N° 796 23/11/2022 La COP27 vient de se terminer à Charm el-Cheikh en Égypte après trente quatre heures de prolongations qui en disent long sur l’âpreté des débats.

Elle a réuni 200 pays et plus de 30.000 participants, parmi lesquels des représentants des États, des Organisations Non Gouvernementales (ONG) et des lobbyistes (principalement représentant des monopoles énergétiques). Ces conférences annuelles sont censées décider de politiques communes aux nations qui en approuvent les conclusions pour harmoniser leurs actions dans le cadre de ce qui est nommé :" la lutte contre le réchauffement climatique". La base des évaluations scientifiques s’appuie sur les rapports du Groupe International d'Étude du Climat (GIEC) dont le document en direction des dirigeants politiques du monde est l'objet de négociations diplomatiques où chaque mot est pesé afin de ne pas s'opposer aux intérêts des plus grandes puissances qui sont en l’occurrence les pays capitalistes les plus développés.
Si personne ne met en cause les faits observés de variations climatiques et leurs conséquences sur les ressources naturelles et la vie des populations et donc la nécessité d’adopter des changements pour une planète vivable et sûre, les causes des variations climatiques qui furent nombreux au cours de l'histoire de la planète terre, restent l'objet d'un débat. La position dominante qui relie ces changements aux seules "activités humaines" sans plus de précision et qui, rappelons le, se développe dans des rapports sociaux d'exploitation capitaliste, a pour conséquence directe des politiques dites de transitions énergétiques et écologiques qui sous prétexte de sauver l'environnement et l'Humanité sont les outils modernes du capitalisme pour accroître les processus d'exploitation de la force de travail et d'accumulation du capital.
Ainsi, sont présentées comme des panacées le passage au tout électrique et l'utilisation de l'hydrogène sans que soient mesurées les réalités et conséquences sur l'environnement de tels choix qui posent pourtant des problèmes sérieux quand on prend la mesure de la production électrique rendue nécessaire pour supporter de telles politiques. Dans le même temps, le fait que des centaines de millions d'êtres humains soient privés de sources stables et abondantes d'énergie, d'accès à l'eau potable, à la nourriture, aux soins et sont les victimes des guerres impérialistes que mènent les puissances pour s'assurer de leur domination, n'émeut guère les enthousiastes de la fameuse transition écologique.
En fait, ce qui est en jeu, c'est bien le maintien de cette domination et de l'exploitation des peuples: il s'agit de la pérenniser. Pour cela, les forces capitalistes s'appuient sur une bataille idéologique intense visant à faire accepter la décroissance, il vaudrait mieux dire l'austérité au nom du tous ensemble, patrons et salariés, pour un combat commun, effaçant les classes sociales, pour sauver la planète!
Ainsi, heureusement que pour sauver la planète, les prix du carburant, du gaz, de l’électricité, de la nourriture explosent. Nous forçant à moins consommer, à moins nous chauffer. C’est l’austérité qui nous sauvera ! ?
Quel avenir nous est proposé. ? Ne plus consommer ne plus rien acheter ou presque, ne plus voyager. Il y a déjà plus de 9 millions de Français qui protègent la planète grâce à un revenu en dessous du seuil de pauvreté. Faut-il élargir ce nombre pour que la France soit exemplaire en matière de lutte climatique? Faut-il aussi réduire l’activité économique notamment de toutes ces usines énormes consommatrices d’énergie?
Mais quel État va accepter de réduire son activité économique ? Aucune des solutions proposées pour décarboner l’économie n’est sérieuse. On ne fait pas reposer la fourniture d’énergie (qui ne se stocke pas) qui doit être permanente sur une production aléatoire via l’éolien et le photovoltaïque. Quant à la voiture électrique et l’hydrogène comme source d’énergie, ils se heurtent aux dures réalités des lois de la physique et aux besoins en matières premières spécifiques et à leur transformation!
Dans le même temps, les plus grandes puissances capitalistes entendent freiner le développement de pays concurrents en leur imposant des règles qu'historiquement elles ont constamment transgressé pour assurer leur propre puissance en pillant les ressources des pays dominés en particulier par la colonisation. Si le débat fut si âpre à la COP 27, c'est que face aux exigences des pays en développement, les pôles dominants de l'impérialisme et les multinationales, tout particulièrement de l'énergie, n'ont rien à lâcher qui nuise à leurs intérêts. Ainsi, Les résultats de la COP 27 dans le domaine de ce que l'on appelle la réparation des dommages due au pays les plus touchés par les changements climatiques sont une misère et ressemblent plus à des arguments de propagande qu'à une véritable volonté d'aider à un développement équilibré et favorable à ces États et à leurs populations.
Rien d'étonnant à tout cela, le système capitaliste premier prédateur de l'homme et de la nature n'a que faire du développement humain, sa seule boussole, ce sont les profits résultats de l'exploitation du travail salarié. Pour avancer vers une coopération efficace des peuples pour faire face, en particulier mais pas seulement, aux réalités des changements climatiques, il faut en finir avec ce système et lui substituer une coopération et une planification des efforts pour une Humanité répondant aux besoins de tous dans un monde de paix. C'est le sens de notre lutte pour le socialisme et l'amitié entre les peuples.

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