709-24/03/2021 Covid, vaccination, confinement, couvre-feu, attestation, la logorrhée médiatique ne s’interrompt plus. Ne se passe t-il donc rien d’autre en France qui mériterait quelque attention ?

Seulement deux élections dans quelques semaines, rien de moins ! est-ce à dire qu’elles n’intéressent personne ? qui en a décidé ainsi ?
Les régions sont un élément important du dispositif de l'appareil d'État. Elles jouent un rôle économique et social important. Les forces du capital les dominent et entendent qu'elles restent à leur service. Elles en ont besoin pour accélérer l'exploitation des travailleurs dans un contexte de concurrence acharnée à l'échelle européenne et mondiale. C'est pourquoi, tout est fait pour les dépolitiser et construire des majorités de gestion favorable au capital. Tout l'enjeu est donc de faire monter à la surface les enjeux politiques et économiques de ces élections.
Les membres des Conseils de Région qui seront désignés au soir du 20 juin auront pourtant des pouvoirs notablement accrus. Les nouvelles attributions des régions dans les domaines du développement économique et l’aménagement du territoire par exemple placent ces futurs élus devant des choix sans équivoque: servir le capital. Les électeurs doivent donc savoir clairement à quoi s’engagent les candidats. Ils commencent à être presque tous connus mais seules les combinaisons politiciennes possibles et qu'organisent les forces politiques dominantes, aux 1er et 2ème tour retiennent l’attention des commentateurs. Combinaisons des candidatures mais pas un mot, pas un commentaire ou une analyse sur les bases politiques de ces unions.
La droite ne tient pas à clamer trop haut qu’elle continuera à assurer le service aux capitalistes en garantissant la liberté d’exploiter, en réprimant toute velléité de mise en cause de l’ordre patronal, en chassant allègrement sur les terres de l’extrême-droite qui lui rend la pareille en braconnant à droite. Les droites partagent la division, le racisme, la xénophobie et de plus en plus « l’ordre moral ».
La REM, tout autant au service du patronat, après avoir fait ce que les autres auraient eu plus de difficultés à faire pour servir le MEDEF, tente de tirer des bénéfices politiques de l’épidémie et verrait d’un bon œil le report du scrutin après les Présidentielles. Ce qui donne un peu de grain à moudre à la droite qui s’y oppose
La gauche ou plutôt ceux qui s’en réclament se fondent dans une union avec ceux qui hier ont démantelé le code du travail. La situation dans les Hauts de France est exemplaire à cet égard.. Chacun est d’accord pour que l’union se fasse sur son nom, il s’agit seulement d’exister politiquement. Voter à gauche ne soulève pas l’enthousiasme tant la notion de changement s’est perdue dans un aménagement plus ou moins cosmétique de la politique du capital, plus "social, plus humain", plus "en commun " ce qui ne trompe plus grand monde. PS, EELV, PCF...ont gouverné et gouvernent ensemble au plan national, des départements, des villes et des régions chacun peut juger des résultats. Ils ont ouvert la voie et contribué à une accélération de la politique anti-sociale des capitalistes. Ne touchant en rien sur le fond de la politique du patronat, ils ne font que s'y inscrire.
EELV surfe sur ses résultats aux municipales. Il se présente comme le champion de l'environnement ce qui permet de gérer sans encombre les affaires du capital qui, vert ou carboné, n'a toujours qu'un objectif : le profit. Le volet justice sociale revendiqué un temps a totalement disparu.
On comprend que ni les uns ni les autres ne soient pressés de dévoiler leurs intentions, leurs programmes, leurs choix. Ils ont tout à y perdre. Entretenir le flou en pérorant sur le Covid ou les vaccins leur convient parfaitement et ils n’ont nullement envie de voir les élections reportées à l’automne ou à 2022, la réalité de leurs intentions éclaterait trop vite au grand jour.
Pour gérer maintenant les régions que le capital a voulues, il n’y a qu’une alternative : se mettre à son service ou le combattre en s’appuyant sur les luttes revendicatives, sur les besoins des travailleurs. Nous ne construirons aucune autre société si nous laissons le pouvoir entre les mains du capital ou entre celles de ceux qui ne veulent pas le détruire. Notre parti considère ces élections comme toutes les élections comme un moment politique de lutte. Nous y sommes présents, partout où nous le pouvons, en montrant les enjeux. Pour nous, l'urgence, c'est de faire converger les luttes dans un puissant mouvement social qui stoppe l'offensive du patronat et du pouvoir. C'est sur cette base que nous proposons un moyen d'expression politique dans ces élections qui rompe avec les combinaisons politiciennes.

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