Après 13 années de lutte dont 6 d'actions juridiques, la justice a donné raison aux anciens salariés de Goodyear en condamnant la multinationale américaine pour licenciement abusif des 832 salariés d'Amiens Nord qui ont porté l'affaire aux Prud'hommes, l'usine étant fermée depuis janvier 2014 laissant 1143 salariés sur le carreau.

 

Le juge départiteur a estimé qu'aucune raison valable économiquement ne justifiée le licenciement des 1143 salariés alors que le groupe américain dégageait à l'époque 2,5 milliards de dollars de bénéfices annuels.

6 ans de procédures juridiques ont été nécessaires pour que les 832 ex-salariés qui ont contesté leur licenciement obtiennent un dédommagement à hauteur de 2 à 4 ans de salaires bruts, avec exécution immédiate du paiement des indemnités.

Les militants CGT présents avec plusieurs salariés à la remise du jugement le jeudi 28 mai ont rendu hommage à ceux qui ont lutté au jour le jour pour garder leur emploi, qui n'ont pas voulu vivre à genoux et n'ont pas plié devant les prétentions des capitalistes américains qui les ont bradé sur l'autel du profit. Les présents ont fait part d'une pensée émue pour leurs 11 camarades qui n'ont pas supporté la pression et qui se sont suicidés, à toutes ces vies brisées alors que le groupe américain et ses actionnaires continuent d'encaisser des milliards de dollars.

Comme le disait un travailleur jeudi au tribunal, cette condamnation à été accueillie comme une bouffée d'oxygène, même si cela ne redonne pas de travail à tous ceux sur lesquels Goodyear s'est acharné pendant des années.

Ce même travailleur a conclu de manière simple et juste : De voir Goodyear condamné aujourd'hui, c'est presque plus important que les indemnités que l'on va toucher, même si ça soulagera ceux qui on tout perdu.

Avec cette décision de justice c'est seulement une partie de leur dignité que les 832 ex-salariés ont récupéré en sachant l'acharnement qu'ils ont subi journellement pendant des années.
La lutte des Goodyear que notre parti a suivi et soutenu pendant toutes ces années n'est qu'un épisode de la concentration en cours actuellement dans l'industrie automobile qui se recentre avec leurs équipementiers et qui prétextent la crise sanitaire du Covid 19 pour accélérer la mise en œuvre des objectifs du capital à l'échelle mondiale.

Pour preuve, la dernière pièce de théâtre présentée par Macron chez Valeo Etaples (juste à côté du Touquet) en parlant de relocalisations en France alors que l'on sait que Valeo (115 000 salariés dans le monde) a ouvert 36 usines en Chine !!!!! Et tout cela pour faire passer la pilule des milliards d'aides de l'Etat à l'industrie automobile.

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