745-02/12/2021 Rubrique internationale: Élections présidentielles au Honduras, Élections municipales et régionales au Venezuela, Cuba: le fiasco du 15 novembre contre la révolution

Élections présidentielles au Honduras
L’élection présidentielle au Honduras a été marquée par le succès de la candidate qualifiée de gauche Xiomara Castro qui a obtenu plus de 53% des suffrages. La participation aux élections a atteint un niveau historique avec 62% des votants qui se sont déplacés aux urnes dans un pays ravagé par la violence et la corruption et que l’on peut considérer comme une semi-colonie des USA. la forte participation, 62%, est considérée par les analystes comme reflétant un désir de changement après douze années d’hégémonie du Parti National rongé par la corruption, au service des capitalistes et à la solde des USA et les douze années de gouvernement Orlando impopulaire et réélue en 2017 sur fond d’une fraude électorale massive.
Ce vote de contestation est tourné contre le gouvernement de Juan Orlando Hernandez, qui fait face à des accusations importantes de narcotrafic. Son frère a été condamné à la perpétuité pour cette raison, il est emprisonné aux États-Unis. Le candidat du Parti National, Nasry Asfura, était perçu comme le successeur de ce régime, lui aussi célèbre pour des cas de détournement de finances publiques.
Xiomara Castro est considérée comme proche des courants politiques qui ont amené au pouvoir Hugo Chavez au Venezuela, Evo Morales en Bolivie et Rafael Correa en Equateur. Elle est l’épouse de Manuel Zelaya, qui a été déchu par un coup d’État en 2009 précisément pour son rapprochement avec ce courant de la social-démocratie. Elle soutien Cuba face à l’ agressivité des USA et tout particulièrement contre le blocus imposé par l’impérialisme US.
Dans ce pays, l’un des plus pauvre d’Amérique Latine, rongé par la corruption et le narco-trafic, l’avenir dira quelles sont les marges de manœuvre pour ouvrir une perspective à la population du Honduras autre que l’immigration. Actuellement, des dizaines de milliers de Honduriens tentent de rejoindre chaque année le million de leurs compatriotes ayant fui la violence et la misère, dans leur écrasante majorité aux États-Unis. Plus de la moitié des dix millions d’habitants vit sous le seuil de pauvreté, que la pandémie due au coronavirus n’a fait qu’accentuer. Le chômage a presque doublé en un an, passant de 5,7 % en 2019 à 10,9 % en 2020.

Élections municipales et régionales au Venezuela
Les récentes élections locales au Venezuela ont apporté des éléments nouveaux dans la vie politique de ce pays. Ainsi, le fiasco de l’opération putchsite, menée par l’autoproclamé « président » Guaido avec le soutien actif des USA et de l’Union Européenne, a tourné au fiasco, a conduit les partis de droite à accepter de participer aux élections. De ce point de vue le résultat est clair. Le parti du président Nicolas Maduro, dont la réélection à la présidence du Venezuela en 2018 n'est pas reconnue par une partie de la communauté internationale, a remporté une victoire écrasante aux élections régionales de dimanche, remportant 20 des 23 postes de gouverneur et la mairie de Caracas. Ce résultat sans appel a été marqué par une assez faible participation de 42%.
Ces élections marquent aussi la poursuite par le pouvoir vénézuélien de la recherche d’un compromis avec les forces du capital pour construire un pacte de pouvoir et imposer de durs sacrifices au peuple vénézuélien. C’est cette orientation que condamne le Parti Communiste du Venezuela qui oppose à ce pacte la construction d’une alternative populaire révolutionnaire (APR). C’est pourquoi, les institutions du Venezuela, qui se prétend « progressiste » et « anti-impérialiste », se consacrent désormais à attaquer les droits des communistes et de la classe ouvrière, tout en offrant toutes les garanties à l'opposition de droite, qui parraine les sanctions impérialistes illégales contre le pays et promeut les tentatives de coup d’État.
Nous exprimons notre ferme condamnation des manœuvres institutionnelles qui ont été utilisées pour disqualifier les candidats du Parti communiste du Venezuela (PCV), violant les règlements et lois électoraux et les obstacles imposés par le conseil national électoral lui-même afin que le PCV ne puisse pas procéder à des substitutions et à des inscriptions. Nous condamnons la censure stricte de la communication qui est appliquée contre le PCV de la part des médias publics.
Le virage du gouvernement vénézuélien vers des réformes libérales au bénéfice du capital semble le conduire à identifier le PCV comme le nouvel ennemi à combattre. Pour notre part, nous restons vigilants pour dénoncer et combattre toute escalade des attaques dirigées contre le PCV et ses militants. Nous transmettons aux organisations du PCV et de l’APR, notre message de solidarité dans leur processus de construction d'une Alternative Révolutionnaire.

Cuba : le fiasco du 15 novembre contre la révolution
Après la défaite du 11 juillet qui a vu l’ échec des troubles fomentés par l’impérialisme et les tentatives ultérieures de maintenir l'étincelle de l’ « insurrection », comme l'un de ses porte-parole a appelé cette parodie de « coup de force », la contre-révolution, ses commanditaires de Miami et les « cerveaux » de Washington ont désespérément entrepris de sauver ce qu'ils pouvaient du naufrage en organisant le 15 novembre ce qu'ils n'avaient pas pu obtenir en juillet. L’espoir d’un soulévement populaire été de courte durée et est vite apparu comme une nouvelle escroquerie. Les analystes du Pentagone et de la CIA le savaient, les conseillers gouvernementaux et les « hommes d'affaires » de Miami en étaient conscients, mais il semble que comme l'espoir est toujours la dernière chose à perdre... Ils pensaient donc que cela pouvait se faire avec un blocus accru, la pandémie et les conséquences de la crise économique mondiale. Selon les organisateurs cette situation aurait pu affaiblir les cubains au point qu'enfin, contraints par les difficultés, ils se seraient soulevés contre eux-mêmes. Comme l’écrit Granma l’organe du Parti Communiste de Cuba : « Pas mal de parties intéressées et d'actionnaires dans le commerce de la haine contre l'Île priaient dans l'intimité de leurs bureaux l'ancien président étasunien Dwight Eisenhower, le général et officier de la CIA Edward Lansdale et compagnie, pour que se réalisent les prédictions élaborées dans les années 1960. Mais ni les prières, ni les verres d'eau spirituelle que, nous le savons de source sûre, certains des soi-disant politiciens cubano-américains ont déposées sur leurs autels, ne les ont sauvés de la défaite ». L'application de la politique des États-Unis contre Cuba par l'administration de Donald Trump, poursuivie avec enthousiasme par le président actuel, Joe Biden, qui cherche, par une stratégie d'extrême dureté combinée à une guerre non conventionnelle, à venir à bout de la Révolution, a été déjouée dans les rues et sur les places de l'Île.
Des millions de dollars des contribuables étasuniens ont été dépensés pour isoler Cuba et la priver de la solidarité internationale par une campagne féroce visant à la discréditer, afin d'agir en toute impunité et à justifier la barbarie qu'ils préparaient.
Ils ont dilapidé une véritable fortune pour acheter des consciences, payer des mercenaires et engager des criminels, ces derniers étant indispensables pour attaquer les institutions, piller, brûler vifs les gens, semer la terreur et le chaos, comme ils l'ont tenté dans d'autres pays d'Amérique latine.
Le 15 novembre, comme le rappelle Granma : « le sang n'a pas coulé, comme ils le souhaitaient, dans les rues de notre Île. Nous, les Cubains, nous nous sommes montrés d'une noblesse totale : ni affamés ni soumis, ni nus ni pieds nus ; dignes, comme toujours, unis et grandis face à l'agression, indemnes face aux calomnies et aux mensonges ».
Pour ce qui nous concerne, nous réaffirmons notre solidarité avec Cuba et nous exigeons la levée immédiate de son blocus par les impérialistes US.

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