744-24/11/2021 Les propos de Rémi Salomon, président de la commission médicale d’établissement de l’AP-HP le 12 novembre

« On est dans une situation où, dans quelques mois, on peut avoir un effondrement de l'hôpital » (…) "La situation à l'hôpital en ce moment est catastrophique" en région parisienne et "très très inquiétante dans beaucoup d'autres régions » n’ont pas été démentis par les autorités sanitaires ni par le pouvoir politique, et pour cause …
Non seulement ce responsable dit vrai mais sans doute la situation est encore plus grave. Il ne pointe pas les responsabilités politiques de cette situation. Quand les personnels de santé multipliaient les actions syndicales ces dernières années, ils ont pleinement joué leur rôle de lanceurs d’alerte mais les gouvernements ont continué la même politique. Cet effondrement était planifié méthodiquement de longue date, suppression de 100 000 lits en 25 ans dont encore près de 6 000 en 2020 en pleine crise COVID.
Notre système public de santé conquis par des décennies de luttes des patients et personnels remplissait sa fonction. Son développement d’après 1945 couplé à une protection sociale de haut niveau a permis de garantir la bonne santé du plus grand nombre sans distinction ou presque… La recherche, les techniques innovantes, soulageaient de plus en plus efficacement les victimes de maladie ou d’accidents, les progrès fulgurants de la médecine ne semblaient pas devoir s’arrêter. Mais le capital veut remettre la main sur ce secteur qui lui a échappé : les cliniques privées, les sociétés d’assurances, les grandes entreprises de la pharmacie, du matériel médical, les grands laboratoires tous veulent tirer profit de notre système de santé. Dès les années 80, les politiques de santé publique mises en place au fils des années sont toutes allées dans le même sens : suppression de personnels de toutes les catégories non-recrutement, stagnation des salaires, diminution drastique des moyens attribués aux hôpitaux, entrée insidieuse du privé par l’autorisation de consultations privées avec les moyens en matériel et en personnel du secteur public, signature de contrats juteux avec des entreprises privées comme Happytal pour la conciergerie. Il n’y a aucune fatalité dans la dégradation de l’hôpital, c’est un choix politique délibéré de transfert d’un service public à la recherche du profit maximum, sans limites, des multinationales. Par ex, les hôpitaux en construction, comme le nouveau CHU de Nantes, doivent servir de modèle : moins de lits, moins de personnels, transfert de l’hôtellerie au privé parallèlement au développement de l’ambulatoire. Les fermetures de services d’urgence la nuit (Voiron, Draguignan, Moissac, Redon …) tendent à accélérer le développement des urgences privées. Ce nombre de services d’urgence en baisse met la population en danger cela concentre les patients dans un nombre d’hôpitaux limité dont l’activité augmente et les conditions de travail qui se dégradent et les médecins, personnels soignants démissionnent accroissent le danger. 1300 étudiants infirmiers qui ont démissionné depuis deux ans.
C’est donc dans ces conditions que le plan blanc a été mis en place par l’hôpital d’Alençon vendredi dernier, interdisant de nouveau les visites, empêchant les personnels de prendre des congés annuels et en imposant un rythme de travail constitué de deux équipes travaillant 12 heures non stop.
Les personnels du service de cardiologie du centre hospitalier Camille-Guérin à Châtellerault ont appris en réunion que leur service serait fermé complètement à partir du 3 décembre, depuis lundi 15 novembre, le service des urgences du CHU de Rennes (Ille-et-Vilaine) est en grève illimitée, alors que ses soignants réclament des renforts face à une augmentation importante de patients. Depuis plusieurs mois les grèves et les manifestations des personnels hospitaliers et des urgentistes ne cessent de se développer et concernent un nombre croissant d’hôpitaux dans toute la France ( cf les résumés économiques sur le sitecommunistes.org).
Ils veulent aller très, très vite dans la démolition de tout ce qui protège les citoyens. Seule les luttes unies et vigoureuses peuvent faire barrage à cette entreprise de destruction, c’est une urgence absolue pour sauver notre patrimoine social.
La lutte unie et résolue seule permettra le maintien d’un système de santé pour tous.
La lutte est la seule voie qui fera reculer Macron et son gouvernement, comme elle a fait reculer leurs prédécesseurs.
Les moyens existent pour développer un service public hospitalier qui réponde aux besoins de la population de la France. Le PIB (Produit intérieur brut) de la France est de 2500 milliards d’€, les richesses créées par les travailleurs doivent leur revenir. Les exonérations de cotisations sociales patronales s’élèvent à 38 milliards d’€ par an, le montant CICE c’est plus de 100 milliards d’euros alloués aux entreprises à travers ce dispositif, l’exonération des cotisations sociales sur les heures supplémentaires c’est 600 millions. Ces sommes doivent revenir à la sécurité sociale et être gérées par les travailleurs qui seuls assureront à tous la possibilité de se soigner selon leurs besoins et non selon leurs moyens.
Le Parti révolutionnaire COMMUNISTES apporte son soutien aux travailleurs en luttes pour faire reculer Macron aux ordres du capitalisme.

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