Chers camarades,

Quelques réflexions sur la situation actuelle :
*Sur le plan économique, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A se maintient à un niveau très élevé 4 425 600 en France selon la DARES, parmi les jeunes, selon une enquête réalisée auprès de 24 000 d’entre eux, des 16-25 ans suivis par les missions locales en France et publiée le 26 juin, un tiers se dit confiant pour leur avenir, un autre tiers inquiet et un dernier tiers ni l’un ni l’autre.

Parmi les inquiets, trois quarts craignent de ne pas trouver d’emploi en raison de la crise. La question de l’emploi est en tête des préoccupations (77%), suivie de la « clarification du projet professionnel » (66,8%), et de la reprise d’une formation (43,7%) Pour ceux qui suivaient une formation (20,4%), elle s’est interrompue pour près de la moitié d’entre eux pendant l’assignation à résidence, appelé pudiquement, le « confinement ». les liquidations d’emplois, d’entreprises s’accélèrent.
*A La Poste dans de nombreux département, la politique de liquidation de la distribution du courrier est à l’œuvre,
*Michelin après la fermeture de La Roche-sur-Yon (Vendée), qui liquide plus de 600 emplois, et entraine dans son sillage des dizaines de PME, et ce ne sont pas les engagements, les promesses de Le Maire et du directeur du site qui changeront le fond de la question, les grands groupes capitalistes se servent de la pandémie pour restructurer, liquider,
*Dans le Doubs, le sous-traitant automobile Peugeot Japy, qui emploie 245 salariés contre 500 précédemment à Valentigney près de Montbéliard, l’entreprise perd deux de ses principaux clients: General Motors et Bosch dans les mois à venir.
*Nokia, connait les mêmes perspectives liquidatrices, les salariés d’Alcatel-Lucent, filiale de Nokia, se sont rassemblés le 30 devant le site de Nozay (Essonne) pour protester contre la suppression en France de 1 233 emplois, Ils devaient également «préparer une manifestation à Paris», avec leurs collègues de Lannion (Côtes-d’Armor), frappés eux aussi. L’état a versé 280 millions d’euros à Nokia.
*Easy Jet envisage de supprimer 700 postes de pilotes et fermer 3 bases au Royaume-Uni, deux en Angleterre et une en Ecosse, dans le cadre de son plan de restructuration (qui prévoit au total jusqu’à 4500 suppressions d’emplois, soit près du tiers de ses effectifs). Là encore il s’agit de préserver les profits…
*Les magasins de chaussures André, en redressement judiciaire…
*La crise sanitaire pourrait menacer jusqu’à 463 000 emplois dans l’industrie en France à l’horizon 2022 selon une étude réalisée pour l’UIMM, le syndicat patronal de la métallurgie, des connaisseurs !! Et ils pleurent de l’aide auprès de l’état qui s’empresse de lui fournir ! C’est au nom de « la concurrence libre et non faussée », chère au MEDEF, à l’Europe, aux multinationales, et au syndicalisme européen prôné par la CES que cette politique est menée!
*ADP les aéroports de Paris,
*SANOFI, la liste est longue dans les annonces de liquidations d’emplois, appelées poliment « restructuration ! » Chez ces gens là on ne pense pas ! On compte !
*La production industrielle en zone euro a enregistré une chute record (–17,1 %) en avril 2020 par rapport à mars, occasionnée par l’assignation à résidence. Une baisse mensuelle bien plus importante que celles observées fin 2008 et début 2009 lors de la « crise financière », a indiqué Eurostat le 12 juin. Pour les 27 pays de l’UE, elle a reculé de 17,3% en avril par rapport à mars…
*Les questions de la recherche et la loi pluriannuelle a pour objectif d'orienter la recherche publique sur les 10 marchés émergents jugés prioritaires par le gouvernement et le Medef.
*La fermeture de Fessenheim, l’augmentation des dépenses militaires en France et dans le monde ont été abordé par des articles sur notre site, je vous renvoie à leur lecture…
*Le Ségur de la santé accouche d’une souris, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a proposé le 29 juin aux syndicats une enveloppe de 300 millions d’euros pour revaloriser les salaires des médecins hospitaliers, nettement en deçà des 7 milliards qu’ils revendiquaient, rien à voir avec les centaines de milliards d’euros de cadeaux aux entreprises. Nous n’en dirons pas plus sur cette question, nous vous renvoyions à l’article paru sur notre site.
*Le pouvoir va remettre son plan de liquidation des « retraites » en chantier, une liquidation de notre système par répartition, largement condamnée par notre peuple, voulue par Macron, le MEDEF et ses commis, comme Berger de la CFDT, Macron le mal élu avec ses 17% de voix aux dernières présidentielles. A cela va s’ajouter 1 milliard d’euros d’économies en 2021 exigées par l’état de l’Assurance maladie.
*Le pouvoir d’achat des salariés et des retraités est durement touché, les produits frais ont augmenté de plus de 20%, à cela s’ajoute les factures de l’Energie, Gaz, EDF, toutes les dépenses liées à la pandémie, etc…

Les 20ème rencontres économiques d’Aix du 3 au 5 juillet jettent un regard cru sur le monde d’après envisagé par le capitalisme, les participants qui vont d’Aurélie Trouvé d’Attac à Christine Lagarde de la Banque centrale européenne, en passant par Bruno Lemaire, Philippe Martinez, l’inénarrable Berger, Jadot des verts, Autain de la FI, Roussel du PCF, Pécresse de la région Ile de France, Bertrand de celle des Hauts de France, et les boites à outils du MEDEF appelés pour l’occasion « Think tank »…Nous connaissons aujourd’hui les objectifs poursuivis par ce type de rencontres. Les salariés sont en droit de se poser la question « mais qu’ont-ils donc en commun tous ces gens-là ? » Sauver le capitalisme est la réponse la plus adaptée, la recomposition politique souhaitée par le MEDEF est à l’œuvre, il manœuvre en coulisse et avec tous ses partenaires politiques et économiques dans la place, il peut se dispenser d’apparaitre au grand jour !
*La sortie de l’état d’urgence sanitaire : députés et sénateurs ne parviennent pas à un accord en Commission Mixte Parlementaire, entré en vigueur le 24 mars dernier pour soi-disant faire face à l’épidémie de Covid-19, l'état d’urgence sanitaire permet de restreindre les libertés publiques, a été prolongé en mai jusqu’au 10 juillet.
Rappelons notre exigence sur cette question, rien n’est plus urgent que de développer les luttes, tant contre les dispositions liberticides et l’autoritarisme en cours en portant l’exigence de l’abrogation des lois d’urgence, remettant en cause les droits des salariés et des services publics ! Rappelons que ces lois n’ont été contestées par aucun parti politique, qu’ils se sont tous pliés aux exigences du MEDEF et du pouvoir, à part quelques formules polies…

*Les résultat électoraux confirment notre analyse : un rejet profond des politiques menées depuis des décennies par les pouvoirs en place, de « gauche » ou de droite au service exclusif du capitalisme dont ils sont les « fondés de pouvoir » , ne peut-on pas parler de plus en plus de dictature du capitalisme ? L’abstention a été massive, 6 électeurs sur 10 ne sont pas allés voter dimanche 28 juin. Le taux de participation s’établit à 40 % !
Quelques résultats que la discussion complètera : à Marseille dans des quartiers populaires du 15/16ème arrondissement, les taux d’abstention atteignent 72 %, même taux que lors du 1er tour, à Paris dans le 10ème 62 % d’abstention, 67 % dans le bureau n°13, 64 % d’abstention dans le 20ème,etc… Nous le savons, la solution ne viendra pas de la droite ni du Rassemblement National en réserve du pouvoir capitaliste. Ils sont tous comme Macron au service du capitalisme. Elle ne viendra pas non plus de Ségolène Royal qui fait ses offres de service à l’occasion du remaniement ministériel, ni d’EELV qui s’inscrit dans le capitalisme, ni du PS, du PCF, de la France Insoumise qui n’appellent pas à abattre le capitalisme, à changer de société. Tous préparent les futures échéances électorales. Les uns directement au service du système capitaliste qui domine le pays, les autres en cherchant des ententes mais sans toucher au capital.
C’est dans ces conditions que le changement de gouvernement pour « franchir un nouveau cap » a été conduit. Le « nouveau cap » en question, c’est l’accélération de la casse économique et sociale exigée par le patronat pour développer le profit.
Intégrer toute la société française, ses forces politiques et sociales aux objectifs capitalistes, c’est le rôle que se donne la nouvelle équipe gouvernementale. Aggraver l’austérité en recherchant le plus large consensus, « trouver des solutions ensemble pour faire face aux inévitables difficultés », voilà la mission dévolue au nouveau gouvernement.

Les multinationales capitalistes préparent la relève, elles se livrent à une concurrence effrénée en France, en Europe et dans le monde. Des millions de licenciements sont annoncés partout, on assiste à une vaste restructuration des productions, à une course au profit sans égal entrainant des affrontements multiples. Les états capitalistes augmentent tous leurs budgets d’armement, le commerce des armes n’a jamais été aussi florissant, les multinationales du secteur ne s’en plaignent pas. Que dire de l’agression permanente d’Israël en Palestine ? Ce pays soutenu et entretenu par l’impérialisme américain qui en a fait son bras armé dans la région pour imposer demain sa politique dans les pays qui lui échappent, ces agressions constantes doivent être combattues sans relâche, le droit international respecté, l’indépendance et la liberté des palestiniens garanties.

Notre activité été quelque peu bousculée par l’irruption de la pandémie du Covid 19, mais nos objectifs sont les mêmes. Le pouvoir et le Medef qui ont la mainmise sur l’ensemble des médias sont partiellement parvenus à instillé la peur, le repli sur soi, avec toutes ses conséquences sociales et politiques.
Nos objectifs sont intacts, notamment le renforcement, ils sont inscrits dans la perspective de changement de société.
Sans un parti révolutionnaire puissant, comment changer de société ?
Comment peser plus sur la vie sociale et politique de notre pays, comment et pourquoi se renforcer est plus que jamais nécessaire ?
Nous ne partons pas de rien, nous sommes entendus et écoutés, certainement insuffisamment c’est la question…
Nous devons donc passer à un autre stade, celui de l’engagement à solutionner cette question essentielle, à partir de nos expériences communes, sans ignorer nos faiblesses, voire nos insuffisances. Avoir un regard introspectif sur notre activité n’a rien de déshonorant, « soigner » nos adhérents, répondre aux interrogations des sympathisants, de ceux qui nous suivent, les aider concrètement à résoudre les obstacles les uns après les autres, sans impatience avec un seul objectif, celui de nous renforcer politiquement, n’est pas une mince affaire, mais cela dépend avant tout de notre activité, des contacts que nous avons dans les localités, les départements, des débats politiques indispensables pour aider à comprendre les enjeux actuels, la politique menée, comment en sortir.
Nous avons besoin de nous fixer des objectifs qui soient réalisables rapidement et de faire le point aussi régulièrement que possible. Nous devons être pugnace et ne rien laisser de côté, nos expériences doivent être partagées pour donner confiance, pour donner plus de force à notre parti, la dimension financière n’échappe pas à notre démarche, cotisation et souscription participe aux enjeux, pour développer une perspective révolutionnaire que nous sommes seuls à porter.

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