Annoncée à grand fracas de presse, de radio et de télévision, la tribune du président de la République Macron diffusée dans tous les pays de l’Union Européenne a lancé la campagne de l’élection du 26 mai qui doit renouveler le parlement européen. Au delà de l’aspect électoraliste qui représente une composante importante de l’opération, le contenu du document mérite que l’on s’y arrête.

Le texte affirme, que la construction européenne a été l’antidote aux conflits meurtriers des deux grandes guerres mondiales qui ont ravagé le continent faisant des dizaines de millions de morts.

 

Faux : L’Europe créée en 1946, c’est un grand ensemble puissant, pour renforcer le capitalisme dans cette région du monde pour qu’il soit de plus en plus compétitif dans la course mondiale à la conquête des marchés, à l’exploitation des ressources naturelles, pour réaliser le maximum de profits. L’Europe a été aussi conçue et portée sur les fonds baptismaux par les USA, comme une arme militaire contre l’URSS au travers de l’OTAN et comme arme de pénétration économique du capital US sur le continent.

La nature capitaliste de la construction européenne ne fait aucun doute.

Elle existe seulement pour assurer aux monopoles un immense marché unique de plus de 500 millions d’habitants, un réservoir d’une main-d’œuvre mise en concurrence en liquidant les conquêtes sociales et une circulation sans entrave du capital financier. Les conséquences de tout cela sont durement ressenties par les peuples dont la situation ne cesse de se dégrader et en particulier par les travailleurs. De plus en plus, même confusément, les discours sur les vertus de l’Europe entraînent rejet et tentation de repli nationaliste. Dans ces conditions, où les capitalistes ont un besoin impérieux d’aller plus vite et plus loin dans l’exploitation du travail salarié, les dirigeants politiques, fondés de pouvoir du capital, doivent délivrer un discours susceptible de rassembler autour de la politique de la grande bourgeoisie des couches sociales dont ils estiment que par leur activité elles mettent en mouvement l’immense processus de transformation des forces productives et leur profonde internationalisation.

Dans la tribune de Macron nous retrouvons une tentative de réponse politique à la double exigence de cette alliance et à la nécessité de neutraliser les victimes de la politique du capital. Si la volonté politique est celle de mettre en scène un faux débat entre « progressistes » et « populistes » elle est rendue complexe par les contradictions que développent la construction de l’Union Européenne et dont le Brexit n’est que la face apparente de l’iceberg. Ainsi, d’un côté Macron plaide-t-il pour une Europe à géométrie variable donnant de facto aux pays les plus puissants : la France et l’Allemagne un leadership assumé et assuré y compris en matière militaire où l’une et l’autre accroissent leurs budgets militaires, de l’autre il développe la chanson bien connue de l’Europe et des frontières qui protègent. A y regarder de plus près on y retrouve tous les thèmes chers aux « populistes » qu’il prétend combattre. L’un et l’autre sont les deux faces d’une même monnaie. S’il plaide pour un « bouclier social » sur le continent, il s’empresse d’ajouter que le salaire minimum ne saurait être uniforme ce qui évidemment laisse intacte la concurrence entre les salariés. Cette construction d’un « affrontement » entre « progressistes » et « populistes » vise à faire écran au problème réel : pourquoi, alors que les progrès scientifiques et techniques, ceux de la production et des échanges, permettent aujourd’hui de répondre aux besoins de tous, y-a-t-il tant de difficultés à vivre pour les travailleurs, tant de misère et de conflits entretenus pat l’impérialisme générant des dizaines de millions de réfugiés ? Macron n’en dit rien parce que c’est la politique de la France impérialiste !

Une opération politique :

Pour accompagner cette politique lui donner un appui populaire, dans le même temps où Macron dessine les lignes de « l’affrontement » entre « progressistes » et « populistes », le courant réformiste et de collaboration de classe: syndical avec la CFDT, l’UNSA et la CFTC, la mutualité et des organisations environnementales et sociales s’active pour reconstruire une social-démocratie Macron-compatible basée sur « l’environnement et le social » tout en évitant, lui aussi, de dénoncer la responsabilité du capitalisme. L’initiative Hulot-Berger longuement relayée par la presse, le jour même où la tribune de Macron est rendue publique, est bien le complément indispensable à la poursuite et à l’aggravation de la politique du pouvoir et du patronat.

Soyons clair, il n’y a rien à attendre de tout cela.

En posant la vraie question : celle du changement de société qui passe par la liquidation du capitalisme en tant que système et la construction d’une société socialiste débarrassée de l’exploitation de l’homme par l’homme, notre parti COMMUNISTES ouvre la seule perspective réaliste de nature à transformer les choses. C’est sur ces bases que nous mènerons avec notre liste la campagne des élections européennes : en finir avec l’Europe du capital !