N° 790 11/10/2022 Alors que la grève se poursuit depuis plus de 15 jours, dans la pétrochimie pour les salaires, le gouvernement a décidé de durcir le ton.

Elisabeth Borne a convoqué en urgence hier soir une réunion de crise du gouvernement à Matignon, à l’issue de laquelle les piliers de la macronie ont agité le spectre des réquisitions. Aujourd’hui Borne a mis ses menaces à exécution en direct à l’Assemblée Nationale, lançant la procédure de réquisition des personnels chez Esso-ExxonMobil. « J’ai demandé au Préfet d’engager (…) la procédure de réquisition des personnels indispensables au fonctionnement des dépôts de cette entreprise », a-t-elle annoncé.
La procédure de réquisition des grévistes d’Exxon est lancée menaçant ceux de TotalEnergie. Une attaque brutale, inadmissible contre le droit de grève. L’ensemble des salariés doit se solidariser et se mobiliser avec les raffineurs en grève.
Le gouvernement veut imposer la reprise du travail par des mesures administratives, en menaçant de sanctions pénales tout ouvrier réquisitionné de l’entreprise qui refuserait de reprendre le travail. Une procédure qui peut s’accompagner d’interventions policières sur les piquets de grève pour réprimer les grévistes comme en 2010. « J’espère que les organisations saisiront cette main tendue (…) A défaut, le gouvernement agira là encore pour débloquer la situation ». C’est une véritable déclaration de guerre, que la Première ministre justifie en évoquant l’accord signé lundi par la CFDT et la CFE-CGC sur le dos des grévistes. « Une partie des organisations [d’Exxon] veut continuer le mouvement : nous ne pouvons pas l’accepter » Le gouvernement et le patronat ne peuvent pas accepter la grève pour les salaires celle-ci pourrait s’étendre à d’autres secteurs et mener vers un mouvement d’ensemble pour les salaires.
Les directions syndicales ne doivent pas rester « l’arme au pied ». Il n’y a rien à discuter avec le gouvernement ! Tous les moyens doivent être mis dès maintenant en œuvre pour une mobilisation générale. Les déclarations de soutien et de solidarité s’enchainent : CGT du Havre, CGT Ports et Docks de Marseille. Il est fondamental d’exiger la rupture du dialogue social et la construction d’un plan de bataille à la hauteur des attaques. L’urgence est de préparer la lutte massive, contre toutes les attaques du pouvoir contre les retraites, les chômeurs, pour l’augmentation immédiate de tous les salaires et leur indexation sur l’inflation,
pour le respect du droit de grève.
C’est tous ensemble qu’il faut frapper fort.

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