781-11/08/2022 Les parlementaires et les ministres sont partis en vacances après plusieurs semaines de débats à l’Assemblée nationale et au Sénat pour accoucher de deux lois relativement consensuelles

: la loi, fallacieusement dénommée « pour la protection du pouvoir d’achat » et la « loi de finances rectificatives 2022 ». Avant de partir le gouvernement a tenu à préciser quelques points qu’il entend soumettre à l’Assemblée nationale et au Sénat lors de la Rentrée Parlementaire prévue le 3 octobre, il n'y aura pas l’habituelle « session extraordinaire » de septembre, ce qui laissera au gouvernement le temps de négocier avec les différents groupes parlementaires pour trouver des points de convergence…
Attal, ministre délégué chargé des comptes publics, a présenté dans un entretien au journal « Les Echos » les principaux arbitrages sur le budget 2023 des ministères. Le projet de budget présenté au Parlement cet automne prévoit une hausse des dépenses de publique de 3,6%, bien inférieure à l’inflation, la hausse totale des budgets de l’ensemble des ministères sera de 14,5 milliards €.
Il y aura trois « blocs prioritaires, correspondant aux trois « moteurs » essentiels du quinquennat » : la formation et l’emploi avec un budget en hausse de 6,7 milliards (+28%) pour financer essentiellement la formation « et en particulier l’apprentissage avec un objectif d’un million d’apprentis à la fin du quinquennat » le Medef et les organisations patronales en ont fait une priorité. Le budget de l’enseignement plus 5,2 milliards (+ 6%). Essentiellement destiné à financer un salaire minimum de 2000 € net pour les enseignants en début de carrière dès 2023. Le salaire d’un enseignant débutant en 1990 était équivalent à 2,2 Smic, en 2022 il ne représente plus que 1,1 Smic.
Les budgets de la Défense, de l'Intérieur, de la Justice et des Affaires étrangères augmenteront globalement de 6,1 milliards. Les crédits des Armés augmenteront de 3 milliards € (+ 7%), ce qui non seulement assurera des profits juteux à Thalès, Naval Group, Safran, Dassault Aviation, le CEA et Nexter, Airbus…Macron applique les directives de l’OTAN pour maintenir la France dans l’affrontement inter-impérialiste. Le budget de la sécurité, plus devrait bénéficier d’1milliard et demi de plus et atteindre 16,1 milliards € pour répondre aux objectifs du Beauvau de la sécurité qui prévoit le doublement de la présence des forces de l'ordre sur le terrain d'ici à 2030.
Le troisième pôle, la transition écologique : les ministères de la Transition environnementale, de la Cohésion des territoires et de l’Agriculture ne semblent pas bénéficier d’une attention prioritaire de l’exécutif Attal mentionne simplement qu’«ils disposeront de 3,3 milliards d’euros supplémentaires ». Alors qu’en plein été caniculaire la question des investissements publics pour faire face à une situation météorologique exceptionnelle se pose avec acuité, les 3 milliards seront à partager avec la Cohésion des territoires et l’Agriculture.
L’Institut de l’Economie pour le climat a estimé qu’il faudrait entre 13 et 17 milliards par an pour la période 2021-2022, on est loin du compte.
Des baisses et en particulier pour le ministère de l’Economie et des Finances avec des effectifs qui vont à nouveau baisser et un budget amputé de 2 milliards €.
Quant aux dépenses de santé, « ce sera débattu en PLFSS (projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale) et non en PLF (Projet de Loi de Finances) par les parlementaires. « Mais je peux vous confirmer que la santé sera prioritaire et notamment l'hôpital ». Pour Macron, Attal, comme pour LR la priorité ce n’est pas le budget mais c’est « une meilleure organisation des soins ». La question du financement de la Santé est bien une question prioritaire, depuis la création de la Sécurité Sociale le capital n’a eu de cesse de vouloir la réduire afin que la santé de vienne un produit marchand entre les mains des assureurs privés.
Mais ce qui est révélateur de la politique que le gouvernement Macron veut mener c’est la déclaration d’Attal dans son entretien au journal « Les Echos » : « les crédits du budget de l'Etat s'élèveront à 339 milliards d'euros en 2023, soit une quasi-stabilité en valeur par rapport au niveau de la loi de finances rectificative de 2022, et une diminution de 2,5 % en volume. Cela permettra de tenir l'objectif d'un déficit à 5 % de PIB l'année prochaine tout en finançant nos priorités. ». Finalement les 14,5 milliards qu’Attal présente comme une hausse des financements publics -hausse toute relative qui pour de nombreux ministères est inférieure à l’inflation- correspond en fait à une baisse globale de 2,5%. Il faudra bien que des budgets soient sacrifiés et en priorité ce seront ceux des services publics La politique au service du capital que le gouvernement. Macron veut poursuivre une casse de tous les acquis Avec ce projet de loi de finance le gouvernement entend « entamer une phase de normalisation budgétaire. « Cette phase doit nous permettre de mettre en œuvre le programme présidentiel pour le quinquennat ».
Dès la rentrée, E. Borne et Macron veulent engager des réformes qui portent sur des sujets importants. Outre le budget de l’Etat et de la sécurité sociale, le gouvernement met à l’ordre du jour dès la rentrée parlementaire
⁕ la réforme de l’assurance chômage, qui redéfinit les critères d’accès aux indemnisations de chômage pour les rendre encore plus exigeantes et précaires, le gouvernement peut être assuré du soutien des partis de la majorité présidentielle et de LR, le RN « menace d’être plus dur contre ce projet ». Le gouvernement compte aussi s’attaquer au RSA.
⁕ La réforme des retraites, que Macron veut effective dès l’été 2023.
⁕ Le déploiement des énergies renouvelables, est également à l’ordre du jour du Parlement pour cet automne, auxquelles il faut ajouter le texte sur la « sobriété énergétique »
Gérald Darmanin a annoncé le 3 août, le report de son ⁕ projet de loi sur l’immigration, pour le remplacer par un débat sur la question à partir d’octobre et pour deux mois. Une façon de donner des gages aux oppositions ? Les compromis seront trouvés avec LR et le RN pour faire passer son texte.
La France a de grands risques d’être confronté à une crise de l’énergie due aux politiques menées par les différents gouvernements depuis des décennies et en partie seulement à la guerre en Ukraine. « Il ne faut pas se mentir, ça va être dur. L’hiver va être compliqué. Tous les efforts sont faits pour limiter les contraintes, mais il va y avoir des contraintes », s’est inquiété le député Renaissance, M. Ferracci. D’autant que cette crise énergétique est précédée par une « crise climatique », avec incendies, canicules restriction d’eau. E. Borne, a activé une cellule interministérielle de crise et appelle chacun « à préserver nos ressources en eau si on ne diminue pas nos habitudes de consommation, la question ne sera plus le partage, mais la contrainte ».
Pour faire passer le PLF tout comme les réformes la majorité présidentielle compte « travailler en amont avec la représentation nationale y compris avec des élus qui ne sont pas dans la majorité, nous auront la même méthode de compromis que pour la loi sur le pouvoir d’achat ».
Le capital peut compter sur l’Assemblée Nationale pour avoir un budget et des réformes à sa botte. Les partis de la majorité présidentielle, LR et le RN sont les trois fers au feu du capital. Quant à la NUPES si verbalement elle attaque le capital, elle a montré lors des votes sur le pouvoir d’achat qu’elle faisait front commun avec les autres partis de l’Assemblée. La NUPES a voté la proposition du gouvernement d’augmenter de 4 % les retraites et les prestations sociales dans le cadre des mesures d'urgence pour le pouvoir d'achat. Augmentation bien au-dessous de l’inflation qui était à plus 6% lors du vote. Le capital ne risque rien avec eux, ce qu’il craint c’est la lutte de classe.
Seule la lutte économique sociale et politique contre le capital permettra bloquer les attaques contre le peuple et d’imposer un changement de politique.
La CGT et Solidaires ont appelé à « une journée de grève interprofessionnelle » le 29 septembre pour réclamer des hausses de salaires, des fédérations CGT et des syndicats CGT d’entreprises sont prêt à lutter contre les réformes des retraites, et du chômage.
Dans la période historique présente la lutte au quotidien contre le capital peut dès maintenant bloquer la casse de la société française. Dès maintenant les moyens existent pour répondre aux besoins des travailleurs, des jeunes, du peuple, ils sont aux mains des capitalistes il faut leur arracher. Il y a bien les moyens pour créer de centaines de milliers d’emplois, il y a les moyens pour augmenter le SMIC à 2100€ net pour augmenter les salaires, les pensions, les bourses et les indexer sur l’inflation, c'est urgent ! Le travail des salariés produit 2 .500 milliards détournés par le capitalisme.
Au début du mois les entreprises cotées à la bourse de Paris, qui sont incluses dans l’indice CAC 40, ont annoncé un record de 174 milliards d’euros de bénéfices en 2021, soit plus du double des 80 milliards d’euros enregistrés en 2019 avant la pandémie de COVID-19. C’est presque le double des bénéfices records de 100 milliards d’euros enregistrés en 2007, à la veille de la crise financière de 2008. 330 milliards de profit des sociétés capitalistes, 26 milliards d’exonération de cotisations sociales, allègement des impôts de production de 10 milliards d'€ en 2021. 300 milliards versés aux multinationales avec le plan de relance. Les 500 familles les plus riches possèdent une fortune cumulée de 1.000 milliards. Le CAC 40 a généré plus de 100 milliards de bénéfices en 2021.
L’industrie automobile se trouve face à une pénurie de semi-conducteurs depuis plus de 3 ans, le constructeur Stellantis a enregistré des bénéfices de 18 milliards d’euros en 2021, soit une augmentation de 34% par rapport à l’année précédent, il a annoncé des bénéfices de 8 milliards d’euros pour les six premiers mois de l’année.

Parallèlement à Total, les bénéfices des entreprises continuent de bondir en 2022 malgré une inflation record, les impacts économiques de la guerre en Ukraine et les avertissements d’une récession imminente en France et dans toute la zone euro. Au premier trimestre, LVMH a annoncé un bénéfice de 6,5 milliards d’euros pour le premier trimestre de 2022, soit une augmentation de 23% par rapport à 2021.
Pour utiliser tous ces moyens il faut les prendre aux multinationales qui les accapare. Il faut que les travailleurs, les salariés disposent des moyens de production et d’échange, le pouvoir économique, financier, le pouvoir de décision et cela ne se fera que par la lutte sociale et la lutte politique. Les travailleurs et le peuple représentent une force énorme quand ils agissent ensemble. La lutte contre le capitalisme exige le plus large rassemblement, Notre Parti mène cette lutte, il appelle à la développer. Venez la mener ave nous