Gantry 5

 

Rubrique Internationale: Vente d'armes, Le Portail Mondial de l'UE, Parti Communiste de Gréce KKE, Nouvelle Calédonie

Vente d’armes : un reflet de la concurrence acharnée au sein du système impérialiste
Les ventes d’armes sont un indice qui ne trompe pas sûr la réalité des tensions et des affrontements au sein du système impérialiste et sur les alliances qui s’y nouent. De ce point de vue, l’année 2021 est marquée par une nouvelle augmentation significative du commerce des armes. La France, même si elle vient de se faire damer le pion par les USA dans l’affaire des sous-marins destinés à l’Australie(1) joue un rôle actif dans le commerce des armes où elle se place au 3e rang mondial. Dans un rapport le SIPRI (institut suédois de recherche pour la paix) affirme que la France a représenté 7,9% de la part des exportations mondiales entre 2015 et 2019. Soit une augmentation de 72% par rapport à la période 2010-2014, faisant ainsi de l’Hexagone le troisième exportateur d’armes au monde derrière les États-Unis et la Russie(2) .
Depuis quelques semaines, les media se font l’écho du succès de l’avion de combat Rafale produit par la société Dassault. Déjà 242 exemplaires ont été vendus hors de France à la Croatie, Grèce, Égypte, Qatar, Inde et tout dernièrement aux Émirats Arabes Unis (80 exemplaires pour un montant de 14 milliards d’euros). De son côté l’Égypte n’est pas en reste avec 54 exemplaires livrés ou commandés. Les acheteurs ont été convaincus par les performances au feu du Rafale sur les théâtres des guerres menées par l’impérialisme avec la participation de la France comme en Libye, en Irak ou en Syrie. Ce qui montre d’ailleurs à quels points ces théâtres de guerre sont, entre autres, nécessaires aux puissances impérialistes pour faire valoir le matériel militaire qu’elles produisent.
Dans le commerce des armes, comme dans les autres d’ailleurs, il n’y a pas la moindre place pour la morale. Seuls les intérêts géostratégiques et économiques ont une place. Ainsi, si la France au nom des sanctions contre la Russie, pour cause du conflit avec l’Ukraine, a refusé de lui livrer deux portes hélicoptères, déjà payés, en 2015 ces derniers ont-ils été finalement achetés par l’Égypte de al-Sissi dont la répression du mouvement populaire a été particulièrement dure et meurtrière. Il en va de même avec les dictatures du Golfe qui se situent nettement dans l’orbite occidentale et assurent conjointement avec Israël le maintien de l’ordre impérialiste dans la région. Macron en voyage d’affaire dans le golfe n’a pas soulevé la moindre objection sur la réalité de ces dictatures et pour cause, il y était en représentant des intérêts du capitalisme français.
La vente de ces Rafales a aussi pour conséquence la hausse des actions de Dassault Aviation comme quoi les intérêts du capital et ceux de son État sont intimement liés ! L'action du groupe français a pris plus de 8% vendredi, après l'annonce de la vente de 80 avions de combat Rafale aux Émirats arabes unis.
La lutte pour la paix et le désarmement sont une absolue nécessité, elles doivent dénoncer avec force la responsabilité de l’impérialisme dans les tensions qui reflètent les antagonismes en son sein pour le contrôle des richesses, des voies de communications et de la force de travail.

(1) https://www.sitecommunistes.org/index.php/monde/asie/1592-sous-marins-une-rupture-de-contrat-qui-illustre-les-affrontements-au-sein-de-l-imperialisme
(2) https://www.sipri.org/media/press-release/2020/usa-and-france-dramatically-increase-major-arms-exports-saudi-arabia-largest-arms-importer-says

Le Portail Mondial (Global Gateway) de l’Union Européenne : concurrencer la Chine ?
L’Union Européenne vient de présenter le mercredi 1er décembre son Global Gateway (Portail Mondial) qui serait un plan d’aide au développement censé concurrencer l’initiative chinoise des Nouvelles Routes de la Soie.
L’Union Européenne qui est une union impérialiste bâtie par les États capitalistes qui la composent a été créée par les pays européens pour permettre aux capitalistes européens d'avoir plus de moyens pour se placer dans la mondialisation. En même temps entre eux, existe une logique de concurrence sans merci pour s’accaparer les marchés. Dans un mouvement de l’économie mondiale marqué par l’augmentation des échanges de marchandises, une division poussée de la division internationale du travail et un accroissement de la circulation des capitaux, la question du contrôle des voies de communications matérielles (routes terrestres, aériennes et maritimes, ports...) et immatérielles (internet, accaparement et stockage des données) est devenue un enjeu majeur pour la domination impérialiste.
Les puissances dominantes que sont les USA et la Chine l’ont bien compris en développant des stratégies basées sur leur histoire et leur état de développement. Les USA qui restent encore la puissance impérialiste dominante ont bâti des systèmes d’alliances militaires et économiques qui leur assurent une suprématie même si celle-ci est de plus en plus contestée et parfois mise en difficulté. De son côté la Chine développe une stratégie basée pour l’essentiel sur des liens économiques lui assurant les bases de son approvisionnement en matières premières et lui permettant de développer les échanges économiques au travers de vastes réseaux de circulation. C’est ce qu’elle a théorisé sous le nom d’Initiative Ceinture et Route (Belt and Road Initiative, BRI selon l’acronyme anglais) qui remplace l’ancienne appellation de Nouvelles Routes de la Soie.
Les pays européens, à moins d’être totalement mis à l’écart de ces évolutions dans les relations internationales ou complètement intégrés et à la remorque de la stratégie américaine d’affrontement avec la Chine, ne pouvaient rester l’arme au pieds.
C’est le sens de l’annonce faite par la commission européenne de son Global Gateway (Portail Mondial) qu’elle a présenté comme un plan d’aide au développement dont l’objectif est clairement de faire pièce au BRI chinois. Il s’agit selon les annonces faites par la présidente de la commission Ursula von der Leyen d’un plan de 300 milliards d’euros de fonds publics et privés sur six ans. Par comparaison, la Chine a déjà officiellement engagé 124 milliards d’euros depuis 2013 et noué de nombreux partenariats économiques de par le monde.
Le financement, somme toute modeste, du plan de l’UE sur la période des 5 ans est tout sauf assuré. Une partie, environ la moitié, proviendrait du Fond Européen pour le Développement Durable et l’autre partie serait abondée par les États et des institutions financières privées. La commission affiche une volonté de concurrence avec l’initiative chinoise en insistant sur le caractère démocratique, écologique et non contraignant des financements de son plan. Cependant, il y a loin de la coupe aux lèvres dans un système capitaliste où priment les intérêts des multinationales. De plus, les monopoles allemands qui commercent beaucoup avec la Chine n’ont pas forcément les mêmes intérêts que ceux d’autres pays comme la France qui, par exemple, dans le domaine énergétique est déjà liés par des contrats importants, en particulier, dans le domaine de l’électro-nucléaire.
Cette initiative, malgré ses faiblesses structurelles est une tentative pour prendre place dans le concert des affrontements économiques avec la Chine en tentant de se donner une marge de manœuvre ténue avec l’acteur dominant de l’économie occidentale que sont les USA.

Le Parti Communiste de Grèce (KKE) célèbre à Paris le 150e anniversaire de la Commune
Samedi 4 décembre la grande salle de l’Ageca était pleine pour la célébration par le KKE de la Commune de Paris. Pour l’occasion et souligner l’importance qu’accorde le KKE à cet événement, c’est son secrétaire général Dimitris Koutsoumbas qui est intervenu pour rappeler l’importance de la Commune de Paris pour le mouvement ouvrier international. Il a rappelé les origines de la Commune, les perspectives qu’elle a ouverte et ses limites, ainsi que les enseignement qu’en ont tiré les révolutionnaires et tout particulièrement Marx, Engels et Lénine à la fois d’un point de vue théorique et pratique. Le secrétaire général du KKE n’a pas manqué de donner l’analyse de son parti sur l’état de la lutte des classes en Grèce, en Europe et dans le monde en soulignant l’exigence d’un parti révolutionnaire s’inscrivant dans la lutte anti-capitaliste et pour la construction d’une société nouvelle débarrassée de l’exploitation capitaliste.
Notre Parti Révolutionnaire COMMUNISTES qui a été invité par le KKE était représenté à cette importante manifestation.

Nouvelle Calédonie : quand le pouvoir colonial français veut en finir avec l’idée d’indépendance
C’est dimanche 12 décembre que doit avoir lieu en Nouvelle Calédonie le troisième référendum d’autodétermination du territoire prévu par les accords de Nouméa en 1998. Les deux premiers référendums en 2018 et 2020 s’étaient soldés par la victoire du non à l’indépendance du pays avec respectivement 56,7 % et 53,3 %.
Les indépendantistes kanaks du FLNKS ont pris la décision de ne pas participer à ce troisième référendum en invoquant la situation sanitaire due au Covid 19 et qui a particulièrement affecté les populations indigènes. Le gouvernement français, malgré les demandes réitérées de retarder le référendum, a décidé de le maintenir créant ainsi une situation où le peuple colonisé sera absent du vote qui concerne son droit inaliénable et reconnu au niveau international à l’indépendance.
Notre Parti Révolutionnaire COMMUNISTES renouvelle son soutien au droit à l’indépendance du peuple kanak.

Imprimer cet article