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Parti Révolutionnaire Communistes |
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N°601 Semaine du 25 février au
03 mars 2019
Loi Blanquer : la
liquidation du droit à l’éducation nationale pour tous Une attaque
contre le statut de la fonction publique Ce qui préoccupe Blanquer, ce n’est certainement pas de fabriquer une
école émancipatrice ni de s’attaquer à cet édifice de reproduction sociale
qui massacre les enfants de la classe ouvrière et des milieux populaires. Ce
n’était pas non plus le cas de ses prédécesseurs. Dans le droit
fil des ministres précédents, Blanquer en ajoute
une louche sur « l’école inclusive », censée accueillir tout le
monde mais sans moyens. Les mêmes AESH (accompagnant d’élève
en situation de handicap) sont aujourd’hui pour la plupart recrutés pour aider
un enfant ou deux ; ils seront désormais attachés à une école ou à un
établissement, sans limitation du nombre d’enfants dont ils devront
s’occuper. On parle
beaucoup de la mise en place de l’école du socle, projet qui a près de quinze
ans. Ce sont les fameux « établissements publics des savoirs
fondamentaux », qui devraient regrouper un collège et les écoles
alentours, sous la direction du chef d’établissement dont un directeur
adjoint recruté comme personnel de
direction sera le chef des écoles. Cela permet, beaucoup l’ont
dit, de faire des économies de postes, mais cela permet surtout d’en
finir avec ce statut de l’école où les décisions sont prises collectivement,
sans chef (le directeur actuel est un collègue, pas un supérieur). Cela fait
des années que les Ministres successifs cherchent un moyen de subordonner les
enseignants du primaire à un supérieur hiérarchique « de
proximité ». Mais cela coûte cher. C’est pourquoi la loi sur les EPEP
(établissements du 1er degré avec un supérieur hiérarchique à leur
tête), bien que votée dans les années Sarkozy, n’a jamais été appliquée. A
part quelques expérimentations, il pourrait bien en être de même avec les
EPSF. La ruse de Blanquer est de récupérer des postes et d’en confier la
gestion et donc les dépenses aux communes et départements ; c’est tout
bénéfice pour le budget de l’Etat. Seulement, pour créer un EPSF, il faut une
décision des communes et départements, justement. Et l’association des maires
de France se plaint du coût exorbitant pour les collectivités. On peut parier
que pas mal d’entre elles ne se lanceront pas dans l’aventure. Cette
loi sert aussi : d’abord à renforcer l’autorité du ministre et
l’autoritarisme : une école, des élèves, des enseignants et un seul
chef, un seul qui pense pour tous les autres : Blanquer.
Ainsi l’article 1, qui a beaucoup été discuté et critiqué a pour but
d’intimider les enseignants afin qu’ils ne s’expriment pas publiquement pour
critiquer le ministre ou sa politique. Dans le droit fil de la loi
« anti casseurs », c’est une mise au pas. Il faut le
dire, c’est là l’essentiel de la préoccupation ministérielle. On la retrouve
traduite dans la facilité désormais donnée à la hiérarchie de décider des
expérimentations ainsi que dans la mise sous tutelle ministérielle des
nouveaux instituts de formation des enseignants ou encore dans la reprise en
main par l’éducation nationale de la gestion des AESH, ces personnels précaires
qui accompagnent les enfants en situation de handicap. On entend
dire ici et là que cette loi est de bric et de broc, mal écrite et peu pensée
et qu’elle est mauvaise parce qu’elle ne s’attaque pas aux problèmes
récurrents de l’école. On entend dire aussi
que le scandale vient de la création d’organismes chargés de l’évaluation de
l’Ecole qui ne sont pas indépendants du ministère. C’est un débat entre
tenants du Capital, car les organismes d’évaluation actuels ne sont pas plus
indépendants de l’idéologie dominante ni de la pensée de la Grande
Bourgeoisie que ceux qui vont leur succéder. Au final, la
loi Blanquer confirme les précédentes lois
d’orientation de 2005 (Fillon) et 2013 (Peillon) ;
elle confirme le socle commun, le fichage et le formatage des élèves, la
conception d’une Ecole de l’employabilité. Et elle établit une tutelle plus
grande encore sur les enseignants ; il va être plus compliqué de dire
son mot. Ce n’est pas une modification fondamentale, cela fait belle lurette
que la hiérarchie fait pression pour que les enseignants exécutent les
ordres. Néanmoins c’est une étape qui préfigure des attaques contre le statut de la
fonction publique pour faire des fonctionnaires des « obéisseurs » et des taiseux, plutôt que des gens qui
ont un avis et le donnent. Dans ce
cadre, avec un ministre qui, de toute façon depuis deux ans applique la
politique de Macron il n’y a rien
de surprenant. Notre Parti alerte sur les dangers de cette réforme
scolaire, qui fait partie comme les autres réformes, des objectifs de Macron pour répondre aux exigences du capital. Il appelle à la lutte tous ensemble, à faire de la journée
interprofessionnelle du 19 mars à l’appel de la CGT- FO- Solidaires- L’UNEF –
l’UNL- SD une grande journée pour mettre un coup d’arrêt à la politique de Macron avec le capital. Lire, enregistrer et/ou imprimer cette information
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