770-26/05/2022 Macron a tardé à annoncer la composition de son gouvernement après sa réélection : trois semaines, une longue attente inédite.
Il veut poursuivre et accélérer la transformation en profondeur de la société française

: « L'action qui sera la nôtre sera tout à la fois de consolider ce qui a été fait durant les cinq années qui viennent de s'écouler, car un deuxième mandat n'est pas un mandat pour refaire ou défaire et de bâtir une action nouvelle sur le fond et sur la forme, c'est-à-dire de pouvoir embrasser des défis nouveaux ».
La composition du gouvernement Borne incarne bien la continuité et le maintien « des ministres d’expérience », bon serviteur des demandes des multinationales, en renforçant leur pouvoir.
O. Dussopt, Ministre du Travail, du Plein-emploi et de l’Insertion à ce titre il va mener : la réforme des retraites, la seconde réforme de l’assurance chômage pour réduire encore l’accès aux droits et la transformation de Pôle emploi en « France travail », réforme annoncée par Macron pendant la campagne présidentielle. On lui doit la déjà « Loi de la transformation de la fonction public » (6 août 2019), qui dont l’un des effets est la casse du statut des 3 fonctions publiques en instituant l’embauche de contractuels. ⁕ G. Attal, Ministre délégué aux Comptes Publics, s'est engagé à être "un artisan acharné de la tenue de nos comptes publics". Le ministère des Comptes publics, c'est celui de la "promesse tenue", malgré le "contexte difficile", a pourtant fait valoir Gabriel Attal, insistant sur ses ambitions en matière de pouvoir d'achat et de lutte contre les fraudes, sans dire les moyens qu’il met ⁕ G. Darmanin, reconduit au ministère de l’intérieur, avec lui le gouvernement garde une pièce maitresse dans l’offensive sécuritaire et liberticide. La loi Sécurité Globale a permis la dissolution d’organisation politiques et associatives, et l’interdiction de manifestations et les repressions brutales des manifestations. Il pourra compter sur 15 milliards d'euros supplémentaires sur cinq ans que prévoit le projet de loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur (Lopmi), qui attend la prochaine législature. ⁕ B. Le Maire, ministre l'Economie, des Finances et de la Souveraineté numérique industrielle et numérique. Ses prérogatives se sont renforcées il est promu numéro deux du gouvernement. B. Le Maire a multiplié les cadeaux aux entreprises capitalistes, la facture du quoiqu’il en coûte s’élève à 300 milliards, les baisses d’impôts, les suppressions de cotisations sociales continuent à augmenter leurs marges, c’est le programme
Du second quinquennat Le Maire veillera à appliquer la feuille de route du Medef.
Pour les autres ministères c’est le jeu de la chaise musicale. Parmi les nouveaux venus, Pap Ndiaye ministre de l’Education Nationale, est présenté comme une rupture avec Blanquer, sauf que sa mission reste la même : aller plus loin dans les réformes, continuer la casse de l’Education Nationale et de l’orientation pour les mettre au service des entreprises capitalistes.
L’équipe ministérielle de Borne est dans la continuité des gouvernements précédents, loyaux serviteur du capitalisme, c’est le gouvernement adéquat pour mettre en œuvre l’objectif fondamental du capitalisme : accroitre toujours plus les profits, et s’attaquer à toutes les conquêtes sociales qui sont un frein à la croissance des profits.
Lors du premier conseil des ministres qui s’est tenu lundi, Macron a expliqué "qu’il avait constitué un gouvernement pour agir au service de nos compatriotes de rassembler le pays à l’aune des nouveaux défis ».
Ces nouveaux défis ce sont la colère qui s’exprime du plus en plus fort dans les luttes dans les entreprises, à la RATP, les employés des cliniques, les travailleurs de l’énergie le 2 juin, chez Renault pour l’emploi, les éboueurs, les employés de cliniques, les salariés d’Orpea etc… pour l’augmentation des salaires, l’inflation qui explose, la hausse des prix de l’énergie, des denrées alimentaires : en France le prix du pain a augmenté de 2,8%, les farines et les céréales + 9,7%, les pâtes +12 ,3%, l’huile +15% (Rapport Oxfam), situation qui font craindre au gouvernement des « crises sociales, potentiellement dangereuses ».
Pour tenter de les canaliser, E. Borne a annoncé que le projet de loi « sur le pouvoir d’achat » sera discuté avant les élections législatives pour être soumis dans les meilleurs délais à l’Assemblée nationale nouvellement élu.
Projet de loi qui comprend le maintien du bouclier tarifaire sur les prix du gaz et de l’électricité, la remise sur le prix du carburant et le déploiement du chèque alimentaire, en même temps le gouvernement parle d’indexer les retraites sur l’inflation. Inflation réelle qui dépasse les 5%, ou celle du gouvernement à 3,5% ? et incite les entreprises à « améliorer la rémunération de leurs salariés » au travers de « la pérennisation et le triplement de la prime Macron ». Toutes mesures qui ne touchent en rien aux profits du capital qui gavent en dividendes les actionnaires, et jettent les travailleurs, les jeunes les retraités dans la pauvreté
Le dernier rapport l’Oxfam paru avant le sommet de Davos (22 au 26 mai), estime qu’au niveau mondial 263 millions de personnes supplémentaires pourraient basculer dans la pauvreté extrême cette année, au rythme d’un million de personnes toutes les 33 heures en raison de la pandémie, de l’augmentation des inégalités dans le monde et du choc provoqué par la hausse des prix des denrées alimentaires, amplifié par la guerre en Ukraine.
La fortune des milliardaires a explosé, la pandémie a vu émerger 573 nouveaux milliardaires, au rythme d’un milliardaire toutes les 30 heures. Les entreprises des secteurs de biens essentiels telles que les sociétés pharmaceutiques, de l’énergie et de l’agroalimentaire ont engrangé des profits record. La richesse des milliardaires des secteurs agroalimentaires et de l’énergie a augmenté de 453 milliards de dollars ces deux dernières années
En 2021, les prix mondiaux des denrées alimentaires ont grimpé de 33,6 % et devraient encore augmenter de 23 % en 2022.
Le capitalisme doit aujourd’hui aller de plus en plus loin dans l’exploitation et vite. Il impose l’austérité aux peuples, c’est vrai dans tous les pays. D’un côté le capital exploite pour le profit, de l’autre les peuples qui souffrent de cette exploitation et qui luttent. C’est vrai en France comme partout dans le monde.
Les élections législatives auront lieu en juin. Dans la campagne des législatives, il y a les partis au service du capital : Renaissance nouveau nom de LREM, qui se veut un Parti populaire mais surtout il fait le choix du capital, comme LR et Le RN qui sous des accents populistes reste et restera le parti du capital et non du peuple. Mélenchon, LFI devenu l’Union Populaire, et à l’occasion des législatives la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Social (NUPES) qui regroupe autour de Mélenchon : le PS, EELV, PCF, sont d’accord sur 33 « mesures » des 650 qui constituent le programme. S’ils attaquent le capitalisme c’est pour l’adapter, le réformer, mais rien pour combattre le capitalisme, c’est détourner le peuple de la lutte de classe nécessaire qui seule peut faire reculer le capital, c’est l’entraîner dans une voie sans issue
Notre Parti Révolutionnaire Communistes est le seul parti qui appelle à lutter contre la politique du capital, La lutte économique et sociale de plus en plus forte, tous ensemble et coordonnée et la lutte politique sont indissociables pour créer un rapport de force en faveur des travailleurs et du peuple, pour lutter contre le capital jusqu’à l’abattre et changer radicalement de politique pour construire une société débarrassée de l’exploitation capitaliste. C’est le sens du vote pour le Parti Révolutionnaire Communistes le 12 juin