Gantry 5

 

710-29/03/2021 International: Accord Chine Iran, Suez et le commerce international, Birmanie: la répression s'amplifie, Élections en Israël

 Imprimer cet article

Accord Chine Iran

A l’occasion de la visite du ministre chinois des affaires étrangères, Wang Yi, l’Iran et la Chine ont signé le 27 mars un accord de coopération stratégique et commerciale sur vingt-cinq ans.
Actuellement, La Chine est le premier partenaire commercial de la République islamique d’Iran. Jusqu'aux sanctions US de 2018 elle était l’un des principaux acheteurs de brut iranien. La préparation de ce projet date de la visite du président chinois, Xi Jinping, à Téhéran, en janvier 2016, durant laquelle il a rencontré le Guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei.
Téhéran et Pékin s’étaient alors « engagés à mener des négociations pour la signature d’un accord de coopération élargie sur vingt-cinq ans ». M. Khamenei, a présenté cet accord comme un « partenariat stratégique global ». Cet accord doit faire participer l'Iran à l'important projet chinois de "route de la soie".
L'Iran, isolé par les puissances occidentales et leurs alliés, se trouve en grande difficulté économique du fait des sanctions illégales qu'elles pratiquent à son encontre. Cet accord avec la Chine lui ouvre à la fois des perspectives économiques et un soutien diplomatique fort de la part d'une puissance qui s'impose sur la scène internationale et qui de surcroît est membre du conseil de sécurité. La Chine est l’un des partenaires de Téhéran au sein de l’accord international sur le nucléaire iranien de 2015. Dans un monde où les rapports de forces évoluent, se dessinent des rapprochements et des alliances dont entendent profiter des puissances régionales comme l'Iran qui d'un certain point de vue sont amenées à chercher des alliances solides pour renforcer leur sécurité.

Suez et le commerce international

Le canal de Suez constitue une voie de commerce stratégique entre lEurope et l'Asie. Il y transite environ 12% du commerce maritime mondial. Si aujourd'hui cette artère est contrôlée par l'Égypte, il n'en a pas été toujours ainsi. Les puissances coloniales anglaise et française ont eu un œil sur cette voie. Ainsi, après la première guerre mondiale, le canal a été placé sous la protection militaire de la Grande-Bretagne. La nationalisation du canal par Nasser en 1956 sera le prétexte, couplé à celui de la défense de l'État d'Israël, à une intervention militaire impérialiste conjointe de la France et de l'Angleterre. Cette intervention militaire ordonnée par le gouvernement socialiste de l'époque fut condamnée par l'ONU, ce qui força les deux intervenants français et britanniques à un repli peu glorieux. Le blocage récent de la circulation sur le canal par un porte container géant de 400 mètres a mis en lumière la vulnérabilité du commerce mondial comme il a mis en lumière le volume et la valeur des échanges mondiaux. En moins d'une semaine ce sont plus de 400 navires marchands qui sont arrêtés aux portes du canal et les préjudices financiers pour les compagnies maritimes se chiffrent en dizaine de milliards de dollars. Le journal "La libre Belgique" rapporte que selon l'autorité portuaire d'Anvers le coût de l'immobilisation de la circulation dans le canal coûte 350 millions d'Euros par heure! Il est compréhensible dans ces conditions que les pays asiatiques et tout particulièrement la Chine travaillent à des solutions terrestres pour leurs échanges avec l' Europe orientale et occidentale.

Birmanie: La répression s'amplifie

114 personnes assassinées samedi 27 mars lors de la répression des manifestations contre le coup d'État militaire dont plusieurs enfants et des milliers de blessés.
Depuis le coup d'état de la junte militaire 420 personnes ont été tuées. 2981 personnes seraient encore incarcérées depuis la prise de pouvoir des militaires du 1er février, dont 23 journalistes. C'est dire la violence de la répression et la détermination des manifestants à refuser l'état imposé par les militaires. La réaction des puissances face à cette répression est loin d'impressionner la junte militaire. Si quelques sanctions sont prises elles relèvent du traitement cosmétique tandis que la Russie ne fait pas secret de son soutien au pouvoir avec la visite récente du général Fomine. Selon le journal "Le Monde": "le général Fomine a rencontré vendredi -27 mars- le chef de la junte, Min Aung Hlaing, louant à cette occasion une Birmanie « alliée loyale et partenaire stratégique » de la Russie. Le lendemain, le militaire russe a assisté au défilé militaire organisé pour les 76 ans de la formation de l’armée birmane – un privilège rare pour un étranger." De son côté la Chine si elle condamne formellement la répression veille surtout à ses intérêts économiques qui sont importants en Birmanie.

Élections en Israël

Les élections en Israël, les cinquième en un an n'ont pas amené à un éclaircissement significatif de la situation politique. Si le nombre de votants a diminué sensiblement, le rapport des forces n'a pas marqué d'évolutions significatives hormis des redistributions au sein des forces que l'on résume souvent chez les commentateurs entre anti-bibi (Netanyahu) et pro-bibi. Si le likoud de Netanyahu arrive tête, il perd beaucoup de voix en particulier dans les grandes villes, sans que ces voix se déplacent vers des listes proposant un quelconque changement de fond de la politique de colonisation, bien au contraire! La voie est donc ouverte à la recherche de compromis permettant la mise sur pied d'une majorité dont nous pouvons affirmer qu'elle ne va pas changer grand chose au rôle impérialiste que joue Israël dans la région.