N° 949 30/10/2025 Les députés s’agitent prétendant modifier le budget austéritaire de Lecornu/Macron/Patronat. Le PS menace de censurer mais négocie en coulisses avec le gouvernement, ce dernier en même temps ne veut pas froisser la droite. A l’Assemblée vendredi dernier, les socialistes ont organisé une rencontre avec Gabriel Attal, Paul Christophe et Jean-Paul Mattei, les chefs de file respectifs de Renaissance, d’Horizons et du MoDem. Une chose est sûre : les socialistes grenouillent avec le macronisme pour parvenir à un accord et laisser passer le gros des attaques austéritaires du budget 2026. Ils sont prêts à cautionner jusqu’aux pires attaques contre le monde du travail, les retraités, la jeunesse.
Tous les partis partagent le même dogme: les intérêts des capitalistes. Ceux-ci avec la complicité du gouvernement, du Sénat, de l’Assemblée ne connaissent qu’un seul moyen afin d’augmenter la compétitivité: attaquer les conditions d’existence des travailleurs, baisser les salaires intensifier les cadences, casser le service public, la santé, l’éducation, la recherche, la culture... Les plans de licenciements se poursuivent dans le pays, des dizaines de milliers d’emplois supprimés dans la chimie, l’automobile, le commerce, la grande distribution, le bâtiment… auxquels s’ajoutent aux 65 000 faillites de petites entreprises depuis un an.
La liste de ceux obligés, de compter chaque euro pour vivre s’allonge. La France compte en 2025 près de 10 millions de « pauvres ».
Afin ne pas être censuré, Lecornu a jeté un os à ronger au Parti socialiste et aux syndicats, promettant de mettre sur pause une misérable partie de la réforme des retraites.Au Sénat le président LR Gérard Larcher entend supprimer le décalage de la réforme des retraites.
De nouveaux cadeaux au patronat.
Au cœur des discussions, les socialistes ont reculé sur la taxe Zucman, Pour contenter Lecornu, le PS a ainsi présenté une version surnommée « Taxe Zucman Light », prenant en compte les « lignes rouges » du macronisme. « Nous avons des amendements de repli aussi. Nous voulons montrer que nous ne sommes pas dogmatiques », note Philippe Brun, député PS ! En séance, le PS a validé la baisse de la surtaxe des bénéfices des grandes entreprises en votant un amendement de compromis déposé à la dernière minute par le gouvernement : les grandes entreprises seraient ainsi visées par un taux de 35,3 %, au lieu de 40 % l’année dernière, tandis que les entreprises de taille intermédiaire seraient visées par un taux de 5 %, au lieu d’environ 20 % dans le précédent budget. 30 milliards d’euros par des coupes massives dans les dépenses publiques en vue de garantir la poursuite de la politique de transfert massif de l’argent public au secteur privé. Lecornu ne compte pas diminuer les aides aux entreprises de 270 milliards d'euros par an, le tiers du budget de l'Etat, elles sont reconduites, le pillage va se poursuivre. Dans la même continuité, le Pouvoir favorise une nouvelle fois les capitalistes et les grandes entreprises. Le projet de budget Lecornu pour 2026 est encore plus austéritaire que celui proposé en juillet par François Bayrou.
Pas touche aux riches, pas touche au capital :
Marine Le Pen refuse la Taxe Zucman, « ni light, ni hard, ni rien du tout ». Elle vient de le réaffirmer: quels que soient sa forme et son allègement, le RN ne soutiendra jamais une « Taxe Zucman » sur les plus riches. Très loin d’alourdir les impôts, cette taxe s’avère plutôt une coquille vide. Le RN démontre une fois de plus la ligne capitaliste de l’extrême droite. Ces déclarations sont de nouveaux gages donnés au patronat, dans la droite ligne de la position de « non-censure a priori » décidée en septembre pour sauver le premier gouvernement Lecornu. A l’Assemblée nationale, le RN dénonce le budget 2026: il n’est pas assez austéritaire ! Le groupe parlementaire s’est opposé au rétablissement d’un impôt sur la production (la CVAE) concernant les entreprises au chiffre d’affaires supérieur à 1 milliard d’euros ou encore il a soutenu la proposition d’UDR, parti d’Eric Ciotti, de supprimer les « surtaxes » exceptionnelles sur les grandes entreprises. Marine Le Pen démontre une nouvelle fois qu’elle et son parti sont l’ennemi des travailleurs et de la classe ouvrière.
Matignon se félicite : « Tout le monde joue le jeu ».
Toutes ces manœuvres aboutiront au même résultat: un budget austéritaire. Les travailleurs, les retraités les foyers précaires, l’ensemble des classes populaires paieront la note et la hausse des dépenses militaires. La macronie feint de laisser les députés s’exprimer parce que la Constitution lui laisse les mains libres pour passer en force, même sans 49-3, grâce au calendrier contraint de l’article 47 et aux ordonnances. Les institutions de la Ve République permettent de toute manière à ce budget dévastateur de passer. La seule chose qui compte c'est que les travailleurs interviennent dans la situation et se dotent d’un plan de bataille offensif pour bousculer la passivité des directions syndicales.
Ni les manœuvres de Lecornu, ni les combines parlementaires entre Macron et le PS, ni le dialogue social engagé par les directions syndicales ne permettront d’abroger la réforme des retraites et de faire reculer l’austérité. Les salutations victorieuses de l’intersyndicale avalisent le projet dévastateur de budget 2026 en échange d’une réouverture du “dialogue social” qui verra le retour de la proposition de la réforme des retraites à points et de la capitalisation. Les directions syndicales confédérales redonnent la main aux politiciens et s’engagent dans l’apaisement social plutôt qu’une riposte de haut niveau, unitaire et interprofessionnelle du monde du travail, notamment par la grève. L’heure est plus que jamais à la construction d’un véritable processus de luttes et de grèves. La colère est là, palpable et présente dans tous les secteurs économiques. La réponse au projet de budget doit être collective et offensive, à l'image des appels à bloquer le pays les 10 et 18 septembre et le 02 octobre. Nous ne pouvons nous contenter d'une simple date de mobilisation pour soit disant "peser" sur le débat parlementaire le jour de l'examen du budget ou du vote de ce dernier par l'Assemblée nationale. Tout bloquer, notamment par la grève, devient absolument vital. Le souffle de la mobilisation sociale #OnBloqueTout a donné un élan et une perspective à la colère cherchant partout à s'exprimer. Notre force collective immense est notre arme.
Les travailleurs déterminés à lutter n’attendent qu’une chose: se faire entendre.
Contre le budget Lecornu : #ToutBloquer !




