739-21/10/2021 17 octobre 1961 « une journée portée disparue ». Ils ont essayé de l’effacer des mémoires, ils ont échoué mais il reste à faire sauter les couches de maquillage qui s’accumulent pour masquer la vérité crue de l’impérialisme français.

Depuis les années 1830 et 1840, la colonisation de l’Algérie n’est faite que de massacres, d’exactions, de destructions de fermes et de récoltes de mises à feu et à sac de tout un pays. Les colons rêvent d’une Algérie sans Algérien comme porte d’entrée sur tout le continent africain. Jusqu’en 1962, ce sont donc 130 années de colonisation et de violences, de pillages et d’humiliation.
C’est en restituant la manifestation d’Octobre 1961 dans cette histoire que l’horreur de la répression apparaît dans le continuum d’une politique impérialiste française dont les traces ne s’effaceront jamais. La terreur est une constante qui rend illusoire une « réconciliation » entre les deux états. On ne peut pas citer tous les massacres mais ceux de Sétif, Guelma et Kherrata en mai 1945, les décapités du sud algérien, les « opérations de maintien de l’ordre », les atrocités commises par l’armée française sur les civils rendent crédible le nombre de cinq millions de morts algériens en 130 ans. Sans oublier les troupes coloniales enrôlées par l’armée française dans les deux guerres mondiales. Seul le peuple algérien est gardien de cette mémoire et lui seul peut juger du caractère odieux des déclarations de Macron sur la « rente mémorielle » que le pouvoir d’Abdelmadjid Tebboune utiliserait à des fins de politique intérieure. Tout comme était odieux en 2005 le vote d’une loi chiraquienne contenant un article sur le « rôle positif de la présence française en Afrique du Nord. » Expression abrogée certes mais omniprésente dans la doxa coloniale et qui resurgit régulièrement dès que les intérêts de l’ancien colonisateur sont en jeu.
La commémoration du bout des lèvres du 17 octobre, en 2021, n’échappe pas à la règle. Réduire ce massacre de plus de 200 manifestants algériens défilant pacifiquement à Paris contre un couvre-feu -qui les discriminait encore- avec femmes et enfants à une faute d’un seul homme : le préfet Papon rajoute de la falsification de l’histoire au profit du pouvoir français de de Gaulle et Debré, les vrais commanditaires de la répression sans limites. D’ailleurs la répression se poursuivit jusqu’au cessez le feu du 19 mars suivant. Le préfet Papon est bien un individu infâme et ce n’est pas un acte isolé dans sa carrière de collabo. Mais c’est le pouvoir du Général de Gaulle qu’il faut dénoncer. Pouvoir au service du capital, principal bénéficiaire comblé de la colonisation.
Et ce ne sont pas les quelques mesures de rétorsion mises en place par le gouvernement algérien qui vont menacer les affaires des multinationales en Algérie. Premier client et second fournisseur - après la Chine – la France n’a jamais cessé son commerce post-colonial. Danone, Sanofi, Yoplait, Schneider, Veolia, Thomson, Thalès, Saur, Total, Crédit agricole, BNP etc. continuent leur juteux commerce des deux côtés de la Méditerranée quelles que soient les tensions diplomatiques liées aux propos complètement irresponsables et irrespectueux de Macron. Le premier ministre, Aïmene Benabderrahmane nous rappelle : « Nous n’acceptons pas ce genre de déclarations, l’Algérie c’est un peuple, une nation debout ayant fait ses preuves dans l’histoire ». Nous étions et resterons aux côtés des Algériens dans leurs luttes passées et à venir contre le capitalisme exploiteur, colonisateur. Nos deux peuples ont su prouver leur solidarité face à la férocité des impérialistes. Notre Parti Révolutionnaire COMMUNISTES renouvelle sa solidarité internationaliste au peuple algérien dans sa lutte pour sa souveraineté nationale.

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