772-09/06/2022 Le 7 juin, le personnel hospitalier, à l’appel de 9 syndicats et collectifs, s’est mis en grève pour défendre l’hôpital public. Dans plus de 200 rassemblements dans toute la France, les soignants, médecins, infirmières, aides-soignants(e)s et

les autres personnels de l’hôpital public sont descendus dans la rue avec des revendications claires : exiger des moyens, une revalorisation des salaires, de meilleures conditions de travail et dénoncer le manque d’effectifs. Ce sont les seules conditions pour enrayer la crise des hôpitaux qui s’aggrave depuis plusieurs années.
Depuis mai plus de 120 services d’urgences sont contraint de limiter leur activité, soit en fermant les urgences la nuit soit en imposant un système de filtrage, entre 20h et 8h seuls les patients envoyés par le 15 ont accès au service. Aucun territoire n’est épargné, 60 départements sont touchés dont 14 des 32 plus gros hôpitaux CHU (Centre Hospitalier Universitaire) et CHR (Centre Hospitalier Régional) figurent sur la liste du Samu-Urgences de France.
La situation est alarmante mais le pire reste à venir a prévient le Pr Salomon, président de la conférence médicale des Hôpitaux de Paris, « On a un risque imminent de rupture d’accès aux soins. C’est déjà en train de se produire et ça risque de s’aggraver de manière assez considérable pendant l’été, au moment des congés ».
La crise de l’hôpital est plus marquée et se pose avec plus d’acuité aux urgences mais aucun service de l’hôpital public n’est épargné. C’est le résultat d’une volonté politique de réduire la capacité du service publique hospitalier et de le privatiser, totalement assumé par le gouvernement Macron qui poursuit la politique des gouvernements précédents pour livrer tout le système de santé au capital à l’affût des quelques 500 milliards € de la Sécurité Sociale.
La ministre de la santé, B. Bourguignon, a annoncé quinze jours d’échanges bilatéraux avec les professionnels de santé pour aboutir à des mesures qui permettront de tenir l’été à l’hôpital. Macron a lancé une « mission flash » d’un mois sur les soins urgents, confiée à F. Braun, Président de l’association Samu-Urgences de France, il qui ne rendra ses conclusions fin juin et durant l’été sera lancée la grande « concertation » sur la santé avec les professionnels et les citoyens, promise lors de la campagne présidentielle…
Sur le terrain : « impossible d’attendre » ! Le constat a déjà été fait, toutes les concertations, tous les rapports, existent : en 20 ans 100 000 lits ont été fermés. La France est le seul pays à fermer des lits pendant la pandémie 5 700 lits ont été fermés en 2020 depuis ça n’a pas cessé :
A Bobigny entre 20 et 25 de lits ont fermés; dans les Pays de Loire ce sont 1390 lits qui ont été supprimés (chirurgie, obstétrique, soins de suite, psychiatrie) sans parler des fermetures dans des services de médecine générale.
Des lits fermés, ce sont des patients non pris en charge, plusieurs lits fermés, c’est un hôpital qui ferme. Toute fermeture de service d’urgence, tout retard à la prise en charge d’une pathologie grave entraine une surmortalité. Les patients sont en danger 20% des patients qui passent aux urgences ont besoin d’être hospitalisé, le manque de lits font qu’ils restent sur des brancards dans des conditions « indignes » que ne supportent plus de nombreux soignants, ce qui accentue la fuite des personnels. Au CHRO (Centre Hospitalier Régional d’Orléans), « ce qui était inacceptable il y a dix ans est devenu quotidien aujourd'hui comme le fait de passer trois ou quatre jours sur un brancard », aux urgences du CHU de Nantes le record a été de 120 heures !
Aujourd’hui le système s’effondre sous l’effet des fermetures massives de lits, du manque de soignants, et d’un déficit voulu de recrutement.
L’épuisement du personnel soignant sans espoir d’amélioration a provoqué
⁕ Des démissions en chaine, 150 000 à 200 000 infirmières et infirmiers ont abandonné leur métier, Au CHU de Bordeaux, 40% d’urgentistes en moins 50% de fréquentation en plus ; la Haute-Garonne détient le record des pertes d’effectifs soignants -6824 en 5 ans.
⁕ Une explosion des jours d’arrêt de travail, des maladies professionnelles de plus en plus graves. En 2022, au CHU de Nantes l’absentéisme a dépassé 12%.
Aujourd’hui il manque 100 000 emplois à l’hôpital public et 240 000 dans les Ehpad.
France Stratégie(1) explique que d’ici 2030 non seulement on a besoin des personnels qui manquent mais il faudra créer 700 000 postes de plus dans le domaine de la santé et du médico-social. Cela passe par la relance de la formation des paramédicaux et des médecins. La suppression du numerus clausus n’a été qu’un trompe-l’œil puisqu’on n’a pas donné les moyens aux universités de former plus. Chaque année le gouvernement connait les besoins de formation de chaque établissement de santé, le nombre de poste proposé est bien inférieur aux besoins des établissements alors que de nombreux des candidats postulent
Seule a lutte permettra d’arrêter la casse de l’hôpital public, d’obtenir les moyens financiers pour développer l’hôpital public qui réponde aux besoins de la population.
Les mobilisations se multiplient : au CHU de Poitiers 500 personnes ont manifesté le 12 mai contre la fermeture des urgences, à Bordeaux, le 24 mai, plus de 600 personnes ont rejoint personnel de l’hôpital en grève pour dénoncer les mesures de restrictions mises en place sur les urgences de nuit. A Oloron-Sainte-Marie ils étaient plus de 2 000 à manifester après des mois de fermetures des urgences, pour exiger une réouverture pérenne et totale, mardi 10 mai 2022 au CHU de Nantes contre la dégradation des conditions de travail, stop aux changements de planning et/ou de service, et réclamer des embauches
Pour que l’hôpital public remplisse ses missions il faut augmenter ses moyens financiers, augmenter les salaires de tous les personnels, par l’amélioration des conditions de travail, par un recrutement massif de personnels titulaires. Ce n’est que par la lutte que ces revendications seront arrachées.
Le Parti Révolutionnaires Communistes et son candidats Olivier Terrien, aux élections législatives dans la 3ème circonscription de Nantes sont dans ces luttes et vous appellent à faire un vote de lutte en mettant dans l’urne un bulletin du Parti Révolutionnaire Communistes.

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(1) France Stratégie est une institution autonome placée auprès du Premier ministre, qui contribue à l’action publique par ses analyses et ses propositions. Elle anime le débat public et éclaire les choix collectifs sur les enjeux sociaux, économiques et environnementaux. Elle produit également des évaluations de politiques publiques à la demande du gouvernement. Les résultats de ses travaux s’adressent aux pouvoirs publics, à la société civile et aux citoyens.