N° 834/16/08/2023 Il y a 78 ans, en août 1945, les États-Unis lançaient les deux seules bombes atomiques à avoir été utilisées lors d’un conflit armé : une bombe à l’uranium le 6 août sur Hiroshima et une au plutonium le 9 août sur Nagasaki. Pas loin de 250.000 morts à Hiroshima et près de 80.000 à Nagasaki, tel est le bilan de la décision meurtrière du président US démocrate Truman et des hauts gradés de l’armée US.
Pour le Parti Révolutionnaire Communistes, quel que soit le caractère fasciste du gouvernement japonais de l’époque, rien ne justifie un tel événement, qui constitue un crime contre l’Humanité.
Dans un temps où l’idéologie dominante organise de multiples critiques contre le nucléaire civil, il est également de bon ton de ne plus guère évoquer ce massacre. Ainsi, lors de la commémoration officielle, cette année, le maire d’Hiroshima, Kazumi Matsui, a tout simplement oublié de mentionner que ce sont les États-Unis qui ont largué la bombe mais n’a pas manqué de fustiger les menaces de recours à l’arme nucléaire venant des dirigeants… russes. Le gouverneur d’Hiroshima a fait un discours du même acabit. Quand-au message du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, il ne mentionne pas non plus le pays auteur de ce crime.
Une chose est certaine : le seul pays dont on peut être sûr qu’il peut utiliser l’arme nucléaire dans un conflit armé, ce sont les USA, parce que ce sont les seuls qui l’ont déjà fait. Il est donc important de se souvenir et de revenir sur les raisons qui ont motivé Truman pour donner cet ordre inique.
Du 4 au 11 février 1945, les dirigeants des trois principaux pays engagés dans la lutte contre l’Allemagne nazie, l’URSS, le Royaume Uni et les USA s’étaient réunis à Yalta pour envisager l’après-guerre mais aussi pour évoquer les dernières opérations militaires. Ils se sont revus ensuite du 17 juillet au 2 août, à Potsdam, en Allemagne, pour une seconde conférence. Or l’équipe de scientifiques chargée de mettre au point la bombe, sous la conduite de Robert Oppenheimer, avait eu comme consigne on ne peut plus ferme qu’elle soit opérationnelle avant le début de la conférence de Potsdam.
Par ailleurs, conformément à la demande de Roosevelt à Yalta, il était convenu que l’Armée Rouge entrerait en guerre avec le Japon à partir du 9 août, trois mois après la capitulation de l’Allemagne nazie. Et l’Armée Rouge entra en Mandchourie, occupée par les Japonais, le 9 août. Comme par hasard, les bombes ont été larguées trois jours avant cette date et le jour même. Au-delà de la raison officielle, éviter des pertes de soldats US, c’est bien pour envoyer un signal fort aux autorités soviétiques que Truman a décidé de faire lancer les bombes.
Et ce d’autant plus que l’armée soviétique avait aussi reconquis les îles Kouriles, ancienne possession russe, situées entre le Kamchatka et le nord du Japon, entre le 18 août et le 2 septembre 1945. La suite du programme était connue : les plus méridionales de ces îles sont à quelques encablures d’Hokkaïdo, l’île du Japon la plus au nord. Les Soviétiques devaient y prendre pied.
Encore comme par hasard, c’est ce même 2 septembre qu’est annoncée la capitulation sans condition du Japon, alors qu’une troisième bombe atomique était prévue depuis fin août par les autorités US, qui devait être larguée sur Sapporo, la ville principale de l’île d’Hokkaïdo.
Des centaines de milliers de victimes sans parler des cancers et de la stérilité, donc des victimes post-explosion pour empêcher la progression des forces du socialisme : voilà ce qui peut résumer la décision du sinistre Truman.
Le Parti Révolutionnaire Communistes salue la mémoire des victimes, comme il le fait chaque année et condamne fermement ces bombardements, un des plus graves sur la longue liste des crimes perpétrés par l’impérialisme US.