vitesses qui répond aux exigences du capitalisme, ainsi que la réforme de la fonction publique et pour la hausse des salaires. Interrogé le matin même sur France Inter le ministre après avoir insulté les enseignants qui vont participer à l’action annonce avant le début de celle-ci, le nombre de grévistes : 5%. Chiffre repris par les médias, alors que les lycées ont prévu 30% de personnel en plus pour pallier aux absences des profs.
Radio France. Fort mouvement de grève le 18 juin. La direction reconnait 42% de grévistes. La direction qui accepte de faire 60 millions d’économie imposée par l’Etat annonce la suppression de 270 postes et l’abandon par le reste du personnel de jours de congé, en cas de refus ce sera 390 suppressions de postes. Le CSE qui a mandaté un cabinet pour expertise estime de la direction a volontairement chargé de 7,4 millions la masse salariale pour justifier ces licenciements.
Sanofi Mourenx. (Hautes Pyrénées) Grève le 18 juin à l’appel de la GT pour la prise en compte des effets sur la santé des productions, ce que la direction refuse.
Equipement. Actions diverses à l’appel de la CGT dans la région parisienne, le Nord, à Angoulême contre la privatisation des routes nationales demandée par les sociétés autoroutières.
CAC 40. Le capitalisme français se porte bien. Pour 2018 son chiffre d’affaires est au plus haut depuis 2012 à 1.336 Mds, sa rentabilité est de 8,7%, le résultat net est de 89 Mds, le dividende versé est de 51Mds (+ 4 Mds par rapport à 2017) auquel il faut ajouter 36 Mds de trésorerie nette disponible.
Assurance chômage. Comme prévu ce sont bien les chômeurs qui vont payer les 1 à 1,3 Md d’économie par an, exigés dès le début par le pouvoir. Sur cette somme la modification des règles d’accès au chômage va permettre « d’économiser » 2,2 Mds sur trois ans. Le bonus- malus pour les patrons qui emploient trop de salariés en CDD courts n’est qu’une mesure en trompe l’œil. Cette mesure ne concerne que 7 branches et elle est facile à contourner avec le travail au noir, les travailleurs détachés, les auto entrepreneurs. Le Medef n’a protesté que pour la forme ses exigences ayant été largement prises en compte par le pouvoir. C’est définitivement l’étatisation de l’assurance chômage. Les secrétaires généraux des cinq confédérations doivent se rencontrer le 24 juin. La CGT appelle à une action le 26 juin sans en préciser les modalités, La CFDT « très en colère » appelle avec la CFTC, l’Unsa, des ONG à un rassemblement sans en préciser la date.
Transports. La région Ile de France a lancé un appel d’offre pour la future ligne de tram numéro 9 qui doit être mise en exploitation au 1er janvier 2021. C’est Kéolis (filiale de la SNCF) qui a remporté le marché au détriment de la RATP qui bénéficiait jusqu’à présent du monopole de la construction et de l’exploitation des lignes. Une première étape vers la privatisation du transport collectif en région parisienne au moment où l’attribution de la construction du métro du Grand Paris va débuter.
La compagnie allemande FlixTrain vient de déposer une demande pour exploiter cinq lignes dans le cadre de l’ouverture à la concurrence prévue en 2020
Peugeot. Transforme son usine de moteurs thermiques de Trémery (Moselle) en usine de moteurs électriques en liaison avec son partenaire japonais Nidec. La production prévue est de 180.000 moteurs en 2022. Peugeot ne donne pas d’indication sur les conséquences de cette modification de production sur l’emploi, le moteur électrique demandant 30 à 40% de main d’œuvre en moins qu’un moteur thermique, sans compter la mécanique qui va avec (boites de vitesses, embrayages, etc).
Il vient d’inaugurer une nouvelle usine de montage au Maroc avec 2500 salariés ce qui entraine avec les sous- traitants et services 16.000 création d’emplois. Outre les salaires très bas le Maroc accorde d’importants avantages fiscaux et sociaux à ces nouvelles implantations étrangères, avec en plus la « tranquillité » sociale due à l’absence de syndicat indépendant du pouvoir et à la répression par celui-ci.
Néovia (agroalimentaire, St. Nolff, Morbihan, filiale de l’américain ADM). Supprime 127 emplois dans les services dits « support ». Le groupe emploie 1070 salariés en France.
Sanofi. Poursuit sa politique de suppression d’emplois. Cette fois c’est la R&D présentée comme un secteur déterminant pour l’avenir, qui est visée avec 300 postes en moins (sur 4.000) en France et 166 sur 1500 en Allemagne. En 2018 il en a transféré 750 en Hongrie, en a supprimé 232 au printemps 2019 dans les fonctions commerciales et 600 en R&D en 2015.
Construction. L’Agence qualité construction vient de révéler l’augmentation des malfaçons dans les immeubles neufs, y compris dans les éléments porteurs. Les balcons et fenêtres sont particulièrement visés. Le coût des sinistres pour malfaçons passe de 430 millions en 2008 à 754 en 2017. A rapprocher des mesures de déréglementations prises depuis 2007 (Sarkozy) et poursuivies par tous les présidents qui ont suivi sous le prétexte de construire plus et moins cher.
Gaz. Après une augmentation de 2,2 et 1,3 % en 2018 le prix du gaz pour le tarif réglementé devait baisser de 6,7% au 1er juillet. Le prix du gaz a fortement chuté sur le marché mondial par suite d’une production abondante et une baisse de la demande.
Plastivaloire. (Langeais, Indre et Loire). Poursuit ses investissements dans les pays à bas coût de main d’œuvre. Après des usines au Portugal, en Slovaquie il annonce une usine en Pologne, une en république Tchèque.
CFDT. En liaison avec 43 ONG la CFDT relance l’idée de L. Berger d’un « pacte du pouvoir de vivre » lancé à l’automne pour aider le gouvernement à sortir de la colère populaire due à la politique menée par Macron. Econduites à l’époque, elles reviennent à la charge et préconisent huit mesures telles la « rénovation thermique », « la fin des logements indignes », la revalorisation de minimas sociaux. « Chaque fois qu’il y aura un résultat nous le dirons » clame L. Berger. Ces nouvelles pratiques, la recherche prioritaire de revendications communes avec les ONG, de forme d’action hors de l’entreprise amène, à terme, à transformer un syndicat en ONG en abandonnant toute politique revendicative.
Monde.
USA-Iran : l’impérialisme US poursuit ses agressions, tous les prétextes sont bons pour accentuer la pression sur l’Iran, après le torpillage de pétroliers dédié à l’Iran, c’est un drone américain abattu (par qui ?) qui met le feu aux poudres. Trump est présenté comme étant l’agressé alors que les objectifs clairement affichés depuis plus de 30 ans par l’impérialisme US est de maitriser la région, ses richesses et les voies de passage. Silence complice de l’Europe.
Brésil. Voir article dans l’hebdo.
Suisse. Grève des femmes et fortes manifestations pour l’égalité salariale. La différence de salaire est de 25% avec les hommes.
Salon du Bourget. Présentation de la maquette du futur avion de combat franco-allemand et l’annonce d’une enveloppe de 75 millions pour les deux pays afin de financer les premières études. Les prévisions de budget pour la réalisation du projet se montent à 45 Mds. Le but est de faire un avion de combat européen dans le cadre d’une armée commune. Cette ambition risque d’être mise à mal par la soumission d’un certain nombre de pays -7 sur 28- qui ont déjà commandé des avions F 35 produits par les USA
Est aussi annoncée la création du groupe naval militaire entre Fincantieri et Naval groupe, fusion réalisée à 50-50 entre les deux. Le siège sera implanté à Gène ce qui laisse planer des doutes sur cette fusion présentée « entre « égaux ».
Libra. Il s’agit d’une crypto monnaie que compte lancer Facebook en 2020. Il s’est associé à 26 autres capitalistes dont X Niel (Free, « le Monde »). Sans entrer dans les détails techniques dont certains ne sont pas encore connus, il faut retenir que c’est la première fois qu’un groupe de capitalistes va battre monnaie, privilège des Etats jusqu’à aujourd’hui. Sous une forme qui se veut ironique « les Echos » posent une question des plus sérieuse : à quand une armée et une justice Facebook ? Cette initiative confirme, s’il en était besoin, que ce sont bien les multinationales qui gouvernent. Pas seulement par l’intermédiaire des Etats mais directement elles- mêmes.
Allemagne. Siemens annonce la suppression de 2700 postes dans sa division des turbines, dont 400 en Allemagne, le reste au niveau mondial n’est pas connu pour l’instant. Il vient d’en supprimer 10.400 dans le but d’économiser 2,2 Mds d’ici à 2023.
France.
Luttes :
La Poste. La fédération postale CGT recense une centaine d’actions diverses pour les salaires et les conditions de travail qui se sont déroulées dans cette dernière période.
A Alençon (Orne) après une manifestation en ville et une pétition largement soutenue par la population La Poste renonce à la fermeture du bureau le matin comme elle l’avait prévu. Dans l’Aveyron appel à la grève le 17 juin pour le service public.
Privés d’emploi. Appel à une manifestation nationale le 26 juin pour une meilleure indemnisation.
Télé publique. Tous les syndicats, y compris ceux des journalistes, appellent à une journée de grève le 13 juin pour protester contre la disparition à la rentrée du journal de Soir 3 et son remplacement par une édition télé de Radio France. A Radio France appel à la grève le 18 juin contre les suppressions d’emplois imposées par les restrictions de budget exigées par le gouvernement.
Andreco (distributeur de prospectus publicitaire, Tourcoing) Débrayage le 13 juin pour les conditions de travail.
EDF. Débrayage à la centrale à charbon de Courtenais (Seine Maritime) contre le projet de fermeture en 2022. Il s’agit avant tout d’une fermeture politique pour satisfaire la fraction « écologique » des électeurs des différents partis qui se réclament de l’écologie, EDF ayant un projet de centrale non polluante à mettre en œuvre. La centrale emploie 170 personnes EDF, 150 intérimaires.
Région Bourgogne- Franche Comté. Appel CGT à la grève du 6 au 28 juin pour les personnels de services des lycées avec un point fort le 17 pour la hausse des salaires, le retrait du projet de réforme, le passage au privé de certaines activités.
Enseignants. Les syndicats d’enseignants pour appuyer leur demande d’augmentation des salaires, le retrait de la réforme des lycées et du bac, le retrait de la réforme de « l’école de la confiance » et de la loi sur la fonction publique menacent d’une grève le jour de l’examen du bac. Si les revendications portent sur des questions générales et pas seulement sur des revendications catégorielles, la forme de l’action peut poser un problème vis-à-vis des lycéens et des parents.
Urgences. Voir article dans l’hebdo
Retraite- Sécurité sociale. Le Conseil d’orientation des retraites sort fort à propos un rapport alarmiste sur le déficit du régime. 9 Mds déficit d’ici à 2022. L’équilibre du régime ne serait atteint qu’en 2040 voire 2070. De même pour la SS qui aurait dû être bénéficiaire dès cette année ne le sera pas. Les causes en sont la faiblesse des augmentations de salaire, la prise en charge par la SS de désocialisation des heures supplémentaires et des primes pour un coup de 2,7 Mds. Conformément à la décision du pouvoir ces exonérations ne sont plus remboursées par l’Etat mais sont à la charge de la Sécurité Sociale. Joint aux autres cadeaux sociaux faits au patronat rien d’étonnant donc au « déficit » annoncé. Les « économies » vont être recherchées sur le dos des retraités d’aujourd’hui et de demain. Voir article dans l’hebdo consacré au discours d’E. Philippe devant l’Assemblée le 12 juin.
Groupe La Poste. A compter de 2020 c’est la Caisse des Dépôts qui sera l’actionnaire majoritaire du groupe. La part de l’Etat 73 ,68% passe à 34%. Dans le même temps la Poste au travers de la banque postale va devenir l’actionnaire majoritaire de la compagnie d’assurance CNP après une OPA de 5 à 6 Mds. Cela va créer un important pôle financier et d’assurances avec aussi la participation de la Banque Populaire-Caisse d‘Epargne mais le retrait de l’Etat amorce une nouvelle marche vers la privatisation à terme de cet ensemble. Quant à l’autre activité du groupe La Poste -la distribution du courrier- il n’en n’est même plus question, seule compte l’activité financière du groupe. A noter le silence absolu des médias sur cette restructuration des services financiers de l’Etat.
Plates-formes. Devant les quelques manifestations des salariés contre leurs conditions de travail, des accidents (dont deux mortels de livreurs à vélo depuis le début de l’année), le pouvoir vole au secours du patronat sous la forme d’un amendement à la loi mobilité en proposant une « charte » qui sera écrite par les plates-formes elles- mêmes et définissant les droits (?) et devoirs des employés. A suivre pour en apprécier le contenu.
Ces plates-formes bénéficient d’un grand intérêt de la part du capitalisme. Ainsi Uber (créé en 2009 et qui n’a versé aucun dividende à ses actionnaires depuis sa création) possède une capitalisation boursière de 83 Mds de $ et n’aucun mal à lever des fonds en bourse selon ses besoins. Le dernier en date -1 Md- a été effectué en début d’année.
Dassault Systèmes. (informatique) Achète pour 5,8 Mds de $ la société US Medidata spécialiste des suivis des essais cliniques et des nouveaux traitements médicaux. Le pôle santé de Dassault va dépasser, avec cet achat, le milliard de CA dans le domaine de la santé.
Création d’emplois. Titre des « Echos » (13 juin) La bonne surprise des créations d’emplois, provenant d’après le journal, des mesures prises par Macron (code du travail, allègement sociaux et fiscaux) et qui commence à porter « ses fruits ». Il s’appuie pour cela sur une étude de l’Insee portant sur les prévisions de créations d’emplois en 2019. 12 métiers sont pris en compte tous types de contrats confondus. Ce qui frappe c’est l’absence totale de création d’emplois dans le secteur industriel. (voir article dans l’hebdo) pas plus que dans celui de la santé pris au sens large. Il ne s’agit que d’emplois de services, non créateurs de richesses, et souvent très peu qualifiés, tel le magasinage et la préparation des commandes pour 159.640 créations, ou la restauration pour 103.108.
Monde.
Mexique. La menace de Trump de hausse des droits de douane a porté ses fruits. Le Mexique va durcir sa politique migratoire en faisant la chasse aux émigrés clandestins qui traversent son territoire en provenance de l’Amérique centrale et souhaitent se rendre aux USA. Le Mexique ayant capitulé devant l’impérialisme US, celui-ci consent à annuler la hausse des droits de douane, si les engagements pris par le Mexique sont effectivement tenus.
USA. Fusion dans l’aéronautique militaire entre United Technologies et Raytheon pour donner naissance à un groupe de 96,5 Mds de $ de CA, ce qui le met en quatrième position dans le groupe des fournisseurs d’avions de combat derrière Boeing, Airbus, Lockheed qui vient de se voir attribué une commande de 34 Mds qui devrait être suivie d’une autre encore plus importante.