Le 101em département français est secoué par une grève générale qui touche l’île depuis le 20 février, avec au centre des revendications la question de l’insécurité et des conditions de vie des Mahorais.
Le soi-disant accord de la Ministre Girardin s’est vu rejeté par les grévistes. Sur les barrages la détermination s'est renforcée. Les moyens "supplémentaires" pour l’appareil policier sur l’île et la lutte contre l’immigration sont contraires aux revendications sociales des grévistes.
Face cette crise, qui n’est pas la première, le gouvernement reste muet. La seule annonce étant la programmation d’une «conférence», dont la date n'est pas fixée… !Ce n’est pas d’une énième réunion dont Mayotte a besoin mais d’annonces claires en termes de moyens, afin de voir immédiatement une amélioration de la vie!

Les grévistes n'accordent pas leur confiance à une ministre qui a été dans les précédents gouvernements et dont les décisions n'ont jamais été en faveur des Mahorais: Secrétaire d'État au Développement et à la Francophonie (2014 – 2016), Ministre de la Fonction publique entre février 2016 et mai 2017 et aujourd'hui ministredes Outre-mer, elle change de couleur politique, de gouvernement mais reste au service du capital.
Les médias ne parlent que sur la question de la sécurité. Certes c'est un des problèmes mais pas l'essentiel. Le gouvernement doit mettre fin à sa pratique néocoloniale, assumer ses responsabilités et entendre la population de Mayotte qui demande davantage de services publics et de justice sociale.
Ce dont souffre Mayotte, c’est d’un sous-investissement depuis de trop nombreuses années. Elle est classée parmi les plus pauvres d’Europe. Le chômage touche un actif sur quatre. Sa voisine, l’archipel des Comores fait partie des 20 pays les plus pauvres au monde et dix fois plus pauvre que Mayotte qui apparaît comme un îlot de prospérité aux yeux des Comoriens. Ils viennent faire "fortune" à Mayotte,70 euros pour une journée de travail non déclaré. Ils mettraient deux mois à gagner cette somme dans leur pays!Ils enrichissent les passeurs, les patrons sans scrupule, les marchands de sommeil et ce sont eux qui sont perçus comme la source de l'insécurité!
Il faut mettent fin aux trafics des passeurs et établir des accords de coopération avec les Comores.
Le fond du problème c'est le retard dans le développement de l’île dû au sous-investissement de l'Etat. Chaque année il transfère 6400 euros par habitant en Guyane déjà largement insuffisantles guyanais l’ont montré récemment et ... 3964 euros pour chaque habitant de Mayotte. La durée légale de travail est toujours de 39 heures, 84 % de la population locale vit sous le seuil de pauvreté et plus de la moitié des Mahorais vit avec moins de 348 euros par mois. Mayotte ne dispose toujours pas des mêmes avantages sociaux que la métropole. Ainsi le revenu de solidarité active (RSA), n'équivaut qu'à 50 % du niveau national. L'allocation d'aide au retour à l'emploi est elle aussi largement sous-évaluée par rapport à l'Hexagone, une seule et unique agence Pôle emploi ouverte en 2014, existe pour l'ensemble des Mahorais.
Sujet de préoccupation commun à tous les DOM, le coût de la vie représente un enjeu social majeur pour Mayotte. En octobre 2011, l'île avait connu une période de contestation sociale sans précédent de 45 jours pour dénoncer la vie chère. La colère c'est exprimée aux Antilles et à La Réunion en février 2009 et en février 2012, le Parlement a voté en urgence une loi "contre la vie chère" Le texte prévoyait entre autres de renforcer les pouvoirs de l'Autorité de la concurrence en outre-mer pour mettre fin aux ententes et aux abus de positions dominantes des grands groupes. Trois ans plus tard... la loi n'est pas appliquée faute de moyens attribués à l'Autorité. Les élus mahorais estiment qu’ils ont besoin d'un milliard 800 millions d’euros pour sortir leur île du sous-développement.
Mayotte a un potentiel. Un superbe lagon pour le tourisme, une zone économique pour développer la pêche sur un espace de 72000 kilomètres carrés. Ce secteur ne représente que 2% des entreprises de l’île,alors que la pêche dans l’océan Indien représente 800 000 tonnes de poissons et 2 milliards d’euros par an. La France en négociant la PAC à Bruxelles a autorisé la pêche dans les eaux territoriales mahoraises pour les pêcheurs espagnols et italiens.
Ce département est aussi une formidable réserve écologique, l’on trouve des essences et des espèces rares.
Oui on peut construire une société qui réponde aux aspirations du peuple, en arrachant au capital les grands moyens de production et d’échange, les entreprises industrielles, commerciales, financières. Il faut en donner la gestion au peuple et à ses représentants. Il n'y a pas d'avenir dans le capitalisme.
Avec 220 300 habitants selon les dernières estimations, la population de Mayotte a triplé depuis 1985. D'après des estimations établies par l'ONU, la population de Mayotte pourrait atteindre près de 500 000 habitants en 2050 et 752 000 en 2100. Plus de la moitié des Mahorais sont âgés de moins de 18 ans, ce qui fait de Mayotte le département le plus jeune de France. Une jeunesse que le système éducatif peine à absorber par manque de structures.
La CGT Éduc’action Mayotte par exemple revendique "un choc d’investissement public dans le secteur de l’éducation" comme la Construction de 500 salles de classes dans le 1er degré, la construction de 10 collèges et 4 lycées avec des internats,le classement en REP+ de tout Mayotte, le recrutement immédiat de 1700 personnels pour la vie-scolaire techniques et administratifs, la anté, les services sociaux et d’orientation, les enseignants.
Dimanche aura lieule deuxième tour des législatives partielles à Mayotte. 70% des électeurs ont boycotté cette élection. Marine Le Pen avait appelé à voter pour le candidat LR Elad Chakrina. Une première historique puisqu'habituellement le FN renvoie dos à dos «l'UMPS».
La mobilisation des travailleurs est puissante à Mayotte. Les Mahorais ont vu que les deux candidats ne les représentaient pas. Ils n'attendent rien de ce coté là.
Notre parti est solidaire de leur mouvement. Chaque fois qu’il y a de grandes luttes, ils ont fait reculer. C’est ce que Macron et le capital craignent, la lutte tous ensemble de plus en plus fort: c'est la seule "recette", la lutte des travailleurs, du peuple.
Lutter tous ensemble contre le capital pour mettre un coup d’arrêt à cette politique. Notre Parti met toutes ses forces dans cette bataille de classe et appelle à la lutte politique, car tant que le capitalisme existera et dominera la société, il exploitera, il organisera la régression sociale. Il ne disparaîtra pas de lui-même. Il faut lutter pour le faire reculer jusqu’à l’abattre pour qu’il y ait un changement radical de société.