777-12/07/2022 Crise au Sri-Lanka : engendrée par le capitalisme! Israël: les nervis fascistes à l’œuvre contre ceux qui manifestent pour l'égalité des droits. Sommet du G20 à Bali. 

Crise au Sri-Lanka : engendrée par le capitalisme!
Dans l'Hebdo N°764, nous écrivions(1) à propos de la situation au Sri-Lanka :"Le Sri Lanka est en proie à une crise économique sans précédent et fait face à une vague de mécontentement général. Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi 9 avril à Colombo la capitale contre le président Gotabaya Rajapaksa qui est tenu pour responsable de la situation du pays. Les pénuries alimentaires se multiplient et les prix s’envolent ( 30% en mars, après 17% en février). Le pays peine à importer des biens de première nécessité, mais aussi à les produire. Il se retrouve également à court de médicaments vitaux". Depuis, les manifestations se sont amplifiées et l'exaspération de la population devant l'inertie des dirigeants du pays à répondre à leurs revendications vitales ( l'ONU estime que 80% des sri-lankais ne font plus qu'un repas par jour du fait des pénuries et de la cherté des biens alimentaires) les a conduit à ce qu'il appellent déjà: "leur prise de la bastille" en occupant pacifiquement les lieux symboles du pouvoir et tout particulièrement le palais présidentiel. Le Président Gotabaya Rajapaksa est en fuite tout comme sont premier ministre Ranil Wickremesinga. On les dit en lieu sûr et protégés par l'armée. S'ils ont promis de démissionner pour dénouer la crise politique, ils ont pris soin de ne pas dire quand, laissant planer un doute sur leurs réelles intentions. Le dénouement de la crise politique, s'il est urgent pour l'avenir du pays, n'est pas simple, entre une majorité de députés acquis au président en fuite et une opposition largement divisée qui tente de se regrouper pour un gouvernement d'union nationale. Les forces dominantes de la région sont aux aguets. Les États-Unis par la bouche de leur secrétaire d'état Blinken ont enjoint les forces politiques à trouver rapidement une solution visant à stabiliser la situation, tandis que l'Inde et la Chine qui ont soutenu le président sortant dans la lutte menée pour écraser la révolte du peuple tamoul au nord de l'île, suivent avec beaucoup d'attention les événements.
Il est de bon ton dans les media, d'attribuer cette crise à la guerre en Ukraine, les faits ne vérifient pas ces affirmations. La guerre en Ukraine a contribué à approfondir la crise mais elle ne l'a pas engendré. Les causes les plus rapprochées en sont le prix a payer de la guerre contre le peuple Tamoul qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une partie de l'économie locale, tandis que la pandémie de Covid et la peur générée par les attentats de Pâques 2019 a fait le reste en privant le Sri-Lanka de ses importantes ressources touristiques (10% du PIB). Tout cela a contribué à ruiner une partie de la population. De plus les décisions prises par le pouvoir d'une brutale transition bio de l'agriculture ont fait baisser de manière drastique les rendements en riz, une de sources majeures de l'alimentation, et en thé, une source importante pour les rentrées de devises.
Mais tout cela même en contribuant largement à l'effondrement économique du pays n'en est pas la seule raison. Le Sri-Lanka depuis sont indépendance et jusqu'à l'accession des actuels dirigeants au pouvoir a pu construire un système de protection sociale et de service publics efficaces; on considérait même le pays comme jouissant d'une richesse moyenne. La liquidation de ces acquis, les privatisations, le tout marché capitaliste ont créé les conditions d'une désagrégation lente de la société et de sa base économique. Le capitalisme en est la cause et ceux qui ont dirigé le pays pour lui en ont la responsabilité entière. Pour notre part, nous sommes solidaires des luttes du peuple sri-lankais et de son parti communiste.

Israël: les nervis fascistes à l’œuvre contre ceux qui manifestent pour l'égalité des droits
Un conducteur de scooter fasciste a frappé deux manifestants du Hadash (le Front démocratique pour la paix et l'égalité) qui participaient le 18 juin à la manifestation "55 ans d'occupation, c'est assez" sur la place Habima à Tel-Aviv. Les deux blessés ont été évacués vers l'hôpital Ichilov pour y être soignés. Des milliers de manifestants se sont rassemblés dans le centre de Tel-Aviv pour exprimer leur opposition à l'occupation par Israël des territoires palestiniens et arabes. La foule a défilé dans les rues de Tel-Aviv et s'est rassemblée sur la place centrale Habima, à l'initiative de Hadash, du Parti communiste d'Israël (CPI), des organisations de défense des droits de l'homme et de la paix... Le président de la Liste arabe unie, le député Ayman Odeh (Hadash), a commenté l'incident et déclaré : « C'est le résultat de l'incitation dangereuse contre les drapeaux palestiniens : deux manifestants ont été attaqués lors d'une manifestation à Tel-Aviv contre l'occupation". La députée Aida Touma-Sliman (Hadash – Liste commune) est également arrivée au centre médical d'Ichilov et a tweeté : " Cette attaque choquante est le résultat direct de l'incitation sauvage contre quiconque s'oppose à l'occupation et à l'apartheid, et des lois racistes comme la loi sur le drapeau. Nous n'abandonnerons pas et nous continuerons à combattre l'occupation". Dans un communiqué conjoint publié par les organisations participantes à la manifestation, les organisateurs ont écrit : " Cela fait déjà 55 ans maintenant qu'Israël maintient des millions de personnes sous un régime militaire, applique deux systèmes de droit disparates sur le même territoire, nie et viole les droits de l'homme et les droits civiques. La répression continue : de plus en plus de victimisations, de démolitions, d'expulsions, d'expropriations, de détentions administratives, de détentions de mineurs, d'accaparements de terres, de violences quotidiennes des colons, et encore plus de répressions de toutes sortes. Nous voyons tous comment l'occupation crée chaque jour des faits sur le terrain, ses colonies s'étendant et se développant aux dépens des Palestiniens - et de plus en plus violentes. Par conséquent – nous ne devons pas rester silencieux !" Parmi les signataires de la déclaration ci-dessus : Hadash, Le Parti Communiste d'Israêl, la Ligue des jeunes communistes, la Paix maintenant, les Rabbins pour les droits humains, le Mouvement des femmes Démocrates d'Israël...Selon le Hadash, " Nous nous joindrons à toutes les autres organisations pour la paix et les droits de l'homme dans la lutte pour la fin de l'occupation ; pour la création d'un État palestinien souverain ; pour la démocratie et l'égalité des deux peuples ; pour la paix et la justice sociale." et d'ajouter "Ces dernières semaines, le gouvernement [dit] du changement chancelant n'a pas réussi à obtenir une majorité à la Knesset pour étendre les 'règlements de Judée et de Samarie' sous un gouvernement militaire oppressif. Mais il y a quelque chose que le gouvernement est capable de faire : intensifier rapidement la guerre non déclarée en Syrie et démolir l'aéroport international de Damas. On pourrait dire que c'est un vrai changement. Aucun gouvernement précédent n'a jamais fait une telle chose », a déclaré le Hadash.

Sommet du G20 à Bali
Le sommet du G20 s'est tenue à Bali la semaine dernière. Si rien de concret n'est sorti de ce sommet, le moins que l'on puisse dire c'est qu'il a donné lieu à une confrontation entre Moscou et les Occidentaux. Si l'Indonésie n'avait pas cédé à la pression exercée par les puissances alliés des États-Unis de retirer l'invitation faite à la Russie, qui fut représenté par son ministre des affaires étrangères Lavrov, elle avait invité l'Ukraine. Chacun a donc pu faire les comptes de qui soutient qui et peaufiner sa rhétorique guerrière. Sans surprise, les États-Unis ont accusé la Russie d'affamer le monde et de le priver d'énergie, gaz et pétrole, tandis que la Russie a continué de justifier sa politique d'intervention militaire en Ukraine en essayant, si ce n'est de rassembler, mais au moins de neutraliser l'adhésion des pays qui hésitent à s'engager derrière les États-Unis. Dire qui a le mieux réussi n'est guère possible, la seule chose possible à affirmer, c'est que le conflit en Ukraine a une dimension mondiale et que tous les pays, qu'ils participent au conflit ou non, en subissent des conséquences plus ou moins graves. La seule façon d'arrêter la guerre, ne passe pas par les G7, G20 et autres, elle passe par la lutte des peuples pour exiger la paix, lutte indissociable de celle contre l'impérialisme!

(1) https://www.sitecommunistes.org/index.php/monde/monde/1845-rubrique-internationale-sri-lanka-grece

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