N°785 08/09/2022 Le gouvernement a donné, mercredi en conseil des ministres, le coup d’envoi des attaques antisociales, dont la nouvelle réforme des règles d’indemnisation du chômage.

Le contenu du texte sera "débattu" dès le début de la rentrée parlementaire d’octobre mais le gouvernement prévient qu’il définira seul les règles par décret d’une modulation des indemnités de l’assurance-chômage afin qu’elle soit, selon les mots d’Emmanuel Macron, « plus stricte quand trop d’emplois sont non pourvus, plus généreuse quand le chômage est élevé». Encore une insulte aux privés d’emploi : aujourd’hui seul 1 chômeur sur 3 est indemnisé par l’UNEDIC contre 1 sur 2 en 2020.
Le ministre du travail, Olivier Dussopt a fait aux partenaires sociaux une demande de négociation mais précise : cela se fera « dans le cadre d’une concertation » et non d’une négociation, « à la fin le gouvernement prend les décisions qu’il doit prendre ». Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a été encore plus clair c’est une approche « qui s’adapte aux besoins »…« Des chefs d’entreprise sur les difficultés de recrutement ». Faux, les difficultés de recrutement sont d’abord liées à la formation, pour 30% d’entre elles c’est un manque de salariés formés et 25% c’est l’attractivité des métiers (salaires, conditions de travail, mobilité, etc.)… Derrière toutes ces manœuvres politiciennes le gouvernement prépare une autre "concertation" sur la gouvernance de l’Unédic, le régime paritaire de l’assurance-chômage, en lien avec la réforme de l’accompagnement du revenu de solidarité active (RSA) et la création de France Travail, qui doit succéder à Pôle emploi.
Autre attaque, celle des retraites: le gouvernement, la droite et le patronat veulent une réforme au plus vite
Le ministre du Travail Olivier Dussopt a annoncé une reprise des négociations sur les retraites après le 15 septembre. «Bien sûr», la réforme des retraites est une priorité, a martelé sur France Info Olivier Dussopt, il affirme : «Il n’y a pas 36 solutions. Soit on augmente les impôts, les taxes, [ce que] personne ne souhaite», a-t-il affirmé, «soit on laisse filer la dette [et] ça n’est plus possible». Soit, enfin, «on travaille plus». Pour François Bayrou, Haut-commissaire au Plan et chef d’orchestre du Conseil National de la Rénovation enfonce le clou : «[dans] quelques années, on est menacés [de ne plus pouvoir] payer les pensions. C’est ça la vraie difficulté, la vraie menace, le vrai risque». Même tonalité dramatique pour le président Les Républicains du Sénat, Gérard Larcher : «il est temps de dire la vérité aux Français : soit on diminue les retraites, soit on augmente les cotisations, [ce qui est] impossible en ces temps d’inflation, soit on augmente le temps de cotisation», a-t-il martelé sur France Inter. Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, s’est empressé d’apporter tout son soutien à la réforme à venir. «Il faut la faire, il faut engager les concertations.». Quelle concertation ? Pour le Medef et ses serviteurs : pas d’alternative au report de l’âge légal de départ à la retraite, à 64 ou 65 ans…Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, y va aussi « d’un recours possible au 49.3 pour faire passer la réforme des retraites».
Contre toutes ces attaques pas d’autres choix que la lutte unie, déterminée, convergente des salariés
De l’argent il y en a pour le capital :
*Le plan de relance c’était 100 milliards d'euros, ce flot d'argent public et de subventions a profité aux grands groupes, y compris étrangers, selon une enquête et pas aux TPE-PME
*Autres plans d'action pour les entreprises, le "plan climat" une enveloppe de 40 milliards d'euros Il en reste 23 milliards à prendre d'ici 2024, dont 10,4 Md€ seront fléchés vers la transition écologique des entreprises « gourmandes» en énergie…
*Un fond de 3 milliards d'euros dispositif "bouclier tarifaire" pour les entreprises est prolongé jusqu'à la fin de l'année et pourrait même être reconduit en 2023.
*Baisse des impôts de production (10 milliards en 2021, 2022 et une nouvelle tranche supplémentaire de 10 milliards annoncée pour 2023), suppression en 2023 de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises CVAE (8 milliards).
* Une rallonge entre 3 et 6 milliards d'euros, en plus des 3 milliards déjà budgétés dans la Loi de programmation militaire pour reconstituer les stocks français de munitions. « On n'est pas en guerre, mais malheureusement, il faut s'y préparer. » Tel est le mot d'ordre du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, à l'issue d'une table ronde réunissant les représentants des entreprises françaises de défense, industriels et armées françaises.

*Rien pour les services public, l’école, la santé… mais 15 milliards d’euros de plus pour le budget du ministère de l’Intérieur sur 5 ans. Le projet de loi d’orientation et de programmation du ministère de l’intérieur était présenté en Conseil des ministres ce mercredi 7 septembre, la première ministre et le ministre de l’intérieur en révèlent les grandes lignes : 8500 policiers et gendarmes en plus, dont 3000 dès 2023, 200 brigades de gendarmerie, doublement de la présence policière dans l’espace public, 1000 policiers de plus pour la préfecture de Paris, et même 3000 « gendarmes verts » pour lutter contre les atteintes à l’environnement. La priorité du gouvernement est de renforcer, encore, le contrôle de l’espace public et les capacités de répression, à tous les niveaux. La répression des mouvements sociaux est budgétée : c’est près de 11 nouvelles unités de fores mobiles (compagnie de CRS ou escadron de gendarmerie mobile) supplémentaires qui vont être créées.
Le gouvernement prépare une politique de combat contre les salariés.
Emmanuel Macron a lancé ce jeudi à Marcoussis (Essonne) les travaux du Conseil national de la refondation instance de réflexion avec laquelle le président entend "bâtir du consensus" pour préparer l'avenir d’une politique qui réponde à l’unique critère du capitalisme: les profits des multinationales. Le chef de l'État a aussi annoncé le lancement "dès la semaine prochaine" d'une "consultation nationale très large" en ligne pour remettre les Français "au sein des grands choix de la nation".
La seule réponse à cette parodie c’est la grève générale et nationale du jeudi 29 septembre 2022 sur les salaires au cœur des revendications, les conditions de travail, les droits des travailleurs et la réforme des retraites… La riposte doit se construire sur le terrain de la lutte de classes, par la grève et les manifestations, qui seuls permettent de construire le rapport de force en faveur des travailleurs, plutôt que les "négociations et les "compromis" aux ministères ou les couloirs feutrés de l’Assemblée nationale.
Le travail des salariés produit 2.500 milliards de richesse nationale, les profits explosent: la distribution de dividendes versés par les multinationales atteint un record en France : 44 milliards d'euros au 2ème trimestre. Cet argent appartient aux salariés. Ils sont détournés par le capitalisme. Macron nous appelle à la « sobriété » quand les capitalistes détruisent la planète et se gavent. Le capitalisme est dangereux pour les travailleurs, le peuple, l’économie, pour l’avenir de la planète dont il est le plus grand pollueur. La France a des moyens économiques, scientifiques, médicaux, techniques, culturels pour les arracher au capital, il faut mener la lutte politique contre le capitalisme avec persévérance, jusqu’à l’abolir, s’emparer des moyens de production et d’échange, des moyens financiers ce n’est pas des taxes sur les profits ou les « supers profits » dont il s’agit, ce qu’il faut c’est tout leur prendre ainsi que le pouvoir politique pour développer une grande politique économique et sociale au service du peuple, de sa jeunesse. Voilà l’alternative. Il faut instaurer et construire une nouvelle société, socialiste, maitrisée et dirigée par le peuple et ses représentants. C’est le chemin pris notre parti, prenez le avec nous.

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