744-25/11/2021 Sauveteur, gens de mer, habitants de Calais laissent échapper leur désarroi après le naufrage d’une embarcation de migrants faisant au moins 27 morts.

Le compteur de la tragédie humaine monte, on comptait déjà sept morts et disparus en mer depuis le début de l’année et plus de 300 morts depuis 1999, sans oublier les victimes sur terre récemment les deux migrants errant sur une voie de chemin de fer, fauchés par un TER. 7 500 personnes sauvées depuis le début de l’année au large des 100 km de plages entre Calais et Dunkerque, selon la préfecture maritime et 31 500 migrants auraient quitté les côtes françaises pendant les dix premiers mois de l’année.
La France comme l’Angleterre sont responsables de cette situation. Après la tragédie de Dunkerque Boris Johnson et Jean Castex n’ont à proposer que de renforcer les actions de contrôle: plus de drones, plus de caméras de surveillance, plus de barbelé, plus de gendarmes… et Londres annonce son intention d’adopter prochainement une loi permettant à sa marine de rejeter par la force vers les côtes françaises les embarcations pénétrant dans ses eaux territoriales. Ils jettent les immigrés dans les bras des passeurs.
La misère, les guerres impérialistes, comme les multiples interventions françaises et anglaises en Afrique, au proche et Moyen-Orient, en Irak, Libye, Yémen, Syrie avec leurs « alliés » chassent les populations de ces pays, nombreux meurent en route. Dans un récent rapport publié par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), au moins 1 146 personnes sont mortes en mer en tentant de rejoindre l’Europe au cours du premier semestre 2021. En 2020, 513 avaient péri au cours de la même période et 674 en 2019. Ils viennent s’ajouter aux centaines de milliers de morts sous les bombes des grandes puissances capitalistes.
A la veille de l’hiver les conditions de vie des migrants qui hantent les plages du Pas-de-Calais sont inhumaines et les forces de l’ordre font preuve à leur égard de harcèlement. Un hangar avec des tentes, 300 couchages pour la nuit seulement : c’est ce qu’ont décroché au bout d’un mois de grève de la faim trois militants associatifs du Calaisis. Le ministre de l’Intérieur méprise les demandes des associations. Les mêmes problèmes se retrouvent aussi à Grande-Synthe, à Paris... La politique « zéro point de fixation » pratiquée par les gouvernements successifs a conduit à une escalade répressive décrite par la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) : « Les personnes exilées s’épuisent à errer, sans cesse à la recherche d’abris de fortune et de moyens de survie dans des lieux toujours plus hostiles, plus insalubres, plus isolés, et ainsi plus dangereux. »
La France doit prendre ses responsabilités. Comme le dit Sébastien Nadot ex LREM président de la commission d’enquête sur les migrations: « Le droit à un hébergement, le droit à être alimenté, le droit à accéder à des premiers soins, le droit à l’éducation. Tous ces droits fondamentaux sont bafoués depuis des années à Calais. » Il faut les rétablir
Nous dénoncions la semaine dernière sur notre site (hebdo743): « Les candidats à l’immigration ne demandent qu’à arriver par des voies sécurisées et légales pour demander l’asile, au lieu de cela, ils se retrouvent sous la dépendance de passeurs sans scrupules et traqués comme des criminels». Il faut absolument réprimer les réseaux de trafic des êtres humains et écouter enfin les voix des ONG exigeant que Londres ouvre des voies légales de demande d’asile au Royaume-Uni.
Pour lutter contre les « jungles », contre les réseaux de passeurs, il existe des alternatives concrètes à la politique répressives pratiquées à l’encontre des migrants. Etre humain, les serviteurs du capital ne connaissent pas ces mots, le jour du drame Emmanuel Macron était à Zagreb pour sceller la vente de 12 Rafales d'occasion pour un contrat à près de 1 milliard d'euros qui vont servir aux guerres et conflits armés des impérialistes ou des milliers d’hommes de femmes et d’enfants fuiront encore leur pays.
Chacun verse sa larme sur les conditions des migrants, mais c’est pour mieux éviter le débat sur les causes et s’évertue à proposer des solutions pour les repousser et les utiliser pour justifier une politique agressive. Là aussi, on constate que le système capitaliste n’est que chaos, néfaste au développement humain. C’est pour cela qu’il faut renverser ce système et construire une société sans exploitation de l’homme par l’homme basée sur la coopération des hommes au service de toute l’humanité

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