Gantry 5

 

N° 789 04/10/2022 L'Union Européenne: les droits de l'homme, leur universalité et la géographie!
Les dirigeants de l'Union Européenne n'ont que le qualificatif "d'Universel" pour caractériser "les droits de l'Homme".

Ils ne manquent pas d'y faire référence lorsqu'il s'agit de l'Ukraine appuyant leurs discours par une intervention directe dans le conflit dont ils affirment qu'elle a pour objet le rétablissement du droit d'un État souverain et reconnu. Or, force est de constater que cette universalité s'arrêtent là où commencent les intérêts des monopoles capitalistes en Europe.
Ainsi, malgré les violations permanentes des droits des palestiniens, tout aussi reconnus internationalement, auxquelles se livre l’État d’Israël, l'UE renoue, avec ce dernier, un dialogue politique au plus haut niveau. C'est le sens même du conseil d’association UE/Israël qui s’est tenu le 3 octobre et cela après dix années de mise en sommeil avec la participation du premier ministre israélien, Yaïr Lapid, de Josep Borrell, le haut représentant de l’UE, le commissaire Oliver Varhelyi, chargé de la politique de voisinage, ainsi que des ministres des affaires étrangères des pays membres. Autant dire que la France soutient cette initiative hautement politique de soutien à la politique israélienne. Omar Shakir de Human Rights Watch souligne dans le journal Le Monde que :" Malgré la multiplication des violations des droits de l’homme par Israël dans les territoires occupés, l’Union européenne récompense [ce pays] avec cet accord d’association" [...] Il n’y a aucune pression pour qu’Israël modifie ses pratiques illégales, amplement documentées, dans les territoires palestiniens". Tandis que Marie Arena, présidente de la sous-commission droits de l’homme du Parlement européen, affirme « C’est un blanc-seing apporté à Israël quel que soit le gouvernement qui sortira des urnes".
Nous l'écrivons régulièrement, quels que soient les gouvernements qui dirigent Israël, leur politique est une politique d'apartheid qui vise à la colonisation totale de la Palestine. Elle nie les droits légitimes et reconnus du peuple palestinien à un État et au retour des réfugiés. Pour cela tous les moyens sont bons qui vont des expulsions de plus en plus nombreuses des palestiniens pour installer de nouvelles colonies, à une répression féroce qui se compte en dizaines d'assassinats en passant par la destruction systématique des infrastructures palestiniennes, y compris celles (rares) financées par l'UE et le maintien d'un blocus contre la bande de Gaza.
Alors pourquoi cette volonté de l'UE et de la France de soutenir Israël face à de telles atteintes au droit de l'Homme? Tout simplement pour défendre les intérêts des monopoles capitalistes en Europe. Israël est choyé comme un allié fidèle du bloc Atlantique qui maintient l'ordre impérialiste au Moyen- et Proche-Orient et de plus en pleine guerre en Ukraine, l’Europe a besoin de diversifier ses approvisionnements en gaz. De ce point de vue la découverte et l'exploitation de gisements dans les eaux territoriales d'Israël sont évidemment une aubaine.
Henry IV affirmait que Paris valait bien une messe, les dirigeants de l'UE affirment aujourd'hui que le maintien du système capitaliste, des profits et de l'accumulation valent bien de piétiner les droits de l'Homme ... en Palestine!

Brésil: une dure bataille de classe selon le Parti Communiste Brésilien
Les résultats des élections au Brésil son maintenant connus. Déjouant les sondages qui le donnait loin derrière Lula, voire donnait ce dernier vainqueur au premier tour, le président sortant Bolsonaro le talonne. Avec une participation importante de 79%, Lula obtient 48,4% des voix contre 43,2% à son adversaire et ils se retrouveront pour un deuxième tour le 30 octobre. Les élections associées à l'élection présidentielle mettent en évidence le fait que les soutiens à Bolsonaro restent puissants. Ils semblent en mesure de remporter la majorité des sièges au Congrès et dans les États de la fédération obligeant, en cas de victoire de Lula à une cohabitation leur donnant des moyens politiques pour contrer toute velléité de changement d'orientation. Ce d'autant que Lula, loin d'une campagne mettant en cause les responsabilités des classes dominantes, s'est attaché à rassurer les milieux financiers et du capitalisme brésilien. C'est ce que souligne dans une déclaration le Parti Communiste Brésilien (PCB) dont la candidate, S. Manzano, a mené une campagne active et a obtenu quelques dizaines de milliers de voix, :" Le premier tour des élections étant clos, la possibilité de présenter un programme prolétarien indépendant cesse également. Maintenant, les larges masses du peuple brésilien seront forcées de choisir entre deux projets, aucun d'eux communiste. Le PCB se positionne clairement dans ce second tour : en votant pour Lula pour battre Bolsonaro. Nous sommes absolument convaincus que la profondeur de la crise que nous vivons ne peut être résolue en cherchant à concilier les intérêts de la bourgeoisie avec ceux des travailleurs, comme le propose la candidature du Parti des Travailleurs". Et il ajoute :" Nous savons que, même en cas de défaite électorale, le bolsonarisme ne disparaîtra pas de la scène, il continuera à être une menace politique pour la classe ouvrière dans les années à venir, tant qu'il ne sera pas désarmé et écrasé. Les méthodes de conciliation ne préparent pas la classe ouvrière à affronter véritablement la menace du coup d'État militaire bourgeois, ni ne sont capables de mettre fin aux crises économiques et politiques que nous traversons, au renforcement du chauvinisme et du militarisme au Brésil et dans le monde. La réponse à cette crise est la construction du Pouvoir Populaire et la mise en œuvre d'un programme anticapitaliste et anti-impérialiste, une tâche à laquelle le PCB et notre militantisme organisé et combatif se consacreront à tout moment dans la prochaine période, quoi qu'il arrive".
C'est donc bien une rude bataille de classe qui est en perspective quelle que soit l'issue du scrutin.

Imprimer cet article