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N°458 Semaine du 30 mai au 05 juin 2016 01 juin
2016 |
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L'Afrique au cœur des affrontements inter-impérialistes |
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Lire Egalement Gattaz : Chef de combat de la lutte de classe Et Et Et Valls a apporté le soutien sans faille à la politique d'apartheid d'Israël
! Et La lutte s’amplifie. On ne lâche rien |
F. Hollande a effectué récemment un voyage en
Centrafrique où il a annoncé la fin de l'opération Sangaris lancée en
décembre 2013 pour « sécuriser le pays ». C'est la septième
intervention militaire française depuis 1960. Il a ensuite participé au
Nigeria à un sommet des pays du lac Tchad (Tchad, Cameroun, Niger et
Bénin) où la lutte contre Boco Haram a été l'ordre du jour officiel. A aucun
moment la moindre analyse de la situation réelle de l'Afrique n'a été
abordée. Pourtant, dans la lutte que mènent les forces de
l'impérialisme pour se repartager leur influence dans le Monde, l'Afrique est
un continent particulièrement important et sensible. Dans le processus de
mondialisation capitaliste, dans le contexte de la défaite du camp socialiste
qui a accéléré ce processus, de l'émergence de centres impérialistes nouveaux
à coté et en concurrence avec les centres anciens et d'une émergence d'un
capitalisme africain au développement très inégal, les conditions de la
domination impérialiste changent. Ces mutations se traduisent par une
aggravation sensible de l'emprise du capitalisme sur la dynamique de développement globale du continent. C'est à l'analyse de ces transformations qu'il
convient de s'attacher pour comprendre les stratégies des États impérialiste
au rang desquels la France joue un rôle important dans cette région du Monde.
Dans des conditions nouvelles comparées à celles légués par la décolonisation
et son action néocoloniale, elle doit par sa présence économique, militaire,
culturelle et idéologique assurer les conditions permettant à ses propres
monopoles de participer à l'extraction de la plus-value tirée de
l'exploitation du travail humain. Les conditions sont aujourd'hui celles d’États
d'une souveraineté limitée dont l'activité économique est largement dominée
par l'extraction et l'exportation de matières premières minérales ou agro-alimentaires.
Ce transfert de richesses dans un contexte de libre concurrence, organisé par
les grands monopoles explique en grande partie la croissance du PBI des pays
africains, croissance qui est largement exportée vers les centres
capitalistes dominants. Cette exploitation engendre une dette importante qui
entraîne une dépendance accrue des États et constitue une source de profits
importants pour le système financier capitaliste. Cette dette est aussi un
moyen de pression politique pour maintenir la domination de l'impérialisme
sous forme en particulier des interventions des institutions financières
internationales comme le FMI qui imposent des politiques de privatisation et
d'austérité selon les recettes bien connues. La réalisation d'accords de
libre-échange dans une situation d'inégalité totale de puissance a pour
conséquence le renforcement de l'exploitation des grands groupes capitalistes
et l'augmentation de la paupérisation de masse. Paupérisation qui est un
double avantage pour les firmes et les États capitalistes dominants en ce
qu'elle permet des transferts de force de travail à bon marché vers les
centres africains ou non de ces entités capitalistes. Cela n'exclut pas bien
au contraire une exploitation locale dans des conditions d'une main d’œuvre
captive sans protection sociale et soumise à des régimes dictatoriaux. Ces accords de libre-échange de l'Union Européenne
avec l'Afrique assurent l'accès à l'Europe des produits qu'elle-même ne peut
produire, tandis qu'elle protège ses marchés et empêche le développement d'un
capitalisme endogène à l'Afrique empêchant ainsi la constitution de pôles de
concurrence avec ses propres productions. L'Afrique représente un marché
potentiel énorme qui était de 600 milliards en 2013 et qui devrait grimper à
1.000 milliards d'Euros en 2020. L'Union Européenne est un facteur de
renforcement de l'emprise du grand capital sur l'économie africaine. Les deux principales anciennes puissances
coloniales, la France et le Royaume Uni jouent des rôles spécifiques dans la
domination capitaliste en Afrique. Ainsi, dans les fusions acquisitions ce
sont la France et le Royaume Uni qui sont en tête des opérations, suivis de
la Chine. Ainsi, c'est ce que souligne le rapport Védrine de 2013, les
conditions changent et entraînent l'approche de la France à des modifications
sensibles. Elle doit selon ce rapport reconquérir une influence économique et
culturelle pour faire face à la concurrence chinoise et étasunienne dans des
conditions de libre-échange et de circulation libre des capitaux. Les
interventions françaises dans ses ex-colonies comme sa présence dans l'espace
anglophone (la visite de Hollande au Nigeria) témoignent de cette volonté. Les USA depuis les années 2000 portent une
attention plus soutenue à l'Afrique. Leurs firmes multinationales occupent
une place importante et grandissante, des dispositifs politiques sont mis en
place pour asseoir cette présence. En 2014 Le gouvernement des USA a organisé un
sommet des États africains visant à conforter le partenariat économique avec
l'Afrique. Si l'activité des firmes américaines est importante dans le
domaine de l'extraction des hydrocarbures, elle joue aussi un rôle important
dans le domaine agro-alimentaire en poussant en avant les grandes
multinationales comme Monsanto et en développant un modèle agraire tourné
vers l'exportation. Cet agrobusiness ruine la paysannerie et empêche l'auto
suffisance alimentaire. Elle jette sur le marché du travail des millions de
paysans déclassés qui pourront être exploités au moindre coût en constituant
une armée de chômeurs. Cette pénétration du grand capital dans le domaine
agraire s'accompagne de discours philanthropiques mais cela ne change rien au
fond du problème ! Les nouvelles puissances capitalistes émergentes
sont aussi présentent en Afrique et veulent arracher leur « part du
gâteau ». Elles théorisent un partenariat « sud-sud » visant à
s'opposer à celui du « nord-sud » caractéristique du rôle des
vieilles puissances impérialistes. Ce partenariat « sud-sud » est
endogène, c'est le cas avec l'Afrique du Sud puissance capitaliste dominante
de la région et l'Angola puissance capitaliste montante. Il est aussi exogène
avec en particulier la Chine, l'Inde et le Brésil. Ces puissances
capitalistes montantes ne pratiquent pas autrement que les anciennes. Leurs
besoins importants en matières premières pour leur propre développement
capitaliste, comme leur volonté de freiner l'émergence de concurrents locaux,
les conduisent à des pratiques impérialistes et contribuent au développement
de la domination capitaliste en Afrique. Cet affrontement pour le partage des richesses du
continent entraîne une présence militaire accrue. Si la France ancienne
puissance coloniale est particulièrement présente elle n'est pas la seule,
les USA sont aussi présents en coopération et en concurrence avec elle. Ils
profitent de tout y compris de l’épidémie Ebola pour conforter leur présence,
celle par exemple de 3.000 militaires au Liberia. Djibouti est devenu un
carrefour de présence militaire avec des forces françaises, étasuniennes,
japonaises sans oublier la Chine qui entend y être présente. Cette dernière
participe déjà à des manœuvres militaires conjointes avec des pays africains
comme le Gabon. A cette lutte sans merci entre les puissances
impérialistes s'ajoute une lutte idéologique intense menée en particulier par
l'intermédiaire d'Organisations Non Gouvernementales (ONG). Ces ONG ne sont
pas qu'une simple bonne conscience du capitalisme. Si Bill Gates investit
dans la lutte contre le Sida, c'est qu'il en tire au moins deux avantages.
L'un est fiscal, l'autre revient à justifier la liquidation de services
publics en particulier en matière de santé. Les ONG jouent donc un rôle
idéologique important elles préservent le capitalisme monopoliste d'une critique
de fond qui servirait de socle à sa contestation et en même temps elles
engloutissent une partie des forces capables de contester l'impérialisme dans
des démarches de types philanthropiques qui les neutralisent. Au plan politique, la liquidation des courants
révolutionnaires entraîne l'émergence de courants politiques qui, s'ils
contestent la brutalité des régimes au service de l'impérialisme, n'en sont
pas moins des voies de garage. Au Sénégal le mouvement « Y en a
marre » collabore avec la fondation de G. Soros et se définit comme
apolitique. Il en va de même avec le « Balai citoyen » au Burkina Faso. Ces mouvements qui
aspirent le profond mécontentement n'ont pas pour objectif un changement
profond d'orientation politique mais bel et bien le maintien des
« règles du jeu » capitaliste. Pour les révolutionnaires, la situation est
complexe face à l'emprise d'un impérialisme renforcé par l'émergence d'un
capitalisme africain. Cependant au plan politique comme syndical, des luttes
se développent contre l'exploitation humaine et le pillage de l'Afrique. C'est un devoir et un intérêt de classe pour les
révolutionnaires dans le Monde entier d'être solidaire et d'aider ces luttes.
C'est la position du Parti Révolutionnaire Communistes en France. Lire, enregistrer et/ou
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