N°783 23/08/2022 La guerre, c'est le moins que l'on puisse dire, n'est pas propice au développement des libertés et de la démocratie La guerre menée en Ukraine par la Fédération de Russie en donne une nouvelle illustration.

Si en Russie, la quasi totalité des forces politiques soutient l'intervention militaire en Ukraine, y compris le Parti Communiste de la Fédération de Russie (KPRF). Il y a cependant quelques voix discordantes qui sont rapidement érouffées par l'appareil répressif de l'État. Les autorités russes ont vivement renforcé leurs pressions et leur arsenal juridique, qui permet désormais de punir de lourdes amendes ou de peines de prison ceux qui s'expriment pour s'opposer à la guerre. Ainsi, des élus du KPRF, qui se sont récemment exprimés contre la guerre, ont été violemment attaqués par le pouvoir et sommés de se taire accusés qu'ils sont de :"discréditer l'armée russe". Leur parti n'a pas été en reste. Ces députés ont été privés de droit de vote par leur assemblée régionale et le responsable du groupe communiste dans cette assemblée, Anatoli Dolgatchev, a ensuite dénoncé ses collègues promettant des "mesures de représailles les plus fermes".

KMP


En Ukraine, toutes les forces qui se sont opposées au pouvoir et en particulier le Parti Communiste d'Ukraine sont interdits et leurs militants pourchassés. Le gouvernement ukrainien, en profitant de la politique européenne, des lois anticommunistes et des décrets d'urgence, persécute les communistes et intensifie l'anticommunisme. Ainsi, deux responsables de la Jeunesse Communiste Léniniste sont-ils incarcérés depuis plusieurs mois.

les freres Kononovich


Les Députés Européens du Parti Communiste de Grèce (KKE) dans une question(1) posée au Haut Représentant de l'UE pour les affaires étrangères J. Borrell, dénoncent le fait que depuis plus de 100 jours, les autorités ukrainiennes détiennent le Premier Secrétaire de l'Union de la Jeunesse Communiste Léniniste d'Ukraine, Mikhaïl Kononovich, et son frère Aleksander. Ceci se passe avec l'accord de l'UE, comme il ressort de sa réponse du 29/4/22 à la question des députés européens du KKE, selon laquelle elle "est au courant" et "en consultation directe avec les autorités ukrainiennes".
Alors que le conflit en Ukraine fait toujours rage avec des conséquences incalculables pour son peuple, les jeunes communistes persécutés sont soumis à des conditions de détention inacceptables et au chantage. Les autorités ukrainiennes ont désigné un avocat aux deux frères auxquels ils proposent comme une alternative ignoble: soit ils reconnaissent les accusations portées contre eux et ils sont condamnés à 10 ans de prison, soit ils ne les admettent pas et ils sont condamnés à une peine de prison à vie.

Pour notre part, nous exigeons la libération de tous ceux qui sont incarcérés ou menacés en Russie et en Ukraine pour s'opposer à cette guerre impérialiste.

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(1)Le député européen du KKE Lefteris Nikolaou - Alavanos a posé la question suivante:
"Il est demandé au Vice-président de la Commission/ Haut Représentant de l'Union Européenne pour les Affaires Étrangères et la Politique de Sécurité:
- Compte tenu des relations renforcées de l'UE avec l'Ukraine en tant que pays candidat à l’adhésion à l’UE, quelle est sa position sur la demande urgente de libération immédiate des jeunes communistes emprisonnés et sur les responsabilités assumées par l'UE face aux grands risques pour leur vie et leur santé et pour garantir qu'ils ne soient pas soumis à de nouvelles tortures et chantages?
- Étant donné que la Commission déclare être au courant de leur persécution et de leur détention inacceptable et qu'elle "suit l'affaire de près", pourquoi n'a-t-elle rien fait à ce jour pour leur libération immédiate?".