N°793 01/11/2022  Tchad: Sanglante Répression. Des Manifestants contre le régime militaire dictatorial
Le jeudi 20 octobre 2022, la population tchadienne est sortie massivement dans la rue pour réclamer la fin du régime miliaire illégitime et illégal dirigé par Mahamat Deby Kaka, fils du feu dictateur tchadien Idriss Deby Itno.

Rappelons que la France a imposé ce choix depuis le 21 avril 2021 et Macron en personne a intronisé ce nouveau dictateur.
Le bilan de la répression est terrible. Plus d'une centaine de morts et de blessés, sont la conséquence macabre de la répression violente qui s’est abattue sur la population tchadienne. Par un communiqué, la Coordination Nationale de l'Union des Forces pour le Changement (UFC) : "condamne avec force ces crimes perpétrés par la junte au pouvoir contre des paisibles citoyens non armés et denonce fermement la succession dynastique du clan Deby parrainée par la France".
Le 20 octobre aurait dû marquer marque la fin de l'usurpation du pouvoir par la junte et le début d’un processus démocratique débouchant sur des élections libres et transparentes. Mais au lieu de ça, le pouvoir en place et ses alliés ont fomenté un pseudo dialogue inclusif dont le seul objectif est de légitimer le pouvoir illégitime du dauphin de la France et perpétuer une succession dynastique au Tchad.

AINSI, des mesures totalement liberticides sont prises par la dictature contre les partis politiques de l’opposition et les organisations citoyennes de défense des droits humains. Le Premier Ministre illégitime Saleh Kebzabo déclare la suspension des activités des partis politiques impliqués dans les manifestations ainsi qu’un couvre-feu dans la capitale et
plusieurs grandes villes.
Face à une telle situation qui engage la France, il faut plus que les habituelles condamnations formelles des pays occidentaux. De son côté, L'UFC appelle: "à la mise en œuvre d'une commission d'enquête internationale aux fins de situer les responsabilités des donneurs d'ordres de cette terrible répression".
Notre Parti Révolutionnaire COMMUNISTES qui combat l'impérialisme et bien entendu celui de la France apporte son soutien au peuple tchadien et à ses organisations démocratiques dans sa lutte contre le régime dictatorial imposé par la France.

Brésil : Victoire d'une courte tête du candidat Luiz Inácio Lula da Silva contre le sortant Jair Bolsonaro

Le deuxième tour de l'élection présidentielle au Brésil a eu lieu dimanche 30 octobre. Si au premier tour L. I. Lula était arrivé en tête, l'écart avec le sortant était beaucoup plus faible que prévu et il présageait un deuxième tour serré(1). Les résultats montrent en effet que c'est le cas. Avec une forte participation de 80%, Lula est élu avec 50,9% des voix contre 49,1% pour Bolsonaro. Entre les deux tours, si Lula a gagné 3 millions de voix, son adversaire en a gagné 7 millions sur la base d'une campagne où il a mis en branle à son service tout l'appareil d'État et s'est largement appuyé sur l'église évangéliste qui a occupé le terrain laissé libre en particulier dans les Favelas par une église catholique qui ne veux plus des évêques rouges, ceux de la doctrine sociale de l'église.
Ce résultat très serré met en lumière la forte polarisation qui travaille la société brésilienne, elle se double d'une polarisation régionale entre le sud favorable à Bolsonaro et le nord à Lula. Il montre aussi que Bolsonaro a réussi d'une certaine façon à fédérer autour de lui les forces d'une partie de la bourgeoisie brésilienne et de couches populaires, tandis que Lula de son côté à rassemblé un bloc populaire non moins hétérogène où figure une partie non négligeable du patronat brésilien. Cette alliance de classe n'est pas nouvelle(2). Il est possible de la décrire comme la recherche d'une certaine paix sociale moyennant une certaine redistribution aux plus pauvres sans toucher aux intérêts fondamentaux du patronat. Cette politique à des limites, si lors des présidences antérieures de Lula elle a permis de sortir de l'extrême pauvreté 30 millions de brésilien, pour autant et loin de là n'a pas réduit les inégalités. La présidence de D. Roussel qui a succédé à Lula a été marquée par des luttes sociales intenses contre des politiques d'austérité. Cette situation de mécontentement a ouvert la porte à la présidence de Bolsonaro. Ce sont de ces enseignements que le Parti Communiste Brésilien a décidé de présenter au premier tour sa propre candidature, pour affirmer l'action autonome de la classe ouvrière, mais qu'il n'a pas hésité devant les menaces de dictature que présente le projet de Bolsonaro d'appeler clairement à le battre :" Le premier tour des élections étant clos, la possibilité de présenter un programme prolétarien indépendant cesse également. Maintenant, les larges masses du peuple brésilien seront forcées de choisir entre deux projets, aucun d'eux communiste. Le PCB se positionne clairement dans ce second tour : en votant pour Lula pour battre Bolsonaro. Nous sommes absolument convaincus que la profondeur de la crise que nous vivons ne peut être résolue en cherchant à concilier les intérêts de la bourgeoisie avec ceux des travailleurs, comme le propose la candidature du Parti des Travailleurs". Et il ajoute :" Nous savons que, même en cas de défaite électorale, le bolsonarisme ne disparaîtra pas de la scène, il continuera à être une menace politique pour la classe ouvrière dans les années à venir, tant qu'il ne sera pas désarmé et écrasé. Les méthodes de conciliation ne préparent pas la classe ouvrière à affronter véritablement la menace du coup d'État militaire bourgeois, ni ne sont capables de mettre fin aux crises économiques et politiques que nous traversons, au renforcement du chauvinisme et du militarisme au Brésil et dans le monde. La réponse à cette crise est la construction du Pouvoir Populaire et la mise en œuvre d'un programme anticapitaliste et anti-impérialiste, une tâche à laquelle le PCB et notre militantisme organisé et combatif se consacreront à tout moment dans la prochaine période, quoi qu'il arrive".
Dans une analyse récente de la situation dans le pays le PCB affirme : " Le Brésil est passé d'une formation sociale profondément divisée à une fracture, c'est-à-dire qu'il n'est plus une division profonde entre une masse de dépossédés et une minorité qui concentre plus de 74% de la richesse nationale. Il s'agit d'une intensification de la lutte des classes qui met face à face l'alternative fasciste et la survie d'une démocratie limitée, au milieu d'une énorme crise institutionnelle. Nous avons déjà traité avec insistance les causes qui nous ont conduits à cette situation : la prévarication des institutions de la République, la longue période de conciliation de classe et combien la force électorale du bolsonarisme a été sous-estimée, préférant l'affronter électoralement plutôt que la mobilisation sociale ".
Si donc, la victoire de Lula est appréciée comme un échec de Bolsonaro à pousser plus en avant un régime de caractère dictatorial, appréciation que partage de nombreux dirigeants progressistes d'Amérique Latine(3), il n'en reste pas moins que le danger persiste. Un avant-goût en est donnée par le fait que Bolsonaro refuse d'entériner la victoire électorale de Lula et que dès aujourd'hui ses partisans tentent de bloquer le pays par des barrages routiers.
Il faut donc s'attendre à une bataille féroce pour reconnaître le résultat de l'élection au Brésil et au delà dans la mise en œuvre d'une politique permettant au Brésil de faire face à la grave crise économique qui le touche dans un monde où les tensions au sein du système impérialiste s'exacerbent et peuvent servir de prétexte à toutes les tentatives pour faire reculer les droits sociaux et démocratiques des travailleurs.
Notre Parti révolutionnaire COMMUNISTES suit avec attention les développements de la situation au Brésil, il affirme sa solidarité internationaliste de classe avec nos camarades communistes du PCB.

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(1)https://www.sitecommunistes.org/index.php/monde/monde/2012-rubrique-internationale-l-union-europeenne-les-droits-de-l-homme-leur-universalite-et-la-geographie-bresil-une-dure-bataille-de-classe-selon-le-parti-communiste-bresilien
(2) https://www.sitecommunistes.org/archives/ch167bresil.html https://www.sitecommunistes.org/archives/ch305bresil.html https://www.sitecommunistes.org/archives/ch417bresil.html
(3)Le premier secrétaire du Comité central du Parti communiste de Cuba et président de la République, Miguel Díaz-Canel Bermúdez, a félicité le président nouvellement élu du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva, et a célébré cette grande victoire en faveur de l'unité, de la paix et l'intégration de l'Amérique latine et des Caraïbes