N° 802 05/01/2023 Dans ses vœux, E. Macron demande aux Français de lui faire confiance et de s’unir derrière sa politique. « C’est par notre travail et notre engagement» a-t-il martelé à douze reprises.

«C’est par notre travail et notre engagement» que les Français peuvent «refonder une Europe plus forte, plus juste», bâtir «une nation productive et écologique», pas pour le peuple mais pour les intérêts des profits des multinationales… «Augmenter les moyens des forces de sécurité intérieure», pour mater les mouvements sociaux ! «Refonder nos grands services publics» il faut comprendre: privatiser… "[Ce] qui mine notre pays demeure le déterminisme familial, la trop faible mobilité sociale." Macron veut plus de circulation de la force de travail, un jour ici, un autre là, qu’il n’y ait plus de racine.
Lors de ses vœux Emmanuel Macron a également déclaré : "Je poserai dans les prochaines semaines les premiers jalons d'un service national universel", il veut le rendre obligatoire et contraindre les jeunes à faire leur Service national universel (SNU). Le projet a été budgété pour un coût de plus d’un milliard et demi. Le président de la République pilotera lui-même les réunions sur le sujet. Le ministre des armées dit que ça va « créer des vocations pour l’armée de réserve ». LFI approuve : « nous, ça ne nous gênerait pas. C'est dans notre programme. On propose un an rémunéré avec permis de conduire à la clé » (Hadrien Clouet, député de haute Garonne). Le véritable objectif c’est d’entretenir cette propagande d’"économie de guerre", préparer les esprits à la guerre au service de l’impérialisme français, pour la paix, pas un mot dans ses vœux!
Emmanuel Macron a évoqué à grands traits les autres chantiers à venir, comme la réforme de l'école ou la refondation d'un système de santé à bout de souffle... Le président veut tracer le cap de son projet santé. Encore un(1) ! "C'est par notre travail et notre engagement que nous bâtirons une société plus juste. L'égalité entre les femmes et les hommes, la grande cause de mes deux quinquennats continuera d'alimenter le travail de mon gouvernement." Cela est efficace ! Bilan: en 2019, l’écart salarial homme-femme était de 15.4% en France, il est de 15,8% en 2022.
Au cœur de son discours les retraites, avec comme leitmotiv la valeur «travail», Emmanuel Macron confirme son logiciel idéologique : une politique avec un but unique : servir les intérêts des monopoles capitalistes, des multinationales qui s’accaparent les richesses produites pour leurs profits.
Le chef de l’Etat a mis à l’agenda de 2023 les réformes des retraites et de l’assurance chômage. «Il nous faut travailler davantage», a-t-il encore répété pour justifier le durcissement de l’indemnisation des demandeurs d’emploi aussi bien que l’allongement des carrières.
Il n’y a rien à négocier, il faut préparer la riposte !
La réforme des retraites n'est ni amendable ni négociable, Elisabeth Borne affirme « 65 ans n’est pas un totem ». La possibilité de reculer sur l’âge de départ à la retraite à 64 ans est l’objet de négociations avec Les Républicains. L’exécutif espère parvenir à décrocher un accord avec ces derniers, favorables à l’allongement de l’âge de départ, « il y a des groupes politiques qui ne font pas partie de la majorité et qui portent une réforme qui a la couleur, l’odeur et le goût de celle que nous portons. » a relevé Olivier Véran.
Si la Première ministre, écarte a priori la possibilité d’une réforme associant recul de l’âge de départ et allongement de la durée de cotisation, elle souhaite accélérer la mise en œuvre de la réforme Touraine du précédent gouvernement socialiste, pour arriver plus vite aux 43 ans de cotisations.
Elisabeth Borne a annoncé qu’elle retirait un point controversé de la réforme de l’assurance-chômage qui réduisait la durée d’indemnisation de 40%, si le chômage était inférieur à 6% … « J’entends que ce point n’a peut-être pas suffisamment fait l’objet de discussions, donc nous allons retirer ce troisième niveau du décret qui entrera en vigueur au 1ᵉʳ février » mais simple pas de côté puisqu’elle remettra ce sujet « dans la concertation sur les futures règles de l’assurance-chômage. »
Le gouvernement a une crainte, celle de la rue.
Le rejet de cette réforme est massif un plan de bataille à la hauteur de l’attaque est urgent, sans attendre le 10 janvier. Le gouvernement reste déterminé à nous faire travailler plus et ne reculera pas sur cet objectif si on reste l’arme au pied. L’ensemble des travailleurs est contre la réforme des retraites, ils sont pour des augmentations de salaires, pour de meilleures conditions de travail, de meilleures retraites…
Une majorité est opposée à la réforme des retraites:
Selon un sondage pour RTL publié le 2 janvier, 54 % des Français ne veulent pas de cette réforme. Un autre sondage Ifop du 2 janvier montre que 68 % des Français souhaitent le retour d’un âge légal de départ à 60 ans. Ce chiffre était de 44 % à la mi-décembre !
58 % des Français soutiennent la mobilisation (Ifop) et 16 % sont même prêts à aller manifester (BVA)…. Toutes les enquêtes d’opinion confirment l’opposition des Français à un recul de l’âge légal de départ.
Élisabeth Borne a appelé mercredi les membres de son gouvernement à « résister aux vents contraires ».
La présentation est pour le mardi 10 janvier. Le texte sera présenté en Conseil des ministres le 23 janvier, avant un examen parlementaire début février, pour une entrée en vigueur de la réforme à la fin de l’été. Macron veut aller vite.
Le gouvernement veut faire passer en force sa réforme, la seule réponse est de développer, d’élargir la lutte.
Affirmons d’une même voix: augmentation des salaires, pas les profits ! Pas touche aux retraites. La crainte de la rue peut faire reculer le gouvernement. C’est dans la rue et par la grève qu’il est possible d’obtenir une « victoire » sur la réforme de l’assurance-chômage comme pour les retraites. En 2019 la réforme des retraites avait pourtant été adoptée en première lecture à l’Assemblée grâce au recours à l’article 49.3 de la Constitution, après de longues semaines de mouvement national, de grèves massives Macron avait été contraint de retirer son projet.
Pour maintenir son pouvoir, ses profits, le capitalisme repart en permanence à l’attaque pour reprendre ce qu’il a dû concéder et aller le plus loin possible dans l’exploitation et la régression sociale, c’est le capitalisme qu’il faut combattre. Développons la lutte de plus en plus fort tous ensemble, le combattre avec persévérance jusqu’à l’abattre pour construire une société socialiste répondant à la satisfaction, aux besoins du peuple, c’est le combat que mène notre Parti.

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(1) Septembre 2018 "plan ma santé2022" puis "plan d'urgence" après les manifestations de 2019, Ségur de la santé 2020 avec le recrutement de 15 000 soignants le SNPI chiffrait le manque à 60 000 infirmiers en décembre 2021, puis le plan « enquête flash », fin septembre 2021, la Drees comptait 5 758 lits de moins en 2020 qu'en 2019, fin mai 2022 plan : « une mission d'appui »…