N° 877 13/06/2024 Les récentes élections en Afrique du Sud, se sont soldées par un recul significatif du parti au pouvoir l'ANC qui perd la majorité absolue au Parlement. L'Afrique du Sud qui est un pilier important des BRICS+ et qui a montré une pugnacité certaine pour traîner l'État d'Israël auprès de la cour internationale de Justice amenant à un jugement contre l'action violemment répressive de cet État contre les palestiniens, est évidemment l'objet de nombreuses sympathies et d'attention.
La perte de la majorité de l'ANC se fait au profit de partis et mouvements qui ne cachent pas leurs positionnements pour des avancées significatives dans la liquidation de conquêtes sociales de la population et cela au profit d'un capitalisme dominé par la bourgeoisie blanche libéré de ces quelques contraintes. Cette perte de majorité ce fait aussi au profit d'un mouvement dissident de l'ANC, le MKP dirigé par un ancien dirigeant de la République Sud Africaine dont la marque de fabrique est celle d'une profonde corruption et s'appuie sur des divisions ethniques.
Cependant, ces tendances à approfondir le caractère de la domination capitaliste et de l'exploitation se sont appuyées sur des réalités difficilement contournables, celles d'une augmentation de la pauvreté des couches populaires, de l'augmentation du chômage et de l'explosion des inégalités. Le fait que l'ANC, loin de s'attaquer au capitalisme, en soit la garantie politique l'a désigné comme le responsable principal aux yeux des travailleurs et des populations pauvres. Aujourd'hui, l'ANC affaibli est à la recherche d'un compromis et envisage une espèce d'union nationale qui ne pourrait qu'être l'accentuation de la main mise des forces capitalistes sur l'Afrique du Sud. Si le parti Communiste d'Afrique du Sud qui est partie prenant de l'ANC se refuse à cette union et entend, toujours au sein de l'ANC, maintenir son combat au service de la classe ouvrière en soulignant : " [qu'il] donnera la priorité à la stabilité de la gouvernance plutôt qu’à l’instabilité souvent associée aux coalitions gouvernementales locales." En clair, il ne faut pas s'attendre à une inflexion quelconque d'une gestion social-démocrate qui garantit la pérennité du capitalisme.
Élections au Mexique : Confirmation des progrès de la social-démocratie au service du capital monopoliste
Le processus électoral s'est terminé le 2 juin avec l'élection du Président de la République, de la chambre des députés et du sénat, des gouverneurs et du gouvernement de la ville de Mexico. Cette campagne a été marquée par une grande violence y compris physique avec l'assassinat de candidats. Le gouvernement sortant par des mesures démagogique, appuyant les programmes sociaux a évidemment apporté un appui sans faille au parti MORENA. Pour l'essentiel l'élection présidentielle a vu s'affronter au travers de leurs candidats Claudia Sheinbaum et Xóchitl Gálvez deux blocs bourgeois qui, s'ils se sont violemment affrontés sur des sujets sociétaux, n'en sont pas moins fondamentalement engagés à poursuivre la gestion capitalisme et l'intégration du Mexique dans le dispositif d'intégration à l'économie et aux profits des monopoles états-uniens.
Claudia Sheinbaum qui s'inscrit dans la mouvance social-démocrate a été élue. Elle disposera d'une confortable majorité pour entreprendre les mesures dictées par les capitalistes. La satisfaction de la classe dirigeante à cet égard est éclairante, elle qui a reçu immédiatement après son élection les félicitations des chambres patronales et des banquiers. Il est vrai que le gouvernement Obrador a, en quelques décennies, du fait de politiques de choc, des privatisations, une paix sociale qui a permis une phase rapide d'expansion capitaliste. Elle a conduit le Mexique à améliorer la position de son économie capitaliste au sein du système impérialiste, dépassant l'Espagne, l'Australie, la Corée du Sud et se rapprochant du top 10 des principales économies capitalistes du monde ; Avec Obrador, les monopoles ont doublé leurs profits, d’abord en augmentant le taux d’extraction de plus-value, en dévalorisant la main-d’œuvre, et en imposant des politiques anti-populaires et anti-immigration et des mesures qui avaient été rejetées auparavant. Selon le Parti Communiste du Mexique : " a temporairement comblé les fissures dans la domination de classe de la bourgeoisie, en recourant à la formule déjà expérimentée par Plutarco Elías Calles en 1929 : un État parti multiclasse. "
La politique Obrador a placé le Mexique comme un élément de substitution à la Chine, dans le conflit qui oppose les États-Unis et la Chine, en tant que producteur de biens manufacturiers pour le marché Nord-américain s'appuyant sur une main-d’œuvre bon marché.
C'est dans ces conditions difficiles que le Parti Communiste du Mexique a mené la bataille politique de ces élections : "pour un nouveau pouvoir et une nouvelle économie, basée sur la propriété sociale des moyens de production" ; et d'ajouter :" Nous appelons ceux qui ont décidé de voter communiste à faire un pas en avant, et ensemble nous luttons quotidiennement jusqu'à ce que tout ce qui doit être changé soit changé, pour lutter pour le nouveau monde du socialisme-communisme. Nous saluons également les plus de 1.300.000 votes nuls, beaucoup de ceux qui justifient leurs disparus, de ceux qui sont conscients que ni MORENA ni le PRI-PAN ne sont une issue, ont décidé de les rejeter. Il est encourageant que des milliers de travailleurs et de jeunes aient choisi de se battre et de ne pas se laisser enfermer dans le dilemme du moindre mal. Avec le prolétariat, avec la classe ouvrière, luttant chaque jour, sans répit, avec optimisme pour l’avenir qui viendra si nous sommes prêts à soutenir des positions classistes et internationalistes."
Notre parti apporte tout son soutien internationaliste cette lutte.