Le gouvernement américain est enshutdownpartiel depuis le 22 décembre, c’est un mécanisme qui se met en place lorsqu’il n’y a pas d’accord sur le budget. Donald Trump exige un projet de loi sur le financement d’un mur à la frontière sud des États-Unis d’un coût de 5 milliards de dollars, c’est l’objet du désaccord. Le projet a franchi la Chambre des Représentants mais pas le Sénat, qui a refusé de voter le budget. Ce shutdown est le dix-neuvième depuis 1976, le troisième depuis le début de l’année.

Construire un «mur» le long de la frontière avec le Mexique est une des promesses de Donald Trump. Déjà en 2006, George W. Bush avait fait voter la construction d’une frontière de près de 1000 kilomètres de long, soit un tiers de la longueur totale. Hillary Clinton et Barack Obama, démocrates, ont été partisans du «Secure Fence Act», permettant d’ajouter jusqu’en 2010 plus de 800 kilomètres. Obama, en 2011, poursuit le projet de «frontière virtuelle» (radars, senseurs, caméras), il engloutira 1 milliard de dollars puis abandonnera le projet: démocrates, républicains même combat.
Les démocrates ne condamnent pas cette construction et avec cynisme proposent de renouveler jusqu’au 30 septembre les budgets des administrations qui ne font pas débat et de l’autre, de prolonger jusqu’au 8 février le financement du ministère de la sécurité intérieure, chargé des frontières qui «donnerait le temps au président Trump de parvenir à un accord avec le Congrès». Alors que 800000 fonctionnaires sur 2,1 millions sont mis en congés sans solde depuis le 22 décembre, faute de budget, 380000 personnes sont mises au chômage technique, ainsi que 52000 employés des services fiscaux. Près de 420000 autres fonctionnaires travaillent sans être payés…
Le coût de ces journées perdues pourrait s'élever à plus de vingt milliards de dollars.
Donald Trump veut la construction d’un mur anti migrants à la frontière mexicaine, un mur pour une exploitation féroce des multinationales étasuniennes au Mexique.
50000 entreprises américaines ont délocalisé au Mexique au cours des dix dernières années.

  • Les coûts de production sont jusqu'à 60 % moins élevés au Mexique qu'aux États-Unis.
  • Les produits importés du Mexique arrivent plus vite que les importations chinoises sur le marché américain.
  • La chaîne d'approvisionnement est réduite avec sa proximité géographique et permette d’économiser les frais de transport.
  • Le peso a perdu 30 % de sa valeur par rapport au dollar.
  • De plus en 1994 le Mexique, les États-Unis, le Canada ont conclu un accord de libre-échange l’ALÉNA, qui entraîne la suppression des taxes à l'importation entre ces trois pays et permettre aux sociétés américaines de produire à moindres coûts au Mexique et même hors taxes avec l’accord du gouvernement mexicain.

Ciudad Juárez, 1,3 million d'habitants, située dans le nord du Mexique à la frontière avec les États-Unis, est devenue une ville d’usines d'assemblage. Cette ville se classe parmi les villes les plus pauvres du pays malgré un des taux de chômage des plus faibles… Plus de 400 entreprises étrangères avec 300.000 salariés. Bosch, Electrolux et Lexmark… y sont implantés, ainsi que les sous traitants des grandes marques. Il n’y a pas que les biscuits Nabisco qui sont partis au Mexique, l'industrie automobile est de loin le principal secteur d'activité: Ford a déménagé une usine d’assemblages de petites voitures citadines, idem pour General Motors et Chrysler, le géant du chauffage et de la climatisation Carrier a licencié 14.000 salariés aux USA pour s’implanter au Mexique. Les ouvriers gagnent en moyenne 1,20 euro de l’heure sans aucune protection sociale, un tel niveau de salaire maintient les ouvriers dans la pauvreté. L’ouvrier mexicain coûte 20 fois moins cher que l’ouvrier américain, à Chicago le salaire des ouvriers est de 22 euros de l’heure juste de quoi survivre aux USA. C’est cette arrière cour de la production étasunienne que Trump veut protéger. Les grands groupes capitalistes qui sont à la tête des USA y réalisent des profits records.
Les règles sauvages du capitalisme sont appliquées dans le moindre recoin de la planète, ce système de profit capitaliste est un système barbare qu'il faut abattre. Cette politique ne peut être combattue que par la lutte des peuples, l’ouverture d’une perspective révolutionnaire et la construction d’une société socialiste.