N° 804 18/01/2023  Pérou: des milliers de travailleurs opposés à la prise de pouvoir des réactionnaires convergent vers Lima...Israël: manifestation de 100.000 personnes...

 Pérou

La situation au Pérou se caractérise avant tout par le refus de beaucoup de travailleurs, notamment venus des régions agricoles du sud et de l’est du pays de baisser les bras et d’accepter les diktats de la présidente Boluarte et de la droite parlementaire.
Depuis lundi, des milliers de travailleurs opposés à la prise de pouvoir des réactionnaires convergent vers Lima, la capitale, effectuant parfois de très longs périples, et vers la place San Martin. Ils s’installent et attendent la venue des autres et demandent à la fois la démission de Dina Boluarte et des élections générales immédiates. Le slogan « Qu’ils s’en aillent tous ! » est désormais sur toutes les lèvres.
Il s’agit de rester sur place jusqu’à obtention des revendications. Tout cela ne se fait pas sous un ciel serein, la police réprime et a déjà fait plus de 40 morts, la présidente a déclaré l’état d’urgence dans certaines villes dont Lima, mais, malgré cette répression, le peuple péruvien tient le choc et brave l’état d’urgence en convergeant vers Lima.
Il serait temps que les autorités illégitimes entendent la colère et la volonté du peuple. Le Parti Révolutionnaire Communistes condamne l’escalade de la répression, police puis armée et soutient les travailleurs qui protestent et exigent le départ d’un pouvoir réactionnaire et discrédité.

Israël
La manifestation de 100.000 personnes pour la démocratie, qui s'est tenue samedi soir dans le centre de Tel-Aviv à l'initiative du mouvement pour la qualité du gouvernement, ainsi que des manifestations plus modestes qui ont eu lieu ce soir-là à Jérusalem et à Haïfa, prouvent qu'en Israël il existe un très large public prêt à combattre le gouvernement du fascisme.
Le rassemblement organisé sur la place a été précédé une semaine plus tôt par un rassemblement au même endroit avec la participation de milliers de personnes. Des manifestations sont désormais prévues pour le prochain réveillon du Nouvel An Juif à Tel-Aviv et dans d'autres villes. C'est la pointe visible de l'iceberg, c'est-à-dire des manifestations de masse derrière lesquelles se cachent des centaines d'initiatives nationales et locales - une expression de la volonté de lutter pour la démocratie sur la base de revendications ciblées (comme les fonctionnaires qui s'opposent au démembrement des administrations, ou les travailleurs sociaux et les syndicats de la santé qui luttent contre l'abaissement du niveau professionnel) ou plus largement : les manifestations étudiantes d'hier sur les campus de tout le pays contre la réforme de la justice.
Cette réforme de la justice qui consisterait à restreindre les pouvoirs de la Cour Suprême pour sauver les ministres corrompus, notamment le chef du parti Shas (religieux séfarade), Arié Déry est la principale cible des partis politiques de l’opposition « officielle », mais elle ne saurait résumer la contestation.
Il existe de vraies différences de points de vue entre les participants à la contestation en général et à la manifestation de lundi en particulier et les organisations qui la soutiennent, sur certaines questions fondamentales. Ainsi, l’ancien premier ministre Yair Lapid a boycotté la manifestation, la gauche non travailliste et les partis arabes ont été systématiquement exclus des orateurs de l’après manifestation, ce qui n’a pas empêché des militants de se présenter samedi à la manifestation avec leurs drapeaux rouges et leurs slogans anti-occupation.
Pour le Parti communiste Israélien, « La vague contestataire de ces dernières semaines rappelle deux événements fondateurs des systèmes contre la droite au pouvoir : l'opposition à la guerre criminelle du Liban en 1982, et la contestation sociale de masse de l'été 2011. Le projet politique de ces contestations était en effet différent, mais leur objectif est le même : le renversement du gouvernement du Likoud et de ses partenaires. »
Le Parti Communiste Israélien regrette l'absence d'une direction unifiée, une scission entre le camp du compromis et le camp de la véritable contestation, et une absence d'accord politico-idéologique sur les principes de la contestation et ses objectifs. Dans ce contexte, il se prononce pour la création d’une « initiative démocratique antifasciste » (YDA) : « qui rassemblera toutes les organisations, mouvements et militants et même les partis qui sont prêt à présenter une alternative valable et une plate-forme claire à l'opinion publique israélienne. Fini les balbutiements sur la "gouvernance perdue" ou sur la "cour suprême qui protège la démocratie", mais la mise en place d'une plate-forme politique qui n'appelle pas à revenir à un passé israélien démocratique imaginaire.
L'initiative doit être égalitaire judéo-arabe, sans l'exclusion et la discrimination qui prévalent dans le camp sioniste libéral. Il est indispensable qu'elle appelle à lutter contre l'occupation. Israël ne sera pas démocratique tant que l'occupation des territoires palestiniens se poursuivra. L'initiative doit protéger les espaces démocratiques et les droits sociaux existants, y compris les droits des travailleurs, et œuvrer à leur approfondissement. »

Voilà où en est la situation. La revendication apparente sur la réforme de la justice ne doit pas masquer le fait qu’une bonne partie des manifestants, à Tel Aviv comme ailleurs, ne caresse pas l’idée d’un retour à un Israël démocratique antérieur mais celle de l’arrivée d’une vraie démocratie en Israël. Au milieu des politiciens sionistes qui veulent utiliser le mécontentement ou le calmer, le chemin n’est pas facile. Mais le Parti Révolutionnaire Communistes soutient les actions des travailleurs et particulièrement celle du PCI pour renverser le régime actuel qui vire au fascisme et gagner des droits sociaux et démocratiques. Il soutient dans le même temps, les droits fondamentaux du peuple palestinien à un État et le droit au retour des réfugiés. Il milite pour que le gouvernement français cesse de cautionner l'État de l'apartheid. Plus que jamais, nous exigeons la rupture des relations économiques, culturelles, sociales et politiques avec l'État d'Israël et en particulier la rupture des relations diplomatiques.

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