N° 809 23/02/2023 Après 9 jours de débats l’examen de la réforme des retraites à l’Assemblée nationale s’est terminé le 17 février, sans qu’il y ait eu de vote sur l’ensemble du texte.

Le recours à l’article 47-1 de la Constitution resserre le temps du débat parlementaire à 50 jours, Assemblée nationale et Sénat compris.
Le Sénat aura 15 jours pour statuer sur la réforme : le 27 février, le texte sera étudié par la commission des affaires sociales et le 2 mars en séance publique, l’examen par le Sénat doit se clore le 12 mars à minuit. Si le Sénat adopte un projet de réforme différent de celui du gouvernement, E Borne convoquera une Commission Mixte Paritaire (CMP) – de 7 députés et 7 sénateurs. Faute d’accord, le texte reviendra à l’Assemblée nationale, où le gouvernement aura la possibilité soit de recourir à l’article 49-3, soit d’imposer sa réforme par ordonnance si le délai de 50 jours imposé par l’article 47-1, était dépassé.
Le gouvernement exploite tous les ressorts que la Constitution met à sa disposition pour tenter d’imposer une réforme rejetée par une grande majorité de français mais indispensable au capital pour augmenter ses profits par une surexploitation des travailleurs en les faisant travailler plus et plus longtemps.
Ce n’est pas gagné. La mobilisation contre la réforme ne faiblit pas(1), des millions de salarié(e)s, de retraité(e)s, de jeunes manifestent, font grève, luttent. L’institut de sondage CSA, dans sa dernière enquête (15 février), notait que 67% des français sont opposés au projet de réforme, opposition qui atteint 81% pour les moins de 35 ans, rejet en hausse de 6 points en un mois ; 65% estiment que le gouvernement doit retirer son projet de réforme, proportion qui atteint 85 % pour le 18- 35 ans. ; 58% soutiennent le mot d’ordre « mettre la France à l’arrêt ».
Les débats à l’Assemblée nationale ont montré, La soumission totale du RN au capital : il ne s’est pas prononcé pour le départ à la retraite à 60 ans, rien sur les carrières longues, rien sur la pénibilité. Bardella, président du RN, sur France 2, face au ministre des Comptes publics, G. Attal, assure que « sur les régimes spéciaux, [il est] favorable à la clause du grand-père », en clair, il prône la fin des avantages pour les seuls nouveaux embauchés, exactement ce que propose le gouvernement. Sébastien Chenu, vice-président du RN, vice-président de l'Assemblée nationale déclarait : "La politique nataliste est un des leviers pour le système des retraite, … nous considérons que pour que notre système de retraite soit viable, il faut faire des enfants". Utiliser les femmes comme des usines à enfants, cela a un fort relent nazi !
Quand on entre dans le détail du programme du RN les principaux bénéficiaires ne sont pas pour « les catégories populaires » ; les capitalistes en tire un profit bien supérieur. Les artifices de la « dédiabolisation » ont créé un rideau de fumée qui masque la réalité, le RN est un parti au service du capital.
Ce n’est que par la lutte, par des grèves s’attaquant au profit du capital que les mauvais coups seront stoppés et que les conquêtes en faveur du peuple seront acquises, les luttes passées nous ont montré le chemin à suivre
Les organisations syndicales ont confirmé, ce mardi, les décisions de durcir le 7 mars, la mobilisation contre la réforme des retraites et appellent à une « véritable journée morte dans les entreprises les administrations, les services, les commerces, les écoles, les lieux d’études, les transports… »
Plusieurs secteurs ont déjà annoncé partir en grève reconductible : RATP (touché par la mesure d’âge et la fin du régime spécial), plusieurs fédérations de la CGT: énergie, industries chimiques, raffineries, cheminots, transports, ports et docks, verrerie, égoutiers, éboueurs, services publics, etc. Avant le 7 mars, des réunions entre des fédérations, entre des entreprises sont annoncées un peu partout en France pour décider de la reconduction du mouvement de grèves. Les organisations de jeunesse ont décidé des journées de mobilisation jusqu’au 9 mars, journée soutenue par les organisations syndicales et consacrée à l’amélioration du système des bourses d’étude.
La réforme des retraites à catalysée une multitude de colères qui s’expriment dans les manifestations : l’importance de la question des salaires est une caractéristique du mouvement social de masse contre la réforme des retraites. La question des salaires, des pensions, des bourses reste une des préoccupations majeures.
Le gouvernement et le capital craignent cette conjonction qui démultiplie les volontés de lutte, au point que le président du Medef, Roux de Bézieux, lors du "Grand Rendez-vous" Europe 1/Cnews/Les Echos, de dimanche, a appelé les entreprises, à « augmenter les salaires… pas loin de l’inflation », mais quand même en dessous… bien entendu sous forme de primes et « notamment à largement généraliser des dispositifs tel que l'intéressement, la participation et les primes de partage de la valeur à toutes les entreprises de plus de 11 employés ».
Accord sur le « Partage de la valeur »(2) , Macron parle même de « partage des richesses », Roux de Bézieux s’est réjoui que La CFDT et la CFTC aient signé ce « compromis », quand un compromis est signé entre des syndicats et le capital, c’est toujours le peuple qui en paye le prix. Capital et travail sont antagoniques.
Ce n’est que par la lutte politique que les richesses reviendront à ceux qui les créent, il est indispensable de lutter pour que les moyens de production et d’échange reviennent aux salariés et au peuple. Menons le combat ensemble.

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(1) Notre site en rend compte régulièrement toutes les semaines toutes les semaines.
(2) Cf. hebdo n° 806