Chers camarades,
C’est notre dernier Bureau National avant les élections européennes, nous allons faire le tour des initiatives dans les départements, les réunions publiques, les rencontres avec les travailleurs devant les entreprises, les quartiers ouvriers, nos contacts avec la jeunesse, les conférences de presse, bref faire un point sur notre campagne électorale dont les enjeux politiques sont très importants.
Cette Europe créée par le capital pour son développement, n’existe pas pour répondre aux besoins sociaux des peuples, mais pour organiser, structurer, imposer aux nations un seul objectif : l’exploitation capitaliste pour le profit.

Nous le disons souvent pour ce qui concerne la France : il s’agit de livrer toute la société aux objectifs du capital, si c’est vrai en France, c’est vrai en Europe et dans le monde.
L’Europe capitaliste, c’est la disparition à terme des Nations, c’est-à-dire du choix des peuples à disposer d’eux-mêmes, c’est la disparition de la souveraineté nationale, la dépendance des peuples aux choix capitalistes.
Tout doit tendre vers un seul objectif : développer plus et plus vite le profit capitaliste et rien ne doit se mettre en travers de cet objectif. Il faut donc supprimer tous les obstacles au profit et principalement les acquis collectifs arrachés par les luttes sociales au cours de décennies d’affrontement de classe et mettre la main sur les richesses céées.
Après la disparition de l’URSS, l’ Europe du capital a connu un développement très rapide, l’ennemi de classe ayant disparu, les peuples ont été soumis à la domination accélérée des multinationales qui se sont développées, concentrés, restructurées dans une concurrence effrénée dont nous connaissons les conséquences aujourd’hui : plans d’austérité partout, mondialisation des capitaux, agressions, conflits armés, guerres pour les matières premières entraînant des millions de morts, 66 millions de personnes fuyants leur pays agressé ou soumis à la brutalité de l’exploitation capitaliste.
Le capitalisme domine la planète, on doit le combattre partout en France en Europe et dans le monde. Nous menons cette bataille politique pour le supprimer :
En France, en Europe, les partis révolutionnaires se sont sabordés après la disparition de l’URSS laissant tout le champ politique aux forces du capital. C’est pourquoi nous avons décidé de développer un parti révolutionnaire en 2002, un parti dont le but ultime est d’abattre le capital, construire une société maîtrisée et contrôlée par le peuple et dont le seul but est le développement humain, la réponse aux besoins sociaux, une économie au service exclusif du peuple.
La propriété des moyens de production et d’échange est donc au centre de notre politique parce qu’en dehors de cela, aucun changement n’est possible. Tous ceux qui plaident pour le changement en ignorant cette question fondamentale entraînent le peuple dans le piège de l’aménagement du capital et sa gestion.
Il faut sans cesse ramener le débat à sa juste analyse : le capital et le travail sont inconciliables, la lutte politique est donc nécessaire pour éliminer le capitalisme afin que les intérêts de la classe ouvrière deviennent de but essentiel de cette société future.
Cette bataille contre le capital, nous la menons partout fut-il de dimension nationale, européenne ou mondiale, d’autant plus que nous sommes seuls à développer une perspective révolutionnaire sur des bases claires.
Les partis politiques présents à ces élections parlent de tout sauf de cette question centrale : qui détient les pouvoirs en France en Europe et dans le monde ?
L’équipe à Macron, la droite, veulent développer encore plus le capitalisme européen, c’est normal puisque que c’est ce qu’ils font en France. Le Rassemblement National de Le Pen, pour se garantir d’être la relève possible au pouvoir actuel, ne veut plus sortir de l’Europe ni de la monnaie unique. Mélenchon, le Parti Socialiste, le Parti Communiste Français, les écologistes et autres divers partis proposent tous des changements sans toucher au capital pour apparaître et se démarquer de la politique actuelle.
Europe sociale, partage des richesses, tout cela convient très bien à l’Europe des multinationales car la propriété des moyens de production et d’échange n’est pas remise en cause, elles peuvent donc continuer à exploiter les travailleurs.
En clair ils sont tous d’accord pour revendiquer soit la poursuite et le développement de la politique actuelle ou un capitalisme moins méchant, plus partageur, c’est exactement ce qu’on fait les multinationales en attribuant dernièrement des « primes » aux travailleurs pour faire taire le mécontentement existant. Mais les salaires restent bloqués, les restructurations se poursuivent, les acquis sociaux continuent à être supprimés.
Cet accord politique de fond entre tous les partis, qui ont en même temps besoin de se démarquer de la politique à Macron, trouve son aboutissement au travers de l’initiative du Parti Socialiste réunissant la droite, les Verts et l’ensemble de la gauche avec l’approbation de l’extrême droite pour contester la privatisation d’Aéroport de Paris. Cette nouvelle magouille politicienne ne peut masquer la responsabilité des uns et des autres dans la privatisation des entreprises publiques, des services publics depuis des années et notamment pendant les années de gouvernement d’union de la gauche ou la vague de privatisations n’a jamais été aussi importante.
Non, ce n’est pas le mariage de la « carpe et du lapin » comme voudraient faire croire la propagande du pouvoir, mais bien l’alliance politique des partis pour contester Macron et non pas les privatisations et la mise en coupe réglée de la société.
On ne peut pas négocier avec le capital, ni politiquement, ni syndicalement. Le « dialogue social » prôné par les organisations syndicales aboutit toujours à des reculs sociaux remettant en cause et supprimant à chaque « négociation » des acquis, des droits qui touchent tous les secteurs économiques et sociaux.
Ce syndicalisme engagé dans le « dialogue social » revendique également le partage des richesses mais ne remet pas en cause l’exploitation capitaliste. Il est dominant en France, en Europe avec la Confédération Européenne des Syndicats, et dans le monde avec la Confédération Syndicale Internationale, partenaires des multinationales mondiales et dont la compromission n’est plus à démontrer.
L’existence d’un syndicalisme de classe s’avère plus nécessaire que jamais, il est minoritaire aujourd’hui dans le pays, il faut donc le renforcer.
Voilà l’état des rapports de force politiques et sociaux en présence, autant dire que le capital n’est pas menacé et qu’il peut poursuivre son développement sans problème majeur.
Cette politique menée par le pouvoir, sans aucune remise en cause sur le fond génère un profond mécontentement qui ne faiblit pas malgré les tentatives d’enfumage multiples qui n’ont d’ailleurs pas d’effet sur l’opinion.
Les luttes nombreuses constatées sous Sarkozy puis Hollande se sont développées depuis l’élection de Macron et ne faiblissent pas. Ces luttes, malgré les obstacles avec la restriction des libertés, l’attitude des centrales syndicales comme la CFDT, marchepied des multinationales et aujourd’hui supplétif de Macron, se poursuivent dans la santé, en ce moment les services des urgences sont en grève et le mouvement s’étend, l’éducation, l’automobile, la chimie, les banques, la métallurgie, les collectivités territoriales, chez les retraités, dans la grande distribution.
Nous soutenons toutes ces luttes qui démontrent que leur convergence est possible, c’est la crainte du pouvoir qui tente de répondre par des mesures exclusivement fiscales ce qui ne peut se traduire que par des impôts nouveaux ou des « économies » sur la dépense publique, autrement dit par de nouveaux efforts imposés aux travailleurs et au peuple.
Le « grand débat national », le mouvement des « gilets jaunes » concentrent le débat uniquement autour des questions fiscales excluant totalement la responsabilité du patronat et la politique des multinationales pourtant à la manœuvre, aux commandes de la politique appliquée par Macron.
La propagande capitaliste a annoncé d’ailleurs l’intervention de Macron comme étant la réponse aux « gilets jaunes » et non pas aux revendications sociales portées par les luttes des travailleurs.
On voit mieux à quoi sert ce mouvement qui de semaine en semaine fait l’objet d’une promotion sans pareil, pour servir de faire-valoir aux annonces du pouvoir.
Ce mécontentement doit trouver une issue révolutionnaire.
Les luttes sont nombreuses, le mécontentement profond que ce soit en France, en Europe et dans le monde.
En France nous travaillons à développer, renforcer l’idée qu’une société débarrassée du capital est possible. Notre soutien, notre participation aux luttes revendicatives sont constants, nos initiatives dans les départements aident à la compréhension, à l’analyse de l’état de la société et de ce qu’il faut faire pour en changer. Ne négligeons pas ce qui avance, même si la bataille est difficile, nous pouvons tous constater que l’écoute à nos propositions s’est modifiée, notre perspective retient l’attention. L’engagement de nos 79 candidates et candidats à l’élection européenne n’a rencontré aucun problème en dehors des tracas administratifs habituels. 79 candidats porteurs des propositions de notre parti qui ne s’arrêtent pas aux frontières nationales et européennes.
Nos propositions pour changer de société sont universelles, la lutte des classes est internationale, les luttes dans le monde se développent également car les peuples sont soumis à la même domination : l’exploitation capitaliste pour le profit.
Mais partout l’absence ou la faiblesse des partis révolutionnaires pèse beaucoup dans la lutte politique pour construire une perspective révolutionnaire.
En Chine, le parti au pouvoir s’est détourné depuis longtemps de la révolution socialiste. La Chine est aujourd’hui un pays qui participe à la concurrence inter impérialiste, le développement accéléré du capitalisme a les mêmes effets dans ce pays que partout ailleurs : exploitation du travail, précarité, bas salaires, temps de travail, acquis sociaux supprimés, augmentation de la précarité, etc., ce qui entraîne de puissantes et régulières luttes durement réprimées. Le Parti Communiste chinois est totalement voué aux thèses du capital, il a abandonné la lutte des classes, il dirige le pays comme une entreprise et veut dominer le marché du commerce mondial. On observe ce que l’on peut voir dans tous les pays capitalistes : des riches de plus en plus riches.
En Algérie, le peuple se soulève contre les conditions de vie et de travail, un taux de chômage qui frappe une jeunesse qui souffre, une corruption, un pillage des richesses par une caste algérienne qui veut s’accrocher au pouvoir pour ses propres intérêts et ceux des multinationales. L’excellent travail réalisé par le Centre Universitaire d’Etudes Marxistes aide à comprendre et analyser la situation de la société algérienne, le contenu du mouvement actuel et les perspectives politiques qui s’offrent au peuple algérien. Nous soutenons bien sûr la bataille, les luttes en cours compte-tenu que les forces révolutionnaires sont minoritaires dans ce pays ou le Parti Communiste est réprimé, nous lui avons fait part de notre entière solidarité.
La situation au Soudan, pays également très riche en matières premières fait l’objet de convoitises dans cette course effrénée au profit générant des luttes puissantes et en réaction des guerres et conflits armés qui n’en finissent pas. La Lybie ou la lutte pour le pouvoir orchestré par l’impérialisme occidental, qui est d’ailleurs à l’origine du conflit actuel, avec des centaines de morts, des populations déplacées comme en Syrie dont on parle moins aujourd’hui mais où le partage du pays se fait en fonction des intérêts des multinationales en concurrence entre elles pour s’accaparer les richesses.
On pourrait continuer longtemps a édicter la liste des pays où les luttes, les conflits armés, les guerres n’ont qu’une origine : la mainmise du capital sur les états, sur les nations, sur les peuples, sur les richesses des pays. Le capital existe pour imposer sa loi partout : le profit, rien que le profit, tout le reste n’est qu’organisation pour le développer. C’est pourquoi il ne peut pas répondre aux besoins des peuples et du développement humain, il n’existe pas pour cela, c’est pourquoi il faut engager la lutte pour l’éliminer partout.
Pour en revenir à l’Europe, la politique pratiquée par les multinationales avec l’aide des gouvernements qu’elles mettent en place suscite également des réactions, un mécontentement sous diverses formes, nous avons vu comment il se traduit en France par des luttes sociales nombreuses, mais aussi par une influence plus grande des forces d’extrême droite et la droite classique qui épouse ses thèses racistes à tel point qu’on a du mal aujourd’hui à les différencier.
Le but de ces partis est de se tenir prêt à la relève pour appliquer une politique encore plus dure au service du capital. C’est déjà le cas en Hongrie, en Pologne, en Italie, en Ukraine, et dans tous les autres pays les forces d’extrême droite augmentent fortement leur influence, du Nord (dernièrement la Finlande) au sud de l’Europe, l’extrême droite est à l’affût du pouvoir quand elle n’y est pas, elle est la solution pour préserver les intérêts du capital.
Ceux qui veulent sortir de l’Europe sans sortir du capital comme c’est le cas pour la Grande-Bretagne sont confrontés aux obstacles mis en place par les multinationales européennes pour les en empêcher car elles n’acceptent pas de restreindre leur espace de domination et ceci malgré le référendum anglais en faveur de la sortie de l’Europe. La « démocratie capitaliste » en France on connaît. On se rappelle du référendum concernant Maastricht (92) et celui sur la constitution européenne (2005).
La politique imposée par les multinationales et les états faits des ravages sociaux mais produits beaucoup de profits car c’est le but recherché.
L’Europe compte plus de 700 000 sans-abri (plus 10 % depuis 2009) en sachant que ce chiffre (FEANTSA) n’est qu’un minimum car comptabiliser les sans-abri n’est pas le souci des gouvernements. L’Europe c’est 87 millions de pauvres, 16,5 millions de chômeurs, chiffres à prendre avec prudence car ceux qui ont un travail précaire n’entre pas dans les statistiques. Il suffit d’avoir un mini job d’un jour par semaine pour disparaître de la liste des chômeurs. Les chiffres sont donc loin de représenter la réalité. L’austérité est devenue permanente, elle est toujours plus dure et atteint aujourd’hui toutes les catégories de la population, mais elle produit des profits considérables. Les records sont dépassés, les dividendes versés sont de plus en plus conséquent et atteignent souvent plus de 50 % des bénéfices réalisés.
L’Europe du capital c’est ça, et ce qui se joue au travers des élections c’est une Europe totalement livrée aux multinationales avec une organisation étroitement liée aux objectifs du capital : droits sociaux, acquis sociaux, santé, retraite, éducation, recherche, industrie, commerce, mais aussi restriction des libertés, défense commune, armement pour mater ceux qui n’obéissent pas aux injonctions du capital. Les enjeux sont immenses, au-delà des acquis sociaux c’est la souveraineté, l’indépendance, la paix qui sont menacés.
La liste de candidat( e)s que nous présentons à ces élections, mène le combat politique, porte une perspective révolutionnaire dans le débat pour faire prendre conscience de la situation, faire partager nos propositions, dire que nous voulons une Europe des Nations libres et indépendantes, sans domination, une Europe respectant le choix des peuples, une Europe de coopération dans la paix ; une Europe débarrassée du capital, c’est la condition première pour y parvenir et pour cela il faut lutter en permanence pour l’imposer. Notre choix n’est pas un choix de circonstance, c’est un choix profondément politique car le capital se combat partout, il faut en démontrer le mécanisme néfaste et apporter des solutions pour le supprimer.
En France, aucune illusion sur les annonces futures de Macron, la casse continue, rien ne s’arrête, tout s’accélère : retraite, santé, chômage, éducation, salaires et pensions nous l’avons dit, privatisations ça continue après Aéroport De Paris, c’est EDF qui est dans le viseur du pouvoir. Sous prétexte du retard de la mise en œuvre du réacteur de Flamanville et de son coût, le pouvoir veut diviser les activités d’EDF pour permettre aux multinationales d’avoir la main sur les secteurs rentables. On a déjà connu cela avec Alstom, on voit où en est aujourd’hui avec le démantèlement de l’entreprise, la division des fabrications, la mainmise de Général Electric sur les turbines, composant essentiel des centrales électriques françaises. Tout cela à coup de millions de fonds publics.
Oui, rien ne s’arrête en France comme en Europe et dans le monde, les multinationales dirigent, nos explications et arguments, nos propositions sont d’une extrême importance dans le débat actuel. Tout passe et passera par la lutte politique au quotidien, permanente, s’appuyant sur des explications simples et claires, dénuées de détails inutiles qui ne visent qu’à détourner l’attention.
C’est l’objectif de nos réunions dans les départements, nous devons et pouvons rassembler largement si nous invitons largement au débat toutes celles et ceux qui nous connaissent et nous apprécient, il n’y aura qu’un seul vote révolutionnaire aux élections européennes, c’est le nôtre est c’est un argument de poids.
Il nous faut aussi expliquer les conditions dans lesquelles notre parti se présente, la bataille financière indispensable, le renforcement nécessaire, prendre des initiatives dans la durée avec toutes celles et ceux qui nous soutiennent.
Nous avons des outils à disposition, tracts, affiches, journaux, la circulaire électorale est en cours d’écriture, elle figurera en bonne place notre site ainsi que le bulletin de vote pour permettre à nos électeurs de se les procurer.
La bataille est engagée, ne lâchons rien.