723-30/06/2021 C'est à la demande d'E. Macron qu'un groupe de 26 économistes a rédigé un rapport visant à donner un support scientifique aux politiques publiques cherchant

à lever tous les obstacles au renforcement de l'exploitation capitaliste dans un contexte de concurrence acharnée entre les monopoles à l'échelle mondiale. La réalisation de ce rapport de 510 pages a été dirigé par deux économistes Jean Tirole et Olivier Blanchard. Ce sont deux économistes très représentatifs du courant dominant en économie. Le premier a reçu, il y a deux ans, le prix Nobel d'économie, le second est professeur au Massachuset Institute of Technology (MIT) et il fut chef économiste du FMI. L'un et l'autre comme l'ensemble du groupe des rédacteurs du rapport se situent dans une mouvance qui va des thèses dites néo-libérales à celles néo-Keynesiennes. Autant dire qu'ils sont tous convaincus qu'il n'y a pas d'autre mode de production que celui du capitalisme et qu'ils le défendent becs et ongles! Le choix macronien est donc clairement orienté et cela n'est pas une surprise puisqu'il a été installé à la direction du pays par le capital monopoliste, pour pousser le plus loin possible le remodelage complet de la société française à son profit.
La recherche d'une étape nouvelle dans le développement du capitalisme à l'époque de l'impérialisme faisait dire à Macron au sommet du G7 à Biarritz en 2019 : "nous sommes arrivés au bout de nos dogmes économiques". Concrètement cela signifie que le "compromis social" issu du rapport de force de l'après deuxième guerre mondiale est dépassé avec tout ce qu'il contient de droit sociaux résultats des luttes en matière de protection des salariés et cela, face aux exigences d'un patronat qui veut maintenir voire augmenter ses taux de profits et accumuler encore plus et plus vite du capital. Pour Macron, il s'agit donc de faire valider "scientifiquement" le programme qu'il est chargé de mettre en œuvre pour les capitalistes!
Trois thèmes émergent de ce rapport:
• Le changement climatique
• Les inégalités
• Le changement démographique
Autour de ces trois thèmes, les auteurs proposent des réformes globales, qui annoncent-ils seront douloureuses, mais devraient être compensées par des mesures "correctives" pour en accroître "l'acceptabilité sociale", ce que l'on peut traduire par : maintenir la " paix sociale" face à la dureté des conséquences pour tous les salariés qu'elle que soit leur fonction sociale.
Le premier thème qui englobe ce qui est nommé: "transition écologique" consiste essentiellement par une fixation du prix du CO2 visant à stimuler une croissance verte capitaliste. Le prix du CO2 serait assuré par les lois de la concurrence capitaliste et par une banque centrale chargée d'en établir la régulation, comme le font aujourd'hui les banques centrales et le FMI pour la monnaie. Autant dire que, sous couvert de verdissement du capitalisme, cette proposition introduit un nouveau et vaste marché spéculatif. Cette proposition s'accompagnerait d'un soutien massif et plus large au secteur privé dans le domaine de la recherche-développement. Ces propositions n'ont donc qu'un objectif: maintenir les rapports de production capitalistes par une intervention massive des états en leur faveur et...au détriment des salariés par leur surexploitation.
En ce qui concerne les inégalités qui sont vécues par les salariés comme une profonde injustice, le rapport prend en compte ce qu'il appelle :"le sentiment d'inégalité". Ce sentiment aurait comme origine :"l'inégalité des chances". Cette notion d'égalité des chances qu'il conviendrait de rétablir est une vieille tarte à la crème des idéologues du capital. Dans le système capitaliste, l'égalité des chances est un leurre car les droits ne sont pas les mêmes pour les détenteurs du capital et les salariés qui n'ont que leur force de travail à vendre sur un marché contrôlé par le capital lui-même. Pour combattre cette inégalité des chances, le rapport ne trouve pas mieux que de proposer : "de mieux taxer le capital en abaissant les taux d'imposition" et ainsi d'augmenter les recettes fiscales permettant des mesures "correctives" en faveur des plus pauvres. Cette théorie dite du ruissellement a montré qu'en réalité elle accroissait les inégalités sociales en renforçant les capacités des détenteurs du capital de renforcer leur richesse et leur patrimoine en s'appuyant en particulier sur l'évasion fiscale dans les paradis du même nom. Si le rapport, qui soutient la mondialisation capitaliste, dit vouloir lutter contre le dumping social, il s'arrête au travail des enfants et au travail forcé, laissant une large marge de manœuvre aux "délocalisations compétitives" dont on sait qu'elles sont une stratégie du capital pour accroître ses profits.
Enfin, s’agissant de la démographie, le rapport entonne la sempiternelle chanson d'un vieillissement de la population qui ne permettrait plus d'assurer la protection sociale et les retraites. Tous les arguments que nous avons entendu à propos de la réforme des retraites et le passage au système par point sont resservis pour justifier cette réforme. C'est d'ailleurs ce que dit le gouvernement, même si prudemment il laisse planer un doute sur sa mise en œuvre prochaine, préférant dans l'instant se focaliser sur l'âge de départ.
En conclusion, ce rapport, n'est autre qu'un outil dans la bataille idéologique pour faire accepter la continuation et l'aggravation du démantèlement des conquêtes sociales des salariés et au nom de l'écologie l'acceptation de nouveaux sacrifices pour continuer à maintenir le système capitaliste. Face à cette offensive, nous nous devons d'être clair. Il faut dénoncer les prétentions du capital et du pouvoir, montrer que les moyens existent pour résoudre les grands problèmes de la société et répondre aux besoins des salariés. Mais nous devons aller plus loin en montrant que le système d'exploitation capitaliste n'est pas capable de répondre aux grands défis de l'Humanité. Le système capitaliste a l’époque des avancées scientifiques, médicales , techniques, considérables est de plus en plus un obstacle à la résolution des problèmes vitaux de l’humanité.. Abattre ce système prédateur de la nature et de l'Homme est donc la grande tâche que doivent se fixer les révolutionnaires. C'est pour cette tâche que nous avons créé le parti révolutionnaire COMMUNISTES et que nous agissons.

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