773-16/06/2022 23,25 millions de Français (47,5%) se sont rendus aux urnes le 12 juin. De ces élections sont sorties trois rassemblements(1), avec respectivement 25,75 % pour Ensemble, la NUPES 25,66 % et le RN 18,68 %.

25,7 millions d’inscrits sur les listes se sont abstenus et un demi-million ont voté blanc ou nul. L’abstention massive est significative de l’état d’esprit de nombreux inscrits « Les élections ne changerons rien à leur situation personnelle » disent-ils. 76% des 18-24 ans n’ont pas voté et 35% des 65 ans et plus se sont abstenus. Les abstentionnistes ne tournent pas le dos aux préoccupations politiques, les nombreuses grèves et manifestations montrent que les salariés, les jeunes et les retraité(e)s se battent pour leurs revendications: ils font de la politique.
Avant son départ pour la Roumanie, Emmanuel Macron a dramatisé l’enjeu. Il réclame une « majorité solide » au nom de l’intérêt supérieur de la Nation. « Rien ne serait pire que d’ajouter un désordre français au désordre mondial », a-t-il dit. Le désordre c’est sa politique au service du capitalisme : « l'industrie de la défense doit rentrer dans une économie de guerre » pour produire « plus vite et au moindre coût » vient-il de déclarer.
Sa crainte c’est que la nouvelle Assemblée nationale qui se dessine à l’issue du premier tour des législatives ne lui donne qu’une courte majorité pour appliquer la feuille de route du MEDEF. Les Républicains sont en position de négocier avec Macron pour gouverner, arrivés quatrième avec 13,6% des voix : « Nos députés vaudront de l’or » dit un membre de LR. Christian Jacob, le président de LR : « Nous voterons les textes quand ils seront constructifs. Nous nous opposerons durement quand cela ne sera pas le cas». Avec cette alliance, les choses sont claires pour voter les mesures anti-sociales commanditées par le MEDEF.
Macron fait miroiter ces dernières semaines une « méthode nouvelle » pour son second quinquennat, en promettant d’inclure davantage de concertations avec les corps intermédiaires. L’enjeu ? Trouver un moyen de gouverner le pays en évitant l’explosion sociale tout en continuant à réformer, disent ses proches. Dans Le Figaro, Édouard Philippe, ancien premier ministre de Macron et dirigeant d’Horizons affirmait ainsi qu’« il est essentiel de maintenir l’élan réformateur » avant de préciser au sujet des retraites sa volonté de voir le gouvernement mener « une réforme ambitieuse », imposer la retraite à 65 ans le plus rapidement possible… Le nouveau gouvernement à peine mis en place, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a annoncé qu’il était favorable à une disparition pure et simple de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) dès 2023, cette taxe était versée aux collectivités. La suppression de la CVAE va coûter 9 milliards d’euros par an au budget de l’Etat. Ces mesures visent à répondre aux demandes des organisations patronales…
Au lieu d'alerter les salariés sur les mauvais coups qui se préparent et d’organiser la lutte, la NUPES se fixe un objectif politicien: celui d'élire comme premier ministre J.L. Mélenchon. Elle tente de faire croire que cela se jouera au parlement ! Dans ces rangs il y a tous ceux qui ont soutenu et accompagné depuis 1981 les politiques anti-sociales du patronat et l'intégration européenne, ils ne veulent pas lutter contre le capitalisme, remettre en cause la propriété privée des moyens de production… ce n’est pas leur orientation, ils sont pour la gestion du système capitaliste comme Mitterrand, Jospin, Hollande… C’est une nouvelle tentative de détourner de la lutte de classe le peuple qui n'en peut plus des conséquences de la politique du capital.
L'intérêt du peuple n'est pas dans la gestion du capital, il est dans la lutte contre ceux qui veulent l’exploiter encore plus. Il est urgent de renforcer la construction du rapport de forces par la grève et les manifestations. Le monde du travail, la jeunesse, les chômeurs, les retraité(e)s doivent riposter sur le terrain des mobilisations dans la rue, dans les entreprises contre la politique du gouvernement.
Dans ces élections notre parti progresse là où nous avons présenté des candidats. Merci aux électeurs et électrices qui ont voté pour les candidats du Parti Révolutionnaire Communistes. Cela indique l’existence d’un courant qui veut lutter de plus en plus fort pour faire reculer Macron et le capital, avec notre parti on peut développer une lutte conséquente contre lui. La seule force qui empêchera l’aggravation de la politique actuelle c’est celle des travailleurs et du peuple... Les résultats obtenus confirment que le Parti révolutionnaire Communistes est le parti de celles et ceux qui veulent que ça change pour une politique de défense des intérêts de classe et des perspectives pour renverser le capitalisme.
Nous les remercions de leur confiance. C’est encourageant pour notre combat Nous leur disons qu’ils peuvent compter sur nous. Le Parti Révolutionnaire Communistes ne soutiendra aucun candidat au second tour le 19 juin, utilisez le bulletin de vote que vous trouverez sur notre site. Pas de compromis possible avec le capital.
Plus que jamais, la lutte économique et sociale, la lutte politique contre le capital est décisive.
Venez rejoindre ce combat.

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(1) Ensemble qui regroupe En Marche (nouvellement Renaissance), le Modem et Horizon l’alliance présidentielle récolte 5,86 millions de voix dimanche, contre 7,3 millions de suffrages il y a cinq ans. Une chute de près d’un million et demie de voix. Un électeur actif sur deux (47%) de ce premier tour a souhaité "manifester son opposition à Emmanuel Macron et son gouvernement." l’élimination au premier tour de Jean-Michel Blanquer dans le Loiret. Mais aussi le ballottage défavorable des ministres Amélie de Montchalin, Stanislas Guerini et Clément Beaune en est l’illustration.

La Nupes. L’alliance de la France Insoumise, du Parti communiste, d’Europe-Écologie-Les-verts et du Parti socialiste ne remportera pas la majorité dimanche prochain et devrait obtenir entre 150 et 190 sièges, contre au moins 255 pour les soutiens d’Emmanuel Macron.
Les 25,66 % obtenus dimanche restent inférieurs aux pourcentages obtenus par les quatre formations de l’alliance lors de la présidentielle : 30,61 %, L’élan constaté à la présidentielle, notamment dans les quartiers populaires, ne s’est pas vraiment reproduit dimanche. À titre de symbole, la Seine-Saint-Denis enregistre une abstention de plus de 61 %, même si les candidats de la Nupes arrivent largement en tête dans les douze circonscriptions du département le plus pauvre de France.

Le Rassemblement national progresse nettement en pourcentage 18,6 % ce 12 juin contre 13,2 en 2017 et aussi en nombre de voix : les candidats du RN ont obtenu 4,24 millions de suffrages contre 2,99 millions en 2017. Selon les projections des instituts de sondage le parti d’extrême droite peut obtenir entre 20 et 45 sièges, Reconquête ne se qualifie nulle part pour le second tour, enregistre presque un million de voix (4,24%).

Alliée à l’UDI, Les Républicains obtiennent 2,43 millions de voix, deux fois moins qu’en 2017 (5 millions de suffrages) Elle pourrait espérer entre 50 et 80 sièges.