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N° 792 26/10/2022 Italie: Fratelli d'Italie en serviteur loyal du capitalisme! Le gouvernement présidé par G. Meloni qui avec son parti Fratelli d'Italia (extrême droite) a remporté les élections législatives en Italie(1) vient d'entrer en fonction.

Dans l'Hebdo N°788, nous titrions: "À quoi sert Fratelli d'Italia!" pour conclure :" En Italie, comme dans beaucoup de pays de l'UE, les classes dirigeantes ont besoin d'asseoir leur politique anti-sociale sur un minimum de consensus. Elles le recherche dans la collaboration de classe en liquidant les forces révolutionnaires, mais dans le même temps elles doivent trouver des réceptacles au mécontentement et en contrôler l'éventuelle explosion. C'est à cela que servent les partis qualifiés d'extrême-droite quand les forces politiques classiques sont usées jusqu'à la corde du fait de leur rôle dans les reculs sociaux". Il n'aura pas fallut longtemps pour que cette analyse se vérifie. Aujourd'hui au vue de ce nouveau gouvernement italien les commentateurs insistent sur l'idée qu'il est là pour :" rassurer Bruxelles et les marchés". Mme von der Leyen qui préside la commission européenne et qui avant les élections menaçait de sanctionner l'Italie si la coalition autour de Fratelli d'Italia l'emportait est maintenant rassurée! De son côté E. Macron en déplacement en Italie s'est précipité à un rendez vous avec la nouvelle premier Ministre G. Meloni. Bref, dans ce jeu de rôle visant à berner les travailleurs italiens avec l'objectif de créer les meilleurs conditions pour le patronat de les exploiter, chacun a rempli sa mission. Parmi les principaux ministres et ils ont été mis à cette place pour cela, ce sont bien des tenants d'une ligne pro-OTAN et pro-Union Européenne qui font l'ossature de ce gouvernement. Qu'on en juge: Le premier vice-président, A. Tajani, a été président du parlement européen de 2017 à 2019; Le ministre des finances G. Giorgetti a été ministre dans le gouvernement Conte(2) et celui de M. Draghi(3) , un banquier d'affaire devenu président de Banque Centrale Européenne après avoir été président de la banque d'Italie. Quant au ministre de l'intérieur c'est un ancien préfet. La coalition autour de Fratelli d'Italia est donc bien là en fidèle serviteur du capitalisme en Italie!

(1)https://www.sitecommunistes.org/index.php/monde/monde/2008-rubrique-internationale-iran-sommet-de-l-organisation-de-cooperation-de-shanghai
(2)G. Conte premier ministre de 2018-2021, il préside le Mouvement 5 étoiles
(3)Vice-président pour l'Europe de Goldman Sachs de 2002 à 2005, il est gouverneur de la Banque d'Italiede 2006 à 2011, puis président de la Banque Centrale Européennede 2011 à 2019. Il était prmier ministre du précédent gouvernement

USA: les bienfaits du capitalisme: jamais l'espérance de vie n'a autant baissé et aussi vite!
Les données récentes fournies par le bureau de recensement américain montrent une chûte historique de l'espérance de vie dans ce pays. Elle est passée de 78,8 ans en 2019 à 77ans en 2021. Une telle baisse en un si court laps de temps est inédite et très importante. Si l'épidèmie de Covid 19 a pesé lourdement avec, depuis le début de la pandémie 1.023.802 décès(*) , cela est dû largement à l'absence d'une politique vaccinale de masse mais cela ne suffit pas à expliquer un recul aussi rapide de l'espérance de vie. Les causes de ce recul historique sont bien plus profondes et se rattachent à l'état sanitaire général de la population et à ses conditions de vie. Du fait de l'absence d'un système de protection sociale générale basée sur la production des richesses, l'accès au soins, mêmes les plus élémentaires, est inexistant pour beaucoup de travailleurs américains et tout particulièrement pour les catégories de la population vivant dans la précarité. L'accès au soins est un luxe que ne peuvent se permettre des millions de salariés. En réalité, ce qui est en cause, ce sont les ravages du capitalisme aux États-Unis et c'est ce modèle que veulent nous imposer les gouvernements en Europe et le notre en particulier en détruisant méthodiquement cette conquête majeure des luttes des travailleurs qu'est la sécurité sociale.

(*)https://graphics.reuters.com/world-coronavirus-tracker-and-maps/fr/countries-and-territories/united-states/

Congrès du Parti Communiste de Chine (PCC): Quelques premiers enseignements
Le XXe congrès du PCC vient de se terminer. il a été ouvert par une intervention de Xi Jinping brossant un bilan de la situation économique, sociale et politique du pays depuis le XIXe congrès et de la Chine dans un monde en plein bouleversement. Si le discours a largement mis en avant ce que le secrétaire général du parti considère comme des avancées majeures dans la réalisation de ce qu'il appelle une société de moyenne aisance et projeté l'action vers la construction d'une société socialiste à la chinoise et rappelé la volonté indéfectible de ramener Taïwan dans le giron de la mère patrie, il s'est bien gardé de souligner les graves difficultés que traversent l'économie chinoise avec un ralentissement économique marqué dû entre autre à une politique de gestion de la pandémie de Covid 19. Cette politique marquée par un confinement extrêmement dur, immobilisant des millions de travailleurs a pesé et continue de peser sur l'économie chinoise. De plus la situation du secteur immobilier marqué par des défauts d'activités et de faillites, résultats d'activité spéculatives intenses des entrepreneurs publics et privés, ont aussi un impact sur la croissance. Rappelons que le secteur de l'immobilier représente 1//4 du PIB de la Chine. La guerre économique impitoyable que mènent les États-Unis contre la Chine pour endiguer sa puissance commerciale joue évidemment un rôle dans les difficultés que rencontre le pays aujourd'hui. Du discours inaugural, il est bien difficile de tirer des enseignements clair sur les inflexions et/ou changement que la direction du pays entend mener dans les années qui viennent. Ce d'autant qu'après le congrès une déclaration de Xi Jinping à l'agence Chine Nouvelle semble montrer la volonté d'une continuité avec le cours engagé depuis des décennies : " La Chine ouvrira plus largement sa porte au reste du monde". "Nous serons inébranlables dans l'approfondissement de la réforme et de l'ouverture dans tous les domaines, ainsi que dans la poursuite d'un développement de haute qualité", a-t-il indiqué. Ajoutant lors d'une rencontre avec la presse au Grand Palais du Peuple: " qu'une Chine prospère créerait beaucoup plus d'opportunités pour le monde".

Selon Xi Jinping grâce à plus de 40 ans de réforme et d'ouverture menés sans relâche:" la Chine a créé les deux miracles d'une croissance économique rapide et d'une stabilité sociale à long terme".
Ces déclarations indiquent clairement la poursuite de la politique d'intégration du développement de la Chine dans la mondialisation capitaliste. Ce qui peut être nouveau c'est que l'État joue un rôle encore plus actif dans le processus de développement d'un capitalisme monopoliste puissant capable de se placer dans la concurrence mondiale, voire de la dominer dans certains secteurs. Une telle orientation entraîne un développement simultané d'une force militaire capable de tenir tête ou de dépasser celle des États-Unis puissance capitaliste aujourd'hui majeure mais en relatif déclin.
Pour atteindre de tels objectifs et faire face à une situation économique complexe, la voie choisie a été celle d'un renforcement sans précédent du pouvoir central et tout particulièrement de celui du secrétaire général.
Xi Jinping qui, comme ses prédécesseurs, cumule les fonctions de président de la République, de secrétaire général du PCC et de président de la commission militaire centrale, avait brisé un tabou en 2018 en faisant modifier la Constitution pour pouvoir exercer plus de deux mandats présidentiels et donc rester au pouvoir aussi longtemps qu’il le souhaite.
Le Parti est centré sur la personne de Xi Jingpin au point que les statuts du PCC modifiés au XXe congrès officialisent:" [l'] l'intégration [dans les statuts du parti] du développement de la pensée de Xi Jinping". Il a remis sur pied le culte de la personnalité condamné par Deng Xiaoping. Aujourd'hui, plus un discours officiel en Chine ne commence sans une référence à Xi Jinping. Les fonctionnaires sont vivement encouragés à étudier les discours et la « Pensée Xi Jinping ». La résolution du PCC sur les Statuts du Parti est caricaturale. Elle fait référence 20 fois à Xi Jingping dont 4 fois dans l’expression "Parti rassemblé autour de Xi Jingping ", 3 fois dans l’expression "la position centrale de Xi Jingping" et 7 fois dans … "la pensée de Xi Jingping". Il est écrit en outre: "préserver résolument la position centrale du camarade Xi Jingping dans le comité central et le Parti ainsi que l’autorité de la direction centralisée et unifiée du Comité central du parti constituent le devoir que les membres du Parti doivent s’imposer ".
Ce qui domine donc, c’est une vision hyper hiérarchisée du Parti où l’obéissance à la Direction et à son Secrétaire général est le fil conducteur. Tout découle de la pensée de Xi Jinping qu’il s’agit de mettre en application dans l’ensemble de la société. Il est évident que la lumière venant d’en haut le doute n’est pas permis. Le Parti retombe dans les travers du maoïsme, d’une pensée marxiste appauvrie schématisée sous le vocable de sinisation. Alors que le marxisme est par essence universel !
L'élection de la direction du PCC, celle du Comité Central comme celui du comité permanent confirme que le pouvoir se concentre, comme jamais, dans les mains du secrétaire général et d'une équipe soudée autour de lui.
En conclusion provisoire, notre appréciation sur la place de la Chine dans le système impérialiste demeure(*) .

(2)https://www.sitecommunistes.org/index.php/publications/documents/2007-a-propos-de-l-imperialisme-aujourd-hui

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