735-22/09/2021 Des conditions difficiles de rentrée
Une seconde rentrée vient de se dérouler sous la pression de la pandémie de Covid 19 qui a déjà largement perturbé l'année scolaire précédente.

Où en sommes-nous aujourd'hui?
Dans le second degré, essentiellement les lycées, si des aménagements avaient été possibles en termes d’effectifs, notamment des dédoublements, durant l’année scolaire 2020-2021, cette année, c'est le retour en présentiel dans des classes de 35 élèves ou plus, ce qui rappelle le manque criant d'effectifs pour alléger le nombre d'élèves par classe.
Du côté des élèves, ce n’est pas la joie. Le port du masque à 7ans n'est pas pour arranger une situation qui se double, pour les enfants et les parents de la fermeture de classes au premier cas détecté, quand dans le secondaire le tri pourra être fait entre vaccinés et non vaccinés dans la possibilité de suivre les cours en présentiel.
Là où avait été introduit cet « enseignement » à distance depuis le printemps 2020, cette "pédagogie" à distance a fait des dégâts notamment pour celles et ceux issus des milieux populaires, qui ont souvent décroché. Aujourd’hui, il s’agit en fait de se réhabituer à l’école, dans des conditions difficiles qui ne sont pas toutes résumées par la pandémie, mais beaucoup par le manque chronique de moyens de l'école.
Du côté des enseignants, ce n’est pas terrible non plus. L’état de fatigue, après trois semaines de cours, est vraiment important. Les conditions de travail ne se sont pas améliorées, loin de là. Les pressions de la hiérarchie, notamment dans le premier degré, sont de plus en plus insistantes. Tout est fait, dans la lignée de ce que fait Blanquer depuis 2017, et de ses prédécesseurs, pour transformer les enseignants en exécutants de protocoles décidés en-dehors d’eux, par la contrainte s’il le faut, Macron en connaît un rayon, dans ce domaine.
L'accélération de la casse du service public
Cette rentrée est marquée par l’accélération de la casse du service public. Les postes à statut particulier, atteignables hors mouvement, se multiplient. Le recours aux contractuels n’a jamais été aussi important; après les baisses drastiques dans le recrutement des enseignants du second degré, cette année, le nombre de professeurs des écoles stagiaires est inférieur à celui des années précédentes. Et les contractuels sont utilisés comme bouche-trous, baladés, maltraités.
Blanquer avance à marche forcée vers un bac au contrôle continu, c’est-à-dire l’accélération du processus déjà existant des « bacs locaux », couplé au fameux parcoursup qui constitue une sélection dans les filières universitaires. Dans les faits, le bac n'est plus le premier grade universitaire étant donné la sélection et le nombre de bacheliers qui se trouvent sans cursus universitaire.
Une école territorialisée qui n'a plus rien de national
Ainsi, sous la houlette des chefs d’établissement, très autonomes à ce sujet, les enseignants des lycées sont invités à rédiger un projet local d’évaluation, qui peut les contraindre et mettre à mal leur liberté pédagogique.
Dans le premier degré, la marche à un directeur d’école bénéficiant d’une autorité fonctionnelle se précise. La particularité actuelle des écoles est que le directeur n’est pas un supérieur hiérarchique ; les décisions sont collégiales, prises en conseil des maîtres, même si certains directeurs ont tendance à faire preuve d’autorité. Pour l’instant, ce n’est pas dans les textes. Mais le projet de Blanquer, qui devrait voir le jour à la rentrée prochaine, est, sans leur donner un statut de supérieur, de permettre aux directrices et aux directeurs de décider seuls d’un certain nombre de choses, quel que soit l’avis du conseil des maîtres. C’est cela l’autorité fonctionnelle. Et, ici et là, cela se met déjà en place. Ainsi, dès cette année, les Inspecteurs de
l’Education Nationale, n’ont plus aucune compétence pour piloter les conseils de cycle, dans les écoles, cette autorité a échu aux directeurs. Dans plusieurs départements, les Directeurs académiques écrivent directement aux directeurs d’école, sans passer par les inspecteurs de l'éducation nationale. Ces inspecteurs ont du mouron à se faire quand-au devenir de leur profession, surtout qu’il est prévu une fusion des corps avec celui des Inspecteurs d’Académie…Tour cela entraîne à des conflits entre collègues et directeurs ce qui n'est pas positif pour l'école dans son ensemble.
La lutte pour un plan d'urgence
Dans cette grisaille, nous avons quand même un espoir: le développement de la lutte. L’intersyndicale CGT-FO-SUD-FSU appelle à la grève le 23 septembre et réclame un plan d’urgence pour l’éducation nationale : de nombreuses créations de postes de titulaires, et une hausse des salaires avec le dégel du point d’indice, qui est une revendication commune à tous les agents de la fonction publique. Elle appelle aussi à participer à la grève interprofessionnelle du 5 octobre.
Malgré la fatigue, le découragement parfois, il semble qu’un nombre non négligeable d’enseignants et de personnels non enseignants de l’éducation nationale aient décidé de relever la tête et de combattre le rouleau-compresseur de la casse du service public.
Le Parti Révolutionnaires Communistes sera aux côtés de toutes et de tous dans ce combat qui se construit peu à peu. La casse du service public de l’éducation doit cesser, une autre École est possible. C’est cet espoir que porteront les grévistes du 23 septembre et du 5 octobre.

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