Lactalis premier groupe laitier mondial se retrouve encore une fois sous le feu des projecteurs dans l’affaire du lait en poudre contaminé. 37 nourrissons ont contracté la salmonellose après avoir consommé ce lait.
Comment des laits infantiles Lactalis visés par un rappel ont pu être vendus dans les enseignes de la grande distribution alors que l’alerte avait été donnée ? C’est la question que se posent encore des familles concernées.
Ce site de production avait déjà été contaminé par cette bactérie en 2005, les experts avaient alors recensé 146 cas de salmonellose. Constatons une fois de plus, qu’aujourd’hui comme hier seul le profit immédiat et maximum guide les multinationales et les gouvernements à son service.

Les employés ont interpellé à plusieurs reprises leur hiérarchiecontre des manquements aux règles d’hygiène. Selon eux, les consignes de nettoyage étaient: "loin de ce qui devrait être la norme", "la priorité était clairement la production".
Les fonctionnaires chargés des contrôles dans l’industrie agroalimentaire sont en sous-effectifs. Le nombre de contrôleurs est passé de 5223 en 2005 à 4553 en 2016. Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire donne des leçons et martèle que: «la sécurité sanitaire des consommateurs n’est pas négociable», alors que Ministre de l’Agriculture de Sarkosy, de 2009 à 2012 il a supprimé plus de 600 postes de contrôleurs.
L’épisode de la contamination aujourd’hui, fait suite à une série de scandales alimentaires, sanitaires, pharmaceutiques… Leur seul mot d’ordre: augmenter la rentabilité des entreprises pour toujours plus de profit.
Lactalis un véritable empire, a un chiffre d’affaires annuel de 17,3 milliards d’euros,
75000 « collaborateurs » dans 85 pays, collectent quelques 15 milliards de litres de lait par an, le camembert Président emblème du groupe, Lactalis s’est emparé de Lactel, Bridel, Société, à l’international les Italiens Galbani et Parmalat, l’Espagnol Puleva. Le groupe s’allie avec Nestlé, Salakis, Flanby, La Laitière, Sveltesse… La liste des marques commercialisées par Lactalis n’en finit plus…
Lors de la crise du prix du lait à l’été 2016, le groupe est accusé par les éleveurs et les syndicats agricoles de payer leur lait trop bas. Lactalis serait le plus mauvais payeur du marché.
En 2015, le groupe a été condamné à plus de 60 millions d’euros d’amende dans l’affaire du « cartel du yaourt ». La société s’était entendue avec d’autres fabricants sur les prix afin d’influencer les négociations avec la grande distribution !
Macron veut alléger encore les procédures pour les entreprises.
Dans son discours il est clair: «Nous vivons dans un monde qui nous oblige à faire évoluer notre modèle d’entreprise et les règles qui le régissent afin que les entrepreneurs puissent développer leur activité plus librement».
Avec les ordonnances qui cassent le code du travail, demain sera pire qu’aujourd’hui. 3 exemples:

  • La fin des CHCT:
    Créés en 1982, les comités d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) vont disparaître. Dans les entreprises de plus de 50 salariés, les trois instances actuelles que sont les délégués du personnel (DP), le comité d'entreprise (CE) et le CHSCT vont fusionner dans une seule instance: le comité social et économique (CSE) ce sera: "la nouvelle organisation du dialogue social et économique dans l'entreprise", qui va se traduire par l’aggravation des conditions de travail.
  • La fin de la médecine du travail:
    Autre mesure de la loi Travail, la réforme de la médecine du travail: la visite d'information et de prévention n’est plus pratiquée par un médecin mais par un membre de l'équipe pluridisciplinaire en santé. La visite d'information et de prévention est renouvelée selon une périodicité de 5 ans. Pour les travailleurs de nuit, les travailleurs handicapés et bénéficiaires d'une pension d'invalidité, les moins de 18 ans la visite d'information et de prévention se fera au maximum tous les 3 ans…
  • Avec le CETA ( accord commercial entre l’Union Européenne et le Canada)
    Pour se plier aux règles internationales, la France ouvre grandes les portes de son marché à la viande bovine canadienne dans le cadre du traité CETA et à la viande d’Amérique latine (Brésil-Argentine-Paraguay-Uruguay) en application d’un accord UE-MERCOSUR. Les éleveurs français redoutent le pire au niveau des cours et les consommateurs au niveau de l’état sanitaire de ces viandes venues d’élevages plus grands et des contraintes réglementaires moindres.

L’avenir de l’alimentation et de notre santé ne peut pas être laissé dans les mains des capitalistes qui n’hésitent à mettre en cause la santé et même la vie des enfants, des consommateurs, pour la recherche du profit maximum. L'actualité ne cesse de le prouver.
Il faut s’attaquer à la cause de l’aggravation de cette situation: le capitalisme qui domine notre société dont Macron est le fidèle serviteur.