N° 786 14/09/2022 Les résultats des élections législatives qui ont eu lieu dimanche en Suède sont maintenant connus.

Avec une participation de 81,3% en baisse de 5% par rapport aux dernières élections de 2018, les tendances confirment les mouvements déjà observées en 2018. Il s'agit de la constitution de deux blocs que l'on peut qualifier de centre-droit et centre-gauche dans lesquels sont enfermés, dans le cadre du capitalisme, les travailleurs et leur mécontentement.
Le parti Social Démocrate, qui a longtemps dominé la vie politique en Suède et qui a été souvent montré en exemple comme une troisième voie entre le capitalisme et le communisme n'est plus en mesure de jouer ce rôle, tant il a contribué à démembrer les conquêtes sociales de la classe ouvrière suédoise. Selon le Parti Communiste de Suède cela tient au fait que : " les sociaux-démocrates n'ont plus de rôle à jouer en tant que rempart contre le communisme. Dans la Suède d'aujourd'hui, il n'y a pas de menace révolutionnaire contre le capitalisme et l'attachement des travailleurs au système capitaliste est un rôle de plus en plus joué par les démocrates suédois(1) ".
Au bilan, si les deux blocs, celui autour des sociaux démocrates avec 174 sièges, contre 175 au bloc de droite sont à un quasi équilibre, la montée des Démocrates de Suède(2) avec 20,6% des voix, ils en avaient 5,17 en 2010, et leur alliance avec les partis de droites, en font les arbitres de la situation. Ce parti dont la filiation avec les mouvements nazis est incontestable a, comme c'est le cas dans d'autres pays européens dont la France, construit un discours populaire visant à absorber le mécontentement, le mettant en scène dans le rejet de l'Union Européenne mais surtout sans toucher aux intérêts du capital monopoliste. Les félicitations de Marine le Pen au secrétaire général de ce parti Jimmie Akesson sont révélatrices d'une communauté de vue quant à la façon dont ces partis entendent jouer leur rôle de serviteurs des intérêts capitalistes. Les milieux patronaux soulignant de leur côté que de leur point de vue rien n'est à craindre concernant l'adhésion de la Suède à l'OTAN pas plus qu'à l'Union Européenne.
L'évolution de la situation politique en Suède, avec ses caractéristiques propres, n'est pas très éloignée de celle que l'on observe dans nombre de pays de l'Union Européenne. Elle marque la volonté, en l'absence d'une force révolutionnaire qui pèse, de trouver une consensus politique assez large pour imposer de nouveaux sacrifices aux travailleurs en maintenant l'illusion d'un choix possible entre deux camps se disputant férocement, dans un match truqué, sur les questions dites sociétales.
En Italie, en France, en Espagne...de telles dispositions politiques ont été mises en place sur des périodes longues par les forces économiques et politiques dominantes(3) Il n'y a rien à attendre de tout cela pour les salariés, sommés de mettre dans leurs poches les questions existentielles du travail, du salaire, de la santé, des conditions d'études de leurs enfants ... au bénéfice de savoir si le barbecue est de culture machiste ou non!
Le meilleur moyen de faire obstacle à la politique destructrice du capitalisme, c'est de contester fondamentalement ce système qui conduit à des impasses sociales et à la guerre. Pour cela, il est nécessaire de construire un parti révolutionnaire qui travaille à la compréhension des responsabilités de la situation vécue par les travailleurs producteurs des richesses et qui ouvre avec eux la voie d'un renversement du capitalisme pour construire une société de coopération et de paix des travailleurs et des peuples. C'est là, l'essence du combat de notre parti.

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(1) Le parti des Démocrates de Suède est le grand vainqueur de ces élections avec 20,6% des voix, il devient le deuxième parti représenté au Parlement
(2) Démocrates de Suède un parti politique suédois national-conservateur et anti-immigration, classé à l’extrême droite
(3) Rappelons nous que le Front National de Jean-Marie le Pen a été largement poussé en avant dans les années 1980 par le Parti Socialiste et F. Mitterrand qui venait d'être élu Président de la République