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N° 861 20/02/2024  La 59e conférence sur la sécurité de Munich s'est tenue du 17 au 19 février 2023. Près de 500 dirigeants, principalement occidentaux ont participé aux débats. Étaient présents, entre autres, la vice-présidente des États-Unis Kamala Harris, le chancelier allemand Olaf Scholz et le président Emmanuel Macron. La guerre en Ukraine a été au centre des débats avec la participation du président ukrainien V. Zelensky. La question de la guerre en Ukraine qui dure maintenant depuis deux ans a été un des points majeurs abordé. C'est si vrai qu'en clôture de la Conférence, c'est le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg qui est intervenu en soulignant l’importance de l’unité de l’organisation atlantique et du soutien à l’Ukraine.
Face à la boucherie dont sont victimes des dizaines de milliers d'ukrainiens et de russes, dans la guerre que se livrent sur le territoire de l'Ukraine les forces de la Fédération de Russie et celle de l'Ukraine soutenues par l'Union Européenne et l'OTAN[1], aucune proposition pouvant conduire à un début de désescalade n'a été formulée. Au contraire, il s'est agi d'une escalade dans les engagements de livraisons de matériel militaire à l'Ukraine et d'augmentations des budgets de l'armement des pays de l'Union Européenne. Ainsi la norme imposée par l'OTAN de consacrer 2% et plus du PIB à l'armement est en passe de devenir une réalité pour quasiment tous les pays de l'UE. La déclaration de Trump menaçant les États-Unis de ne pas intervenir en cas d'agression contre les mauvais payeurs a été un bon prétexte pour pousser le bouchon un peu plus loin en matière de budgets de l'armement. De la même façon s'abritant devant la nécessité de faire front en cas d'attaque de la Russie, les responsables européen, Ursule von der Leyen en tête se sont employés à faire progresser l'idée d'une défense européenne intégrée et d'une militarisation de l'économie.
Ainsi, les Européens ont acté la nécessité d’une défense commune. Ursula von der Leyen voudrait même qu’un portefeuille de commissaire européen à la défense voit le jour. Elle veut aussi lancer de nouveaux programmes d’armements basés sur la réussite des programmes de munitions. Selon elle :"La Commission européenne présentera une proposition de stratégie industrielle de défense dans trois semaines".
La question de la mise à disposition de la dissuasion nucléaire française a été aussi discutée et E. Macron en a accepté le principe en déclarant : " La France a la responsabilité de mettre sa capacité de dissuasion nucléaire à la disposition de l'Europe." Il s'agirait alors d'un abandon de souveraineté majeur mettant la France et sa défense à la merci de décisions prises à Berlin ou à Washington, ce qui est dangereux pour notre sécurité et donc inacceptable.
Si la question de l'Ukraine et de la militarisation a occupé une large place dans les débats, la situation en Palestine a été aussi abordée. Josep Borrell chef de la diplomatie de l'UE a estimé que :" les tensions en Cisjordanie, où les attaques de colons contre des Palestiniens se sont multipliées, constitue « le réel obstacle » à une solution à deux États entre Israéliens et Palestiniens." Pour autant, aucune mesure sérieuse visant à arrêter le génocide en cours en Palestine n'a été envisagée.
Face à l'aggravation des tensions au sein du système impérialiste, il n'y a rien à attendre pour les peuples des conférences qui organisent la course aux armements et à la guerre. Le seul geste utile est celui de la lutte contre le capitalisme fauteur de guerre, l'exigence de la dissolution des alliances militaires impérialistes et donc le retrait de la France de l'OTAN.